Pour ces vacances 2022, je me suis inspirée du voyage organisé qu'ont fait Marie-France et François l'an dernier pour organiser notre séjour dans le Lubéron. J'avais vu leurs photos et certaines d'entre elles m'avaient vraiment emballée.

La route est longue et nous ne sommes pas pressés : j'ai donc prévu deux étapes avant de rejoindre notre gîte à Saint-Martin-les-Eaux. Sur l'A6, nous passons non loin de presque tous les lieux que nous avons déjà visités tous les deux depuis la maison (Montbard, Semur en Auxois, Saulieu) et aussi le château de Châteauneuf-en-Auxois que j'ai visité en compagnie d'Arlette dernièrement. Il est à gauche de la voiture, côté conducteur (un conducteur très concentré...).

Le voici par beau temps pris sous le même angle, piqué sur le net...

A Mazille, notre hôtel est simple et donne sur une route passagère... Pour une nuit, ça ira j'espère. Il se nomme l'Estaminet.

Par contre, le restaurant est à retenir : la salle est éclairée aux bougies le soir et nous y avons très très bien mangé.

Sa formule est simple mais sans doute efficace, en tout cas pour les locaux : un menu par jour, donc tout est frais. Le mercredi, c'est moules-frites, le jeudi, c'est "Viandard" et le vendredi, c'est couscous. Nous sommes arrivés un peu tard pour pouvoir déguster les moules-frites du mercredi mais le menu à la carte était très bien aussi. Le restaurant a aussi une cave très variée.

Pour commencer, le Chef, Cédric Dullier, en toque blanche, nous a apporté en personne un petit gobelet de gaspacho aux concombres.

Et le café nous a été servi accompagné d'une petite mousse au chocolat : top, non ?

Mais, vous me direz que je vous ai annoncé la visite de l'abbaye de Cluny : avant d'aller à Mazille, nous sommes effectivement passés par cette petite ville médiévale.

Sur le sol, des petits "clous" indiquent le chemin à suivre pour visiter l'abbaye.

Cette maison aux fenêtres en accolade porte une plaque : elle a été la maison de l'un des ancêtres de Lamartine.

Un peu plus loin, une jolie maison romane

La rue principale est quasiment piétonne.

Ce mur aveugle sur lequel s'adosse une fontaine a été décoré, un peu trop discrètement peut-être...

Il porte, entourant des exemples de fenêtres des différents siècles, les paroles d'une chanson de Jacques Brel "Les fenêtres" bien connue de tous.

"Je préfère penser qu'une fenêtre fermée, ça ne sert qu'à aider les amants à s'aimer."

Longeant l'église, le monument aux morts de la seconde guerre a "de la gueule".

Bien éclairé sur le net

La fontaine des Serpents est datée de 1789. Elle est à la disposition de tous et spécialement des pèlerins de Compostelle comme le montre la coquille qui la surmonte.

Nous venons de tourner au coin de la rue Mercière et nous voici face à la façade gothique du Palais du Pape Gélase II. A l'arrière, on aperçoit le clocher roman de l'église de l'abbaye bénédictine fondée en 910 par le Duc d'Aquitaine. Celle-ci étendait son rayonnement et son influence sur toute l’Europe au Moyen Âge. L'église était la plus vaste de toute la Chrétienté occidentale avant la construction de Saint-Pierre de Rome.

A l'entrée, on voit inscrit dans la pierre "Abbaye de Cluny" mais aussi "Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers". Cluny est en effet l'un des onze campus en France de cette Grande Ecole si prestigieuse.

Nous avons rencontré l'un de ses étudiants, les Gadz'Arts (en argot de l'Ecole), qui nous a expliqué la signification de sa tenue pour le moins originale. Il en a hérité d'un autre étudiant passé dans le cursus suivant et porte un numéro qu'il ne peut pas changer. Je n'ai pas osé le prendre en photo même si l'envie me démangeait...

Il s'agit de la blouse que ces étudiants portent en souvenir de l'époque où ils passaient plus de 50 % de leur temps de cours dans les ateliers et se servaient de celle-ci pour se protéger des salissures. Les blouses de première année sont généralement assez sobres. Celles de deuxième et troisième années sont souvent le support de motifs et dessins colorés assez recherchés. 

Ceux-ci sont donc des étudiants de deuxième ou troisième année. Avouez que dans la ville ils ne passent pas inaperçus ! (Photo internet prise avec l'autorisation des deux élèves)

La première pièce dans laquelle nous entrons est la boutique : elle se trouve dans les bâtiments du Palais du Pape Gélase accolés à l'église du XIème siècle dont on aperçoit le mur les deux fenêtres au fond.

Maquette du Palais du Pape Gélase et de l'abbaye de Cluny III : en noir les bâtiments disparus, en blanc ceux qui subsistent.

Le Petit Cloître a été aménagé au XIVe siècle : le long de son contour ont été exposées des maquettes et des chapiteaux.

Maquette de l'église abbatiale : en orange, les parties subsistantes.

L'abbaye a été vendue à la révolution comme bien national. En 1798, elle est vendue à un marchand de pierres et est donc détruite en grande partie.

Le sacrifice d'Isaac (début du XIIe siècle), épisode de l'Ancien Testament.

Abraham s'apprête à sacrifier son fils Isaac en offrande à Dieu. Sur la face latérale de gauche, il tient son fils par les cheveux et lui place un couteau sous la gorge. Sur la partie centrale, Isaac est ligoté sur l'autel. Sur la face latérale de droite, l'ange désigne le bélier envoyé par Dieu et arrête ainsi la main d'Abraham. Cet épisode biblique était pris les contemporains comme la préfiguration de la crucifixion, où Dieu le Père sacrifie Jésus-Christ pour le salut du monde.

Le linteau aux marguerites (XIIe siècle)

Il s'agit probablement d'un linteau de porte car la frise de petites feuilles lisses le long de la partie basse est sculptée sur un chanfrein pour être vue d'en bas. Il est très représentatif des décors de la grande église.

Au sortir du Cloître, le clocher de l'église abbatiale de Cluny III

On entre ?

La nef de Cluny III est constituée de cinq vaisseaux : la grande nef centrale culmine à 30 mètres et les deux nefs latérales à 15 et 10 mètres. Cet ensemble s'étend sur 75 mètres de long pour une largeur de 38,50 mètres.

Armoire liturgique : elle servait à ranger les objets utilisés par les moines pour célébrer les messes, comme les missels ou le calice par exemple.

Chapiteaux au zoom

Nous continuons par le Grand Cloître joliment peint en ocre mais actuellement en travaux.

Joli, non ?

Dans cet élégant hall, des plaques en marbre où sont inscrits les noms des Gadz'Arts morts pour la France.

Nous voici ressortis et faisons face à cette jolie façade. J'avoue que j'ai du mal à me repérer mais tout le monde sait que le sens de l'orientation n'est pas mon point fort !

L'ensemble Cellier/Farinier est emblématique de l'abbaye de Cluny.

Il se compose de deux niveaux : le cellier des moines en partie basse prend la forme d'une grande cave voûtée d'ogives, reposant sur des colonnes qui la divisent en deux vaisseaux,

  et le farinier qui sert au stockage du grain et de la farine. On y monte ?

Waooooouuuuuh !

C'est là qu'on s'est tous les deux rendus compte qu'on était déjà venus à Cluny... Philippe, en bon professionnel, s'est souvenu de la charpente en coque de bateau et moi des huit colonnes aux chapiteaux sculptés présentés en arc de cercle au fond de la salle. 

 Certains présentent des motifs végétaux, d'autres des scènes représentant des personnages sans que je sois vraiment arrivée à en déchiffrer la signification.

Vue sur l'abbaye depuis le farinier

Retour dans le bâtiment principal avec cet autre très bel escalier

Le lavabo des moines est le vestibule d'accès au réfectoire du XVIIIe siècle qui est détruit en 1799 pour laisser place à des constructions civiles, toujours habitées aujourd'hui. C'est ici que les moines viennent se laver avant les repas et déposer leurs plats derrière le volet en bois, une fois le repas terminé.

McDonald's n'a rien inventé semble-t-il !

Nous passons une dernière fois par le cloître...

Avant de ressortir définitivement : notre hébergement nous attend à Mazille !

Un début de vacances très culturel, non ?

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