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Ce lundi de Pâques, nous sommes allées, Arlette et moi au cinéma, aux Sept Parnassiens où mon cadeau de Noël m'attend tous les mois !
Notre choix s'est porté sur "La salle des profs", un film en VO allemande sous-titrée : hélas j'avais oublié qu'en ce moment mes yeux me font défaut en attendant mes nouvelles lunettes et, du coup, j'ai eu du mal à lire les petites lignes pendant tout le film. Ca ira mieux la semaine prochaine !
Ilker Çatak, réalisateur allemand, signe ici son quatrième long-métrage, tourné en huis clos dans un collège à Hambourg. Ce thriller scolaire haletant, qui a représenté l’Allemagne aux Oscars, s’inspire d’un souvenir d’enfance du cinéaste et de son coscénariste, Johannes Duncker : un jour, en cours de physique, trois professeurs ont demandé aux filles de sortir et aux garçons d’ouvrir leur porte-monnaie sur la table...
Synopsis
Carla Nowak (Leonie Benesch) vient de rejoindre comme enseignante un collège allemand frappé par une série de petits larcins. Le sel du film tient dans l’ambiguïté qu’il ménage autour de ce personnage. Dans un premier temps, Carla semble faire preuve d’un sens moral indéfectible ; elle se tient du côté de ses élèves et n’hésite pas à s’ériger contre l’institution scolaire et le climat de suspicion infectant insidieusement le collège. Un geste de sa part va cependant rebattre les cartes et jeter sur le film un voile d’incertitude bienvenu...
La bande-annonce
Nous avons bien aimé mais j'ai trouvé le film assez dérangeant, voie angoissant (c'était le but je crois). On en ressort en se disant qu'il ne fait pas bon enseigner en ce moment - en Allemagne en tout cas - et peut-être même ailleurs.
Heureusement, je suis maintenant hors-jeu !
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La semaine dernière, nous avions affaire dans le quartier du Jardin des Plantes et nous en avons profité pour faire un tour du côté du labyrinthe dont la gloriette a été restaurée en 2018 et que nous n'avions pas revue depuis.
Dès les premiers tournants du chemin, on voit se profiler la Gloriette de Buffon. L'aménagement du petit kiosque situé en haut du belvédère est en effet commandée par Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, et exécutée (entre avril 1786 et mars 1787) par Claude-Vincent Mille, serrurier du roi Louis XVI, d'après des dessins de d'Edme Verniquet, architecte du Jardin du roi (j'ai appris qu'il était né à Châtillon-sur-Seine : Cocorico !). Cette gloriette, construite avec du fer provenant des forges de Buffon, en Bourgogne (deuxième Cocorico !) est actuellement le monument en métal le plus ancien conservé à Paris.
Pour y parvenir, il faut suivre un chemin en lacets serpentant entre des bosquets très denses au travers desquels les enfants ont, ça et là, réussi à se forger un passage !
Avant-gardiste pour l’époque, la gloriette précède de 60 ans les œuvres de Victor Baltard et de plus d’un siècle les réalisations de Gustave Eiffel. Comme dans de nombreux jardins de la capitale, aristocrates et bourgeois parisiens s’y retrouvaient, parfois masqués et costumés, pour de longues soirées de "libertinage intellectuel", débattant des dogmes et idées de l’époque.
Voici une aquarelle de Jean-Baptiste Chapuy (XVIIIe siècle) représentant le labyrinthe du belvédère et sa gloriette.
Dénuée de fonction matérielle, en dehors de proposer un point de vue, la gloriette possède une valeur symbolique. Elle tient notamment à sa composition architecturale et à l’emploi de 7 métaux : or, argent, cuivre, fer, étain, plomb et mercure, renvoyant ainsi au symbolisme associé à ces matériaux dans plusieurs traditions (les sept métaux que les Astrologues de l'Antiquité ont mis en relation avec les sept planètes : le soleil, la lune, et les cinq planètes observables à l'œil nu, ainsi qu'avec les dieux grecs) . Il en est de même du labyrinthe qui y donne accès.
La construction se compose d’une ossature de fer dissimulée sous un habillage de bronze et de cuivre.
A son sommet est disposée une girouette et une sphère armillaire, qui à l’origine activait un mécanisme sonnant des douze coups de midi mais le mécanisme a disparu.
Des petites fleurs ornent le pied du labyrinthe formé par les cyprès.
En haut !
Un étudiant nous y a précédé.
Clic clac photo Kodak !
Philippe me signale que depuis la gloriette on aperçoit les tours Duo de Jean Nouvel, situées dans le XIIIe arrondissement. Il faudra qu'on y monte avec Louis pour y prendre une consommation un jour...
En redescendant, nous remarquons quelques arbres méritant un arrêt comme ce "Cèdre de Jussieu", un cèdre du Liban âgé de 283 ans et haut de 18 mètres dont l'histoire est amusante.
En 1734, Bernard de Jussieu (alors conservateur du Jardin des Plantes) rapporta d'Angleterre, deux plants de cèdre du Liban qui lui avaient été donnés par le banquier anglais Peter Collinson. L'histoire raconte que, peu avant son arrivée au Jardin des Plantes, le pot se cassa et que les deux petits cèdres finirent leur voyage dans le chapeau de Bernard de Jussieu. L'un d'eux fût planté dans le labyrinthe du Jardin des Plantes l'autre en Seine-et-Marne mais ce dernier disparu en 1935. Emblème du Liban, menacé par le réchauffement climatique, cet arbre est classé "vulnérable" par l'UINC (Union internationale pour la conservation de la nature).
Quand on parle du loup...
Voici justement la tour de l'Université de Jussieu dans laquelle j'ai fait mes études. A posteriori, je me rends compte que c'était une vraie chance d'étudier dans ce quartier mais à l'époque je ne me souviens pas d'en avoir vraiment profité pas plus que des cafés avoisinant le jardin.
Je crois que j'étais un peu trop sérieuse, mais on ne se refait pas !
Notre promenade tire à sa fin.
Dénicheur d'oursons par Emmanuel Frémiet (fondeur Thiébaut Frères)
L'artiste, titulaire de la chaire de maître de dessin d’animaux du Muséum depuis juillet 1875, en fréquenta assidûment la Ménagerie et ses pensionnaires. Cette sculpture en bronze représente le combat sans merci entre un ours blessé au cou par un poignard et un chasseur en mauvaise posture...
La galerie de Paléontologie que nous avons déjà visitée avec Louis.
Le monument au comte de Buffon (par Jean Carlus - 1883) trône à l'entrée du Jardin des Plantes donnant sur la rue Geoffroy-Saint-Hilaire.
Il ne nous reste plus qu'à choper un bus direct pour la maison !
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Ce jeudi, une bonne vingtaine d'adhérentes et d'adhérents se sont retrouvés sur le quai de la ligne 5, certains fidèles aux "Balades urbaines" (c'est le nouveau nom de l'atelier d'Anne), d'autres qui y participaient pour la première fois. Vu le nombre important d'inscriptions, le groupe a été séparé en deux : je me suis trouvée dans celui guidé par Anne tandis que Marie-Do prenait en charge le reste des adhérents.
Après une bonne demi-heure de métro, nous arrivons à destination au métro Pyrénées, située dans le quartier de Belleville.
Au N°72 de la rue de Belleville voisine, une plaque, apparemment apposée en 1963 par Maurice Chevalier, indique : « Sur les marches de cette maison naquit le 19 décembre 1915 dans le plus grand dénuement Édith Piaf dont la voix, plus tard, devait bouleverser le monde. »
En réalité, son acte de naissance indique qu'Edith Piaf est née à l'hôpital Tenon, situé également dans le 20e arrondissement.
Des admirateurs ont décoré l'entrée de l'immeuble.
Allez, on se fait une petite chanson !
Sous le ciel de Paris
Depuis le parc de Belleville, on a une vue plongeante sur la capitale.
En direction de Notre-Dame-de-la-Croix
Sur l'esplanade, on reconnaît facilement les dessins de Street-Art de Seth qui a décoré l'abri faisant face au parc.
Dans l'autre groupe, c'est Marie-Do qui est aux commandes, ici de face : très sympas, ces photos de Monick !
Cet élégant portail en fer forgé indique Villa Ottoz.
En réalité, il s'agit là du seul souvenir demeurant de cet ensemble de petites maisons dont le rez-de-chaussée était occupé par des ateliers d'artistes tandis que l'étage était réservé à l'habitation. Inutile de dire que ces maisons avaient une vue imprenable sur Paris puisque ce lotissement a été détruit en 1976 pour y créer le parc de Belleville. Deux scènes du film culte Jules et Jim de François Truffaut ont été tournées à la villa Ottoz en 1961.
En réalité, ce portail constitue maintenant une des entrées du parc.
Ancien domaine royal sous les Mérovingiens, la colline de Belleville est, jusqu'au XVIIIe siècle, parsemée de fermes, de moulins à vent et de guinguettes. Au XIXe siècle, la création d'une importante carrière de gypse - servant à la fabrication du plâtre - y attire de nombreuses familles ouvrières. Ce parc abrite la Maison de l'air, lieu d'exposition et d'animation de la Ville de Paris, ainsi qu'un théâtre de plein-air. Anne nous dit aussi qu'il existe aussi dans le parc une petite vigne (pinot meunier et chardonnay). Des jeux pour les enfants y ont été conçus dans le sens de la prise de risque (modérée bien sûr).
Comme dans tous les parcs parisiens, celui-ci possède son kiosque.
Les "eaux closes végétalisées", généralement artificielles à Paris, sont des pièces d'eau stagnante ou très peu "circulantes" garnies de végétation aquatique. Elles peuvent accueillir des plantes aquatiques, flottantes ou enracinées comme le Nymphéa blanc, la Petite lentille d'eau ou encore l'Iris des marais et la Salicaire commune. Une grande diversité d'espèces animales utilise spécifiquement les eaux closes végétalisées comme, occasionnellement, les Grenouilles rousses et certains oiseaux, tandis que les Libellules y réalisent tout ou partie de leur cycle de vie.
Souvenir du groupe d'Anne devant les Orangers du Mexique en fleurs
Merci Jean-Michel !
Une autre entrée du parc : pour nous ce sera la sortie...
Cette devanture de café, un peu démodée, était autrefois occupée par le cabaret "Au pistolet". C'est là que Louis-Dominique Garthausen (dit encore Bourguignon, ou Petit ou Lamarre) plus communément appelé "Cartouche" (1663-1721) par francisation de son patronyme d'origine allemande, fut arrêté le 20 octobre 1721.
Cartouche défraya la chronique judiciaire sous la Régence de Philippe d'Orléans. Après avoir terrorisé Paris et sa banlieue pendant près de dix ans par ses vols et ses méfaits, il avait trouvé refuge dans ce cabaret louche proche de la barrière de Belleville. Surpris dans son sommeil (dénoncé par un comparse) par les sergents du Guet, il est jugé et condamné à mort : il fut roué vif en place de Grève le 28 novembre 1721.
Attaque en forêt
Sa vie inspira nombre de chansons, pièces de théâtre et récits qui connurent un réel succès populaire.
La complainte de Cartouche
Affiches sur Cartouche dont celle du célèbre film de notre jeunesse...
En continuant notre chemin,
nous croisons la rue de l'Elysée-Ménilmontant. A l'angle du restaurant Les Trois Marmites, une fresque de Jérôme Mesnager (peintre français né en 1961) rappelle la célèbre chanson de Piaf, "Il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire".
La rue porte le nom d'un Bal public, L'Elysée-Ménilmontant, bien connu, sur l'emplacement duquel elle a été ouverte en 1897. C’était plus qu’un lieu où l’on apprenait et pratiquait la danse, les samedi, dimanche et lundi, mais aussi un lieu de détente et de divertissements « au bon air ».
Mais que ces "touristes" regardent-ils si haut ?
Evidemment, c'est l'église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, de style "Second Empire", un mélange de roman des XIe et XIIe siècles et de gothique. L'église est connue pour sa grande volée de marches située en façade mais Anne nous fait entrer par la place de Ménilmontant située côté sud.
Allez, on traverse pour aller la visiter !
La place de Ménilmontant est agréablement ombragée,
Ceci nous évite ainsi le désagrément d'avoir à les monter.
Ménilmontant a longtemps été un hameau de Belleville mais, la population augmentant au début du XIXe siècle, le besoin s'est fait sentir de construire une chapelle en bois qui, d'une contenance de 400 personnes, s'est vite trouvée trop petite. Elle a donc été détruite et on a construit à sa place - entre 1868 et 1872 - l'église actuelle qui fut ouverte au culte dès 1869.
Un tag bien à propos...
Comme beaucoup d'églises de Paris, elle abrita pendant la Commune un club révolutionnaire et c'est là aussi que fut votée la condamnation de Monseigneur Darboy, archevêque de Paris, le 6 mai 1871. Ce dernier fut fusillé avec les autres otages à la prison de la Roquette le 24 mai 1871 pendant la Semaine sanglante. On voit sur la pancarte des autocollants du "Ménil FC 1871", le club de foot local créé en 2014 dont le slogan est "Love football, hate fascism".
Le printemps est arrivé dirait-on ?
Avec ses 97 mètres de longueur, elle est la troisième plus grande église de Paris après Notre-Dame et Saint-Sulpice. L’église se singularise par une armature métallique : les arcs sont d’ailleurs laissés apparents dans la nef et le chœur, ce qui fait un beau contraste avec la voûte blanche du plafond.
L'orgue de tribune est un Cavallé-Coll et Muller de 1955.
Les lustres en cuivre m'ont tapé dans l'œil.
J'ai remarqué cette œuvre dans une chapelle latérale : il s'agit de Notre-Dame-de-la-Croix d'Albert Chanot (1881-1963)
Elle se compose de deux parties bien distinctes. Au premier plan, l'artiste a réalisé une Crucifixion. Marie se tient juste au-dessous du Christ, dans un regard triste et pensif. La seconde composition, à base de toile et de plâtre, s'intitule «L'Histoire de l'humanité souffrante et sauvée». Dans la partie haute du tableau, Adam et Ève sont chassés du paradis tandis qu'une vierge et martyre y est emmenée par un ange. Le bas du tableau représente l'humanité déposant sa misère au pied du Christ crucifié. La personne qui se traîne au pied de la croix, à gauche de la Vierge, et dont on ne voit pas le visage, est Marie-Madeleine reconnaissable à sa longue chevelure.
Jérôme Mesnager a été prolifique dans le 20e arrondissement. Sa signature est facile à reconnaître : il peint toujours des bonhommes blancs stylisés. Une marque de fabrique (appelée "l'Homme blanc") qu'il a reproduite à travers le monde entier, des murs de Paris à la muraille de Chine...
Jérôme Mesnager rend bien sûr ici hommage à Maurice Chevalier dont vous pouvez ci-dessous écouter la chanson.
Un arrêt devant cette grille sur laquelle est apposée une plaque rendant hommage aux morts lors de l'attaque des trains nazis du 23 août 1944 : à l'instigation du colonel Rol-Tanguy, les issues du tunnel de Ménilmontant sous lequel sont bloqués trois trains allemands sont sous le feu des FFI-FTP. Un parlementaire est envoyé pour tenter de convaincre les Allemands de se rendre, ce qu'ils feront après une vive fusillade qui fait cinq morts parmi les français.
La grille surmonte en effet les voies de chemin de fer de l'ancienne Petite Ceinture.
Façades de la rue de Ménilmontant
La rue des Cascades prend dans la rue de Ménilmontant. Elle doit son nom aux cascades - composées de trois regards - aménagées pour recueillir et filtrer les eaux des sources descendant de la colline de Belleville afin d'alimenter l'abbaye Saint-Martin.
"Sur l'échelle de l'ordre et du chaos, au milieu se trouve la danse." (J.B. Montel)
Une fresque Street-art de Christopher Lasme
Le regard de la Roquette au N°41 : 40 ouvrages parisiens permettaient ainsi d’accéder à un aqueduc souterrain construit au XVe siècle.
La fontaine des Mussardes est une création contemporaine inaugurée en 2018 au pied du Jardin des Petites-Rigoles. L’eau de son regard débouche ici sur la rue des Cascades à travers ce mascaron.
Pochoir de Njo 972
William Njo est un jeune pochoiriste et Street-artist qui peint (ou colle) majoritairement des portraits en noir et blanc. Son nom d'artiste est un surnom qui signifie "Ne Jamais Oublier". C'est son oncle qui a créé cette expression lors de l'apparition du groupe de musique NTM, et qui fait référence aux origines antillaises et à l'histoire des Antilles de sa famille. Il est basé à Paris après avoir vécu en Martinique jusqu'à ses 20 ans.
Simone Weil dessinée par L'empreinte Jo V, artiste autodidacte d'origine portugaise né en 1970. Sa signature est l’empreinte de son doigt, ce qui explique son nom d’artiste.
Non identifié mais joli, non ?
Le regard Saint-Martin aux N° 40-42
Tiens tiens, le groupe de Marie-Do !
Le fronton comporte une inscription latine datant du XVIIe siècle.
Celle-ci peut être traduite par : « Fontaine coulant d'habitude pour l'usage commun des religieux de Saint-Martin de Cluny et de leurs voisins les Templiers. Après avoir été trente ans négligée et pour ainsi dire méprisée, elle a été recherchée et revendiquée à frais communs et avec grand soin, depuis la source et les petits filets d'eau. Maintenant enfin, insistant avec force et avec l'animation que donne une telle entreprise, nous l'avons remise à neuf et ramenée plus qu'à sa première élégance et splendeur. Reprenant son ancienne destination, elle a recommencé à couler l'an du Seigneur 1633, non moins à notre honneur que pour notre commodité. Les mêmes travaux et dépenses ont été recommencés en commun, comme il est dit ci-dessus, l'an du Seigneur 1722 »
Anne nous emmène ensuite dans le Jardin des Petites-Rigoles (ouvert en 2019) qui est constitué de trois paliers. Sur celui-ci, médian, on peut voir de jolis mascarons et des bancs provenant, paraît-il, du Pont-Neuf.
Au fond, on peut y apercevoir un regard (photo internet) : c'est celui qui débouche sur le mascaron de la fontaine des Mussardes.
Nous avons maintenant rejoint la rue des Pyrénées.
Juste en face du magasin de peinture, La Palette, la Cité Leroy est une voie piétonne et un vrai havre de paix. Elle a été bâtie de petites maisons en 1869 et il faut savoir qu'elle n'a été rattachée au tout-à-l'égout qu'en 1970 suite à une pétition des riverains en raison des odeurs et de l'insalubrité autour de la fosse d'aisance.
Anne nous explique qu'une autre association de riverains, contemporaine cette fois-ci, se bat pour qu'elle perdure face à différents projets immobiliers. Heureusement, l'association est soutenue par la mairie d'arrondissement.
Il y a dans Paris pas mal de petits coins de campagne, il suffit de les connaître !
Au 22 rue de l'Est, cet ancien poste électrique EDF est devenu en 2012 l'église Notre-Dame-des-Coptes. La façade est composée d'un portique en pierre précédent le reste de l'édifice orné de ferronneries aux motifs de croix dissimulant le corps de bâtiment contemporain.
Derrière la grille, une fresque représente la Fuite en Egypte (photo Monick).
Selon l'évangile de Saint-Mathieu, suite à l'annonce de la naissance d'un nouveau roi à Bethléem, Hérode donne l'ordre de massacrer tous les nouveau-nés de la ville.
L'Ange du Seigneur apparaît alors en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte, et restes-y jusqu’à ce que je te le dise ; car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. »
Un peu plus loin, au 145 rue de Ménilmontant, nous traversons le Square des Saint-Simoniens : au XVIIIe siècle, s'y tient une belle propriété appartenant à Prosper Enfantin, propagateur des idées de Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon.
Ce dernier, malgré un nom à rallonge - pour faire simple - prône des idées qui seront à l'origine du Socialisme.
La fontaine des Anonymes, sur la gauche, est l'œuvre de Marnix Raedecker, très inspiré par la civilisation chinoise : il est question ici d'infini et de yin et de yang...
Au sortir de la rue des Saint-Simoniens, nous empruntons la rue de la Duée (la "duée" est une ancienne appellation définissant une source jaillissante). Plus précisément, il pourrait s'agir d'une corruption du vieux français duère, qui désigne une conduite, en référence à celle des eaux de Belleville.
Jolie maison...
Les contrastes en architecture du XXe arrondissement en font son charme.
Au 28 rue du Borrégo (du nom d'une bataille franco-mexicaine en 1862), un immeuble datant sans doute de l'époque "hygiéniste" où l'on privilégiait les grands espaces collectifs aérés pour la santé et favorisant les relations sociales.
Sous le porche d'entrée deux très jolis peintures illustrent la vie au grand air.
Tout y est dessiné : les enfants qui jouent, les chiens qui se promènent et même les amoureux qui se bécotent !
Et effectivement, au centre des immeubles en U une immense cour.
Encore un mélange de styles dans cette partie de la rue
Qui dit colline de Belleville dit dénivelés, qui dit dénivelés dit sources, qui dit sources dit eau potable, et qui dit eau potable dit réservoir n'est-ce pas ?
Et bien justement, il existe un immense réservoir à Belleville, situé juste à côté du cimetière du même nom dans la rue du Télégraphe. Il a été mis en service en 1866 dans le cadre des grandes rénovations qu'a subies la capitale du temps du préfet Haussmann sous le Second Empire.
Nous ne le verrons pas car, comme on dit, ça décoiffait ce jour là et l'accès au cimetière était fermé...
Le XIIIe a ses tours Duo..., le XXe ses châteaux d'eau, construits en 1919. Cette entreprise est rendue nécessaire par les constructions nombreuses d'immeubles de plus en plus hauts dans le quartier entourant le réservoir. Il faut donc surélever les cuves d'eau afin d'approvisionner ces foyers.
Ils se dressent au point culminant de la capitale, à 128 mètres.
Pour le télégraphe de Claude Chappe, il faudra refaire la visite !
Un grand merci à Anne qui a préparé cette intéressante visite et à Marie-Do qui a conduit la promenade en parallèle.
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Ce mardi, je devais faire une promenade autour des ponts de Paris mais la pluie étant au rendez-vous, elle a été annulée. Le rendez-vous étant au Pont-Neuf, j'ai choisi, à la place, de découvrir la nouvelle Samaritaine qui a rouvert ses portes en 2021 après 16 ans de travaux et dans laquelle je n'étais jamais entrée.
Vous allez rire...
Je commence à vouloir entrer et, le groom placé devant l'entrée - que je n'avais pas vu - me dit : "Vous allez où ?" En bonne parisienne, je lui réponds ni une ni deux : "A la Samar !" Sauf que ce bâtiment qui jouxte le célèbre magasin n'est autre que l'Hôtel du Cheval Blanc, un cinq étoiles ! Il faut dire qu'il fait l'angle avec la Samaritaine (tout le monde peut se tromper, non ?) mais que j'étais vêtue d'un caban à capuche pas tout à fait de mise pour entrer ici...
L'habit fait ici le moine !
En réalité, il faut tourner dans la rue de la Monnaie pour trouver l'entrée du magasin. La façade de style Art nouveau polychrome, à décor floral et dominante jaune en lave de Volvic émaillée, est due à Frantz Jourdain.
On peut y voir inscrits les différents domaines concernés par les ventes : Blanc, Travail, Chasse, Chemise, Uniforme, Amazone (?), Chapeaux, Chaises...
L'angle avec la rue de Rivoli, de style Art déco est dû à Henri Sauvage.
Avant la création du grand-magasin en 1870 par Ernest Cognacq, on dit que ce dernier avait installé son échoppe dans une corbeille du Pont-Neuf à proximité de l'ancienne pompe démolie en 1813.
La pompe de la Samaritaine sur le plan Turgot (1739)
Cette dernière remontait à Henri IV : ce fut la première machine élévatrice d'eau construite dans Paris qui permettait de fournir en eau le quartier du Louvre et les Tuileries. elle était décorée d'une représentation de l’épisode évoquant la rencontre de Jésus et de la Samaritaine au puits de Jacob relaté dans l'Evangile selon Saint-Jean, sculptée par Bernard et René Frémin. Le tout était surmonté d'une horloge munie d'un jacquemart, puis, plus tard, d'un carillon.
Allez, on entre : ici, tout est luxe, calme et..., fric !
La boutique de Loulou propose toute sorte de souvenirs de Paris originaux.
Ou l'on entre ici avec un appareil-photo et un vieux caban à capuche (comme moi) ou l'on entre avec un porte-monnaie bien garni (comme beaucoup de gens qui fréquentent le magasin, surtout les touristes) habillé(e) en Jean-Paul Gaultier ou en Vuitton.
Ne dit-on pas que Paris est la capitale du luxe ?
Espaces aérés, moquette au sol, éclairages discrets mais efficaces, espaces de repos, tout est fait pour retenir la clientèle.
Costume porté par Milla Jovovich (qui est ukrainienne) dans le film "Les trois mousquetaires" (2011)
Celui-ci a été porté par Freddie Fox (qui est anglais) dans le même film.
Moi, je ne flânerai pas trop dans les rayons, attirée par la fresque Art nouveau située tout en haut du magasin.
Je choisis de monter par le grand escalier pour pouvoir m'arrêter quand je veux : celui-ci est une œuvre-d 'art en soi. La structure "à la Eiffel" est décorée - tenez-vous bien - de seize mille feuilles d'or !
A chaque étage sa spécialité : au premier, un rayon de bougies parfumées de la marque Cire Trudon.
En 1643, Claude Trudon devient propriétaire d’une boutique rue Saint-Honoré. Il y développe une activité d’épicier et de cirier. Les bougies qu’il fabrique servent aux paroisses et à l’éclairage domestique. L'entreprise utilise de la cire d’abeilles pour fabriquer ses bougies. Elle prend pour devise Deo regique laborant, qui signifie en français « elles travaillent pour Dieu et le Roi ».
Cire Trudon possède des boutiques à Paris, Londres, New York et Séoul.
A chaque étage également, des voiturettes telles que celle-ci présentent différentes babioles. Ici, ce sont des cartes postales, des mugs et des petits carnets à l'effigie du magasin.
Les garde-corps des différents étages sont bien sûr également ornés de feuilles d'or, Art nouveau oblige...
Vue plongeante sur le rez-de-chaussée depuis le premier étage
Petit à petit, on s'approche du Graal.
Après la bougie de luxe, les grands vins sont mis à l'honneur.
La maison Ruinart y est naturellement représentée.
Au sommet !
Pour adoucir la structure métallique créée par Frantz Jourdain au début du XXe siècle pour éclairer le magasin, des décorations en lave de Volvic émaillée sont dessinées par son fils Francis Jourdain et l’affichiste Eugène Grasset afin d’attirer le chaland.
La “fresque des paons” réalisée par Francis Jourdain et considérée comme un chef-d’œuvre de l’Art Nouveau.
De l'autre côté, un mur projette des vues de Paris et invite au voyage.
Un café-restaurant s'est installé au dernier étage. Je suppose qu'il possède une terrasse mais elle doit être privée car un serveur m'a dit d'aller à côté à l'Hôtel du Cheval Blanc pour pouvoir avoir une vue sur la capitale. Je pense qu'il plaisantait...
Ici, je fais mon Robert Doisneau en regardant les vins...
A cet étage également, la Samaritaine n'a bien sûr pas oublié les JO de Paris 2024.
Waaaooouuuh !
Pour redescendre, je choisis l'escalator.
Arrivée au rez-de-chaussée, une vendeuse me voyant avec un appareil-photos me signale l'exposition de l'artiste Lee Shulman qui collectionne depuis 2017 des photographies d'anonymes (sous forme de diapositives), prises entre les années 40 et 70 et encore jamais développées : ses parents lui en ont légué une pleine boîte à chaussures...
A l'intérieur de grands cadres éclairés, se croisent, entre autres, une petite fille entrain de dévorer une glace, deux vieilles dames éméchées posant les jambes en l’air, un frère et une sœur découpant leur gâteau d’anniversaire...
J'ai adoré les deux vieilles dames et ce couple qui se repose dans un transat double.
A la sortie, j'ai vu une vidéo que fait le magasin en ce moment pour promouvoir son exposition "Paris- Venise" : elle est amusante.
Au final, je n'ai pas regretté la pluie...
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Toujours grâce à mon amie Madeleine, nous avons pu, Arlette et moi, profiter ce vendredi soir de bonnes places au parterre à prix réduit à l'opéra Bastille. Au programme de cette soirée, l'opéra de Guiseppe Verdi, Simon Boccanegra.
Il s'agit d'un mélodrame en un prologue et trois actes d'après un livret de Francesco Maria Piave et Arrigo Boito. Cet opéra a été créé le 12 mars 1857 au théâtre de la Fenice à Venise sans grand succès. Nous en avons vu ce soir une deuxième version, remaniée par Verdi pour être présentée à la Scala de Milan le 24 mars 1861 et qui, elle, a remporté un vif succès. C'est celle qui est maintenant toujours donnée.
L'action de passe à Gênes au XIVe siècle.
Prologue
Nommé Doge à la succession de Fiesco, patricien détesté, le corsaire Simon Boccanegra espère retrouver Maria, la fille de celui-ci, qu’il a aimée autrefois. Fiesco, sachant que Maria est morte, décrète qu’il leur accordera son pardon le jour où Simon lui restituera sa petite-fille, Amelia, fruit des amours coupables de Simon et Maria. A la fin du prologue Simon découvre le corps sans vie de Maria.
Acte I
Vingt-cinq ans plus tard, Gabriele, l’amant d’Amelia, et son tuteur, Fiesco, conspirent contre Simon Boccanegra. Lorsque Amelia révèle à Simon qu’elle est orpheline, Simon reconnaît en elle la fille de sa fille disparue. A la fin de l'Acte I, Gabriele tente d’assassiner Simon mais Amelia s’interpose.
Acte IIPaolo a empoisonné l’eau de Simon et convaincu Gabriele Adorno qu’Amelia est la maîtresse de Simon. Simon boit l’eau empoisonnée et sombre dans le sommeil. Gabriele était prêt à le tuer mais, apprenant qu’il est en fait le père d’Amelia, il fait acte d’allégeance envers le Doge.Acte IIILes cloches retentissent, célébrant le mariage d’Amelia et de Gabriele. Sous les traits d’Andrea Grimaldi, Simon reconnaît Fiesco. Il se réconcilie avec lui et, avant de mourir dans ses bras, désigne Gabriele comme son successeur.Vous n'avez pas tout compris... ?
Pas de problème, vous avez une seconde chance avec cette interview mêlée à des extraits du spectacle.
Pas simple l'intrigue !
Allez, je vous donne une dernière chance avec "Dessine-moi Simon Boccanegra", une animation de l'Opéra de Paris.
C'est limpide maintenant, non ?
Un très beau spectacle, dans une mise en scène contemporaine : sur la scène, un immense bateau symbolise le métier de Simon Boccanegra qui était corsaire. Celui-ci tourne sur la scène offrant au spectateur différents points de vue et, comme il est creux et muni d'escaliers, les acteurs peuvent y déambuler. Une projection simultanée sur le fond de la scène agrandit leur image.
Le seul bémol, c'est que les sous-titres projetés, en anglais et en français, au-dessus de la scène sont minuscules, ce qui oblige à faire des efforts oculaires en permanence.
Alors il est conseillé d'apporter ses jumelles...
Une belle soirée
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