☻ Promenade à la Bâtie d'Urfé
7 et 8 mai 2014 - Aujourd'hui, nous partons en balade pour la journée avec Régine qui nous a gentiment invités à venir passer un week-end à Saint-Etienne. Après avoir fait un court arrêt pour voir l'église de Champdieu et s'être agréablement restaurés à la Césarde, une ferme auberge bien sympathique, nous prenons la direction de Saint-Etienne le Molard où se trouve la Bâtie d'Urfé, autrement dit le château de Claude d'Urfé, contemporain et admirateur de François 1er.
L'église fortifiée de Champdieu
En haut du pilier, une sirène à double queue
Sobriété de la nef
La plaine du Forez est très printanière en cette fin de mois de mars. J'ai trouvé la photo si jolie que je me la suis mise en fond d'écran !
Le château de la Bâtie d'Urfé se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord de Saint-Etienne en direction de Roanne.
Il a subi deux influences : celle de la renaissance française avec ses toits d'ardoise pentus dotés de lucarnes et celle de la renaissance italienne par sa double galerie garnie de colonnes monolythiques à chapiteaux corynthiens en pietra serena (grès dur de la region de Florence).
La visite est sur le point de commencer... Suivons le guide !
Celle-ci nous explique justement que ce sont les moines du Prieuré de Champdieu qui sont à l'origine de la Bâtie au XIème siècle. La grange initiale devient ensuite maison forte construite en pisé, avec pont-levis et fossés.
Puis c'est la famille d'Urfé qui s'y installe au XIIIème siècle.
Claude d'Urfé (1501 - 1558) transforme ensuite le manoir familial en un château renaissance, dans le style italien.
Après la mort de Claude d'Urfé, le château connut toute une série de propriétaires successifs et son mobilier fût vendu sous la révolution. Il fût sauvé de la ruine en 1909 par la Société historique et archélologique du Forez (la Diana), et classé Monument historique en 1912.
Un sphinx garde la rampe d'accès à l'ancienne bibliothèque, lieu de savoir. C'est cette rampe qu'empruntaient les cavaliers pour accéder directement à la salle de réception et impressionner les convives. Même si l'expression "épater la galerie" s'applique bien ici, elle a une toute autre origine (il s'agit de la galerie qui longeait les jeux de paume et qui permettait aux spectateurs de voir le "match" à couvert. Les joueurs redoublaient d'adresse pour étonner les spectateurs = épater la galerie)...
François 1er avait fait garnir les escaliers de Fontainebleau de deux sphinx.
Est-ce pour l'imiter que Claude d'Urfé fit poser celui-là... ?
La galerie à l'étage possède un plafond à caissons assez extraordinaire.
La suite de la visite du château nous conduit à la chambre de Claude d'Urfé.
Beau plafond également dans la chambre
La table de la salle à manger possède des incrustations d'os.
On trouve aussi dans un salon un très joli secrétaire en ébène incrusté d'ivoire.
Beau travail !
Dans le salon d'apparat se trouve une vitrine contenant un exemplaire de l'Astrée, ce roman pastoral fleuve publié par Honoré d'Urfé, petit-fils de Claude d'Urfé.
L'Astrée est parfois appelé "le Roman des romans" d'abord de par sa taille qui fait qu'on le considère comme le premier roman-fleuve de la littérature française (il contient 6 parties, 40 histoires, 60 livres et fait 5399 pages...) mais aussi par le succès qu'il a eu dans l'Europe toute entière.
Il raconte l'histoire d'amour parfaite entre Astrée et Céladon, deux jeunes bergers foréziens. Céladon aime Astrée, une jeune bergère. Celle-ci croyant à tort son amant infidèle le chasse de sa vue. Céladon, désespéré, se jette dans les eaux du fleuve mais Galathée, une princesse, le sauve par amour pour lui.
Vous connaîtrez la suite en lisant le livre !
Tapisserie représentant Astrée et Céladon
Mais continuons notre visite : avant d'entrer dans la chapelle du château, on passe par une "salle de fraîcheur" destinée à se purifier par l'eau. Cette extraordinaire salle d'inspiration italienne, faite de rocailles, a été restaurée en 2008. On ne peut s'empêcher de penser aux îles Borromées...
Elle comporte des ornements mythologiques
faits de petits galets, de coquillages et de sables de couleur.
La grille de fer forgé qui ferme la grotte est ornée de grappes de vigne dorées à la feuille en hommage aux vignes des côteaux du Forez.
Au plafond, le blason de la famille d'Urfé "de vair au chef de gueules"
On a maintenant accès à la chapelle du château. Les vanteaux des portes en avaient été démontés autrefois pour être vendus. Ils ont maintenant réintégré le musée.
Détail d'un vanteau : le sacrifice d'Abraham
Intérieur de la chapelle
Le plafond de la chapelle
L'autel : j'ai oublié ce qu'il représente car je ne suis pas trop forte en théologie...
Si quelqu'un peut m'aider, il sera le bienvenu.
La visite guidée se termine ici mais il nous reste les jardins à visiter. On peut les apercevoir par ce trou qu'on dirait fait tout exprès pour le photographe !
Le parterre du XVIème siècle a été reconstitué : il est composé de 16 compartiments entourés de buis et ceints par un mur crénelé. On y trouve également une fontaine de marbre blanc au centre d'une rotonde.
La maquette ci-dessous montre l'ensemble tel qu'il existait du temps de Claude d'Urfé.
La fontaine est toujours là... mais les costumes ont changé !
Allez, une dernière pour la route !
Merci Régine pour cette bonne idée de balade !