Les vacances nous conduisent cette année dans le sud mais... nous avons décidé de prendre le chemin des écoliers avec un arrêt à Autun et un autre à Romans-sur-Isère.
Notre chambre d'hôtes à Saint-Prix-en-Morvan est celle de Catherine et René Denis. Pour y parvenir, nous avons dû traverser tout le Morvan, autant dire que nous avons tournicoté !
Les propriétaires possèdent quatre chambres d'hôtes situées dans un bâtiment annexe à leur maison d'habitation.
Entrée et salon communs
Chambre avec vue sur les collines du Morvan...
Nous sommes ici au fin fond de la campagne française...
Lever de soleil le matin suivant
L'accueil : très agréable de la part de René, plus froid de celle de sa femme...
Voici le restaurant du Chaudron où nous avons déjeuné "gaulois" le midi. Autant dire que nous avons fait un bond 2000 ans en arrière...
Philippe attend sa cervoise : elle est servie dans des gobelets celtiques...
La cervoise Dragena : une ambrée à l'églantine
On peut aussi choisir la cervoise Argia (blanche au sureau), Gilara (blonde à la sariette), ou encore Cnoua (rousse à la noisette).
La fouille des fosses à détritus des habitants de Bibracte a été l'occasion de retrouver de nombreux récipients et, avec eux, des restes de nourriture. L'étude de ces restes permet de reconstituer l'alimentation des Gaulois du Ier siècle avant notre ère.
Les paysans gaulois élevaient des volailles et du bétail et ne consommaient que très rarement du sanglier, n'en déplaise à Goscinny et Uderzo..., utilisaient des plantes aromatiques et des herbes fines, connaissaient et exploitaient le sel, mais ne sucraient qu'avec du miel.
Un clin d'oeil aux auteurs d'Astérix
Le menu gaulois change tous les ans : voici celui de 2017 comprenant cintus, arausio, uindus et meliddos !
Me croirez-vous si je vous dis que Philippe a mangé toute son assiettée de salade de pois cassés au vinaigre de cidre agrémenté de mousse de volaille et de saumon fumé ?
Elle était suivie d'un mitonné de joue de porc à la semoule d'orge bio et aux chénopodes (proche cousins des épinards) : très bien cuisiné également.
Pour manger, une cuillère en bois et un couteau mais, pas de fourchette : ainsi en était-il autrefois...
Pour terminer un petit fromage blanc au miel (le sucre n'existait pas à l'époque) suivi d'un dessert (petit soufflé au pavot sur sablé au pruneau) : le tout pour une vingtaine d'euros.
La journée s'annonce courte : nous n'avons donc pas visité le Musée archéologique mais préféré prendre la navette pour monter sur le Mont Beuvray d'où on jouit d'un beau panorama sur les collines du Parc Naturel Régional du Morvan.
En haut du Mont, de superbes hêtres séculaires
Monument à Jacques-Gabriel Bulliot, inventeur de l'Oppidum gaulois de Bibracte
La terrasse : c'est ici que s'est faite l'union des chefs gaulois autour de Vercingétorix.
François Mitterand a proclamé Bibracte "Site national" le 17 septembre 1985.
Nous sommes ici à 814 mètres d'altitude.
Installés à l'emplacement d'un temple gallo-romain ayant existé jusqu'au Vème siècle, la chapelle et la croix Saint-Martin témoignent de la vocation cultuelle continue du lieu. La chapelle est construite en 1873, à l'issue des fouilles de Jacques-Gabriel Bulliot.
Détail de la croix : le partage du manteau
C'est aussi à proximité que se tenaient les foires du Beuvray, le premier mercredi de mai, selon une tradition fameuse dans toute la Bourgogne au Moyen-Age.
Sur le chemin du retour : des fouilles
Nous devrons retourner à Bibracte pour suivre une visite guidée du site et visiter le musée : une autre balade en perspective !
Et maintenant, Autun, réputée pour...
sa Cathédrale Saint-Lazare que nous visiterons,
et son Musée Rolin - situé derrière cette curieuse grenouille en bois de châtaigner, oeuvre de Bernard Morot-Gaudry- que nous n'aurons pas le temps de visiter...
Hommage d'André Chambrion, habitant du quartier de la cathédrale, à Gislebertus, artiste du XIIème siècle, qui réalisa (ceci est parfois contesté : voir plus loin) les principales sculptures de la cathédrale, en particulier le Jugement dernier du tympan du portail principal.
C'est un G majuscule - pour Gislebertus - qui lui sert de corps, auquel sont adjoints les outils principaux du sculpteur, le ciseau et le marteau.
L'horloge astronomique
La façade principale de l'église donne sur la place - étroite - du Terreau.
Difficile donc de la photographier de face...
Le porche d'entrée est précédé d'un narthex.
Depuis le narthex - sur le côté - on a vue sur la fontaine Saint-Lazare, construite par Jean Goujon en 1543.
Et voici le fameux portail roman dont Gislebert a, dit-on, sculpté le tympan
Le grand Christ en Majesté trône dans une mandorle. Les deux disques en haut représentent le soleil et la lune.
Une inscription, en-dessous - Gislebertus hoc fecit - pourrait faire croire que le tympan a été sculpté par Gislebert mais... ceci n'est pas complètement sûr, le terme "hoc fecit" au lieu de "me fecit" se référant plutôt à un commanditaire ou à un donateur.
Le Christ est entouré à gauche par neuf apôtres dont Saint-Pierre que l'on reconnaît à sa clé. Il est tourné vers le Paradis qui est représenté par trois étages d'arcades et dont il protège l'entrée.
Cliquez sur l'image
En haut du tympan, la Vierge Marie est assise sur un trône dans la gloire du ciel, à côté d’un ange à trompette.
A droite du Christ, on peut admirer l'enfer des damnés avec plusieurs scènes affreuses. La fameuse Pesée des Ames est représentée avec une balance entre le grand archange saint Michel, à gauche, avec deux âmes se terrant sous sa robe, et Satan, à droite, avec un serpent à trois têtes. A droite, on trouve l’enfer : damnés dévorés par des diables, des monstres, le Léviathan, deux damnés dans une chaudière et une femme à serpent dévorant les seins.
Cliquez sur l'image
Au-dessus, ce sont les apôtres saint Jean et saint Jacques, et à côté, un ange à trompette.
Le linteau soutient le tympan sur toute sa largeur et se compose de deux pierres.
De quoi inquiéter les pêcheurs !
Cliquez sur l'image pour voir les chapiteaux à gauche du portail : au centre, peut-être le péché originel ?
Les chapiteaux à droite du portail : à gauche, une procession ou un baptême, au centre des agneaux et à droite peut-être Saint Jérôme retirant l'épine du pied du lion
Cliquez sur l'image...
Au centre du portail, le trumeau date du XIXème siècle : il est orné de trois statues-colonnes qui représentent Saint Lazare et ses deux sœurs.
D'élégantes colonnettes ornent aussi le portail.
Entrons dans le sanctuaire...
Entrelacements de sculptures au niveau du portail intérieur
La nef vue depuis le choeur (celui-ci était en travaux)
La cathédrale d'Autun est réputée pour la beauté de ses chapiteaux qui sont un vrai livre d'images... Je n'en n'ai pris que quelques uns.
Cliquez sur les images pour mieux les admirer.
La seconde tentation du Christ
L'apparition du Christ à Marie- Madeleine
Le lavement des pieds de Saint Pierre par Jésus (agenouillé)
L'ascension de Simon le magicien
Saint Vincent protégé par deux aigles
Au sortir de l'église, promenade dans le centre historique de la ville
On arrive ainsi tout doucement aux remparts de la ville.
Sortons un peu de la ville maintenant...
C'est le premier grand voyage avec notre belle Picasso !
La campagne est bien belle autour de la ville.
Autun a un passé très ancien : c'était une ville gallo-romaine.
Construit aux environs de 70 après J.C et situé à l'est de la ville antique, le théâtre était destiné aux représentations dramatiques. Avec ses 148 mètres de diamètre, il apparaît comme le plus grand du monde romain, pouvant accueillir 20 000 spectateurs. S'appuyant sur la pente naturelle du terrain, le théâtre est de style classique avec des gradins disposés sur trois rangées semi-circulaires, coupées par des escaliers. Un mur imposant fermait le théâtre derrière la scène, d'une hauteur supposée de 30 mètres.
Petits détails: la nature est si belle !
Un peu prise à la va vite...
Voici un autre monument datant de l'antiquité : la Porte Saint-André ouvrait à l'Est, à l'extrémité du dcumanus (voie traversant la ville d'Est en Ouest). Elle a cependant été très remaniée par Viollet-le-Duc.
Pour aller voir le Temple de Janus, il faut passer sous la Porte d'Arroux. Cette porte, datée du début du 1er siècle après J.C, ouvrait au Nord, à l'extrémité du cardo maximus (voie traversant du Nord au Sud). Elle présente deux grandes arcades pour le passage des véhicules et deux petites pour les piétons.
Le Temple de Janus est le seul vestige en élévation d'un quartier cultuel situé à l'extérieur de la ville. C'est un fanum (temple d'origine gauloise). Le dieu honoré dans ce temple est inconnu. Le nom de Janus vient de la déformation du nom du quartier « La Genetoye », lieu où poussaient les genêts.
L'édifice, de plan carré, se composait d'une cella (pièce centrale abritant la statue du culte) entourée d'une galerie. Seuls subsistent deux murs de la cella, hauts d'environ 24 mètres et larges de 16 mètres, bâtis en petit appareil. Au niveau inférieur, on remarque une série de niches : trois d'entre elles sont béantes depuis l'effondrement de leur fond. Au niveau supérieur, trois fenêtres sur chaque côté étaient percées au-dessus du toit de la galerie. Leurs linteaux en bois, soulagés par des arcs de décharge encore en place, ont disparu. Entre niches et fenêtres, deux lignes d'orifices entourés de briques, recevaient la charpente du toit de la galerie.
La forme particulière de ce temple, dit fanum, est de tradition gauloise quoique sa technique de construction, datable du Ier siècle de notre ère, soit romaine.
La divinité vénérée ici reste totalement inconnue.
Vue sur la ville depuis le Temple de Janus
Ayant repris la voiture, nous voici maintenant arrivés sur le lieu de la "Pierre de Couhard".
De là, on plonge sur le Lycée militaire couvert de tuiles vernissées : on est bien en Bourgogne !
Joli, non ?
La Pierre de Couhard
Son nom provient du hameau près duquel le monument se situe.
Située au sommet d'une nécropole gallo-romaine, la Pierre de Couhard a été construite au Ier siècle après J.C. était soit un tombeau recouvrant les restes d'un défunt soit un cénotaphe célébrant sa mémoire.
Sur une base carrée, haute de 10,50 mètres, s'élevait une pyramide de 22,65 mètres dont les vestiges atteignent actuellement 25 mètres. L'orifice que l'on voit au centre a été creusé en 1640. D'autres fouilles ont eu lieu au XIXème siècle sans plus de succès. La pyramide est pleine. En 1960, on trouve à la base du monument une "tablette magique" en plomb du IIème siècle portant des inscriptions maléfiques en latin et en grec : elle atteste le caractère funéraire du monument. Celle-ci se trouve aujourd'hui au musée Rolin à Autun.
Ainsi se termine notre visite d'Autun. Demain, départ pour Romans-sur-Isère avec, à la clef, la visite du Palais idéal du Facteur Cheval situé à Hauterives, peu au nord de la ville : tout un programme que vous découvrirez d'ici quelques jours, le temps pour moi de trier mes photos et de pondre un petit post !