☻ Concert de trompes de chasse au Château d'Ancy-le-Franc
17 août 2017 - Aujourd'hui nous avons emmené notre amie Michèle, qui passe quelques jours avec nous en Bourgogne, écouter un concert de trompes de chasse au Château d'Ancy-le-Franc situé à seulement 35 minutes de la maison. Nous en avons donc profité pour visiter ce beau château Renaissance.
Il s'agit d'un quadrilatère parfait flanqué aux angles de pavillons également carrés.
La genèse d’Ancy-le-Franc provient d’une rencontre, celle de Sébastiano Serlio, architecte italien de François I er, et du beau-frère de Diane de Poitiers, Antoine III de Clermont-Tallard, désireux d’édifier sur ses terres un château qui sera le reflet de sa puissance et de sa richesse. La construction débute en 1542 et dure huit ans, mais les travaux de décoration interne s’étalent jusqu’en 1600.
Antoine de Clermont avait demandé à son architecte un château sur le modèle d'un palais romain mais une toiture romaine plate était infaisable en Bourgogne : il réalisa donc une toiture à large pente.
On entre dans le château par un porche monumental décoré du monogramme de Charles-Henri de Clermont-Tonnerre : CHCT.
La cour intérieure est très sobre, tapissée de petits gravillons ratissés au peigne fin.
La visite du château commence à l'étage auquel on accède par un grand escalier d'honneur, à vis.
La première pièce que l'on visite est la Chapelle qui est dédiée à Sainte Cécile, la patronne des musiciens. Tout comme l'ensemble des pièces du château, cette dernière est couverte de fresques dans sa partie haute tandis que des peintures représentant différents saints et prophètes ornent sa partie basse : le château d'Ancy-le-Franc est le rival direct de Fontainebleau.
Le plafond de la chapelle est en trompe-l'oeil : il y a seulement une apparence de relief...
Saint Philippe !
Donnant sur la chapelle, un petit oratoire permet d'écouter sans être vu. Il possède un curieux décor de têtes de mort...
Admirez le superbe carrelage de la Salle des Gardes !
Au fond de la pièce, un portrait de Gaspard de Clermont-Tonnerre, Maréchal de France
La pièce suivante est la salle à manger : les bougies d'un superbe lustre hollandais devaient illuminer le soir la table où le dîner semble prêt à être servi.
Attenant à la salle à manger, un cabinet d'aisance...
Puis vient le Salon Louvois du nom de son ancien propriétaire, François-Michel Le Tellier, premier marquis de Louvois et ministre de Louis XIV qui acheta en effet en 1683 le château aux Clermont-Tonnerre. Ce salon était à l'origine la chambre où Louis XIV dormit lors de son passage à Ancy-le-Franc en 1674.
On peut y admirer un très beau plafond à caissons.
La visite se poursuit par le Salon des Dauphins dont le nom rappelle celui du Dauphiné, la région d'origine d'Antoine III de Clermont-Tonnerre. Le portrait est celui de François de Clermont-Tonnerre qui reçut Louis XIV en 1674.
Ici encore un très joli plafond qui n'a rien à envier à celui de la pièce suivante, le Salon mauve.
Dans ce salon un superbe secrétaire du XIXème (copie d'un cabinet du XVIème siècle de style florentin) en bois de poirier noirci incrusté d'ivoire et d'os.
Il parait que si une seule personne avait dû le fabriquer, cela lui aurait pris 35 ans !
Nous voici à présent dans le Salon du balcon : salon de musique au XVIIIème siècle il est devenu au XIXème salle de billard.
La Galerie des Sacrifices est constituée d'une pièce rectangulaire recouverte de peintures murales en grisaille (camaïeu de gris) : les scènes sont empruntées à la religion gréco-romaine.
Ces scènes de sacrifices d'animaux sont la reproduction fidèle des gravures d'un ouvrage du XVIème siècle (celui de Guillaume de Choul) sur les rites religieux antiques.
Depuis la galerie on a une jolie vue sur la cour carrée.
Vous l'aurez deviné : il s'agit là de la nouvelle bibliothèque qui date du XIXème siècle (mais qui comporte des ouvrages des XVII, XVIII et XIXème siècles). L'ancienne bibliothèque a été entièrement détruite pendant la Révolution : tous les ouvrages ont été brûlés dans la cour intérieure...
Le Cabinet du Pastor Fido est une pièce utilisée par la maîtresse de maison pour recevoir ses proches invités et ses amis fidèles. C'était l'endroit de repos de la Marquise de Sévigné lorsqu'elle venait rendre visite à sa grande amie, Anne de Souvré, épouse du premier marquis de Louvois. Les peintures, sur le thème d'une pastorale, rappellent un poème très connu à l'époque : Il Pastor Fido.
La chambre de Judith
A droite de la cheminée, un tableau représentant Judith décapitant Holopherne.
Judith décapitant Holopherne est un thème artistique tiré du Livre de Judith (Livre de la Bible) particulièrement représenté dans la peinture européenne du XVIIème siècle.
Judith entre dans la tente d'Holopherne, un général assyrien sur le point de mener une offensive contre la ville de Béthulie. Il s'enivre au point de perdre connaissance ; Judith le décapite, et emporte sa tête dans un panier (la tête est souvent représentée dans un panier portée par une servante de Judith, plus âgée qu'elle). Les peintres représentent généralement l'une des deux scènes suivantes : la décapitation d'Holopherne allongé sur son lit, ou Judith tenant la tête d'Holopherne, parfois aidée par sa servante.
Depuis la Chambre de Judith on jouit d'une jolie vue sur les jardins et le village voisin.
Le "parterre est" a été entièrement rénové l'an passé.
Cette vue d'avion le met bien en valeur.
Quatre panneaux représentant deux roses, une tulipe et une anémone se détachent sur un fond de pierres blanches (quartz), encadrés d’une rangée végétale de fusains. Des œillets et des pétunias constituent les pétales des 4 fleurs géantes, des plants verts pour les tiges et feuilles.
Au fond de la perspective, un majestueux bassin et son grand jet d’eau.
La Galerie de Médée est l'une des plus jolies pièces, à mon sens, du château. Elle porte ce nom car il y a ici la représentation du célèbre récit mythologique grec : le départ de Jason et des argonautes à la Recherche de la Toison d'Or.
La grande composition décorative aux murs, un décor à fond de grotesques, est d'inspiration pompéienne. Ornements décoratifs de guirlandes, frises, vases, rinceaux tant aimés à l'époque.
Le carrelage du sol est certainement le plus beau du château : il s'agit d'une magnifique composition de mosaïque de marbre italien datant du 18ème siècle.
Sur le mur du fond, une fresque représente le combat de Médée contre Jason : cette dernière va le tuer pour dévorer ensuite ses enfants.
La Chambre des Arts porte ce nom en raison des médaillons représentant les 7 Arts Libéraux (3 matières littéraires et 4 matières scientifiques). Il s'agissait des matières enseignées dans l'Antiquité et au Moyen-Age. Ils sont le fruit d'un travail entre Le Primatice et son élève et exécuteur testamentaire Ruggiero de Ruggieri.
Voici le médaillon de "La Grammaire"
et celui de "La Rhétorique"
Je l'ai surtout photographié pour le motif du bas représentant un singe chevauchant un chien : la reine Catherine de Médicis, épouse d'Henri II, aimait s'entourer de ces animaux...
Le plafond du 16ème siècle est un damier de 9 caissons, il est sans doute un des plus beaux de ce château. Dans son état d'origine, il a certes souffert de quelques infiltrations mais il n'a pas été retouché.
Nous voici maintenant dans la Galerie de Pharsale, toute en camaïeu d'ocre du plus bel effet. C'est ici que se trouvent les peintures murales les plus célèbres du château.
Son nom vient de la fameuse bataille qui opposa en 49 avant J-C les troupes de César et celles de Pompée. Bien sûr, César en fut le vainqueur, Pompée prit alors la fuite en Egypte où il mourut empoisonné par le frère de Cléopâtre, laissant le champ libre à la dictature.
Au centre de la galerie trône un portrait en pieds de Louis XIII.
Détails de la bataille
Là se termine la visite du premier étage du château. Le rez-de-chaussée est en cours de restauration...
Mais je vous ai annoncé un concert de trompes de chasse, n'est-ce pas ?
Voici justement qu'il est l'heure d'y assister : ce sont les sonneurs de l'Ecole de trompes de chasse Saint-Hubert de Chablis qui officient.
Le Clermont-Tonnerre
Le concert des débutants : Le point du jour
La Saint-Hubert naturellement
Les sonneurs nous ont aussi fait la démonstration que pour savoir sonner il faut aussi savoir chanter juste !
Le Printemps à Novel (Christian Delval)
Le refuge (chant pyrénéen)
Les salutations des sonneurs...
Bon... je ne dis pas que j'en écouterais tous les jours mais une fois de temps en temps c'est amusant surtout dans un si joli cadre...