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Promenade dans le village de Minot
Pour ce dernier "Mardis Découvertes" de l'Office de Tourisme de Châtillon, nous commençons par une promenade dans les rues du village de Minot (il est à une petite cinquantaine de kilomètres de Courcelles) en compagnie de Madame Jobelin qui connait bien son village et est fière de nous le faire découvrir. La population actuelle s'élève à un peu plus de 200 habitants mais elle a atteint plus de 1000 âmes autrefois : le village est d'ailleurs très étendu.
La visite commence par celle de l'église : le public est venu nombreux en cette après-midi ensoleillée.
L'église a vraiment beaucoup d'allure, je trouve : de style gothique primitif, elle a été construite entre le 12ème et le 14ème siècle.
Il existait côté ouest jusqu'au 18ème siècle, un porche bas, presque fermé où les habitants avaient pris l'habitude d'abriter leurs grains et leurs effets personnels en cas de danger, au grand dam des curés qui s'y succédaient... Un imposant porche à colonnes toscanes et fronton triangulaire l'a remplacé en 1767. C'est l'architecte de la façade de la Cathédrale de Langres, Pierre-jean Guillemot, qui l'a édifié.
A mon goût, un peu trop présomptueux
L'église possède une nef centrale et deux nefs latérales. Une ancienne chapelle romane, construite au 12ème siècle sur l'emplacement d'un cimetière (en dehors de l'agglomération) en constitue le chœur. Au 13ème siècle, devenue paroisse du village, l'église doit être agrandie vers l'ouest : pour cela, du fait de la pente du terrain, il faut édifier une série de marches faisant communiquer la chapelle avec la nef.
Le joyau de cette église se trouve dans la chapelle : il s'agit d'un retable en bois peint ornementé de dorures exécuté entre 1692 et 1700 successivement par un sculpteur originaire de Châtillon-sur-Seine, Noël Liverny, puis, ce dernier ayant quitté le village suite à une brouille avec les habitants, par un sculpteur dijonnais, Robert François, qui fut appelé par le Seigneur de Minot, Denis Mairetet.
Le retable comprend des colonnes torses entourées de pampres, une évocation de l'eucharistie (le sang du Christ), mettant en valeur deux statues du 18ème siècle (dues à un sculpteur dijonnais, Dubois) : Saint Pierre et Saint-Paul, les deux patrons de la paroisse.
Faisant face à ce retable, à l'ouest, a été posé en 2013 un vitrail contemporain dû à la vitrailliste Emmanuelle Grand. Il évoque l'accueil par la main et également la main de Dieu qui sème.
Malheureusement ma photo n'est pas très bonne mais vous pouvez voir que celui-ci rayonne très avantageusement au sein de l'église...
Cet autel du bas-côté droit date du XIXème siècle. Il est intéressant par la sculpture qu'il abrite : une Sainte-Anne Renaissance en bois doré, enseignant à la Vierge.
Autre intéressante sculpture, cette Vierge à l'enfant du XIIIème siècle, en bois : l'original ayant été volé, il s'agit donc d'une copie.
A noter aussi dans le bas-côté gauche, une très belle piscine d'ablution couverte d'une arcature trilobée
Au centre de la nef, un Christ
Curieux, ces masques grimaçants...
Encadrant le portail, deux statues datées de 1746 : une Vierge et un Saint-Jean
Toute proche de l'église, l'ancienne halle du village a été transformée en Salle des Fêtes : on y voit une jolie charpente.
Madame Jobelin nous montre une de ses œuvres représentant le château de Minot aujourd'hui disparu.
Voici la gravure dont elle est partie.
Les marteaux entrecroisés sur le blason de Minot rappellent le passé minier du village (les puits d'extraction des mines de fer existent encore dans les bois communaux).
Philippe, assis au bord des anciennes douves du château disparu
Une fois cette intéressante visite terminée, nous commençons une grande balade dans les rues du village qui va nous conduire de maisons en maisons, certaines datant de plus de cinq siècles...
Ici, une maison du XVème siècle où l'on peut encore voir, à l'intérieur de la pièce voûtée, les séquelles de la boutique d'un commerçant et une cheminée monumentale.
Cette maison doit être très ancienne, vue l'étroitesse de ses fenêtres et lucarnes...
Voici le Château du Mont : il comporte une tour avec maçonnerie romaine. Détruit en 1477, il est reconstruit à la fin du XVème siècle et remanié en 1809. Le château est privé et, pour raison de deuil, nous n'avons pu le visiter comme cela était prévu...
Élégante façade pour le logis seigneurial
Tiens : sans doute les demoiselles du château...
Comme l'indique le nom de la rue, nous approchons de la léproserie.
Elle se situe à l'écart du village...
Voici l'arrière de la maison : on y voit les lucarnes par lesquelles le jour entrait à peine.
Les particuliers qui viennent d'y emménager ont la gentillesse de nous laisser entrer.
Ce lavabo a un lourd passé...
Est-ce la pierre à évier ? Je n'ai pas bien entendu les explications de Madame Jobelin...
L'ancien four au cœur de la cheminée
C'est par cette porte (que nous n'ouvrirons pas) que les lépreux accédaient au dortoir du premier étage desservi par un escalier en colimaçon.
Encore une maison qui a une histoire : autrefois, les eaux usées s'évacuaient directement dans le caniveau (s'il y en avait un !) : l'évier était placé sous la fenêtre de la pièce à vivre. Bien sûr, ces maisons ont été rénovées et mises au goût du jour.
Cette maison ne date que du XIXème siècle comme l'indique la pierre gravée au dessus du portail.
Tiens, revoilà l'église !
Madame Jobelin qui est conseillère municipale a l'air d'avoir ses entrées partout... même dans cette maison où on ne l'attend pas !
Il aurait été dommage de ne pas la voir... Les colonnes toscanes ont été rajoutées au XVIIIème siècle.
un ancien four à pain
et un escalier menant on ne sait où... mais à une jolie charpente en tout cas.
Allez, on entre ici aussi, toujours accompagnés de Madame Jobelin.
Une jolie chouette surmonte la porte d'entrée.
Waooohhh... Que de trésors cachés dans les villages bourguignons !
La pierre gravée sous le balcon indique 1626...
Une belle rénovation, non ?
Schön...
Nous en terminons avec les vieilles maisons avec la façade de cette maison dite "des Templiers".
Une bien jolie petite Vierge dans cette élégante niche pourvue, ne dirait-on pas, d'un compas ?
Mystère, mystère...
Nous avons aussi vu plusieurs "fontaines" : ici, celle du Verger
Là, la Fontaine du Puits
et voici la fontaine Gérard
Comme vous le voyez, ces lavoirs sont bien fleuris tout comme l'ensemble des rues du village : Minot a obtenu "une fleur" au classement des "Villes et Villages fleuris".
La Mairie donne l'exemple.
Si seulement la Mairie de Courcelles pouvait en prendre de la graine... !
Tags : Minot, Bourgogne, Montliot et Courcelles
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