Hier après-midi, je suis allée suivre une "Sensibilisation aux gestes qui sauvent" à la Mairie du 6e arrondissement : celle-ci était prodiguée par trois jeunes bénévoles de la Croix-Rouge, une association humanitaire dont nous entendons parler régulièrement maintenant que Christelle s'y est investie.

Vous me direz : "mais pourquoi ça ?"

En fait, comme je guide de temps en temps des promenades dans Paris au sein de mon association de seniors, il a été décidé de demander à celle-ci d'offrir aux responsables de cet atelier une formation aux premiers secours au cas où quelque chose arriverait à l'un des participants en cours de balade.

Tout à fait par hasard, nous apprenons que la Mairie de Paris propose gratuitement une telle animation sur deux samedis du mois de mai : ni une ni deux, je m'inscris ! Et puis, de façon générale, ça peut toujours servir, n'est-ce pas ?

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La mairie du  6e arrondissement se trouve sur la place Saint-Sulpice juste en face de l'église et de la fontaine du même nom, alimentée en eau en ce début de printemps pour le plus grand plaisir des passants qui passent, comme dirait Jacques Prévert.

A cette époque, les marronniers sont en fleur.

La façade de la Mairie

 Passé un grand porche, on débouche dans une cour intérieure au centre de laquelle se trouve une très jolie sculpture en marbre agréablement mise en valeur par un fond de verdure.

Il s'agit du Combat du centaure, de Gustave Crauk (1827-1905). Le sculpteur, très prolifique apparemment, passa paraît-il trente années sur ce groupe qui fut exposé à l'Exposition Universelle de 1900 et qui est considéré comme son chef-d'œuvre.

Nous sommes dirigés vers le premier étage Escalier B où l'on nous fait attendre un peu, le temps que la précédente animation se termine. Pendant ce temps, je papote avec le monsieur assis à côté de moi, accompagné de son fils de 10 ans que j'ai pris pour une fille du fait de ses cheveux longs... Italien d'origine, il est venu à Paris avec sa femme il y a quatorze ans et ils sont restés car ils se plaisaient bien ! Ceci doit être un raccourci de la vraie histoire, je pense, car on n'accueille pas aussi facilement les étrangers en France me semble-t-il...?

 Les salles des fêtes des mairies parisiennes sont souvent très belles. Le plafond de celle-ci est décoré de fresques que malheureusement les jolis lustres qui l'éclairent empêchent de bien photographier, en tout cas je n'ai pas réussi...

Pas facile de trouver le sujet de celle-ci : il s'agit fort probablement d'une figure symbolique de la République car j'aperçois des drapeaux français.

C'est donc dans ce beau cadre que va se dérouler la formation d'une durée de deux heures qui réunit 16 participants. Des personnes comme moi sont venues seules mais il y a aussi des couples, ce monsieur italien avec son fils, et même une mère de famille avec ses trois enfants dont une petite fille de deux ans qui animera pas mal la formation au grand dam d'un monsieur pas très tolérant !

Les animateurs se présentent puis nous demandent de le faire à notre tour en donnant nos motivations. Les couples disent que c'est pour l'autre (!), d'autres pour leurs enfants mais beaucoup viennent ici pour une première fois ou pour une piqure de rappel.

L'animation est interactive : les animateurs questionnent d'abord le public qui est incité à donner son avis sur les différents cas de figure pouvant se présenter et la conduite à tenir.

Nous avons ainsi abordé l'électrisation (la réponse à donner est simple : couper le courant au niveau du compteur et/ou débrancher la prise de courant).

Puis on nous a demandé de citer les différents numéros de téléphone à appeler en cas d'urgence : j'ai retenu que le 112 est le numéro international et qu'il recouvre tous les autres numéros (15 - 17 - 18). Ce que je ne savais pas c'est qu'il existe même le 114 pour les sourds ou malentendants.

Puis est abordé le cas d'une blessure qui saigne - mais pas trop - (uniquement aux membres supérieurs ou inférieurs). Les jeunes bénévoles de la Croix-Rouge nous montrent comment faire un point de compression avec un tissu propre et une cravate après avoir allongé le blessé sur le sol afin qu'il ne tombe pas plus bas.

Ensuite ça se complique : la blessure est plus grave et saigne beaucoup (elle se situe toujours sur un membre supérieur ou un membre inférieur). C'est là qu'il nous est demandé de passer à l'action ! Munis d'un chiffon d'une grande longueur et d'un crayon, les jeunes gens nous montrent comment poser un garrot et où le poser par rapport à la plaie pour stopper l'hémorragie : entre le cœur et la blessure, ça tombe sous le sens, mais apparemment pas pour tout le monde. L'expérimentation se fait sur nous-mêmes en faisant tourner le crayon : efficace, je confirme.

La perte de connaissance

Comment savoir si une personne blessée inconsciente (on a d'abord vérifié qu'elle en répond pas à une question qu'on lui pose et qu'elle est incapable de serrer la main) respire encore ou non ? L'allonger (toujours pour la même raison mais en général elle est déjà à terre...) puis mettre une main sur son front et lui pencher la tête vers l'arrière en tirant le menton vers le haut. On met ensuite l'oreille au-dessus de sa bouche en regardant dans la direction de son abdomen : en principe, on sent le souffle de la personne qui respire et on voit bouger son ventre.

Sinon, il faut passer à l'action...

Nous apprenons ainsi à faire un massage cardiaque à l'aide de mannequins : et un et deux et trois et quatre... sur l'air de Staying Alive des Bee Gees !!! Mine de rien, c'est épuisant et il vaut mieux ne pas avoir d'arthrose dans les mains...

Mes collègues en pleine action : à droite mon binôme

Nous avons aussi vu comment mettre une personne en Position Latérale de Sécurité (PLS) : les bénévoles nous montrent d'abord comment faire puis nous passons à l'action, toujours en binôme en échangeant les rôles. Le bras à l'équerre avec le coude replié, la main sur la joue, le genou qu'on fait pivoter et..., les lunettes à retirer !

Pas si facile que ça de s'en souvenir dans l'avenir : le bénévole nous a dit que si ce n'était pas le cas, l'essentiel était de faire pivoter la personne pour qu'elle n'avale pas sa langue.

La formation s'est conclue par la démonstration d'un défibrillateur (choc électrique) qui parle et guide le secouriste dans les actions à faire ou à ne pas faire.

Evidemment, dans chacun des cas précédents, on appelle au préalable le 112 !

Une mini formation mais (il existe des formations beaucoup plus complètes qui durent 8 heures) mais c'est tout de même mieux que rien.

Merci la Croix-Rouge !

A la fin de l'animation, on nous a distribué des mini-guides et l'adjointe au maire nous a délivré un petit diplôme.

Une Marianne imposante en haut de l'escalier par lequel je ressors.

 L'église Saint-Sulpice a deux clochers asymétriques (la tour nord, celle de gauche, est plus haute de cinq mètres), une conséquence de la période troublée par la Révolution...

J'espère ne pas avoir dit trop de bêtises...

Merci la Mairie de Paris