• Avant de rejoindre nos pénates parisiens (admirez l'à propos !), nous voici aujourd'hui à Alise-Sainte-Reine pour une deuxième visite du MuséoParc Alésia.

    Mais ce ne sera pas tout à fait la même visite que la première fois (Cliquez ICI si vous désirez relire l'article) puisque aujourd'hui nous allons visiter l'exposition qui s'y tient depuis déjà plusieurs mois et qui se termine bientôt :

    "Astérix à Alésia, du mythe à la réalité"

    Autant dire qu'il s'agit ici de déterminer la part de vérité dans les albums de Goscinny et Uderzo en étudiant les textes antiques (les "Commentaires de la Guerre des Gaules" de César en particulier) ainsi qu'en se penchant sur les résultats des fouilles archéologiques.

    Rappelez-vous : le MuséoParc c'est d'abord ce bâtiment construit par le Cabinet d'architectes Bernard Tschumi : tout de bois vêtu, il se fond très bien dans la nature.

    Il s'agit du Centre d'interprétation de la bataille d'Alésia (52 avant Jésus-Christ). Le Musée archéologique qui le complétera est prévu, lui, pour 2018.

    Allons-y !

    Voici une photo des deux compères, auteurs de la BD qui a fait le tour du monde.

    René Goscinny tapait les scénarios de ses BD sur une machine à écrire rapportée de son séjour aux Etats-Unis (entre 1945 et 1951) de marque Royal (type Keystone) au clavier anglo-saxon "Qwerty" posée sur un "matelas" pour adoucir les bruits de la frappe. Il était également entouré de figurines, de planches d'album, de son petit Larousse, de sa cocotte en papier en porcelaine, et de très nombreux ouvrages, notamment sur l'histoire de la Gaule.

    Quant à Albert Uderzo, il peint sur des planches à dessin fabriquées par son père et éclairées par une lampe d'architecte. A proximité sont rassemblées des figurines, des planches d'album et différents ustensiles : crayons, gomme, taille-crayon, règle pour tracer les cases des planches, encrier, pot contenant des pinceaux londoniens de chez Winsor et Newton, punaises pour fixer la feuille, et une plume de rapace pour enlever les épluchures de gomme...

    La bible de tout bon historien sur la période en question, ce sont naturellement les écrits de César. Goscinny s'est imprégné de leur lecture avant de les oublier totalement pour créer le personnage de son héros.

    Ici les "Commentaires sur la Guerre des Gaules", avec des notes historiques, critiques et militaires, par Monsieur le Comte Lancelot Turpin de Crissé (1785)

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Evidemment, les "Commentaires de la Guerre des Gaules" (dont on ne possède que des copies anciennes) constituent une source riche de renseignements sur les événements qui se sont déroulés autour de 50 avant JC mais on peut aussi craindre qu'ils ne soient pas totalement objectifs, ayant servi à César à rendre compte et justifier ses choix auprès du Sénat mais aussi à se faire un peu de pub !

     Jules César, héros de  BD : caricature confrontée aux représentations existantes. La couronne de lauriers est présente sur la pièce de monnaie tout comme dans la BD.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Le premier album de la série "Astérix le gaulois" met en scène la reddition de Vercingétorix. Cette scène est traitée de différentes manières dans la bande dessinée.

    ▲ La première version met à l’honneur le chef gaulois qui, bien que vaincu, s’impose devant César et lui jette son équipement sur les pieds.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    ▲ Dans un second temps, ce même moment est traité de manière plus réaliste, à la faveur de César qui trône devant un Vercingétorix défait, à genou.

    Là est sûrement plus la vérité historique telle que traitée dans les écoles par l'étude d'affiches.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Dès qu'on entre dans l'espace réservé à l'exposition on est plongé dans l’univers d’Astérix avec la reproduction en grand format de vignettes de la bande dessinée auxquelles s’ajoutent de nombreux personnages et éléments de décor en 2D qui jalonnent le parcours.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Trois parties dans cette exposition : la vie militaire, la vie au village et la religion

    La vie militaire

    ► La bagarre

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Cette conception du combat, bien que poussée à l’extrême dans la bande dessinée, découle de considérations anciennes sur les Gaulois.

    ▲ Plusieurs écrits romains parlent d'un peuple belliqueux, cruel et même barbare. C'et également ainsi qu'il est présenté dans l'iconographie du XIXème siècle.

    ▲ Pourtant, César évoque leur connaissance de l’art militaire et recense plusieurs tactiques de combat. Il fera d’ailleurs engager de nombreux cavaliers gaulois dans ses propres rangs, ce qui témoigne de leur qualité au combat.

    ▲ L’étude des armes trouvées pendant les fouilles et l’archéologie expérimentale aident à restituer plus précisément les stratégies développées par les troupes gauloises : armes d’une grande technicité et efficacité, entraînement et discipline, troupes d’élite, formations sur le champ de bataille…

    On est donc ici loin des albums...

    *****

    Les gaulois qui combattaient portaient-ils un casque ailé ?

    comme le montrent : les albums d'Astérix

    ou les gravures des années 60 enseignées dans les écoles ?

    Et bien non ! nous dit l'exposition.

    Les guerriers gaulois avaient un casque avec des protège-joues comme le montre cette reconstitution de la panoplie d'un guerrier gaulois à l'époque de la Guerre des Gaules. Ils portaient aussi une cotte de mailles en fer (la Gaule regorgeait de mines de fer et les gaulois étaient experts dans l'extraction du minerai), étaient armés d'une épée ou d'une lance et étaient protégés par un bouclier ovale en bois muni d'une protection métallique à l'endroit de la poignée (pour protéger la main).

    Une précision : tous les guerriers ne portaient pas de cotte de mailles car le prix de fabrication d'un tel vêtement était absolument énorme (le prix d'une exploitation agricole pour vous faire une idée...).

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Quant aux légionnaires romains, ils portaient une armure constituée de plaques de fer assemblées par des lanières de cuir (donc plus lourde et moins mobile que la cotte), un casque avec protège-joues et protège-nuque, étaient armés d'un glaive et d'un javelot et possédaient un bouclier en bois semi-cylindrique également muni d'une protection en métal.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    ► Les camps romains

    Aquarium, Babaorum, Laudanum et Petibonum sont les quatre camps retranchés qui entourent le village d’Astérix. Ils subissent toujours les attaques gauloises malgré la présence de gardes et de systèmes de fortifications.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Mis à part leurs noms humoristiques, ces camps romains reflètent assez bien la réalité.

    L’armée procède premièrement au choix du lieu par une observation fine du terrain (visibilité, ressources…). La construction répond ensuite à une organisation assez stricte : les terrassiers creusent les fossés, les bûcherons approvisionnent en bois pour que les charpentiers élèvent les palissades.

    Les albums distinguent plusieurs corps de métiers mais ce sont bien les légionnaires qui officient pour toutes ces étapes. Le camp illustre ainsi le savoir-faire des légionnaires mais également la hiérarchie de l’armée par un placement rigoureux des tentes autour de celle du général.

    ► Les chefs

    Dans la BD, le chef c'est Abraracourcix.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Le fait qu'il soit toujours représenté dans la BD juché sur un bouclier porté par deux hommes fait plutôt référence au sacre de Clovis qu'à une coutume gauloise : il n'existe aucune représentation d'un chef porté sur un bouclier à l'époque gauloise.

    Par contre, la fonction guerrière des chefs gaulois est indiscutable et, comme dans la bande dessinée, ceux-ci prennent conseil auprès des druides.

    La vie au village

    Dans les aventures d'Astérix, le lecteur suit la vie quotidienne dans le village gaulois. Album après album, certaines particularités récurrentes sont devenues familières. Personne ne pourrait imaginer une aventure sans chasse au sanglier ou sans banquet final ! Il en est de même pour certains personnages incontournables. Qu’en est-il réellement à l'époque gauloise ?

    ► Le village gaulois

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    ▲ Les textes antiques parlent peu de l'habitat gaulois. Strabon, écrivain et géographe grec, évoque "des bâtiments isolés et de forme ronde, formés d'ais et de claies d'osier, et surmontés d'un toit fort élevé et probablement terminé en pointe".

    ▲ Aux XIXème et XXème siècles dans les manuels d'histoire, les gaulois vivent au milieu des forêts et dans des huttes.

    ▲  Aujourd'hui, grâce aux découvertes archéologiques, on sait que les gaulois vivaient dans des fermes ou dans des villes, parfois fortifiées appelées "Murus gallicus". Ces fortifications étaient faites d'un assemblage solide de bois, de terre et de pierre. Des vestiges de ces fortifications ont été trouvés à Alésia mais, en ce qui concerne les maisons, pas de restes car elles étaient fabriquées de matériaux périssables (bois, chaume, torchis).

    ► Le sanglier

    Lorsqu’ils ne combattent pas les Romains, Astérix et Obélix chassent le sanglier. Rôti, il devient la nourriture préférée d'Obélix selon Goscinny et Uderzo.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    L'image des Gaulois vivant dans les forêts et pratiquant la chasse s'est développée durant le XIXe siècle et jusqu'au milieu du XXe siècle. Ce cliché est en parfaite adéquation avec celui du Gaulois barbare qui chasse et vit dans de simples huttes au fond des bois.

     

    Pourtant, la réalité est toute autre.

    Les textes antiques mettent en avant la diversité de la nourriture : viandes, céréales, poissons, fruits, légumes produits laitiers et épices. En croisant l’étude des restes alimentaires à celle des ustensiles, on parvient à cerner au plus près les pratiques. L’élevage et l’agriculture, largement maîtrisés, fournissent l’essentiel de l’alimentation. Le repas le plus courant est constitué de céréales transformées (pains, bouillies ou galettes) agrémentées de légumes frais et secs et de fruits. Les viandes les plus consommées sont le porc, le boeuf et le mouton, de préférence bouillies. Les animaux chassés constituent une part infime de l’alimentation et leur capture relève plus d’un entraînement pour les guerriers.

    Les gaulois ne mangent du sanglier que très exceptionnellement !

    ► Le banquet

    Chaque album d'Astérix se termine par un banquet qui rassemble les habitants du village sur une place. Pour célébrer la fin d’une aventure dans un esprit de fête, rien ne manque autour du foyer. Les victuailles abondent et les amphores ou tonneaux regorgent de vin pour satisfaire les habitants réunis autour d’une grande table. Les Gaulois mangent assis sur des tabourets, dévorent le sanglier à pleines dents tandis qu’ils s’abreuvent dans des cornes à boire.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    D’après les textes antiques qui ont inspiré les auteurs, les banquets ont existé sous une forme assez semblable.

    ▲ Deux auteurs grecs relatent des banquets gaulois installés dans une aire délimitée avec des quantités phénoménales de nourriture et de vin pour des convives installés à des places bien précises selon leur statut et mangeant avec les doigts.

    ▲ Les recherches archéologiques confirment certains points de ces récits mais apportent aussi d'autres informations. La fouille de plusieurs sanctuaires gaulois, notamment à Alésia, a révélé la présence d'enclos à banquets, c'est-à-dire des aires délimitées par un fossé, dans lesquels les festins prennent place. Au cours ou après le repas, les Gaulois jettent dans ces fossés amphores brisées ayant contenu du vin, vaisselles et ossements d'animaux consommés. Ces vestiges témoignent de la façon de manger, de la vaisselle et des ustensiles utilisés.

    Ces pratiques sont-elles associées à des occasions guerrières, ont-elles une dimension politique ou religieuse ? La question fait débat entre les archéologues.

    Fragments d'amphore et ossements d'animaux retrouvés dans le fossé gaulois (Olivier de Cazanove)

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Ustensiles de cuisine trouvés dans les fouilles d'Alésia (ou reconstitués)

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    ► Obélix et la mode gauloise

    Obélix est facilement reconnaissable par ses tresses, sa moustache et son pantalon à rayures bleues et blanches. Tous les Gaulois de la bande dessinée portent ainsi des braies (des pantalons) et le plus souvent une tunique à manches courtes ou longues. Le chef, le druide et le barde sont également vêtus d’une cape attachée par une broche.

    L’apparence des Gaulois dans la bande dessinée est elle-aussi entachée de certains clichés. Si le port de la moustache et des cheveux longs est mentionné dans certains textes antiques, il relève surtout d’une image stéréotypée héritée des représentations artistiques du XIXe siècle, popularisée par les illustrations des manuels scolaires jusqu'au milieu du XXe siècle.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Concernant l'habillement, Goscinny et Uderzo ne se sont pas éloignés de la réalité historique.

    ▲ Diodore de Sicile, historien grec du Ier siècle av. J.-C., rapporte que les Gaulois "se vêtent d'habits étonnants, de tuniques teintes de toutes les couleurs, et de pantalons qu'ils appellent des braies...". Ce pantalon ample et resserré à la cheville, typiquement gaulois, se retrouve aussi sur des représentations sculptées. Strabon, géographe grec, rapporte également que "les Gaulois sont habillés de saies". Historiquement, seuls les nobles gaulois peuvent porter ce vêtement car son coût est élevé en raison des couleurs et motifs géométriques qui ornent le tissu.

    ▲ Les quelques pièces de tissu et les vestiges liés à l’activité de teinture et de tissage permettent d’entrevoir un artisanat textile très développé à l’époque gauloise. Diverses matières animales et végétales fournissent les fibres et les pigments pour la confection d’étoffes aux couleurs vives et aux motifs parfois complexes, grâce à l’utilisation de métiers à tisser perfectionnés.

    L'habillement du gaulois

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Les bijoux du gaulois

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    ► Cétautomatix, le forgeron

    Cétautomatix, le forgeron du village, est facilement identifiable par sa carrure musclée et son tablier en cuir. Surtout connu pour ses bagarres avec le poissonnier Ordralfabétix, on le rencontre parfois dans son atelier, en plein travail.

    Le choix de ce personnage est porteur de sens car les artisans gaulois jouissaient d’une grande réputation pour le travail des métaux et particulièrement du fer. Cet aspect n’a pas été exploité au XIXe siècle contrairement à d’autres savoir-faire ou inventions dont l’origine gauloise était synonyme d’authenticité et de robustesse.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    ▲ Les vestiges archéologiques et les textes antiques sont là encore riches d’informations. Les forgerons occupent une place importante dans la société gauloise et leur réputation dépasse les limites de la Gaule. Ils produisent des outils et des objets pour la vie quotidienne. Mais il existe également des ateliers spécialisés où l'on fabrique des objets plus complexes nécessitant des savoir-faire particuliers : casques, lances, boucliers mais surtout épées avec fourreaux ou encore cottes de mailles. Qu'importe la finalité, l'outillage des forgerons est toujours le même : le feu, le bassin, le marteau, la pince de forge et l'enclume.

    Outils de forgeron ayant été trouvés sur les fouilles d'Alésia

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    La religion

    Dans la société gauloise, la religion est très présente et influence la vie quotidienne. De plus, tous les écoliers français apprennent que les Gaulois sont polythéistes et qu'il existe des bardes et des druides célébrant des cérémonies religieuses.

    Les deux auteurs d'Astérix ont donc utilisé ces poncifs et leur ont ajouté une bonne dose d'humour et de magie !

    ► Panoramix, le druide

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Le personnage de Panoramix est né d'un heureux mélange entre des récits antiques et l'imagination de Goscinny et Uderzo.

    ▲ César, dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, souligne leur rôle religieux mais aussi éducatif, moralisateur et judiciaire, plus particulièrement pendant la réunion annuelle dans la forêt des Carnutes. Il s’inspire probablement de Poseidonios d’Apamée, géographe et historien grec, qui souligne ces caractéristiques cinquante ans plus tôt et qualifie les druides de philosophes et de savants, étudiant l'astronomie, la botanique, les mathématiques... Robe blanche et serpe d'or renvoient directement aux écrits du Romain Pline l'Ancien au Ier siècle ap. J.-C.

    ▲ À partir de cette description s'est développée une image fantasmée et mythique des druides de la Renaissance jusqu'à nos jours. Les représentations artistiques sont nombreuses mais remises en question car ce témoignage date d’une époque où la société gauloise et ses druides n'existent plus. Les textes antiques dressent donc un portrait des druides qui n'est peut-être pas toujours fidèle à la réalité.

    ▲ Si l'archéologie n'a jamais permis de révéler l'existence de druide, ni de localiser la forêt des Carnutes, l'étude des lieux de culte indique que la religion a une place importante dans la société gauloise. De plus, la découverte de calendrier gallo-romain aux inscriptions en langue gauloise comme celui découvert à Coligny (Ain) atteste de connaissances en astronomie dès l'époque gauloise. Ainsi, certains Gaulois peuvent avoir des pouvoirs religieux et des savoirs multiples sur le monde qui les entoure.

    Une précision importante : rien ne permet à ce jour d’envisager l’existence de la potion magique...

     ► Assurancetourix, le barde

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Une image romantique s'est développée dès le XVIIIe siècle, notamment à travers les poèmes d'Ossian, barde inventé par un poète anglais. Le personnage du barde celtique devient populaire et incontournable par le biais de la peinture et des manuels scolaires.

    Cette vision fantasmée découle directement de textes antiques.

    ▲ Diodore de Sicile les définit comme des poètes lyriques jouant de la lyre, chantant la paix et surtout la guerre. Lucain, poète romain (Ier siècle ap. J.-C.), leur attribue le pouvoir religieux de choisir les âmes qui gagneraient le paradis et d'arbitrer les duels lors de banquets. Cette réalité semble surtout vraie pour le début de l’époque gauloise, où les bardes sont au sommet de la hiérarchie religieuse, devant les druides, mais leur pouvoir sera amoindri à partir du IIe siècle ap. J.-C.

     ▲ L'archéologie ne permet pas d'identifier clairement la présence et le rôle du barde dans la société gauloise, ni son type de voix. En revanche, les découvertes archéologiques peuvent renseigner sur les instruments de musique existants. Lyre et carnyx (une trompe destinée à effrayer l'ennemi) sont attestés par les vestiges (restes d'instruments de musique ou représentations sculptées). De plus, l'expérimentation archéologique (fabrication et utilisation d'instruments reconstitués) apporte des informations complémentaires, notamment sur les sonorités possibles.

    Flûtes et lyres

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Syrinx (flûte de Pan)

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    ► Les dieux gaulois

    "Par Toutatis", "Par Belenos"... Il n'y a pas un album d'Astérix sans que les Gaulois ne jurent par leurs dieux. La liste est longue et recueille un grand nombre de divinités connues par les écrits antiques, sauf bien sûr le dieu Bug et la déesse Amora !

     Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    A l'époque des gaulois, il n'y a pas d'écrits mentionnant les noms des divinités ni de représentations distinctes. Plusieurs de leurs divinités sont identifiées grâce aux récits antiques et aux vestiges archéologiques : elles sont nommées par leur nom gaulois ou par le nom de la divinité romaine homologue.

     ▲ Après la conquête romaine, en revanche, les Gallo-Romains honorent à la fois des dieux romains et des dieux gaulois. Statuettes et inscriptions galloromaines renseignent alors sur leur nom, attribut et particularité. Associé à la nature, aux astres, aux activités, aux lieux…, le panthéon des dieux gaulois et gallo-romains est ainsi très fourni.

    Statuette dite "de Paule" (fin du IIème siècle avant J.C.) Epoque gauloise : il pourrait s'agit d'un barde.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Dans la cosmogonie gauloise, le ciel est une toile soutenue par des colonnes.

    La peur récurrente d'Astérix et ses compatriotes "que le ciel ne leur tombe sur la tête", si ces colonnes venaient à s'effondrer, n'est donc pas sortie de l'imagination de Goscinny.

    **********

    La visite de l'exposition terminée, il reste encore à aller faire un tour sur la terrasse du Musée pour profiter de la vue.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Et en plus, l'expo se continue ici !

    Les personnages de la BD en 2D accompagnent le visiteur tout autour du Musée.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Sympathique, Obélix !

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Agecanonix et Assurancetourix

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Abraracourcix, le chef

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Le camouflage du légionnaire romain : les romains seraient-ils couards... ?

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    Légionnaires romains croqués par Uderzo : c'est fou comme ils ont l'air ahuri !

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

    La "tortue" des légions romaines

      La tortue est mentionnée par César dans ses écrits, bien plus souvent cependant pour les Gaulois que pour les Romains. Cette formation est très utile pour se protéger des pluies de flèche lancées par les machines de guerre romaines et donc certainement adoptée par les armées de Vercingétorix.

    Astérix à Alésia, du mythe à la réalité au MuséoParc Alésia

     

    Bravo au MuséoParc pour cette intéressante exposition

     


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  • Moins de soleil que la dernière fois pour cette randonnée-culture à Saint-Germain-en-Laye. Un froid inhabituel pour la saison a en effet envahi la France depuis quelques jours... mais, en bons randonneurs que nous sommes, nous avons prévu l'habillement adéquate : polaires, anoraks fourrés, bonnets ou capuches, écharpes, gants et pantalons longs sont de mise aujourd'hui.

    Autour de la table d'orientation

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    La vue sur Paris est dégagée depuis la terrasse.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Voici le Pavillon Henri IV : c'est là qu'est né Louis XIV.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Le lieu fût ultérieurement transformé en Hôtel Restaurant de luxe. C'est ici qu'Alexandre Dumas écrivit dans les années 1840 "Les trois mousquetaires" et "Le Comte de Monte Cristo".

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Pas désagréable la vue depuis la terrasse du restaurant... par beau temps !

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Après avoir longé sur ses presque 2 kilomètres la terrasse du château, nous voici dans la forêt.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Tiens... des amanites tue-mouche !

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Aussi belle que toxique ! (elle est hallucinogène...)

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Une petite halte au bord de ce point d'eau pour pique-niquer

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    et nous voilà repartis sous la guidance de Jacqueline et d'Yvonne.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Mais non... nous n'étions pas perdus !

    Juste un peu égarés : la preuve, nous voici revenus au château.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Un peu à l'écart du centre ville, le Musée Maurice Denis

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Voici la chapelle

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    et les sculptures d'Antoine Bourdelle dans le jardin.

    Celle-ci est guerrière...

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    et ici le centaure est mourant (d'autant plus que je lui ai coupé la tête !)

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Nous commençons notre visite par celle de la Chapelle que Maurice Denis à décorée de 1915 à 1922. Elle fait partie de l'ancien hôpital général Royal fondé par Madame de Montespan.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Dès 1915, l'artiste entreprend la réalisation du chemin de Croix .

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Ce n'est qu'à partir de 1919 qu'il commence la série des Béatitudes, grandes figures peintes en camaïeu bleu, qui forment avec le plafond, réalisé ultérieurement, la partie haute du décor mural.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    La réalisation des vitraux est due à Marcel Poncet qui a travaillé d'après les cartons de Maurice Denis.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Le peintre s'est représenté dans cette nativité à droite, avec la barbiche. On y voit également sa première épouse, Marthe, la seconde, Lisbeth, et ses enfants...

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Puis, nous continuons par la visite du musée à proprement parler.

    Ce tableau de Maurice Denis intitulé "L'échelle dans le feuillage" me rappelle Mucha. C'est vrai qu'il préfigure l'Art nouveau.

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Régates à Perros-Guirec vues de la jetée ouest (Maurice Denis - 1897)

    Le caractère Nabi de l'oeuvre se manifeste dans le cadrage en vue plongeante inspiré des estampes japonaises, le graphisme décoratif des vagues en arabesques, la simplification des formes colorées. Excluant la représentation réaliste, l'artiste suggère plus qu'il ne décrit. 

     La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Madame Ranson au chat (Maurice Denis - vers 1892)

    France Ranson est la femme du peintre nabi Paul Ranson, qui accueillait régulièrement ses amis dans son atelier parisien, boulevard du Montparnasse. Pour ce portrait de la maîtresse de maison, Maurice Denis fait de nombreux emprunts à l’art japonais : un format vertical étroit, l’absence de modelé qui laisse place à un traitement graphique de la ligne, ou encore les motifs ondoyants qui vont de la robe au papier peint et jusqu’au pelage du chat. La « déformation subjective » permet à l’artiste d’allonger la jupe de la jeune femme et de lui faire un tout petit pied. Avec les arabesques raffinées qui parcourent la composition, ces choix suggèrent l’élégance de la silhouette et donnent à l’œuvre un caractère très décoratif.

     La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Avila derrière les remparts (Maurice Denis - 1905)

    Un souvenir de son unique voyage en Espagne

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    La peinture mystique d'un Nabi

    Cet ensemble de sept toiles de Maurice Denis représente la légende de Saint-Hubert. Il a été commandé en 1895 à l'artiste par le Baron Denys Cochin, savant et homme politique, comme décor à son bureau.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Le panneau central représente la vision du Saint : la croix du Christ lui apparaît entre les bois d'un cerf lors d'une chasse.

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Le Sacré-Cœur (Maurice Denis - 1930)

    Ce tableau m'a beaucoup touchée...

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Le mystère catholique (Maurice Denis - 1889)

    Il s'agit de la vision du peintre pour l'Annonciation : le prêtre prend ici la place de l'Ange Gabriel...

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Les portraits

    La famille était quelque chose d’important pour Maurice Denis, rappelle Laurence Rimaux, la chargée d'action culturelle au Musée. Il faut se souvenir qu’il était catholique, attaché à ses valeurs… et père de neuf enfants !"

    Triple portrait de Marthe fiancée (1892)

    Le tableau fait partie de la série de portraits multiples où il exprime en une oeuvre divers aspects d'une personne "unique".

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Portrait des grands-parents Denis (1899)

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    L'enfant sur la plage (il s'agit du fils de Maurice Denis)

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Le dessert dans le jardin (1897)

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Autoportrait devant le Prieuré

    Après la mort de son épouse Marthe en 1919, Maurice Denis se retrouve seul avec de jeunes enfants et dans un grand désarroi matériel et moral. Lorsque deux ans plus tard il rencontre Élisabeth Graterolle, il est d’abord frappé par sa ressemblance avec la défunte, puis touché par sa bonne humeur, son intelligence et sa voix de cantatrice. Il pense qu’une « telle personne dans une famille désemparée, mettrait de l’ordre, de la sérénité, de la joie » et se dit que Marthe l’aurait approuvé. Le mariage est décidé après que le peintre a présenté la jeune femme à ses enfants et s’est assuré de leur accord.

    C’est cette « histoire » qui est racontée dans l’autoportrait de l’artiste peignant dans le jardin devant sa maison. Les petits garçons jouent, les grandes filles bavardent et sur la terrasse, Marthe, aussi réelle et présente que les autres, accueille Élisabeth et lui ouvre les bras.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

    Le Musée renferme aussi d'autres œuvres des Nabis, tels que Paul Sérusier, Pierre BonnardKer Xavier Roussel, Paul Ranson... mais je me suis concentrée sur l'oeuvre de Maurice Denis cette fois-ci, à part ce portrait de Marthe Denis par Théo Van Rysselgerghe qui date de 1907.

    La forêt de Saint-Germain en l'Haye et le Musée Maurice Denis

     

    En parcourant le musée, on découvre ça et là des vitraux. Tous ne sont pas de Maurice Denis mais ils sont tous magnifiques.

     

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

     

    Jeanne d'Arc (Maurice Denis)

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Triptyque de la vie animale - Albert Besnard (1895)

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Nénuphars aux feuilles bleues - Jacques Grüber

    Randonnée en forêt de Saint-Germain en l'Haye et visite du Musée Maurice Denis

    Merci Jacqueline de nous avoir fait voir (ou revoir) ce joli musée. 


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  • Le cinéma du mardi chez Gaumont, c'est bon !

    Cette semaine : "Je suis à vous tout de suite" de Baya Kasmi

    Je suis à vous tout de suite

    L'histoire

    Hanna est née de mère française et de père algérien et c'est une très jolie jeune femme (jouée par Vimala Pons, une actrice que je découvre avec beaucoup de plaisir mais qui a déjà un long palmarès à son actif).

    Son problème : elle ne sait pas dire "non", ce qui pour un DRH est, vous l'avouerez, très handicapant ! Elle explique ce handicap par le caractère de ses parents.

    Elle dit de lui qu'il est "épicier social" car il fait très souvent crédit à ses clients... C'et Ramzy qui interprète le rôle fort brillamment.

    Quant à sa mère, jouée par Agnès Jaoui, elle la décrit comme une psychothérapeute qui soigne ses patients à domicile sans leur demander d'honoraires !

    Un jour Hanna découvre que son frère Hakim est malade et a besoin d'une greffe de rein. Peu après, elle apprend que, rejetant la France où il est né, il a l'intention de partir en Algérie avec femme et enfants alors qu'il n'y a jamais mis les pieds...

    Je ne vous en dis pas plus car le sel de cette histoire tient au fait qu'on ne sait pas tout d'Hanna dès le départ même si certaines choses sont suggérées.

    Le mieux est d'aller voir le film : vous passerez un excellent moment en compagnie des acteurs de cette comédie dramatique réalisée par Baya Kasmi.

    La bande annonce


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  •  

    Pour cette après-midi des "Petites promenades dans Paris" Anne-Marie nous a donné rendez-vous au métro Ranelagh dans le 16ème arrondissement.

    Non loin de là, l'Avenue des Chalets abrite de très jolies villas.

    Il s'agit en réalité d'une impasse privée.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     La rue du Ranelagh n'a rien à envier à l'Avenue des Chalets : elle abrite aussi de très jolies constructions comme celle-ci où Alain Peyrefitte, l'homme d'état et l'écrivain, habita les vingt-cinq dernières années de sa vie.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Pas désagréable non plus cette maison au balcon garni de pots de fleurs en porcelaine émaillée...

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Quant à l'Ambassade du Suriname, elle crèche ici, au numéro 94.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Nous voici maintenant sur l'ancienne petite ceinture : une voie ferroviaire de 32 kms construite dans la deuxième moitié du XIXème siècle afin de relier les gares parisiennes. La voie, désaffectée en 1993, a été reconquise par la flore et par la faune. Elle a été aménagée en promenade de façon à préserver la biodiversité et est désormais sous la protection des parisiens.

    Mais oui : on est à Paris !

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Prenant la rue de l'Assomption, nous empruntons la rue Blanche pour rejoindre la rue Mallet-Stevens du nom du grand architecte français de l'entre-deux guerres.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    La rue a pour origine un lotissement : l'achat des terrains et les permis de construire s’échelonnent de 1925 à 1926. Cinq immeubles sont construits : l'un d'eux est réservé à la famille de Robert Mallet-Stevens. La structure des édifices est en béton armé et les éléments de confort et d’hygiène (éclairage, chauffage, terrasses…) sont privilégiés. Pour l’aménagement intérieur des hôtels, Mallet-Stevens fait appel à des décorateurs du Mouvement moderne.

    L’inauguration de la rue, le 20 juillet 1927, est filmée par les actualités cinématographiques. Cette rue porte dès sa création le nom de l’architecte, à la demande de ses habitants.

    Voici l'immeuble qu'il a créé pour loger sa famille.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Nous rejoignons ensuite le Boulevard de Beauséjour : au N°47 une plaque indique qu'Henri Bergson habita l'immeuble jusqu'à sa mort en 1941.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     Anne-Marie nous fait une petite piqûre de rappel...

    Brillant élève de l'actuel Lycée Condorcet puis brillant professeur au Lycée Henri IV, il fût nommé Professeur au Collège en France en 1900...

    D'origine juive, il est tenté de ses convertir au catholicisme mais y renonce quand il pressent la montée de la vague d'antisémitisme qui déferle sur le monde dans les années 30.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     Plus loin, c'est au N°21 que nous faisons halte : ici habita Jacques-Henri Simon alias "Sermoy" dans la Résistance. Représentant de l'Organisation Civile et Militaire au Conseil National de la Résistance, il fait partie du réseau "Centurie" mais est arrêté en avril 1944 par la police secrète militaire allemande (la GFP) et on perd alors sa trace... On pense qu'il a été fusillé à la Citadelle d'Arras.

     Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    L'immeuble d'à côté est également célèbre : c'est ici qu'a vécu le Président Albert Lebrun (de 1932 à 1940), pendant les 5 dernières années de sa vie.

    Albert Lebrun a fait deux mandats en tant que Président de la République : lors de son deuxième mandat, il est partisan du départ pour l'Afrique di Nord et opposé à l'armistice. Il est néanmoins conduit à nommer le Maréchal Pétain Président du Conseil et le regretta par la suite quand il vit le tournant que prit l'histoire.

     Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    La chance !

    Grâce à une aimable jeune femme (qui rentrait ici et nous a laissé la porte ouverte...), nous accédons maintenant à un domaine très privé : celui de la Villa de Beauséjour.

    La Russie était l'un des invités d'honneur de l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Un village russe avait été aménagé qui fut remonté dans le quartier de la Muette une fois l'exposition terminée. Ces petites maisons existent toujours...

     Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    On le voit mal sur la photo mais ce toit est en tuiles vernissées.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13 

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13 

    L'autre isba est en travaux actuellement mais son toit promet d'être remarqué par les couleurs vives de ses tuiles vernissées.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Nous voici tout doucement arrivés à la Gare de la Muette qui, avec son horloge, est classée aux Monuments Historiques.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    La bâtisse de la Gare de Passy-La-Muette construite en pont sur les voies de la Petite Ceinture a reçu les premiers voyageurs de la ligne d’Auteuil, reliant la gare Saint-Lazare à la gare d’Auteuil-Boulogne en 1854. La ligne, définitivement abandonnée en 1985, reste sans vie pendant 10 ans. La concession renaît en 1995 en accueillant un restaurant de style colonial.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Et voici les Jardins du Ranelagh : Lord Ranelagh, d'origine irlandaise, aurait fait édifier une rotonde à musique avec bal public dans son parc de Chelsea au 18e siècle, à la suite de quoi un aménagement de même nature fut introduit sur la pelouse du château de la Muette en 1774, et resta à la mode sous le Directoire, l'Empire et la Restauration.

    En 1860, le Baron Haussmann qui est préfet de Paris charge Jean-Charles Alphand de le redessiner.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    Plusieurs statues dans les jardins du Ranelagh

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    La méditation par Tony Noël (1882)

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    Plus connu, le Monument à La Fontaine

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    L'écrivain regarde avec attendrissement les héros de sa fable.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    Le corbeau

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     et le renard alléché par l'odeur du fromage...

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    Ce pêcheur tenant la tête d'Orphée est d'Eugène Longepied (1883)

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Anne-Marie nous rappelle qu'ici se tient le manège de chevaux de bois le plus ancien de Paris : il se tourne à la manivelle ! Aujourd'hui, il n'est pas en fonctionnement : dommage...

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Elle nous dit aussi que c'est d'ici que partit le 15 octobre 1783 le premier vol en ballon libre monté de Pilâtre de Rozier et du marquis d'Arlandes qui s'envolèrent dans leur montgolfière de papier chauffée au feu de paille pour se poser 25 minutes plus tard à la Butte aux Cailles, entre deux moulins.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    Notre balade se termine par la découverte des bâtiments de l'OCDE situés rue André Pascal (en haut de cette carte).

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    Encore quelques belles architectures avant d'y arriver

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    Prenons de la hauteur pour mieux comprendre la géographie des lieux...

     

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     

    L'OCDE (ou Organisation de coopération et de développement économiques) publie régulièrement des études économiques et des statistiques concernant ses états membres.

    Le Centre de conférences de l'OCDE a ouvert ses portes en 2008.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Son siège se trouve au Château de la Muette : le bâtiment actuel, construit dans le style du XVIIIème siècle, a été édifié par Henri de Rothschild sur des plans de l'architecte Lucien Hesse, au début des années 1920.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    C'est devant le Monument à Victor Hugo évoquant "La légende des siècles" que nous nous séparerons.

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

    Les jardins du Ranelagh avec Générations 13

     Merci beaucoup à Anne-Marie pour cette sympathique après-midi de découverte de Paris. 


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  •  Aujourd'hui, le soleil brille pour cette journée "randonnée-culture" au nord de Paris qu'a préparée pour nous Jacqueline mais... ne vous y trompez pas, le froid est bien là !

    Brrrr....

    Heureusement, nous commençons par la visite du Musée de la Renaissance à Ecouen.

    Propriété d'un grand seigneur de la Renaissance, Anne de Montmorency, qui a grandi dans l'intimité de François Ier, puis prospéré sous la protection d'Henri II, Écouen n'est pas une demeure comme les autres : elle inscrit dans ses pierres les ambitions et les succès d'un homme puissant qui est aussi un mécène et un esthète passionné d'art. Elle incarne la vision moderne d'un seigneur qui guerroya en Italie et se promit de retrouver un jour sur ses terres l'éblouissement qu'il connut face aux palais transalpins. 

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Le Château-Musée d'Ecouen

    C'est dans cette chapelle au superbe plafond décoré aux emblèmes du Connétable et de son épouse Madeleine de Savoie, que se trouve la reproduction commandée en 1506 à Marco d'Oggiono, l'un des meilleurs élèves de Léonard de Vinci, de la fameuse Cène peinte par le Maître sur les murs de Sainte-Marie des Grâces à Milan.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Il représente l'engouement des français pour ce chef-d'oeuvre de l'art de la Renaissance italienne.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    de plus près...

    Le Château-Musée d'Ecouen

    et maintenant, le tableau du Maître : c'est vrai que la copie d'Ecouen a été très bien restaurée mais du coup on ne voit plus les outrages du temps qui quelquefois ont aussi du charme...

    Le Château-Musée d'Ecouen

    L'orgue de tribune situé sur le côté nord de la chapelle est dû au grand facteur d'orgues français Cavaillé-Coll. Il date de 1852.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Cette salle (de la mesure du temps et de l'espace ) est presque exclusivement réservée à la nef automate dite "de Charles Quint" : il s'agit d'un bateau de laiton doré servant d'horloge. On attribue sa conception au XVIème siècle à l’horloger Hans Schlottheim tandis que l'orfèvre qui l'a exécutée reste inconnu à ce jour. 

    Le Château-Musée d'Ecouen

     

    Traditionnellement dénommé "banc d'orfèvre", le banc à tirer d'Ecouen servait à étirer des fils de métaux précieux et non précieux (la technique du tréfilage a été employée dès l'Antiquité et se pratique encore aujourd'hui dans l'industrie et la bijouterie).

    C'est un objet d'apparat mais également d'usage dont on ne peut qu'admirer l'élégance de la marqueterie.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Continuant notre visite, nous voici maintenant dans la chambre de Catherine de Médicis qui possède de belles tapisseries.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Dans la Grande Salle des appartements de la Reine, une très belle cheminée sculptée provenant d'une maison de Rouen (vers 1530). De par les sculptures de son manteau, elle reflète l'importance à cette époque du pèlerinage de Lorette en Italie.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Le Château-Musée d'Ecouen

    La "Santa Casa" (la maison où Marie reçut de l'Ange Gabriel l'annonce qu'elle allait être mère du Sauveur) est transportée par des anges dans la nuit du 10 décembre 1294 depuis Nazareth jusqu'à Loreto, dans la Province italienne des Marches pour échapper aux sarrasins...

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Dans la Salle des petites sculptures, ce coffret à bijoux "Diane et Actéon" a retenu mon attention.

    L'histoire du pauvre Actéon est bien triste...

    Par une chaude journée, Actéon, jeune chasseur, surprit la déesse Diane et ses huit nymphes se baignant au bord d'un ruisseau après une chasse. Furieuse de cette indiscrétion, la chaste Diane chassa Actéon et pour se venger, le transforma en cerf afin qu'il soit poursuivi par ses propres chiens. La colère de Diane ne fut assouvie que lorsque elle vit le corps d’Actéon déchiqueté par sa propre meute.

    Le coffret est en bois doré daté de la fin du XVème siècle

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Son décor est à rapprocher de celui du manteau de la cheminée en pierre de la Galerie de Psyché (qui provient d'un hôtel particulier de Châlons-en-Champagne détruit au XIXe siècle).

    Le Château-Musée d'Ecouen

    J'ai aussi aimé cette petite sculpture en bronze d'un "acrobate grimaçant" en forme de lampe à huile. Elle date de la première moitié du XVIème siècle.

    D'où sans doute l'expression : "avoir le feu aux fesses" !!!

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Admirez le travail de ce petit meuble dont je n'ai pas relevé le nom (peut-être un Tabernacle... ?)

    Le Château-Musée d'Ecouen

    De plus près, on distingue bien une très jolie Nativité.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Dans la Salle des Armes, une superbe cheminée dont le manteau raconte l'histoire de la rencontre entre Salomon et la Reine de Saba.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    La Reine vient éprouver la grande sagesse de Salomon par des d'énigmes. Elle arrive à Jérusalem avec un équipage apportant de l'or et des pierres précieuses...

    Une extraordinaire architecture dans un vaste paysage

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Nous sommes bien dans la Salle des Armes : une petite pensée pour cette collègue encore en activité...

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Changeons d'étage, voulez-vous ?

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Dans le Cabinet du Roi, les murs sont ornés de plaques monumentales en émail peint sur cuivre de Limoges tel ce Jupiter exécuté par Pierre Courteys en 1559.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    ou cet Hercule du même artiste

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Nous sommes ici dans la Grande Salle du Roi dotée d'une cheminée monumentale somptueusement sculptée et incrustée de marbre.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    On aime ou on n'aime pas... mais le travail est admirable.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Au sol, le pavage a été restauré.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Où se trouve ce superbe coffret flamand incrusté d'ivoire... ? Je l'ai oublié.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Tout comme ce lit à baldaquins du XVIème siècle...

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Dans une salle du Musée sont exposés des vitraux rappelant qu'à cette époque les fenêtres en étaient garnies.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Saint Paul arrêté à Jérusalem

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Saint Paul chassé du Temple (début XVIIème)

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    Vierge à l'enfant (1544)

    Le Château-Musée d'Ecouen

    La fuite en Egypte (1540)

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Au sommet du Château, la Salle des céramiques turques d'Iznik (anciennement Nicée).

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Une merveille !

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Naturellement que des décors floraux ou géométriques

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Dans celle des céramiques françaises,

    un superbe triptyque en carrelages du rouennais Masseot Abaquesne sur le Déluge (1550).

    La construction de l'Arche

    Le Château-Musée d'Ecouen

    L'embarquement des animaux

    Le Château-Musée d'Ecouen

    La fin du Déluge

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Cette aiguière est de Bernard Palissy (vers 1560)

    Le Château-Musée d'Ecouen

     Impressionnant cet épi de faîtage (fin XVIème)

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Côté céramique italienne, j'ai retenu ces deux très jolies assiettes.

    L'heure tourne et... on a une randonnée à faire !

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Le Château-Musée d'Ecouen

    On ne peut tout de même pas quitter le Musée sans un coup d'oeil à ce nautile monté en coupe représentant Neptune triomphant de monstres marins.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    ainsi qu'à cette Daphné surmontée d'une immense pièce de corail, figée au moment précis de sa métamorphoses végétale.

    Le Château-Musée d'Ecouen

    Vite vite, rejoignons le groupe pour aller se restaurer avant la marche !

    On va bien avoir besoin de calories pour lutter contre le froid...


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