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Avant de rejoindre nos pénates parisiens (admirez l'à propos !), nous voici aujourd'hui à Alise-Sainte-Reine pour une deuxième visite du MuséoParc Alésia.
Mais ce ne sera pas tout à fait la même visite que la première fois (Cliquez ICI si vous désirez relire l'article) puisque aujourd'hui nous allons visiter l'exposition qui s'y tient depuis déjà plusieurs mois et qui se termine bientôt :
"Astérix à Alésia, du mythe à la réalité"
Autant dire qu'il s'agit ici de déterminer la part de vérité dans les albums de Goscinny et Uderzo en étudiant les textes antiques (les "Commentaires de la Guerre des Gaules" de César en particulier) ainsi qu'en se penchant sur les résultats des fouilles archéologiques.
Rappelez-vous : le MuséoParc c'est d'abord ce bâtiment construit par le Cabinet d'architectes Bernard Tschumi : tout de bois vêtu, il se fond très bien dans la nature.
Il s'agit du Centre d'interprétation de la bataille d'Alésia (52 avant Jésus-Christ). Le Musée archéologique qui le complétera est prévu, lui, pour 2018.
Allons-y !
Voici une photo des deux compères, auteurs de la BD qui a fait le tour du monde.
René Goscinny tapait les scénarios de ses BD sur une machine à écrire rapportée de son séjour aux Etats-Unis (entre 1945 et 1951) de marque Royal (type Keystone) au clavier anglo-saxon "Qwerty" posée sur un "matelas" pour adoucir les bruits de la frappe. Il était également entouré de figurines, de planches d'album, de son petit Larousse, de sa cocotte en papier en porcelaine, et de très nombreux ouvrages, notamment sur l'histoire de la Gaule.
Quant à Albert Uderzo, il peint sur des planches à dessin fabriquées par son père et éclairées par une lampe d'architecte. A proximité sont rassemblées des figurines, des planches d'album et différents ustensiles : crayons, gomme, taille-crayon, règle pour tracer les cases des planches, encrier, pot contenant des pinceaux londoniens de chez Winsor et Newton, punaises pour fixer la feuille, et une plume de rapace pour enlever les épluchures de gomme...
La bible de tout bon historien sur la période en question, ce sont naturellement les écrits de César. Goscinny s'est imprégné de leur lecture avant de les oublier totalement pour créer le personnage de son héros.
Ici les "Commentaires sur la Guerre des Gaules", avec des notes historiques, critiques et militaires, par Monsieur le Comte Lancelot Turpin de Crissé (1785)
Evidemment, les "Commentaires de la Guerre des Gaules" (dont on ne possède que des copies anciennes) constituent une source riche de renseignements sur les événements qui se sont déroulés autour de 50 avant JC mais on peut aussi craindre qu'ils ne soient pas totalement objectifs, ayant servi à César à rendre compte et justifier ses choix auprès du Sénat mais aussi à se faire un peu de pub !
Jules César, héros de BD : caricature confrontée aux représentations existantes. La couronne de lauriers est présente sur la pièce de monnaie tout comme dans la BD.
Le premier album de la série "Astérix le gaulois" met en scène la reddition de Vercingétorix. Cette scène est traitée de différentes manières dans la bande dessinée.
▲ La première version met à l’honneur le chef gaulois qui, bien que vaincu, s’impose devant César et lui jette son équipement sur les pieds.
▲ Dans un second temps, ce même moment est traité de manière plus réaliste, à la faveur de César qui trône devant un Vercingétorix défait, à genou.
Là est sûrement plus la vérité historique telle que traitée dans les écoles par l'étude d'affiches.
Dès qu'on entre dans l'espace réservé à l'exposition on est plongé dans l’univers d’Astérix avec la reproduction en grand format de vignettes de la bande dessinée auxquelles s’ajoutent de nombreux personnages et éléments de décor en 2D qui jalonnent le parcours.
Trois parties dans cette exposition : la vie militaire, la vie au village et la religion
La vie militaire
► La bagarre
Cette conception du combat, bien que poussée à l’extrême dans la bande dessinée, découle de considérations anciennes sur les Gaulois.
▲ Plusieurs écrits romains parlent d'un peuple belliqueux, cruel et même barbare. C'et également ainsi qu'il est présenté dans l'iconographie du XIXème siècle.
▲ Pourtant, César évoque leur connaissance de l’art militaire et recense plusieurs tactiques de combat. Il fera d’ailleurs engager de nombreux cavaliers gaulois dans ses propres rangs, ce qui témoigne de leur qualité au combat.
▲ L’étude des armes trouvées pendant les fouilles et l’archéologie expérimentale aident à restituer plus précisément les stratégies développées par les troupes gauloises : armes d’une grande technicité et efficacité, entraînement et discipline, troupes d’élite, formations sur le champ de bataille…
On est donc ici loin des albums...
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Les gaulois qui combattaient portaient-ils un casque ailé ?
comme le montrent : les albums d'Astérix
ou les gravures des années 60 enseignées dans les écoles ?
Et bien non ! nous dit l'exposition.
Les guerriers gaulois avaient un casque avec des protège-joues comme le montre cette reconstitution de la panoplie d'un guerrier gaulois à l'époque de la Guerre des Gaules. Ils portaient aussi une cotte de mailles en fer (la Gaule regorgeait de mines de fer et les gaulois étaient experts dans l'extraction du minerai), étaient armés d'une épée ou d'une lance et étaient protégés par un bouclier ovale en bois muni d'une protection métallique à l'endroit de la poignée (pour protéger la main).
Une précision : tous les guerriers ne portaient pas de cotte de mailles car le prix de fabrication d'un tel vêtement était absolument énorme (le prix d'une exploitation agricole pour vous faire une idée...).
Quant aux légionnaires romains, ils portaient une armure constituée de plaques de fer assemblées par des lanières de cuir (donc plus lourde et moins mobile que la cotte), un casque avec protège-joues et protège-nuque, étaient armés d'un glaive et d'un javelot et possédaient un bouclier en bois semi-cylindrique également muni d'une protection en métal.
► Les camps romains
Aquarium, Babaorum, Laudanum et Petibonum sont les quatre camps retranchés qui entourent le village d’Astérix. Ils subissent toujours les attaques gauloises malgré la présence de gardes et de systèmes de fortifications.
Mis à part leurs noms humoristiques, ces camps romains reflètent assez bien la réalité.
L’armée procède premièrement au choix du lieu par une observation fine du terrain (visibilité, ressources…). La construction répond ensuite à une organisation assez stricte : les terrassiers creusent les fossés, les bûcherons approvisionnent en bois pour que les charpentiers élèvent les palissades.
Les albums distinguent plusieurs corps de métiers mais ce sont bien les légionnaires qui officient pour toutes ces étapes. Le camp illustre ainsi le savoir-faire des légionnaires mais également la hiérarchie de l’armée par un placement rigoureux des tentes autour de celle du général.
► Les chefs
Dans la BD, le chef c'est Abraracourcix.
Le fait qu'il soit toujours représenté dans la BD juché sur un bouclier porté par deux hommes fait plutôt référence au sacre de Clovis qu'à une coutume gauloise : il n'existe aucune représentation d'un chef porté sur un bouclier à l'époque gauloise.
Par contre, la fonction guerrière des chefs gaulois est indiscutable et, comme dans la bande dessinée, ceux-ci prennent conseil auprès des druides.
La vie au village
Dans les aventures d'Astérix, le lecteur suit la vie quotidienne dans le village gaulois. Album après album, certaines particularités récurrentes sont devenues familières. Personne ne pourrait imaginer une aventure sans chasse au sanglier ou sans banquet final ! Il en est de même pour certains personnages incontournables. Qu’en est-il réellement à l'époque gauloise ?
► Le village gaulois
▲ Les textes antiques parlent peu de l'habitat gaulois. Strabon, écrivain et géographe grec, évoque "des bâtiments isolés et de forme ronde, formés d'ais et de claies d'osier, et surmontés d'un toit fort élevé et probablement terminé en pointe".
▲ Aux XIXème et XXème siècles dans les manuels d'histoire, les gaulois vivent au milieu des forêts et dans des huttes.
▲ Aujourd'hui, grâce aux découvertes archéologiques, on sait que les gaulois vivaient dans des fermes ou dans des villes, parfois fortifiées appelées "Murus gallicus". Ces fortifications étaient faites d'un assemblage solide de bois, de terre et de pierre. Des vestiges de ces fortifications ont été trouvés à Alésia mais, en ce qui concerne les maisons, pas de restes car elles étaient fabriquées de matériaux périssables (bois, chaume, torchis).
► Le sanglier
Lorsqu’ils ne combattent pas les Romains, Astérix et Obélix chassent le sanglier. Rôti, il devient la nourriture préférée d'Obélix selon Goscinny et Uderzo.
L'image des Gaulois vivant dans les forêts et pratiquant la chasse s'est développée durant le XIXe siècle et jusqu'au milieu du XXe siècle. Ce cliché est en parfaite adéquation avec celui du Gaulois barbare qui chasse et vit dans de simples huttes au fond des bois.
Pourtant, la réalité est toute autre.
Les textes antiques mettent en avant la diversité de la nourriture : viandes, céréales, poissons, fruits, légumes produits laitiers et épices. En croisant l’étude des restes alimentaires à celle des ustensiles, on parvient à cerner au plus près les pratiques. L’élevage et l’agriculture, largement maîtrisés, fournissent l’essentiel de l’alimentation. Le repas le plus courant est constitué de céréales transformées (pains, bouillies ou galettes) agrémentées de légumes frais et secs et de fruits. Les viandes les plus consommées sont le porc, le boeuf et le mouton, de préférence bouillies. Les animaux chassés constituent une part infime de l’alimentation et leur capture relève plus d’un entraînement pour les guerriers.
Les gaulois ne mangent du sanglier que très exceptionnellement !
► Le banquet
Chaque album d'Astérix se termine par un banquet qui rassemble les habitants du village sur une place. Pour célébrer la fin d’une aventure dans un esprit de fête, rien ne manque autour du foyer. Les victuailles abondent et les amphores ou tonneaux regorgent de vin pour satisfaire les habitants réunis autour d’une grande table. Les Gaulois mangent assis sur des tabourets, dévorent le sanglier à pleines dents tandis qu’ils s’abreuvent dans des cornes à boire.
D’après les textes antiques qui ont inspiré les auteurs, les banquets ont existé sous une forme assez semblable.
▲ Deux auteurs grecs relatent des banquets gaulois installés dans une aire délimitée avec des quantités phénoménales de nourriture et de vin pour des convives installés à des places bien précises selon leur statut et mangeant avec les doigts.
▲ Les recherches archéologiques confirment certains points de ces récits mais apportent aussi d'autres informations. La fouille de plusieurs sanctuaires gaulois, notamment à Alésia, a révélé la présence d'enclos à banquets, c'est-à-dire des aires délimitées par un fossé, dans lesquels les festins prennent place. Au cours ou après le repas, les Gaulois jettent dans ces fossés amphores brisées ayant contenu du vin, vaisselles et ossements d'animaux consommés. Ces vestiges témoignent de la façon de manger, de la vaisselle et des ustensiles utilisés.
Ces pratiques sont-elles associées à des occasions guerrières, ont-elles une dimension politique ou religieuse ? La question fait débat entre les archéologues.
Fragments d'amphore et ossements d'animaux retrouvés dans le fossé gaulois (Olivier de Cazanove)
Ustensiles de cuisine trouvés dans les fouilles d'Alésia (ou reconstitués)
► Obélix et la mode gauloise
Obélix est facilement reconnaissable par ses tresses, sa moustache et son pantalon à rayures bleues et blanches. Tous les Gaulois de la bande dessinée portent ainsi des braies (des pantalons) et le plus souvent une tunique à manches courtes ou longues. Le chef, le druide et le barde sont également vêtus d’une cape attachée par une broche.
L’apparence des Gaulois dans la bande dessinée est elle-aussi entachée de certains clichés. Si le port de la moustache et des cheveux longs est mentionné dans certains textes antiques, il relève surtout d’une image stéréotypée héritée des représentations artistiques du XIXe siècle, popularisée par les illustrations des manuels scolaires jusqu'au milieu du XXe siècle.
Concernant l'habillement, Goscinny et Uderzo ne se sont pas éloignés de la réalité historique.
▲ Diodore de Sicile, historien grec du Ier siècle av. J.-C., rapporte que les Gaulois "se vêtent d'habits étonnants, de tuniques teintes de toutes les couleurs, et de pantalons qu'ils appellent des braies...". Ce pantalon ample et resserré à la cheville, typiquement gaulois, se retrouve aussi sur des représentations sculptées. Strabon, géographe grec, rapporte également que "les Gaulois sont habillés de saies". Historiquement, seuls les nobles gaulois peuvent porter ce vêtement car son coût est élevé en raison des couleurs et motifs géométriques qui ornent le tissu.
▲ Les quelques pièces de tissu et les vestiges liés à l’activité de teinture et de tissage permettent d’entrevoir un artisanat textile très développé à l’époque gauloise. Diverses matières animales et végétales fournissent les fibres et les pigments pour la confection d’étoffes aux couleurs vives et aux motifs parfois complexes, grâce à l’utilisation de métiers à tisser perfectionnés.
L'habillement du gaulois
Les bijoux du gaulois
► Cétautomatix, le forgeron
Cétautomatix, le forgeron du village, est facilement identifiable par sa carrure musclée et son tablier en cuir. Surtout connu pour ses bagarres avec le poissonnier Ordralfabétix, on le rencontre parfois dans son atelier, en plein travail.
▲ Le choix de ce personnage est porteur de sens car les artisans gaulois jouissaient d’une grande réputation pour le travail des métaux et particulièrement du fer. Cet aspect n’a pas été exploité au XIXe siècle contrairement à d’autres savoir-faire ou inventions dont l’origine gauloise était synonyme d’authenticité et de robustesse.
▲ Les vestiges archéologiques et les textes antiques sont là encore riches d’informations. Les forgerons occupent une place importante dans la société gauloise et leur réputation dépasse les limites de la Gaule. Ils produisent des outils et des objets pour la vie quotidienne. Mais il existe également des ateliers spécialisés où l'on fabrique des objets plus complexes nécessitant des savoir-faire particuliers : casques, lances, boucliers mais surtout épées avec fourreaux ou encore cottes de mailles. Qu'importe la finalité, l'outillage des forgerons est toujours le même : le feu, le bassin, le marteau, la pince de forge et l'enclume.
Outils de forgeron ayant été trouvés sur les fouilles d'Alésia
La religion
Dans la société gauloise, la religion est très présente et influence la vie quotidienne. De plus, tous les écoliers français apprennent que les Gaulois sont polythéistes et qu'il existe des bardes et des druides célébrant des cérémonies religieuses.
Les deux auteurs d'Astérix ont donc utilisé ces poncifs et leur ont ajouté une bonne dose d'humour et de magie !
► Panoramix, le druide
Le personnage de Panoramix est né d'un heureux mélange entre des récits antiques et l'imagination de Goscinny et Uderzo.
▲ César, dans ses Commentaires sur la guerre des Gaules, souligne leur rôle religieux mais aussi éducatif, moralisateur et judiciaire, plus particulièrement pendant la réunion annuelle dans la forêt des Carnutes. Il s’inspire probablement de Poseidonios d’Apamée, géographe et historien grec, qui souligne ces caractéristiques cinquante ans plus tôt et qualifie les druides de philosophes et de savants, étudiant l'astronomie, la botanique, les mathématiques... Robe blanche et serpe d'or renvoient directement aux écrits du Romain Pline l'Ancien au Ier siècle ap. J.-C.
▲ À partir de cette description s'est développée une image fantasmée et mythique des druides de la Renaissance jusqu'à nos jours. Les représentations artistiques sont nombreuses mais remises en question car ce témoignage date d’une époque où la société gauloise et ses druides n'existent plus. Les textes antiques dressent donc un portrait des druides qui n'est peut-être pas toujours fidèle à la réalité.
▲ Si l'archéologie n'a jamais permis de révéler l'existence de druide, ni de localiser la forêt des Carnutes, l'étude des lieux de culte indique que la religion a une place importante dans la société gauloise. De plus, la découverte de calendrier gallo-romain aux inscriptions en langue gauloise comme celui découvert à Coligny (Ain) atteste de connaissances en astronomie dès l'époque gauloise. Ainsi, certains Gaulois peuvent avoir des pouvoirs religieux et des savoirs multiples sur le monde qui les entoure.
Une précision importante : rien ne permet à ce jour d’envisager l’existence de la potion magique...
► Assurancetourix, le barde
▲ Une image romantique s'est développée dès le XVIIIe siècle, notamment à travers les poèmes d'Ossian, barde inventé par un poète anglais. Le personnage du barde celtique devient populaire et incontournable par le biais de la peinture et des manuels scolaires.
Cette vision fantasmée découle directement de textes antiques.
▲ Diodore de Sicile les définit comme des poètes lyriques jouant de la lyre, chantant la paix et surtout la guerre. Lucain, poète romain (Ier siècle ap. J.-C.), leur attribue le pouvoir religieux de choisir les âmes qui gagneraient le paradis et d'arbitrer les duels lors de banquets. Cette réalité semble surtout vraie pour le début de l’époque gauloise, où les bardes sont au sommet de la hiérarchie religieuse, devant les druides, mais leur pouvoir sera amoindri à partir du IIe siècle ap. J.-C.
▲ L'archéologie ne permet pas d'identifier clairement la présence et le rôle du barde dans la société gauloise, ni son type de voix. En revanche, les découvertes archéologiques peuvent renseigner sur les instruments de musique existants. Lyre et carnyx (une trompe destinée à effrayer l'ennemi) sont attestés par les vestiges (restes d'instruments de musique ou représentations sculptées). De plus, l'expérimentation archéologique (fabrication et utilisation d'instruments reconstitués) apporte des informations complémentaires, notamment sur les sonorités possibles.
Flûtes et lyres
Syrinx (flûte de Pan)
► Les dieux gaulois
"Par Toutatis", "Par Belenos"... Il n'y a pas un album d'Astérix sans que les Gaulois ne jurent par leurs dieux. La liste est longue et recueille un grand nombre de divinités connues par les écrits antiques, sauf bien sûr le dieu Bug et la déesse Amora !
▲ A l'époque des gaulois, il n'y a pas d'écrits mentionnant les noms des divinités ni de représentations distinctes. Plusieurs de leurs divinités sont identifiées grâce aux récits antiques et aux vestiges archéologiques : elles sont nommées par leur nom gaulois ou par le nom de la divinité romaine homologue.
▲ Après la conquête romaine, en revanche, les Gallo-Romains honorent à la fois des dieux romains et des dieux gaulois. Statuettes et inscriptions galloromaines renseignent alors sur leur nom, attribut et particularité. Associé à la nature, aux astres, aux activités, aux lieux…, le panthéon des dieux gaulois et gallo-romains est ainsi très fourni.
Statuette dite "de Paule" (fin du IIème siècle avant J.C.) Epoque gauloise : il pourrait s'agit d'un barde.
Dans la cosmogonie gauloise, le ciel est une toile soutenue par des colonnes.
La peur récurrente d'Astérix et ses compatriotes "que le ciel ne leur tombe sur la tête", si ces colonnes venaient à s'effondrer, n'est donc pas sortie de l'imagination de Goscinny.
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La visite de l'exposition terminée, il reste encore à aller faire un tour sur la terrasse du Musée pour profiter de la vue.
Et en plus, l'expo se continue ici !
Les personnages de la BD en 2D accompagnent le visiteur tout autour du Musée.
Sympathique, Obélix !
Agecanonix et Assurancetourix
Abraracourcix, le chef
Le camouflage du légionnaire romain : les romains seraient-ils couards... ?
Légionnaires romains croqués par Uderzo : c'est fou comme ils ont l'air ahuri !
La "tortue" des légions romaines
La tortue est mentionnée par César dans ses écrits, bien plus souvent cependant pour les Gaulois que pour les Romains. Cette formation est très utile pour se protéger des pluies de flèche lancées par les machines de guerre romaines et donc certainement adoptée par les armées de Vercingétorix.
Bravo au MuséoParc pour cette intéressante exposition
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Moins de soleil que la dernière fois pour cette randonnée-culture à Saint-Germain-en-Laye. Un froid inhabituel pour la saison a en effet envahi la France depuis quelques jours... mais, en bons randonneurs que nous sommes, nous avons prévu l'habillement adéquate : polaires, anoraks fourrés, bonnets ou capuches, écharpes, gants et pantalons longs sont de mise aujourd'hui.
Autour de la table d'orientation
La vue sur Paris est dégagée depuis la terrasse.
Voici le Pavillon Henri IV : c'est là qu'est né Louis XIV.
Le lieu fût ultérieurement transformé en Hôtel Restaurant de luxe. C'est ici qu'Alexandre Dumas écrivit dans les années 1840 "Les trois mousquetaires" et "Le Comte de Monte Cristo".
Pas désagréable la vue depuis la terrasse du restaurant... par beau temps !
Après avoir longé sur ses presque 2 kilomètres la terrasse du château, nous voici dans la forêt.
Tiens... des amanites tue-mouche !
Aussi belle que toxique ! (elle est hallucinogène...)
Une petite halte au bord de ce point d'eau pour pique-niquer
et nous voilà repartis sous la guidance de Jacqueline et d'Yvonne.
Mais non... nous n'étions pas perdus !
Juste un peu égarés : la preuve, nous voici revenus au château.
Un peu à l'écart du centre ville, le Musée Maurice Denis
Voici la chapelle
et les sculptures d'Antoine Bourdelle dans le jardin.
Celle-ci est guerrière...
et ici le centaure est mourant (d'autant plus que je lui ai coupé la tête !)
Nous commençons notre visite par celle de la Chapelle que Maurice Denis à décorée de 1915 à 1922. Elle fait partie de l'ancien hôpital général Royal fondé par Madame de Montespan.
Dès 1915, l'artiste entreprend la réalisation du chemin de Croix .
Ce n'est qu'à partir de 1919 qu'il commence la série des Béatitudes, grandes figures peintes en camaïeu bleu, qui forment avec le plafond, réalisé ultérieurement, la partie haute du décor mural.
La réalisation des vitraux est due à Marcel Poncet qui a travaillé d'après les cartons de Maurice Denis.
Le peintre s'est représenté dans cette nativité à droite, avec la barbiche. On y voit également sa première épouse, Marthe, la seconde, Lisbeth, et ses enfants...
Puis, nous continuons par la visite du musée à proprement parler.
Ce tableau de Maurice Denis intitulé "L'échelle dans le feuillage" me rappelle Mucha. C'est vrai qu'il préfigure l'Art nouveau.
Régates à Perros-Guirec vues de la jetée ouest (Maurice Denis - 1897)
Le caractère Nabi de l'oeuvre se manifeste dans le cadrage en vue plongeante inspiré des estampes japonaises, le graphisme décoratif des vagues en arabesques, la simplification des formes colorées. Excluant la représentation réaliste, l'artiste suggère plus qu'il ne décrit.
Madame Ranson au chat (Maurice Denis - vers 1892)
France Ranson est la femme du peintre nabi Paul Ranson, qui accueillait régulièrement ses amis dans son atelier parisien, boulevard du Montparnasse. Pour ce portrait de la maîtresse de maison, Maurice Denis fait de nombreux emprunts à l’art japonais : un format vertical étroit, l’absence de modelé qui laisse place à un traitement graphique de la ligne, ou encore les motifs ondoyants qui vont de la robe au papier peint et jusqu’au pelage du chat. La « déformation subjective » permet à l’artiste d’allonger la jupe de la jeune femme et de lui faire un tout petit pied. Avec les arabesques raffinées qui parcourent la composition, ces choix suggèrent l’élégance de la silhouette et donnent à l’œuvre un caractère très décoratif.
Avila derrière les remparts (Maurice Denis - 1905)
Un souvenir de son unique voyage en Espagne
La peinture mystique d'un Nabi
Cet ensemble de sept toiles de Maurice Denis représente la légende de Saint-Hubert. Il a été commandé en 1895 à l'artiste par le Baron Denys Cochin, savant et homme politique, comme décor à son bureau.
Le panneau central représente la vision du Saint : la croix du Christ lui apparaît entre les bois d'un cerf lors d'une chasse.
Le Sacré-Cœur (Maurice Denis - 1930)
Ce tableau m'a beaucoup touchée...
Le mystère catholique (Maurice Denis - 1889)
Il s'agit de la vision du peintre pour l'Annonciation : le prêtre prend ici la place de l'Ange Gabriel...
Les portraits
La famille était quelque chose d’important pour Maurice Denis, rappelle Laurence Rimaux, la chargée d'action culturelle au Musée. Il faut se souvenir qu’il était catholique, attaché à ses valeurs… et père de neuf enfants !"
Triple portrait de Marthe fiancée (1892)
Le tableau fait partie de la série de portraits multiples où il exprime en une oeuvre divers aspects d'une personne "unique".
Portrait des grands-parents Denis (1899)
L'enfant sur la plage (il s'agit du fils de Maurice Denis)
Le dessert dans le jardin (1897)
Autoportrait devant le Prieuré
Après la mort de son épouse Marthe en 1919, Maurice Denis se retrouve seul avec de jeunes enfants et dans un grand désarroi matériel et moral. Lorsque deux ans plus tard il rencontre Élisabeth Graterolle, il est d’abord frappé par sa ressemblance avec la défunte, puis touché par sa bonne humeur, son intelligence et sa voix de cantatrice. Il pense qu’une « telle personne dans une famille désemparée, mettrait de l’ordre, de la sérénité, de la joie » et se dit que Marthe l’aurait approuvé. Le mariage est décidé après que le peintre a présenté la jeune femme à ses enfants et s’est assuré de leur accord.
C’est cette « histoire » qui est racontée dans l’autoportrait de l’artiste peignant dans le jardin devant sa maison. Les petits garçons jouent, les grandes filles bavardent et sur la terrasse, Marthe, aussi réelle et présente que les autres, accueille Élisabeth et lui ouvre les bras.
Le Musée renferme aussi d'autres œuvres des Nabis, tels que Paul Sérusier, Pierre Bonnard, Ker Xavier Roussel, Paul Ranson... mais je me suis concentrée sur l'oeuvre de Maurice Denis cette fois-ci, à part ce portrait de Marthe Denis par Théo Van Rysselgerghe qui date de 1907.
En parcourant le musée, on découvre ça et là des vitraux. Tous ne sont pas de Maurice Denis mais ils sont tous magnifiques.
Jeanne d'Arc (Maurice Denis)
Triptyque de la vie animale - Albert Besnard (1895)
Nénuphars aux feuilles bleues - Jacques Grüber
Merci Jacqueline de nous avoir fait voir (ou revoir) ce joli musée.
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Le cinéma du mardi chez Gaumont, c'est bon !
Cette semaine : "Je suis à vous tout de suite" de Baya Kasmi
L'histoire
Hanna est née de mère française et de père algérien et c'est une très jolie jeune femme (jouée par Vimala Pons, une actrice que je découvre avec beaucoup de plaisir mais qui a déjà un long palmarès à son actif).
Son problème : elle ne sait pas dire "non", ce qui pour un DRH est, vous l'avouerez, très handicapant ! Elle explique ce handicap par le caractère de ses parents.
Elle dit de lui qu'il est "épicier social" car il fait très souvent crédit à ses clients... C'et Ramzy qui interprète le rôle fort brillamment.
Quant à sa mère, jouée par Agnès Jaoui, elle la décrit comme une psychothérapeute qui soigne ses patients à domicile sans leur demander d'honoraires !
Un jour Hanna découvre que son frère Hakim est malade et a besoin d'une greffe de rein. Peu après, elle apprend que, rejetant la France où il est né, il a l'intention de partir en Algérie avec femme et enfants alors qu'il n'y a jamais mis les pieds...
Je ne vous en dis pas plus car le sel de cette histoire tient au fait qu'on ne sait pas tout d'Hanna dès le départ même si certaines choses sont suggérées.
Le mieux est d'aller voir le film : vous passerez un excellent moment en compagnie des acteurs de cette comédie dramatique réalisée par Baya Kasmi.
La bande annonce
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Pour cette après-midi des "Petites promenades dans Paris" Anne-Marie nous a donné rendez-vous au métro Ranelagh dans le 16ème arrondissement.
Non loin de là, l'Avenue des Chalets abrite de très jolies villas.
Il s'agit en réalité d'une impasse privée.
La rue du Ranelagh n'a rien à envier à l'Avenue des Chalets : elle abrite aussi de très jolies constructions comme celle-ci où Alain Peyrefitte, l'homme d'état et l'écrivain, habita les vingt-cinq dernières années de sa vie.
Pas désagréable non plus cette maison au balcon garni de pots de fleurs en porcelaine émaillée...
Quant à l'Ambassade du Suriname, elle crèche ici, au numéro 94.
Nous voici maintenant sur l'ancienne petite ceinture : une voie ferroviaire de 32 kms construite dans la deuxième moitié du XIXème siècle afin de relier les gares parisiennes. La voie, désaffectée en 1993, a été reconquise par la flore et par la faune. Elle a été aménagée en promenade de façon à préserver la biodiversité et est désormais sous la protection des parisiens.
Mais oui : on est à Paris !
Prenant la rue de l'Assomption, nous empruntons la rue Blanche pour rejoindre la rue Mallet-Stevens du nom du grand architecte français de l'entre-deux guerres.
La rue a pour origine un lotissement : l'achat des terrains et les permis de construire s’échelonnent de 1925 à 1926. Cinq immeubles sont construits : l'un d'eux est réservé à la famille de Robert Mallet-Stevens. La structure des édifices est en béton armé et les éléments de confort et d’hygiène (éclairage, chauffage, terrasses…) sont privilégiés. Pour l’aménagement intérieur des hôtels, Mallet-Stevens fait appel à des décorateurs du Mouvement moderne.
L’inauguration de la rue, le 20 juillet 1927, est filmée par les actualités cinématographiques. Cette rue porte dès sa création le nom de l’architecte, à la demande de ses habitants.
Voici l'immeuble qu'il a créé pour loger sa famille.
Nous rejoignons ensuite le Boulevard de Beauséjour : au N°47 une plaque indique qu'Henri Bergson habita l'immeuble jusqu'à sa mort en 1941.
Anne-Marie nous fait une petite piqûre de rappel...
Brillant élève de l'actuel Lycée Condorcet puis brillant professeur au Lycée Henri IV, il fût nommé Professeur au Collège en France en 1900...
D'origine juive, il est tenté de ses convertir au catholicisme mais y renonce quand il pressent la montée de la vague d'antisémitisme qui déferle sur le monde dans les années 30.
Plus loin, c'est au N°21 que nous faisons halte : ici habita Jacques-Henri Simon alias "Sermoy" dans la Résistance. Représentant de l'Organisation Civile et Militaire au Conseil National de la Résistance, il fait partie du réseau "Centurie" mais est arrêté en avril 1944 par la police secrète militaire allemande (la GFP) et on perd alors sa trace... On pense qu'il a été fusillé à la Citadelle d'Arras.
L'immeuble d'à côté est également célèbre : c'est ici qu'a vécu le Président Albert Lebrun (de 1932 à 1940), pendant les 5 dernières années de sa vie.
Albert Lebrun a fait deux mandats en tant que Président de la République : lors de son deuxième mandat, il est partisan du départ pour l'Afrique di Nord et opposé à l'armistice. Il est néanmoins conduit à nommer le Maréchal Pétain Président du Conseil et le regretta par la suite quand il vit le tournant que prit l'histoire.
La chance !
Grâce à une aimable jeune femme (qui rentrait ici et nous a laissé la porte ouverte...), nous accédons maintenant à un domaine très privé : celui de la Villa de Beauséjour.
La Russie était l'un des invités d'honneur de l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Un village russe avait été aménagé qui fut remonté dans le quartier de la Muette une fois l'exposition terminée. Ces petites maisons existent toujours...
On le voit mal sur la photo mais ce toit est en tuiles vernissées.
L'autre isba est en travaux actuellement mais son toit promet d'être remarqué par les couleurs vives de ses tuiles vernissées.
Nous voici tout doucement arrivés à la Gare de la Muette qui, avec son horloge, est classée aux Monuments Historiques.
La bâtisse de la Gare de Passy-La-Muette construite en pont sur les voies de la Petite Ceinture a reçu les premiers voyageurs de la ligne d’Auteuil, reliant la gare Saint-Lazare à la gare d’Auteuil-Boulogne en 1854. La ligne, définitivement abandonnée en 1985, reste sans vie pendant 10 ans. La concession renaît en 1995 en accueillant un restaurant de style colonial.
Et voici les Jardins du Ranelagh : Lord Ranelagh, d'origine irlandaise, aurait fait édifier une rotonde à musique avec bal public dans son parc de Chelsea au 18e siècle, à la suite de quoi un aménagement de même nature fut introduit sur la pelouse du château de la Muette en 1774, et resta à la mode sous le Directoire, l'Empire et la Restauration.
En 1860, le Baron Haussmann qui est préfet de Paris charge Jean-Charles Alphand de le redessiner.
Plusieurs statues dans les jardins du Ranelagh
La méditation par Tony Noël (1882)
Plus connu, le Monument à La Fontaine
L'écrivain regarde avec attendrissement les héros de sa fable.
Le corbeau
et le renard alléché par l'odeur du fromage...
Ce pêcheur tenant la tête d'Orphée est d'Eugène Longepied (1883)
Anne-Marie nous rappelle qu'ici se tient le manège de chevaux de bois le plus ancien de Paris : il se tourne à la manivelle ! Aujourd'hui, il n'est pas en fonctionnement : dommage...
Elle nous dit aussi que c'est d'ici que partit le 15 octobre 1783 le premier vol en ballon libre monté de Pilâtre de Rozier et du marquis d'Arlandes qui s'envolèrent dans leur montgolfière de papier chauffée au feu de paille pour se poser 25 minutes plus tard à la Butte aux Cailles, entre deux moulins.
Notre balade se termine par la découverte des bâtiments de l'OCDE situés rue André Pascal (en haut de cette carte).
Encore quelques belles architectures avant d'y arriver
Prenons de la hauteur pour mieux comprendre la géographie des lieux...
L'OCDE (ou Organisation de coopération et de développement économiques) publie régulièrement des études économiques et des statistiques concernant ses états membres.
Le Centre de conférences de l'OCDE a ouvert ses portes en 2008.
Son siège se trouve au Château de la Muette : le bâtiment actuel, construit dans le style du XVIIIème siècle, a été édifié par Henri de Rothschild sur des plans de l'architecte Lucien Hesse, au début des années 1920.
C'est devant le Monument à Victor Hugo évoquant "La légende des siècles" que nous nous séparerons.
Merci beaucoup à Anne-Marie pour cette sympathique après-midi de découverte de Paris.
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Aujourd'hui, le soleil brille pour cette journée "randonnée-culture" au nord de Paris qu'a préparée pour nous Jacqueline mais... ne vous y trompez pas, le froid est bien là !
Brrrr....
Heureusement, nous commençons par la visite du Musée de la Renaissance à Ecouen.
Propriété d'un grand seigneur de la Renaissance, Anne de Montmorency, qui a grandi dans l'intimité de François Ier, puis prospéré sous la protection d'Henri II, Écouen n'est pas une demeure comme les autres : elle inscrit dans ses pierres les ambitions et les succès d'un homme puissant qui est aussi un mécène et un esthète passionné d'art. Elle incarne la vision moderne d'un seigneur qui guerroya en Italie et se promit de retrouver un jour sur ses terres l'éblouissement qu'il connut face aux palais transalpins.
C'est dans cette chapelle au superbe plafond décoré aux emblèmes du Connétable et de son épouse Madeleine de Savoie, que se trouve la reproduction commandée en 1506 à Marco d'Oggiono, l'un des meilleurs élèves de Léonard de Vinci, de la fameuse Cène peinte par le Maître sur les murs de Sainte-Marie des Grâces à Milan.
Il représente l'engouement des français pour ce chef-d'oeuvre de l'art de la Renaissance italienne.
de plus près...
et maintenant, le tableau du Maître : c'est vrai que la copie d'Ecouen a été très bien restaurée mais du coup on ne voit plus les outrages du temps qui quelquefois ont aussi du charme...
L'orgue de tribune situé sur le côté nord de la chapelle est dû au grand facteur d'orgues français Cavaillé-Coll. Il date de 1852.
Cette salle (de la mesure du temps et de l'espace ) est presque exclusivement réservée à la nef automate dite "de Charles Quint" : il s'agit d'un bateau de laiton doré servant d'horloge. On attribue sa conception au XVIème siècle à l’horloger Hans Schlottheim tandis que l'orfèvre qui l'a exécutée reste inconnu à ce jour.
Traditionnellement dénommé "banc d'orfèvre", le banc à tirer d'Ecouen servait à étirer des fils de métaux précieux et non précieux (la technique du tréfilage a été employée dès l'Antiquité et se pratique encore aujourd'hui dans l'industrie et la bijouterie).
C'est un objet d'apparat mais également d'usage dont on ne peut qu'admirer l'élégance de la marqueterie.
Continuant notre visite, nous voici maintenant dans la chambre de Catherine de Médicis qui possède de belles tapisseries.
Dans la Grande Salle des appartements de la Reine, une très belle cheminée sculptée provenant d'une maison de Rouen (vers 1530). De par les sculptures de son manteau, elle reflète l'importance à cette époque du pèlerinage de Lorette en Italie.
La "Santa Casa" (la maison où Marie reçut de l'Ange Gabriel l'annonce qu'elle allait être mère du Sauveur) est transportée par des anges dans la nuit du 10 décembre 1294 depuis Nazareth jusqu'à Loreto, dans la Province italienne des Marches pour échapper aux sarrasins...
Dans la Salle des petites sculptures, ce coffret à bijoux "Diane et Actéon" a retenu mon attention.
L'histoire du pauvre Actéon est bien triste...
Par une chaude journée, Actéon, jeune chasseur, surprit la déesse Diane et ses huit nymphes se baignant au bord d'un ruisseau après une chasse. Furieuse de cette indiscrétion, la chaste Diane chassa Actéon et pour se venger, le transforma en cerf afin qu'il soit poursuivi par ses propres chiens. La colère de Diane ne fut assouvie que lorsque elle vit le corps d’Actéon déchiqueté par sa propre meute.
Le coffret est en bois doré daté de la fin du XVème siècle
Son décor est à rapprocher de celui du manteau de la cheminée en pierre de la Galerie de Psyché (qui provient d'un hôtel particulier de Châlons-en-Champagne détruit au XIXe siècle).
J'ai aussi aimé cette petite sculpture en bronze d'un "acrobate grimaçant" en forme de lampe à huile. Elle date de la première moitié du XVIème siècle.
D'où sans doute l'expression : "avoir le feu aux fesses" !!!
Admirez le travail de ce petit meuble dont je n'ai pas relevé le nom (peut-être un Tabernacle... ?)
De plus près, on distingue bien une très jolie Nativité.
Dans la Salle des Armes, une superbe cheminée dont le manteau raconte l'histoire de la rencontre entre Salomon et la Reine de Saba.
La Reine vient éprouver la grande sagesse de Salomon par des d'énigmes. Elle arrive à Jérusalem avec un équipage apportant de l'or et des pierres précieuses...
Une extraordinaire architecture dans un vaste paysage
Nous sommes bien dans la Salle des Armes : une petite pensée pour cette collègue encore en activité...
Changeons d'étage, voulez-vous ?
Dans le Cabinet du Roi, les murs sont ornés de plaques monumentales en émail peint sur cuivre de Limoges tel ce Jupiter exécuté par Pierre Courteys en 1559.
ou cet Hercule du même artiste
Nous sommes ici dans la Grande Salle du Roi dotée d'une cheminée monumentale somptueusement sculptée et incrustée de marbre.
On aime ou on n'aime pas... mais le travail est admirable.
Au sol, le pavage a été restauré.
Où se trouve ce superbe coffret flamand incrusté d'ivoire... ? Je l'ai oublié.
Tout comme ce lit à baldaquins du XVIème siècle...
Dans une salle du Musée sont exposés des vitraux rappelant qu'à cette époque les fenêtres en étaient garnies.
Saint Paul arrêté à Jérusalem
Saint Paul chassé du Temple (début XVIIème)
Vierge à l'enfant (1544)
La fuite en Egypte (1540)
Au sommet du Château, la Salle des céramiques turques d'Iznik (anciennement Nicée).
Une merveille !
Naturellement que des décors floraux ou géométriques
Dans celle des céramiques françaises,
un superbe triptyque en carrelages du rouennais Masseot Abaquesne sur le Déluge (1550).
La construction de l'Arche
L'embarquement des animaux
La fin du Déluge
Cette aiguière est de Bernard Palissy (vers 1560)
Impressionnant cet épi de faîtage (fin XVIème)
Côté céramique italienne, j'ai retenu ces deux très jolies assiettes.
L'heure tourne et... on a une randonnée à faire !
On ne peut tout de même pas quitter le Musée sans un coup d'oeil à ce nautile monté en coupe représentant Neptune triomphant de monstres marins.
ainsi qu'à cette Daphné surmontée d'une immense pièce de corail, figée au moment précis de sa métamorphoses végétale.
Vite vite, rejoignons le groupe pour aller se restaurer avant la marche !
On va bien avoir besoin de calories pour lutter contre le froid...
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