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Visite du Panthéon
Un autre jour de grande canicule sur Paris : heureusement le Panthéon est là pour nous accueillir Loredana et moi, au frais. Un petit coup de 21 et nous y voilà.
La place du Panthéon est très jolie : c'est, avec la place Vendôme la seule place de Paris à ne pas contenir de végétation. Elle abrite la Mairie du 5ème arrondissement, un bâtiment arrondi fort élégant.
Le nom du monument vient du grec "pántheion" qui signifie "de tous les dieux".
En 1744, alors qu'il se trouve à Metz souffrant d'une grave maladie (une fièvre maligne et inexpliquée), Louis XV fait le vœu, s'il survit, de faire ériger une église dédiée à Sainte Geneviève. Rétabli et de retour à Paris, il charge le marquis de Marigny, directeur général des bâtiments, d'édifier le monument en lieu et place de l'ancienne abbaye Sainte-Genviève, alors en ruine. En 1755, le marquis de Marigny confie la responsabilité des plans à l'architecte Jacques-Germain Soufflot qui avait envoyé de Rome un projet adopté par acclamation.
Ce monument a maintenant vocation à honorer les grands personnages ayant marqué l'Histoire de France, hormis dans le domaine militaire.
L'architecture reprend la façade du Panthéon de Rome construit au Ier siècle av J.-C.
La façade principale est décorée d'un portique aux colonnes corinthiennes surmonté d'un fronton réalisé par David D'angers.
On entre dans le monument par une porte en bronze surmontée d'un joli bas-relief.
L'apothéose du héros mort pour la Patrie (1837) par Charles-François Leboeuf
A l'entrée, une maquette permet de se repérer.
Au centre de l'église, le pendule de Foucault
Il s'agit d'un dispositif expérimental conçu pour mettre en évidence la rotation de la Terre par une expérience locale aisément reproductible mais... trop compliquée pour moi !
Voici le choeur de l'église avec, en bonne place un monument à La Convention Nationale.
La Convention nationale est l’assemblée qui, prenant le relais de l’Assemble constituante et de l’Assemblée législative, a proclamé la Ière République en 1792. Cette œuvre manifeste l’intention de la Troisième République de témoigner de sa filiation directe avec la Ière République en transmettant le culte de la patrie, de l’honneur et du combat.
La composition est assez symétrique et pyramidale : au centre l’axe vertical est matérialisé par la Marianne qui est vêtue à l’antique et représentée d’une façon très hiératique, dans un style très classique : pose frontale, sans mouvement, regard inexpressif.
La commande publique de cette composition est passée à François-Léon Sicard en 1907 : elle devait être au départ un monument à la Révolution française destiné aux jardins des Tuileries.
En 1911 elle est installée au Panthéon où elle prend la place de l’ancien autel dans l’abside.
Les autres personnages traduisent un style plus réaliste par l’utilisation des vêtements contemporains et par les mouvements des corps. Toutes les figures sont debout et elles sont à une échelle plus grande que celle nature pour renforcer l’impact visuel dans un si grand espace.
Sur la gauche, les députés qui prêtent serment devant les valeurs représentées par la Marianne,
et sur la droite, les soldats républicains avec leurs différents grades, le général Hoche, les soldats volontaires et les soldats jouant un tambour qui sont associés aux enfant-soldats.
L'arrière du monument est même sculpté... On y voit en particulier Mirabeau (sculpté par Jean-Antoine Injalbert - marbre de 1889 refait en 1929)
La fresque en mosaïque qui surplombe le monument est de Antoine-Auguste-Ernest Hébert et s'intitule "Le Christ montrant à l'Ange de la France les destinées de son peuple". A gauche du Christ, la Vierge veille sur Jeanne d'Arc ; à droite de l'Ange, Sainte-Geneviève agenouillée.
Une sculpture attire aussi le regard : c'est celle d'Ernest Dubois qui a représenté un épisode célèbre de la Révolution : la fin héroïque du "Vengeur du Peuple" au cours de la bataille navale du 13 prairial an II. Le navire de guerre, affrontant des vaisseaux ennemis, refusa de se rendre et... coula. Sur 723 hommes d'équipage, seuls 260 furent recueillis par les Anglais.
Le Vengeur
Plusieurs fresques murales honorent Sainte Geneviève la Patronne de Paris.
Celle-ci est de Puvis de Chavannes et représente la Sainte ravitaillant Paris assiégé. Alors que les Francs assiègent Paris, Geneviève sauve la ville de la famine. Elle organise une expédition ingénieuse au moyen de bateaux qui, par la Seine, vont chercher le ravitaillement jusqu'en Champagne.
D'autres fresques narrent la mort de la Sainte comme celles peintes par Jean-Paul Laurens pour une commande publique.
Les derniers instants de Sainte Geneviève devenue vieille et vénérée du peuple.
Au passage, un petit coup d'oeil sur la coupole
La vie de Saint-Louis est aussi présente sous la forme de fresques (par Alexandre Cabanel) : Saint-Louis enseigné par sa mère ou prisonnier en Palestine.
Le voici rendant la justice.
Enfin, plusieurs fresques sont consacrées à la vie de Jeanne d'Arc. Elles ont été exécutées par Jules-Eugène Lenepveu à la fin du XIXème siècle.
Bergère à Domrémy,
Guerroyant pour son Roi contre les Anglais,
Présente au sacre de Charles VII à Reims,
Et enfin, brûlée sur le bûcher à Rouen.
J'adore lever les yeux au plafond...
Nous voici maintenant descendues dans la crypte où nous trouvons une fraîcheur qui est la bienvenue.
Dès l'entrée, on trouve des hommes très célèbres : c'est ici que repose Voltaire.
La statue est l'oeuvre de Jean-Antoine Houdon.
En face, se trouve la tombe de Jacques Rousseau.
La crypte est un vrai dédale de couloirs qui se croisent,
et qui tournent...
Voici la dernière demeure de Victor Hugo.
Celle d'Emile Zola
Louis Braille, l'inventeur de l'écriture du même nom pour les malvoyants, est aussi au Panthéon.
Hommage à Aimé Césaire
Jean Jaurès, homme politique assassiné pour avoir tenté d'empêcher la première guerre mondiale.
Victor Schoelcher, connu pour avoir agi en faveur de l'abolition définitive de l'esclavage en France.
Pour terminer cette visite de la crypte (qui n'est pas exhaustive), les tombes de Marie et Pierre Curie.
Loredana devant une autre maquette du Panthéon
Nous n'avions pas fait le tour de la maquette... et pourtant on y découvre les trois calottes de pierre superposées qui composent le dôme (photo JPD).
Une bonne idée de visite quand il y a la canicule.
Tags : Panthéon, hommes célèbres, crypte
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