•  J'ai vu hier soir au théâtre du Rond-Point une pièce que j'ai bien aimée. Je l'avais choisie pour l'acteur, Jacques Gamblin, que j'apprécie mais que je ne connaissais que par le cinéma.

    L'acteur, qui est un ami du navigateur Thomas Coville, tient la scène pendant une heure et demie, nous faisant partager les échanges épistolaires - surtout à sens unique - qu'il a eus avec celui-ci lors de son tour du monde en solitaire à bord de son trimaran en janvier-février 2014, tentant de battre le précédent record.

    En fait, Thomas Coville a dû faire demi-tour alors qu'il affrontait des vents extrêmement violents au large de l'Afrique, une expérience qui nous est rendue sur la scène du théâtre par la projection d'un film où la caméra, embarquée, nous fait vivre l'événement dans toute sa violence.

    Jacques Gamblin est donc seul en scène avec son ordinateur et une petite balle jaune qui représente le parcours du bateau sur l'immense planisphère projetée en fond de décor, et qui lui sert à suivre le parcours de son ami.

    "Je parle à un homme qui ne tient pas en place", un titre de pièce qu'il explicite au cours de son monologue : le bateau suit sa course folle, mené par des vents qui le conduisent aux quatre points cardinaux...

    La pièce est bien sûr centrée sur l'épreuve que représente la navigation en solitaire mais elle est aussi l'occasion, pour Jacques Gamblin, de parler de sa solitude à lui quand il se prépare à affronter le public, son trac pré représentation, ses angoisses quand - cela peut arriver à tout le monde - il fait une mauvaise prestation...

    A la fin du spectacle, il imagine les pensées du navigateur qui a passé plusieurs semaines, voire plusieurs mois, seul à affronter les éléments, et qui revient - ayant échoué de surcroît - au port, attendu par une centaine de personnes dont sa famille : trop difficile pour lui de revenir dans la vraie vie, trop difficile d'étreindre ses proches qui pourtant l'ont soutenu de leurs pensées tout au long de ce voyage... Un moment que j'ai ressenti comme très dur dans la pièce.

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    Je parle à un homme qui ne tient pas en place, un spectacle de Jacques Gamblin et thomas Coville, avec Jacques Gamblin. Scénographie et vidéo, Pierre Nouvel ; son Lucas Lelièvre ; lumières, Laurent Béal ; costumes Marie Jagou. Au théâtre du Rond-point jusqu’au 18 novembre 2018 à 18h30. Durée : 1h30.

    Un bel extrait de la pièce

     

    Depuis, Thomas Coville a réussi son exploit : en 2016, il a battu le record du monde de l'époque en faisant le tour du globe en 49 jours, 3 heures et 4 minutes.

    Merci Michèle pour la place que tu m'as proposée.


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  • Ma soeur Arlette m'a fait profiter récemment de sa carte d'entrée au Louvre pour faire, en ma compagnie, la visite de l'exposition du moment : la Collection privée du Marquis Campana.

    Un petit Louvre dans le Louvre

    Le marquis Giampietro Campana, aristocrate italien né à Rome en 1808, était directeur du mont-de-piété à Rome, charge qu'occupèrent son père et son grand-père. Il se prit de passion pour les nombreuses découvertes archéologiques de son époque faites en Italie et réunit au XIXème siècle la plus grande collection d’œuvres d'art de toutes les époques, principalement d'objets d'art antique provenant de fouilles étrusques, romaines et grecques, mais aussi des peintures, des sculptures et des objets de la Renaissance.

    La Collection - acquise en partie en puisant dans les fonds du mont-de-piété... - fut vendue et dispersée dans différents pays d'Europe. Napoléon III en acquit une grande partie pour la France en 1861 pour l'exposer au musée Napoléon, le reste étant dispersé dans différents musées de France.

    Un vrai petit bijou !

    J'adore toujours prendre cette photo de la bouche de métro du Palais Royal en verre de Murano.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    L'affiche de l'exposition représente une allégorie du printemps.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Il y avait énormément de monde à l'exposition cet après-midi là. Je n'ai donc fait aucune photo mais par chance j'en ai trouvé un bon échantillonnage sur le site du Louvre et quelques autres ailleurs...

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    Sarcophage dit "des époux" (520-510 av. J.C.)

    Il s'agit de l'une des plus belles réalisations de l'art étrusque.

    La femme était représentée en train de verser (d'un vase aujourd'hui disparu) du parfum sur la main tendue de l'homme. A l'origine, la structure et les tissus du lit, ainsi que les vêtements des époux étaient richement peints.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Cratère en calice attique à figures rouges (7ème-6ème siècles av. J.C.)

    Chef-d'œuvre de la céramique grecque, le cratère en calice d'Euphronios, dit "Cratère d'Antée" est l'une des oeuvres les plus raffinées de la production attique de vases à figures rouges. Le rendu aussi inédit que précis des détails des muscles des corps qui luttent, et le réalisme du visage d'Antée sont des éléments tout à fait audacieux et novateurs. Le groupe monumental est de surcroît mis en valeur par la composition divergente des femmes fuyant, en arrière-plan.

    Visite de la collection Campana au Louvre

     Main en bronze doré de la statue colossale de l'Empereur Constantin (330 ap. J.C.)

    Elle est conservée au Musée du Capitole à Rome

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Collier à pendentif en or en forme d'Achéloos (vers 480 av. J.C.)

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Buste d'Ariane (3ème siècle av. J.C.)

    Longtemps demeuré dans l'oubli, ce buste féminin trouvé à Faléries, à une cinquantaine de kilomètres de Rome, a été reconnu récemment comme un chef-d'oeuvre de la sculpture étrusque en terre cuite. Créé au début du IIIe siècle av. J.-C., il s'inscrit dans la tradition des sculptures grecques de l'époque classique. La jeune femme, peut-être Ariane, voilée et couronnée de pampres et de feuilles de vigne appartenait sans doute à un groupe cultuel figurant ses noces avec Dionysos.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Ce relief provient de l'Ara Pacis, l'Autel de la Paix élevé sur le Champ de Mars en l'honneur d'Auguste, entre 13 et 9 av. J.-C., pour célébrer son retour victorieux d'Espagne. L'empereur précède un cortège composé de membres de la famille impériale, de prêtres, de magistrats, de sénateurs. La procession s'inspire délibérément du classicisme grec. Par l'équilibre et le raffinement de sa composition, ce fragment témoigne des modèles choisis par Auguste pour les manifestations de l'art officiel.

    Visite de la collection Campana au Louvre

     Plaque Campana : terre cuite (vers 50 ap. J.C.)

     Ce relief figure un cortège de jeunes bacchants et bacchantes célébrant le dieu Dionysos par des danses qu'ils exécutent dans l'ivresse du vin dont ils célèbrent la fête. Le style est celui des créations dites néo-attiques, oeuvres d'artistes grecs travaillant en Italie à la fin de la République et au début de l'Empire.

    La partie droite de la plaque, en plâtre coloré comme la terre cuite qui est le matériau originel de l'oeuvre, est une restauration moderne. Ces plaques sont en effet issues de moules. Un document semblable, conservé au Metropolitan Museum de New York a fourni le modèle exact du satyre qui manquait sur la plaque du Louvre et dont la présence rend la scène figurée plus explicite.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Passons à la Renaissance maintenant...

    Croix peinte de Giotto (13ème-14ème siècles)

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Tryptique de Paolo Veneziano (14ème siècle) représentant au centre la Vierge et l'Enfant entourée de saints.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Vierge de miséricorde de Pietro di Domenico da Montepulciano (14ème siècle)

    La peinture du 15ème siècle a été exécutée sur bois de peuplier et possède un fond d'or. J'ai bien aimé sa robe protectrice abritant d'un côté les hommes et de l'autre les femmes.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    La Vierge et l'Enfant, de Boticelli cette fois (15ème siècle) : elle est conservée au Musée du Petit Palais d'Avignon et on ne s'en lasse pas...

    Visite de la collection Campana au Louvre

    La bataille de San Romano par Paolo di Dono dit Ucello

    Ce tableau, comme deux autres conservés à la National Gallery de Londres et à la Galerie des Offices de Florence, relate un épisode de la bataille remportée par les Florentins sur les Siennois le 1er juin 1432 à San Romano près de Lucques. Selon des découvertes récentes, le cycle n'aurait pas été commandé, comme on l'a longtemps cru, par Cosme de Médicis, mais par Lionardo Bartolini Salimbeni qui joua un rôle important dans le déclenchement des hostilités contre Sienne.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Maître des Cassoni Campana : Thésée et le minotaure (entre 1500 et 1525)

    L'oeuvre est conservée au Petit-Palais.

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Coupe "Virginia Bella" (milieu du 16ème siècle)

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Plat "L'enlèvement d'Hélène" : Faïence d'Urbino (Francesco Xanto Avelli - 1537)

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Tympan représentant la Vierge et l'Enfant entourée de deux saints (vers 1500)

    Visite de la collection Campana au Louvre

    La Vierge et l'Enfant (Madone aux candélabres) : un bas-relief en stuc peint et doré d'Antonio Rossellino (2ème moitié du 15ème siècle)

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Jeune apôtre : terre cuite émaillée d'Andrea della Robbia (1490-1500)

    Visite de la collection Campana au Louvre

    Nous terminerons par une aquarelle datant de 1851 de la salle des terres cuites du Musée Campana au Mont-de-Piété à Rome

    Visite de la collection Campana au Louvre

     

    La collection a été réunie au Louvre pour cette exposition (7 novembre au 18 février prochain).

     

    Si seulement il n'y avait pas eu autant de monde !


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  • Hier, j'étais à la Comédie Saint-Michel pour voir une pièce de Musset, et aujourd'hui nous étions à l'Alhambra (un théâtre du quartier de la république) pour aller applaudir Marcel Amont.

    Un week-end bien rempli !

    Marcel Amont à l'Alhambra avec la Mairie de Paris

    Quand j'étais jeune, c'était le chéri de ma grand-mère, un fantaisiste plein de peps qui chantait des chansons drôles ou poétiques.

    Aujourd'hui, ses cheveux ont blanchi mais il est toujours droit comme un I et garde sa bonne humeur et son optimisme. En un peu plus d'une heure de spectacle, il nous parle de ses débuts, de ses parents béarnais (le papa "coco" et la maman "catho" : il en a fait une chanson très drôle) pas vraiment désireux d'avoir un fils qui monte sur les planches ("c'est pas en chantant que tu pourras avoir une retraite, Marcelou"), de son accent qu'il a dû "gommer" avant de monter à Paris et de ses rencontres avec les plus grands noms de la chanson.

    Un homme qui a su rester simple malgré le succès qu'il a eu tout au long d'une carrière qui a véritablement débuté avec le succès de son premier disque, Escamillo.

    Il faut le voir à l'époque faire le mariole sur la scène pour imiter un torero (car Marcel Amont ne se contente pas de chanter, il a toujours eu et a encore une vraie présence sur scène).

    Il passe ensuite à l'Olympia en première partie d'Edith Piaf : d'abord engagé comme « supplément au programme », il est sacré « révélation de l'année » et termine cinq semaines plus tard en deuxième position sur l'affiche.

    Il accompagne le récit de sa vie d'artiste d'anecdotes, de chansons (les siennes ou celles des autres), nous parle de ses rencontres (Charles Trénet, Édith Piaf, Jacques Brel, Charles Aznavour Georges Brassens, Claude Nougaro, la liste est longue...) le tout avec émotion, rires ou sourires, et surtout avec la vitalité qui le caractérise tant.
     
    Tout le monde se souvient de la chanson du "Mexicain", écrite par Charles Aznavour pour lui,
     
     
    et de "Bleu blanc blond", ses tubes des années 60.
     
     
     Le 13h de Tf1 lui a consacré une émission car Marcel Amont vient de sortir un nouvel album intitulé "Par-dessus l'épaule" en collaboration avec Charles Aznavour, Alain Souchon, Francis Cabrel et Maxime Leforestier et s'apprête à partir en tournée en 2019.
     
     
    Comme dit Philippe, un spectacle qui tient la route : nous avons passé une bonne après-midi.
     
    Bravo Marcel !

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  • Je suis allée en compagnie de mon amie Michèle, grâce aux places offertes par la Mairie de Paris, voir une pièce de théâtre à la Comédie Saint-Michel, un petit théâtre face au jardin du Luxembourg qui ne paie pas de mine mais qui propose de bons spectacles.

    L'avantage aussi c'est que la salle est toute petite, ce qui permet d'être au plus près des acteurs.

    La nuit vénitienne à la Comédie Saint-Michel

    Le titre complet de la pièce est "La nuit vénitienne ou les noces de Laurette" d'Alfred de Musset. C'est une comédie en un acte, qui a été représentée pour la première fois le 1er décembre 1830 à l'Odéon et qui a été un véritable fiasco : le public siffla et hua les acteurs, au point de couvrir incessamment leurs voix dès les premières scènes (dur dur pour les acteurs...). On était en effet au plus fort de la guerre entre les classiques et les romantiques.

    Elle fut publiée en 1830 (alors que Musset n'avait que vingt ans) dans la Revue de Paris puis dans la deuxième livraison de Un spectacle dans un fauteuilMusset, suite à son échec, ne fera plus jouer ses pièces de théâtre pendant 17 ans.

    L'intrigue est simple : Razetta, noble vénitien à demi ruiné aime Laurette. Mais son tuteur l’a promise au prince allemand d’Eysenach. Razetta menace de se tuer si Laurette ne le suit pas ou si elle ne tue pas le Prince avec le stylet qu'il lui remet...

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    Heureusement, le public de nos jours est plus tolérant : les comédiens ont été bien applaudis à l'issue d'une heure de spectacle.

    j'ai particulièrement aimé le trio de jeunes saltimbanques, amis de Razetta, qui donnent une réelle énergie à la pièce jouée, par ailleurs, par une troupe jeune de bons comédiens.

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  • Anne-Marie nous a fait remonter le temps pour cette après-midi de promenade dans le quartier du Luxembourg : elle nous conte aujourd'hui l'histoire - compliquée - de l'invention du mètre étalon, sur les traces de Delambre et Méchain, deux astronomes chargés de le définir.

    Delambre, à gauche, Méchain, à droite

    L'aventure du mètre étalon

    Avant la Révolution, il existait pléthore d'unités de poids et de mesures (250.000) ! Chaque pays, chaque région, et même parfois chaque village, avait les siennes... En 1790 l’Assemblée nationale - désireuse d'effacer toute trace du passé - décide d’établir un système de mesure unique.

    Mais comment définir le mètre ?

    Un choix arbitraire ne permettrait pas d’obtenir un consentement universel.

    Le projet est confié à des savants de renom (Borda, Condorcet, Lagrange, Lavoisier et Monge) qui proposent de définir le mètre comme le dix millionième du quart du méridien terrestre. Le fait de se référer à la Terre, permet l'immuabilité et l’universalité de la mesure.

    Il reste donc à déterminer la longueur exacte du méridien.

    Le premier a en avoir fait une approche scientifique est le Grec Eratosthène en 250 avant J-C, qui arrive au résultat de 39 300 kilomètres ce qui est très proche de la mesure exacte et ceci avec des moyens très simples. En 1670, le français Jean-Félix Picard - dit l'Abbé Picard -, en utilisant la triangulation, arrive au résultat de 40 036 kilomètres.

    L'Assemblée nationale quant à elle charge deux astronomes - en pleine terreur -, Jean-Baptiste Delambre et Pierre Méchain, de mesurer ce méridien.

    Ceux-ci n’effectueront les mesures que sur un arc suffisamment long de ce méridien. Par proportionnalité ils pourront alors calculer la longueur totale. Cet arc appelé méridienne s’étend sur près de 1100 kilomètres de Dunkerque à Barcelone.

    Méchain part vers le Sud et Delambre vers le Nord.

    Cette double expédition durera jusqu’en 1799 à cause des événements politiques mais aussi des difficultés quotidiennes. En effet, il faut monter le matériel en haut des clochers, franchir des montagnes, braver le froid puis les fortes chaleurs ou les pluies.

     Il n'est évidemment pas question de déplacer des règles entre ces deux villes : outre que le travail aurait été fastidieux, la géographie ne l'aurait pas permis. La méthode consiste donc à commencer par mesurer une base d'environ onze kilomètres entre Melun et Lieusaint.

    Delambre dispose à cette fin de quatre règles de platine (chacune de deux toises de long), ces règles "numérotées" étant portées par des pièces de bois peintes de couleurs différentes avec des trépieds que des vis permettent de caler.

    La base est alors l'origine d'une opération de triangulation plane : à partir des extrémités de cette base, Delambre vise la ville de Malvoisine qui est à portée de vue. De la mesure des angles, il déduit la distance Lieusaint-Malvoisine et celle-ci constitue la base d'un nouveau triangle dont le sommet sera Montlhéry. Des triangles formeront ainsi une chaîne ininterrompue le long de la méridienne.

    C'est tout simple en fait mais... il fallait y penser !

    L'aventure du mètre étalon

    La méthode de la triangulation utilisée par Delambre et Méchain : en imaginant beaucoup d'autres triangles, il suffit à la fin de mesurer la longueur du point F (hypothétiquement Dunkerque) au point H (hypothétiquement Barcelone) et le tour est joué !

    L'aventure du mètre étalon

    La mesure des angles était effectuée par les astronomes à l'aide du cercle répétiteur inventé par Borda et Lenoir dont le principe est de pouvoir répéter autant de fois que l'on veut la même mesure sans revenir à zéro. L'erreur diminue avec le nombre de visées qui sont parfois répétées plus d’une centaine de fois.

    L'aventure du mètre étalon

    Le voyage de Méchain (ainsi que celui de Delambre) est semé d’incidents car la Révolution éclate le jour même de leur départ : ils ont été parfois emprisonnés et accusés d’être des espions, des royalistes ou des sorciers car on les voyait utiliser des instruments complexes...

    Finalement Méchain arrive à Barcelone le 23 juillet où des émissaires du Roi d’Espagne l’accueillent chaleureusement et lui apportent son soutien. Cependantle 21 janvier 1793, Louis XVI ayant été guillotiné, l’Espagne entre en guerre contre les révolutionnaires français. Une armée de catalans du sud envahit le Roussillon espérant reconstituer le royaume des Baléares antérieur au traité des Pyrénées. Méchain se retrouve bloqué à Barcelone : il se rend alors au Montjuic (un quartier de Barcelone) et y poursuit ses mesures. Il sera gravement accidenté et devra passer de longs mois de convalescence chez un médecin barcelonais. Après son rétablissement, il reprend ses mesures et constate horrifié qu’il y a un petit écart avec les premières mesures.

    Il est extrêmement découragé mais en avril 1795 il réussit à embarquer pour Gênes et en juillet 1795 il accoste à Marseille, bien décidé à reprendre ses mesures suite à l’erreur constatée à Barcelone.

    Au final, le mètre est trop court de 0.2 mm puisque le quart de méridien mesuré n'est pas de 10.000 kilomètres mais de 10.002 kilomètres...

    De son côté Delambre, lui aussi reconnu par ses pairs, forme une équipe composée d'un artisan orfèvre et d'un cocher. En août 1792 les Autrichiens envahissent le Nord-Est de la France, les troupes révolutionnaires résistent comme elles peuvent. Delambre se cantonne à étudier des points de Paris. Le 21 septembre, la première République est proclamée et les déplacements sont difficiles. Finalement en avril 1793 Delambre obtient les laissez-passer nécessaires et peut se déplacer vers Dunkerque.

    Cette même année Delambre apprend la suppression de l’Académie des sciences de laquelle il a été destitué avec cinq autres académiciens pour avoir soutenu Lavoisier qui, en tant que fermier général récoltant les impôts, fut menacé de la guillotine...

    Ce dernier, ayant demandé un sursis à son exécution pour pouvoir terminer une expérience, se verra répondre par le Président du Tribunal révolutionnaire : "La république n'a pas besoin de savants, ni de chimistes ; le cours de la Justice ne peut être suspendu".

    L'arrestation de Lavoisier (par Ludwig Van Langenmantel - 1876)

    L'aventure du mètre étalon

    Cocorico !

    Le mètre (institué comme unité de mesure de longueur depuis le 7 avril 1795) est une découverte française adoptée par pratiquement tous les pays du monde.

    L'aventure du mètre étalon

    Pour permettre aux français de se familiariser avec cette nouvelle mesure, surtout réclamée par les commerçants, il sera décidé d'en distribuer partout dans le pays. A Paris, seize mètres étalons furent installés dans la ville entre février 1795 et décembre 1797.

    Pour terminer cette visite, Anne-Marie nous emmène dans la rue de Vaugirard où au N°36, face au Musée du Luxembourg, se trouve l'un des deux derniers exemplaires de "mètre étalon".

    Malheureusement, des travaux de ravalement ne nous permettront pas de le voir...

    L'aventure du mètre étalon

    De nos jours, le mètre correspond à la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1.299.792.458 fractions de seconde.

    Voici une vidéo extrêmement bien faite qui résume tout ceci. N'hésitez pas, à la fin, à cliquer sur le lien suivant pour en visionner la fin...

    J'espère avoir à peu près retracé ce qu'Anne-Marie nous a conté... Il est vrai que cette fois-ci j'aurais pu prendre des notes puisque je n'ai pas fait de photos - le sujet ne s'y prêtant pas - mais le courage me manquait et puis... j'ai toujours le secours de mon ami internet !

    Merci à Anne-Marie de nous avoir rendus un peu moins ignares. J'ai beaucoup appris en une après-midi et... quelques heures de recherches !


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