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Par Tolbiac204 le 3 Avril 2016 à 23:00
Ce dimanche, il faisait un temps superbe, un temps à ne pas rester enfermés toute la journée. Nous sommes donc allés à pied jusqu'au Jardin des Plantes (un bon 2 kilomètres tout de même...) car je voulais faire connaître à Philippe la Galerie de minéralogie qui, après quatre ans de travaux, a rouvert une partie de ses espaces.
L'exposition intitulée "Trésors de la terre" présente près de 600 pièces plus remarquables parmi les 130.000 que possède la Galerie.
Quelques cristaux géants pour commencer l'exposition : tous ceux-ci sont des Quartz plus ou moins colorés.
Ce Quartz fumé sur Orthoclase et Muscovite pèse la bagatelle de 3000 kilos... Sa couleur vient de ce qu'il a dû être exposé à une radioactivité naturelle pendant une longue période.
Cette Géode géante d’Améthyste n'est pas à proprement parler un cristal géant puisqu'elle est constituée d'une multitude de cristaux d'améthyste de quelques centimètres mais elle figure parmi les cristaux géants du fait de sa taille imposante.
Les minéraux naissent, dans des conditions particulières de pression, de température, d'air, d'eau, de lumière..., à partir d'un germe de quelques éléments chimiques auxquels s'accrochent progressivement d'autres éléments de même nature.
Lorsque le système solaire a commencé à se former il y a 4,6 milliards d'années, seule une dizaine de minéraux étaient présents. La tectonique des plaques et la formation de l’atmosphère ont peu à peu permis la formation d'autres espèces minérales. Aujourd'hui on compte près de 5000 espèces minérales sur terre.
La vitrine ci-dessus présente des photos de cette évolution.
Quartz hyalin, plus communément appelé "cristal de roche" : il est formé de prismes à six pans surmontés d'une pyramide à chaque extrémité.
Cuivre natif et Cuprite
Azurite et Malachite (Etats-Unis : Californie)
Azurite et Malachite (Etats-Unis : Californie)
Ce Quartz gris clair est entouré de quatre espèces de silicates : le Béryl morganite rose, le Spodumène violet transparent, l'Elbaïte vert bleuté et l'Albite bleu très pale.
Comment s'y retrouver dans tout ça... ?
Rutile et Hématite sur Quartz (Brésil)
Dommage que je ne puisse pas faire basculer ce cristal comme in-situ : vous pourriez voir qu'il s'agit d'une Halite avec inclusion à deux phases (eau et gaz). Dans le mouvement de balancier du socle, on peut voir une bulle se déplacer... Elle est couramment appelée "sel gemme".
Orpiment et Calcite (Chine)
Quartz Calcédoine (Brésil)
Ne dirait-on pas un animal marin... ?
Rhodochrosite - tranche de stalactite (Argentine)
Mais, me direz-vous : que vient faire ce tableau du Titien représentant Bacchus et Ariane ici... ?
Tout simplement à cause des pigments extraits de la Lazurite qui ont été utilisés comme pigments.
Quant à cette fresque provenant de la grotte de Lascaux et représentant un taureau, elle est présentée ici pour montrer la dégradation due à la lumière de la couleur des pigments utilisés pour la peindre.
L'Hématite donne le rouge, la Goethite le jaune.
Voici une Hématite à gauche et une Goethite à droite : pas facile de les distinguer, non ?
Les couleurs des minéraux...
C'est de l'Or !
Or natif et Quartz de Californie
Voici de la Pyrite : on l'appelle aussi "or des fous" tellement les chercheurs d'or amateurs le confondent parfois avec le métal jaune... Outre sa valeur bien plus faible, la Pyrite ne peut être taillée car elle est beaucoup trop dure.
Il s'agit ici de la forme naturelle du cristal.
Une Dioptase
Argent natif et Calcite du Mexique
Argent natif
Les couleurs des minéraux
La Fluorite est incolore.
Pourtant, elle est l'un des minéraux offrant la plus large gamme de teintes... C'est en fonction des conditions environnementales lors de sa croissance (milieu, température, radioactivité...) que la fluorite va se parer de couleurs... ou non. Sa couleur est généralement typique de son gisement d'origine ; celles qui se sont formées au coeur du massif du Mont-Blanc présentent ainsi de belles couleurs allant du rose au rouge.
Fluorite rouge et Quartz fumé : les Fluorites sont très rares. Celle-ci a été baptisée Laurent du nom de son découvreur, en hommage à son ancien compagnon de cordée. Elle a été classée "trésor national".
Parfois, la couleur des minéraux ne dépend pas seulement de leur composition chimique, mais aussi de l'organisation de leurs atomes ou d'inclusions microscopiques qui renvoient la lumière différemment. On parle alors de "couleur physique".
L’iridescence et le polychroïsme sont deux exemples de ce phénomène, où la couleur du minéral change selon l'angle de vue de l'observateur ou l'orientation de la lumière.
Ainsi en est-il également parfois des ailes des papillons qui utilisent leur couleur pour attirer leurs partenaires ou pour se dissimuler aux yeux de leurs prédateurs...
Géotithe du Pérou
Opale d'Australie
La transparence et l'éclat dépendent de la façon dont la lumière est renvoyée par le minéral ou le traverse. La plupart des minéraux ont un éclat vitreux mais il en existe beaucoup d'autres : terreux, perlé, cireux...
Eclat soyeux de la Trémolite
Eclat terreux de l'Argile et de la Montmorillonite
Eclat résineux de l'Ambre
Les pierres gemmes : Emeraude, zircon, grenat...
Les gemmes fascinent depuis des milliers d'années. Parmi celles-ci, seules quatre espèces (le diamant, l'émeraude, le saphir et le rubis) forment le cercle très fermé des pierres précieuses. D'autres pierres, elles aussi transparentes mais beaucoup plus nombreuses, sont appelées pierres fines. Avec les pierres ornementales, tous ces minéraux composent l'ensemble des pierres gemmes.
De la mine au bijou...
Béryl morganite
Elbaïte rubellite
Les pierres ont une histoire...
Opale de Louis XVIII en cabochon avec une monture de 48 diamants
(Ancienne collection des joyaux de la Couronne)Topazes de l'Impératrice Marie-Louise d'Autriche : reconstitution d'une parure dans le style du XIXème siècle (Ancienne collection des joyaux de la Couronne)
Coupe en jaspe : ancienne collection de Louis XIV
Coupe en Néphrite dite "coupe à la sirène"
Un travail de marqueterie remarquable pour ce plateau de table en marbre noir des Ardennes
(Collection royale)Cliquez sur l'image pour voir les détails...
400 ans d'histoire...
La collection débute en 1626. Les substances minérales, auxquelles on prête alors des vertus curatives, sont conservées avec les plantes médicinales dans le Droguier du Jardin royal des plantes médicinales.
Par la suite, ce Droguier deviendra le Cabinet d'Histoire naturelle. Buffon va y jouer un rôle majeur durant les 49 ans que dure son intendance.
Après la Révolution, Daubenton devient le premier directeur du nouveau Muséum d'Histoire naturelle. Le Grand Saphir de Louis XIV entre au Muséum grâce à lui en 1796.
René Just Haüy, pionnier de la cristallographie, développe significativement les collections jusqu’à sa mort en 1822.
Par la suite, le Muséum s'enrichit de plusieurs collections particulières (celle de Roger Caillois en particulier et de la Fondation Total). En 1982, le Muséum acquiert ainsi 80 cristaux géants.
Pots à pharmacie et onguents
Les météorites...
Le Muséum national d'Histoire naturelle possède l'une des plus importantes collections de météorites au monde : près de 4000 échantillons, des chutes les plus récentes aux plus anciennes. Parmi elles, Ensisheim, tombée sur le sol alsacien en novembre 1492 ou quelques fragments de Tcheliabinsk, qui a atterri en Russie en février 2013.
Les météorites primitives (chondrites), sont des fragments des corps rocheux qui se sont formés en même temps que le soleil. Elles fournissent des informations sur l'origine du système solaire et permettent notamment de déterminer son âge.
Voici ici des météorites tombés sur la ville de Draveil où habite notre ami Thierry !
A droite une Chondrite de 5 kilos tombée le 13 juillet 2011 à 12h30...
L'exposition va dure 4 ans, du 19 décembre 2014 au 31 décembre 2019 : cela laisse le temps aux amateurs de roches de venir la visiter...
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Par Tolbiac204 le 12 Mars 2016 à 23:00
Arlette m'a fait un beau cadeau pour me changer les idées : elle possède une carte d'entrée au Louvre qui lui donne le droit d'emmener la personne de son choix pour la visite de n'importe quelle exposition.
Ce samedi matin, nous sommes donc allées voir l'exposition du peintre français du XVIIIème siècle, Hubert Robert, et j'ai été enchantée par cette visite.
Hubert Robert est né en 1733 et décédé en 1808 à Paris. Il est tout autant dessinateur que peintre et graveur. Mais il est bien plus que cela : il est aussi créateur de jardins et conservateur du Muséum central des arts, le futur Musée du Louvre.
On peut d'ailleurs voir dans l'exposition toutes les facettes de ces talents : 140 œuvres (dessins, peintures, esquisses peintes, gravures, peintures monumentales, ensembles décoratifs et mobilier) sont présentés au public du 9 mars au 30 mai 2016.
C'est Elisabeth Vigée-Lebrun, sa contemporaine, qui en a fait le portrait en 1788.
Un très joli tableau, je trouve, plein d'expression.
On dit d'Hubert Robert que c'était un homme sociable, spirituel et en quête de perpétuelles recherches, un homme des Lumières en quelque sorte.
A 20 ans il part pour Rome où il restera une dizaine d'années. C'est là qu'il rencontrera Le Piranèse (Giovanni Battista Piranesi) et Jean Baptiste Fragonard en compagnie duquel il étudiera la vie pittoresque du petit peuple. Il peint des vues des palais et des jardins abandonnés, sujets fort appréciés de ses contemporains.
Tivoli, dans la province de Rome l'a aussi beaucoup inspiré : "Les cascatelles de Tivoli" (1762)
"Personnages dans une baie à Saint-Pierre de Rome" - détail - 1764 (Musée de Valence)
"La lingère" est directement inspirée de Fragonard (1761)
J'adore ce tableau où le bambin arrose le chien à l'instar de la fontaine voisine sur laquelle le peintre a signé son oeuvre du nom de H. Roberti, à l’italienne ! tandis que la jeune femme étend un linge immaculé.
(même si je trouve que les jambes de l'enfant ne sont pas très réussies...)
Peu après son retour de Rome, Hubert Robert participe au Salon de 1767 (qui se tient au Louvre tous les deux ans). Il y présente une oeuvre intitulée "Le port de Rome orné de différents monuments antiques et modernes" ou "Le port de Ripetta".
C'est ce qu'on nomme un "caprice architectural" comme le peintre aimait à en inventer : il s'agit d'un condensé de tout ce qu'il a appris pendant son séjour à Rome.
Cette autre oeuvre s'intitule "Caprice architectural avec un canal" - 1783 (Musée de l'Ermitage)
En 1765, quand le peintre revient à Paris, la capitale est en pleine vogue de "l'anticomanie".
Il peint ainsi "Les découvreurs d'antiques" dont voici un détail - 1765 (Musée de Valence)
Cliquez sur l'image pour la voir en grand : ça en vaut la peine...
Cette vogue réactive la fascination pour l’Antiquité classique et les vestiges qui en sont parvenus. Hubert Robert est souvent présenté comme "le peintre des ruines"...
Voici "L'ancien portique de l'Empereur Marc-Aurèle" (Musée du Louvre)
"L'obélisque brisé autour duquel dansent des jeunes filles" - 1798
Superbe, ce bleu du ciel !
Ce qui rend très intéressante la peinture d'Hubert Robert c'est aussi son "côté reportage" : le peintre vit à une époque troublée et en témoigne comme dans ce tableau où il peint la démolition de la Bastille.
"La Bastille dans les premiers jours de sa démolition" - 1789 (Musée Carnavalet)
ou encore dans celui-ci...
"La violation des tombeaux des Rois dans la Basilique Saint-Denis" - 1793 (Musée Carnavalet)
Quelle belle lumière...
"Le ravitaillement des prisonniers à Saint-Lazare" - 1794 (Musée Carnavalet)
Ce musée que j'ai visité il y a peu de temps avec ma cousine mérite vraiment un "bis".
Dans le même sens, un tableau montrant les travaux de démolition des maisons sur le Pont au Change
Hubert Robert, c'est aussi le peintre des décors : ses panneaux peints sont présents dans beaucoup d'hôtels particuliers parisiens, dans les châteaux ou dans les demeures royales.
"Le Pont du Gard, qui servait autrefois d’aqueduc pour porter les eaux à Nîmes" - 1787
Toujours ces petits personnages pour animer les vieilles pierres...
Enfin, nous avons découvert que le peintre avait aussi conçu un service de porcelaine destiné à la Laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet !
Bol-sein (Manufacture royale de Sèvres)
et qu'il avait aussi dessiné du mobilier pour le célèbre ébéniste Georges Jacob...
Enfin, Hubert Robert est lié de très près au Louvre : l’artiste, qui y expose ses œuvres au Salon depuis 1767, bénéficie, à partir de 1779 et ceci jusqu’en 1806, d’un appartement sous la Grande Galerie et d’un atelier donnant sur la Cour carrée.
Au cours des années 1780, il est membre de la commission chargée de procéder à l’aménagement de la Grande Galerie en galerie de peintures au sein du prochain musée.
"Projet pour la transformation de la Grande Galerie" - 1796
Un clin d'oeil du peintre : la même galerie quelques siècles plus tard...
"Vue imaginaire de la Grande Galerie" - 1796
Quelle belle exposition !
Elle dure jusqu'au 30 mai 2016...
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Par Tolbiac204 le 17 Janvier 2016 à 17:07
Ce dimanche matin, nous avons fait une visite guidée avec l'Office de Tourisme des Hauts de Seine : des visites toujours très intéressantes mais que nous ne faisons que rarement, le département étant au nord de la capitale et donc peu facile d'accès pour nous.
Il s'agissait de visiter le Mémorial de la Shoah ouvert à Drancy en 2012 en complément de celui de Paris ouvert en 2005.
Notre guide nous montre ici la maquette des bâtiments construits à des fins de logement social au début des années 1930 et utilisés entre 1941 et 1944 pour interner les juifs arrêtés à Paris par les autorités de Vichy en complicité avec l'Allemagne d'Hitler : un camp de transit avant la déportation...
Conçu comme une "cité jardin" moderne et innovante, le projet est confié à deux architectes du mouvement moderne : Eugène Beaudouin et Marcel Lods. La cité de la Muette répond alors à des normes d'hygiène et de confort inhabituelles pour l'époque et est l'occasion pour les deux architectes de mettre en oeuvre des méthodes de fabrication industrielles standardisées innovantes, ce qui lui vaut une renommée internationale.
Toutefois, le chantier de la Muette est contrarié par la crise économique qui survient au milieu des années 1930. Il reste donc inachevé pendant que les logements déjà construits sont mis à la location. Mais mal aimés et loués relativement chers dans le contexte de crise, les premiers "gratte-ciels" de la région parisienne trouvent peu de locataires. Ainsi Henri Sellier décide-t-il de louer les tours et les peignes à la 22ème légion de gardes mobiles de la gendarmerie, pendant que le bâtiment en U reste vide.
Notre guide nous conduit ensuite jusqu'au monument des déportés, une oeuvre de Shelomo Selinger, revenu d'Auschwitz, et qui a consacré sa vie à perpétuer la mémoire des juifs internés dans ce camp.
En août 1941, la politique allemande de représailles des "menées judéo-bolchéviques" entraîne l'arrestation de nombreux juifs de l'est parisien. Le bâtiment en U leur est exclusivement réservé : le camp des Juifs est créé.
Les trois blocs, posés sur la butte pavée, forment la lettre hébraïque shin ש traditionnellement gravée sur la mezouza apposée sur la porte des maisons juives. la mezouza est un petit objet, une sorte de petite boîte, renfermant le parchemin sur lequel sont inscrites les paroles de la Torah.
Le bloc central est composé de 10 personnages, ce nombre étant nécessaire pour la prière collective (minyan) lors des cérémonies importantes comme la circoncision, le mariage ou le deuil.
Les deux blocs latéraux symbolisent les portails de la mort, le camp de Drancy étant considéré comme "l'antichambre de la mort".
Sur celui de gauche qui fait référence au camp de Drancy on peut lire l'inscription suivante :
"Le 20 août 1941 5000 juifs furent arrêtés à Paris et rassemblés en ce lieu inaugurant le camp de Drancy, antichambre de la mort. Près de 100000 juifs, hommes, femmes, enfants, vieillards, y furent internés avant leur déportation pour la plupart à Auschwitz. 1518 seulement sont revenus et 256 furent fusillés comme otages."
Sur le bloc de droite, on peut lire :
"Ce monument témoigne des martyrs juifs de France, victimes de la barbarie nazie. Passant, recueille-toi et n'oublie pas."
A l'arrière du monument des rails et un wagon rappellent l'histoire : les hommes arrêtés étaient par la suite déportés à Auschwitz par ces trains de la mort...
L'Etat français collaborait à cette déportation puisqu'il mettait à la disposition des nazis les wagons de la SNCF comme le montre cette photo. Ces wagons, qui d'habitude servaient au transport des troupes ou des animaux (ils étaient prévus pour 40 hommes ou 8 chevaux), ont alors transporté jusqu'à 100 hommes, femmes ou enfants sur une distance de 1500 kms vers la Silésie alors annexée par l'Allemagne du Reich. Il faut ajouter à cela qu'ils ne recevaient ni eau ni nourriture et que, en dehors d'un seau, il n'y avait aucune installation sanitaire...
Notre guide nous rappelle que souvent on dit que les juifs se sont laissés faire... Cette plaque apposée à l'emplacement d'un tunnel creusé par 70 détenus du camp à la faveur de l'achèvement des travaux de la Cité de la Muette (on leur avait alors distribué des outils) prouve bien le contraire.
Ce tunnel fût malheureusement découvert par les nazis peu de temps avant qu'il ne soit terminé...
Retour au chaud... pour la visite du musée : depuis le 3ème étage on a une bonne vue d'ensemble sur la Cité de la Muette.
J'ai souligné en rouge la position d'Auschwitz : plusieurs jours de voyage depuis Drancy...
Maquette de la Cité de la Muette : La Cité était constituée de 5 blocs. Les toilettes se situaient à l'entrée du camp, en dehors des bâtiments et à l'autre extrémité se tenait la baraque de la fouille ainsi que la prison.
Reproductions des peintures de Jane Lévy, internée à Drancy, sur la vie quotidienne du camp.
Léon (Leiba) Grunman exerce la profession de tailleur et écoule ses réalisations sur les marchés. Né en Pologne le 28 mars 1895, il s'installe en France et obtient sa naturalisation. Il vit dans le 11ème arrondissement de Paris avec son épouse, Thérèse, et ses deux filles, Fanny et Rachel. Interné au camp de Drancy le 21 août 1941, il est déporté au camp d'Auschwitz par le convoi 3, le 22 juin 1942 et n'en revient pas. Sur le sac de linge lui appartenant, figurent son adresse au camp de Drancy et son numéro de matricule. Le quart en aluminium martelé porte les inscriptions "1941, Souviens toi de Drancy" et le nom de Léon Grunman.
Le retour d'Auschwitz à l'Hôtel Lutétia à Paris : à la Libération, l'hôtel accueille les déportés à leur retour des camps de concentration nazis.
Ceci n'est qu'un aperçu de toute la documentation que l'on peut voir au musée.
Une visite intéressante mais un peu frisquette !
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Par Tolbiac204 le 2 Janvier 2016 à 23:00
A l'occasion de la première présentation en Europe des "Shadows", le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris présente actuellement une exposition Andy Warhol (1928- 1987) intitulée "Warhol Unlimited".
Des citations du peintre émaillent le parcours de cette exposition.
"Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous n'avez qu'à regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il n'y a rien derrière."
La deuxième citation concerne la pièce intitulée ETOILES FILANTES.
"J'ai fait ça parce que généralement les gens ne vont au cinéma que pour voir la star... alors voilà l'opportunité de ne regarder que la star pendant aussi longtemps que vous voulez, peu importe ce qu'elle fait, et de la dévorer à loisir".
Il s'agit d'une pièce sombre où sont projetés des films montrant des portraits de célébrités filmées pendant environ 4 minutes de façon statique.
Ici, il s'agit du portrait de Bob Dylan.
J'ai trouvé cette vidéo sur le net car les photos étaient interdites. Une autre star filmée par Andy Warhol était tellement statique qu'elle avait des larmes qui coulaient sur ses joues...
Suit une salle intitulée COURT-CIRCUIT couverte de papier-peint "vaches" présentant différentes versions de la chaise électrique faisant partie d'une série de tableaux sur "morts et désastres".
Un rien provocateur Andy quand il dit : "elles sont disponibles dans toutes ces différentes couleurs... bleu, vert, rouge - etc. C'est comme une opération de promotion, on en fait juste autant qu'on peut."
"O'Brien : Est-ce que vous croyez à la peine de mort ?
Warhol : Pour l'amour de l'art, bien sûr".Ensuite vient l'espace où sont exposés, tels que dans un entrepôt, les fameux cartons d'emballage estampillés des logos des grandes marques d'alimentation telles que Brillo ou Kellog's.
"Je ne crois pas que l'art devrait être réservé à une élite, je pense qu'il devrait être destiné à la masse des américains et généralement ils acceptent l'art, de toute façon."
Jackie Kennedy inaugure, dans les années soixante, le modèle de la "première dame" médiatique. La prolifération de photographies de Jackie qui inondent la presse suivant l'assassinat de Kennedy le 22 novembre 1963, ont l'avantage de rassembler les éléments qui sont, à cette époque, au coeur de l'art de Warhol : le glamour, la mort et la répétition. Recadrant le visage radieux ou affligé de Jackie sur fonds bleu, or ou blanc, la série exploite pleinement les aléas de l'impression sérigraphique.
"Aux Etats-Unis, c'est vraiment formidable, on a la manie de faire des héros de n'importe qui et pour n'importe quoi ; quoi que vous fassiez, ou même rien."
Avec la série des "Fleurs" (1964-1965) Andy Warhol annonce prendre sa "retraite" d'artiste pour se consacrer au cinéma.
"(...) maintenant, ça va être des fleurs - elles sont à la mode cette année. Elles font penser à un store bon marché."
La salle suivante s'intitule : MAONOTONIE.
"Ils sont vraiment cinglés. Ils ne croient pas en la créativité. Leur seule image c'est celle de Mao Tsé-Toung. C'est formidable. On dirait une sérigraphie." dit-il dans une interview.
Ne dirait-on pas un papier peint... ?
DU VENT : les Silver Clouds
"Je pensais vraiment, vraiment en avoir terminé, alors pour marquer la fin de ma carrière j'ai fait des coussins argentés que l'on pouvait gonfler et laisser s'envoler. (...) Mais en fin de compte, les Coussins argentés cosmiques ne se sont pas évaporés, et ma carrière non plus."
Dans une petite salle obscure intitulée EMPIRE, un film de huit heures est diffusé au public : son sujet est un plan fixe sur un sujet immobile : le sommet de l'Empire State Building.
Le temps qui passe...
Pour terminer, une immense salle présente son chef-d'oeuvre, Shadows, qui est le fruit d'une commande. Gigantesque fragment sans début ni fin (semblable en cela à Empire) Shadows se découvre par bribes ou se parcourt distraitement mais le nombre même (102 peintures juxtaposées) prive le spectateur d'en faire la synthèse.
J'ai visité l'expo avec mes amies, Annie et Marie-France.
On a toujours l'impression qu'on sait déjà tout de Andy Warhol tellement ses peintures ont été galvaudées. Cette expo m'a permis d'entrevoir sa vraie personnalité : un artiste restant simple et qui ne se prend pas au sérieux, tournant souvent son art en dérision, même si ses oeuvres ont atteint des prix exorbitants.
Je suis allée voir l'expo en utilisant ma carte Paris-Musées qui permet de voir les expositions des musées de la Ville de Paris gratuitement autant de fois que voulu et... sans faire la queue, un plus non négligeable !
L'exposition dure jusqu'au 7 février 2016.
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Par Tolbiac204 le 29 Octobre 2015 à 18:00
A Arras pour cette fin de semaine, nous avons vu une superbe exposition qui se tient au Musée des Beaux Arts. Elle s'intitule "Arras vous fait la cour" et présente, dans le cadre d'un partenariat de 10 ans entre l’Établissement public du château de Versailles, le Conseil régional Nord-Pas de Calais et la Ville d’Arras, 100 chef-d’œuvres du Château de Versailles.
Le bâtiment du Musée est élégant.
Pas un chat dans les couloirs... pourtant fort beaux
Le parcours de l'exposition se divise en six parties.
► Première partie : De marbre, de bronze, d'or et d'argent
La première oeuvre présentée est la grille de la Salle des Hocquetons.
In situ à Versailles
Buste d'empereur romain Elagabale
Ce buste orne le salon de la Paix à l'extrémité de la Galerie des Glaces où il est signalé dès 1707. La tête est un magnifique bronze italien du XVIème siècle et a été complétée en 1685 par un buste en marbre vert de François Girardon ainsi que par un ensemble d'ornements en bronze doré.
Buste de Louis XIV par Jean Varin (1665)
Il a été installé en 1676 au centre du grand escalier monumental du château encore appelé l'escalier des Ambassadeurs. Jean Varin était surtout un graveur de monnaie.
In situ jusqu'en 1752 où l'escalier fût supprimé par Louis XV.
Visite de Louis XIV à la Manufacture des Gobelins (1667)
Cette tapisserie fait partie de la suite des 14 tapisseries de l'Histoire du Roy : son tissage nécessita un temps moyen de six ans. La visite du Roi aux Gobelins est le grand morceau de la série.
Bénitier-reliquaire de la Reine Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, offert en 1674 par Fabrizio Spada, nonce du pape Clément X. La Reine, très croyante, trouvait dans la foi un secours pour faire face aux infidélités du Roi.
La miniature représente une Annonciation, peinte par Ciro Ferri d’après un tableau de Pierre de Cortone, conservé dans l’église Saint-François à Cortone en Italie. L’ange Gabriel est agenouillé devant la Vierge Marie pour lui annoncer qu’elle enfantera le Christ. Une relique du manteau de la Vierge est d’ailleurs conservée dans la partie supérieure de l’objet, au milieu d’une couronne de fleurs tenue par deux Amours. Dans la partie inférieure, une cuve avec deux petits angelots est destinée à
accueillir l’eau bénite. L’objet est exceptionnel par la qualité de sa conception et de son exécution, et la reine Marie-Thérèse y était particulièrement attachée en raison de la valeur de la relique.
► Deuxième partie : Boiseries et marqueteries
En pénétrant dans la deuxième salle de l’exposition, le visiteur découvrira les appartements privés des princes, ornés de boiseries sculptées. Peintures, mobilier et objets d’art lui feront ressentir la vie à la cour, dans ces espaces intimes.
Louis XV enfant
Il s'agit d'un talbeau d'Augustin Oudart Justina, peintre membre de l'académie parisienne de Saint-Luc.
L’avènement d’un nouveau souverain donnait toujours lieu à de nombreuses commandes de portraits pour la famille royale, les institutions, les cadeaux aux cours européennes, les envois aux représentants diplomatiques de la France à l’étranger, etc...
A l'âge de 6 à 7 ans et roi depuis plus d'un an, Louis XV porte, sur son habit cousu de pierres précieuses, le grand cordon bleu de l'ordre du Saint-Esprit, le principal des ordres royaux.
La famille du Duc de Penthièvre (fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan) en 1768 ou "La tasse de chocolat" par Jean-Baptiste Charpentier
La scène se situe dans un salon de style Louis XV, la famille est dépeinte avec grâce et naturel, s’adonnant à la dégustation du chocolat, popularisé en France par Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, et qui devint au XVIIIe siècle une véritable mode.
Bureau plat du Dauphin, fils de Louis XV (Bernard Van Riesen Burgh - 1745)
Grand panneau de boiserie Louis XVI au profil de Calliope, Muse de l'Eloquence et de la Poésie héroïque (Bernard Van Riesen Burgh - 1745)
► Troisième partie est : Eaux et fontaines
Après avoir parcouru les « dedans » de la résidence, le visiteur découvrira les « dehors » : jardins, parcs et bosquets, ornés de somptueux jeux d’eau.
Couloir "Eaux et fontaines"
Latone et ses enfants, Diane et Apollon, implorant Jupiter d'exercer sa colère sur les paysans de Lycie.
► Quatrième partie : Parc et bosquets
Le labyrinthe des jardins de Versailles est récréé ici...
Le singe et ses petits
Coq de la deuxième fontaine du labyrinthe
Renard de la troisième fontaine du labyrinthe
Apollon servi par les nymphes (François Girardon et Thomas Regnaudin, 1666-1674)
Chevaux du soleil s'abreuvant (Gilles Guérin, 1666-1674)
► Cinquième partie : Fleurs de Trianon
Au-delà du château et de ses jardins, Louis XIV décide d’aménager au nord-ouest, le domaine de Trianon.
Cette atmosphère florale et champêtre de Trianon sera évoquée au travers des plus beaux portraits de Madame de Pompadour ou de la Reine Marie- Antoinette, des services en porcelaines réalisés pour le Petit Trianon, et du mobilier précieux comme le célèbre mobilier « aux épis », un ensemble commandé pour la chambre de Marie-Antoinette au Petit Trianon et dont le décor champêtre rappelle les jardins environnants.
La Marquise de Pompadour en Belle Jardinière
Vase couvert d'or et garni de fleurs et plantes
Marie-Antoinette par Madame Vigée Le Brun
Madame Du Barry par Drouais
► Sixième partie : Fêtes et feux
Dans cette ultime salle de l’exposition les visiteurs pourront admirer les gravures et tableaux relatant les épisodes les plus marquants de ces événements, du règne de Louis XIV à celui de Louis XVI, des fêtes légendaires et inoubliables, racontées, gravées, diffusées, et dont la démesure étonne encore aujourd’hui.
Le bal paré donné à Versailles à l’occasion du mariage du dauphin Louis de France avec l’infante d’Espagne le 24 février 1745 (Charles-Nicolas Cochin le Jeune, estampe)
Illumination du pavillon du Belvédère et du Rocher dans le jardin du Petit Trianon, en 1781 (Claude-Louis Châtelet, 1781, huile sur toile)
Un grand film vient clôturer l’exposition, rendant hommage à l’excellence du savoir-faire français : restaurateurs, serruriers, horlogers, accordeurs d’orgue et de clavecins, ébénistes, tapissiers, fontainiers, sculpteurs, jardiniers, ferronniers, doreurs, artificiers… tous perpétuent ces savoirs-faire et interviennent jour après jour sur les décors de la résidence royale et sur ses chefs-d’œuvre.
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Bon : vous vous en serez doutés... J'ai un peu fait du "copier-coller" pour une fois !
L'exposition dure jusqu'au 20 mars 2016.
Si vous ne connaissez par Arras, c'est peut-être l'occasion d'aller découvrir cette jolie ville dont le Beffroi a été élu "Monument préféré des français" en 2015.
Et puis, à 30 kilomètres d'Arras, il y a Lens et son nouveau Louvre !
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