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Découverte des ruines du château de Duesme
Ce mardi, il ne faisait pas bien beau sur Châtillon mais nous avons trouvé le soleil à 40 kms au sud, à Duesme, lors de la visite hebdomadaire organisée par l'Office de Tourisme de Châtillon.
Depuis la place de l'église, nous suivons les panneaux indiquant la direction du château : il faut parfois prendre des chemins de traverse - et ne pas avoir peur de la grimpette - pour découvrir les secrets cachés de la Bourgogne...
La visite du site est assurée par le propriétaire du château, Alain Houpert, sénateur de la Côte d'Or. Il a acheté le château en 2003, l'a fait classer en 2006 et a alors commencé à le restaurer.
Le château est construit à l'extrémité d'un éperon rocheux ayant appartenu aux seigneurs de Duesme, du XIIème au XIVème siècle. En effet, à cette époque Duesme était aussi peuplé qu'Aignay-le-Duc aujourd'hui. La forteresse passa ensuite dans les mains des Ducs de Bourgogne. Les guerres de Religion dégradèrent le bâtiment (la Ligue catholique occupa tous les châteaux à cette époque), entraînant son démantèlement en 1595, sur ordre de Henri IV, puis sa démolition en 1763.
Pour la petite histoire, en 1561 François Ier coucha deux nuits dans le château...
Depuis le bout de l'éperon, la vue sur la campagne est bien belle.
Trois fossés entouraient le château, appartenant à des périodes différentes. Voici un pont qui a été construit par le propriétaire pour enjamber l'un d'eux.
Il s'appuie sur les fondations de l'ancien pont-levis (photo Christal de Saint-Marc).
Passé le pont, on découvre les anciens remparts dont il subsiste quelques pans encore debout.
L'ancien pigeonnier a été restauré récemment.
Au-dessus de la porte d'entrée, un blason de réemploi
L'abbé Perny, au XIXème siècle, se rendit acquéreur des ruines qu'il transforma en romantique jardin à l'anglaise. Mais tout ceci a disparu actuellement et il a fallu beaucoup défricher pour retrouver les vieilles pierres.
Et ce n'est pas fini : ici, ce qu'il reste de l'ancienne chapelle. Alain Houpert compte la dégager cette année si mes souvenirs sont bons...
Nous étions une bonne vingtaine à nous être inscrits à cette visite guidée.
Nous voici traversant un deuxième fossé par l'intermédiaire d'un petit pont assez rustique ! Nous passons ainsi de la basse cour - réservée aux écuries et aux dépendances - à la haute cour - lieu d'habitation du seigneur et de sa famille.
Nadine s'occupe de ses ouailles...
Nous sommes ici dans ce qui était autrefois le donjon.
Les grosses pierres que vous voyez en premier plan ne sont pas banales : elles proviennent d'une ancienne cheminée du château.
En retrouvera-t-on tous les morceaux... ?
Le pigeonnier depuis la haute cour
Il faut de l'imagination pour considérer cet espace comme l'une des douves sèches du château, profonde de 18 mètres si je me souviens bien.
Alain Houpert vérifie que personne ne s'estropie en retournant dans la basse cour...
Ce monsieur est tout à fait passionnant : je n'ai pas retenu le quart de la moitié de tout ce qu'il nous a dit mais ce n'est pas grave. L'essentiel a été de passer un excellent moment.
Qui dit basse cour dit pigeonnier (ou colombier) : Alain Houpert nous en ouvre les portes.
Remarquez que ce pigeonnier possède une corniche. Constituée d'un alignement de pierres plates placées en saillie d'une dizaine de centimètres, elle a un double but : empêcher les prédateurs, surtout fouines et rats, de parvenir jusqu'au nids en stoppant leur ascension et rejeter l'eau des pluies en faisant retomber les gouttes loin du mur.
Assez souvent, comme ici, le pigeonnier est partagé en deux parties : seule la partie supérieure abrite les pigeons, la moitié inférieure étant aménagée en poulailler, bergerie, resserre, etc. On parle alors d'un pigeonnier bi-fonctionnel ou encore d'un colombier d'étage.
Voici la partie basse du pigeonnier
Son plafond de pierres a été magnifiquement restauré (les pierres ont été scellées à la chaux).
Un petit escalier de fer permet d'accéder au premier étage.
Vue sur les ruines du château depuis le haut du pigeonnier
A l'intérieur, une belle charpente de bois
A l'origine, le colombier était recouvert de lauzes : il a été lors de sa restauration couvert par des tuiles, moins lourdes pour la charpente.
On ne s'ennuie pas à Châtillon avec les animations estivales de l'Office du Tourisme !
Tags : Duesme, Château, Alain Houpert, Office de Tourisme, Châtillon-sur-Seine
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