• Deux jours au Festival de Charleville-Mézières

    Le Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières fêtait ses 50 ans en cette fin de mois de septembre 2011. Arlette et moi y avons passé deux jours extraordinairement riches en découvertes de cet art à part entière qui recouvre beaucoup de disciplines en dehors de la manipulation traditionnelle de petits pantins, comme : le théâtre d'objets, la danse, l'image et l'animation, les nouvelles technologies...

       Mais tout d'abord, voici Charleville en temps de festival. En empruntant la rue de la République, piétonne à cette époque de l'année, on peut voir ça et là des petits spectacles de rue. Le nombre des comédiens est parfois réduit à sa plus simple expression... mais le public est là, fidèle au rendez-vous biennal.

    Marionnettiste de rue

     Pour quelques euros, on peut parfois assister à un mini-spectacle en prenant place dans une voiture : comme à Cannes, les artistes déroulent même le tapis rouge !

     Un marionnettiste et sa voiture

     Ici, un homme a installé sa valise et son pick-up avec une sébille et un petit écriteau où l'on peut lire "votre générosité est ma seule rémunération. Merci". Il exécute avec sa marionnette une fugue de Bach, je pense, plus vraie que nature !

    Bref, vous l'aurez compris, il y a toute une ambiance.

       La Place ducale est en fête elle aussi. Un élégant manège s'y est installé et elle est ceinte de stands vendant, qui des Pinnochio, qui des Polichinelle, qui des objets articulés etc etc...

    La-Place-ducale-avec-le-manege.jpg

     La Place Ducale de jour

     Ce stand a retenu mon attention par l'élégance de ses poupées.

     Stands-de-marionnettes-elegantes.jpg

     Et puis, le Festival, ce sont aussi les expositions dans différents lieux de la ville. Voici quelques images de l'une d'entre elles intitulée "Les baraques polichinelles" (créée pour commémorer le quadricentenaire de ce bossu légendaire). Elle se tientà l'intérieur de la Basilique Notre Dame d'Espérance. Comme vous le voyez sur la photo qui suit, le brouillard est dense ce matin mais le beau temps va arriver.

     Basilique Notre Dame

     La mauvaise réputation : qui faut-il pendre, Polichinelle ou le gendarme ?

     Basilique Notre Dame Polichinelle et le gendarme

    Le rêve de Polichinelle en ombres chinoises

     Basilique Notre Dame Le rêve de Polichinelle en ombres chi

     L'exposition nous donne aussi l'occasion d'admirer les superbes vitraux de la Basilique exécutés entre 1954 et 1979 d'après les cartons de René Durbach. Ici, on voit Vitéz Lazlo, la marionnette la plus connue en Hongrie, avec sa poêle à frire !

     Basilique ND René Durbach Vitrail et VItez Laszlo

     Et voici Petrouchka, la marionnette russe éprise d'une ballerine dans le ballet de Stravinsky...

     Basilique ND René Durbach Vitrail et Petrouchka

    Il ne me reste plus qu'à vous parler des 8 spectacles "in" que nous avons vus parmi les quelques 150 présentés au public cette année.

     Nous avons vu six spectacles du type "théâtre d'objets".

     Par le "Collectif Aïe aïe aïe" : Puppet crashtest

    Dans un petit laboratoire, deux ingénieurs autodidactes procèdent à une série de tests sur des sujets qui ont la particularité d'être vivants tout en ne l'étant pas... PUPPETCRASHTEST est une forme courte expérimentale, dans laquelle il sera question de la vie de nos amies les marionnettes, de leur résistance, de leurs limites, de leur reproduction, de leur intériorité et de leurs petits yeux en plastique dépourvus de liquide lacrymal.

    Par la "Compagnie à" : Ma foi

    Une histoire délirante entre une bonne soeur adepte de musique électronique et la nativité...

     à mourir de rire !

     

    Par la Compagnie "La Bakélite" : La galère

    Une épopée maritime pleine de rebondissements à base d'objets hétéroclites et d'eau.

    Et de l'eau, les spectateurs du premier rang en reçoivent !

     galere-615_dr.jpg

     Les trois vieilles d'Alejandro Jodorowsky par la Compagnie "Point Zéro"

    Elles sont jumelles et elles ont 88 ans ; elles sont acariâtres et... toujours vierges !

     Tout un programme me direz-vous : en tout cas, c'est un spectacle pendant lequel on ne s'ennuie pas et que vous pourrez voir en allant au théâtre de Cachan cet hiver (le 9 février prochain) : je vous le recommande.

     

    "Savanna" est un spectacle de l'israëlien Amit Drori.

    Savanna est un projet entre l'avion de papier que fabrique l'enfant et les machines volantes dont rêvait Léonard de Vinci. Sur le plateau, avec de la robotique, de la vidéo et du son, cinq créateurs fabriquent une nature artificielle dans laquelle on croise un étonnant bestiaire d’animaux imaginaires doués d'une sensibilité extraordinaire.

     Beaucoup de poésie dans ce spectacle pourtant créé à partir d'électronique.

     

    Le dernier spectacle appartenant à la catégorie "théâtre d'objets" que nous avons vu est "Crowning Glory : de pion à Reine, un échec réussi" par la Compagnie Akselere.

    Nous sommes dans un salon de coiffure. La coiffeuse raconte l’histoire d’une petite fille, qui lui tend la main de l’autre côté du miroir. Elle a un début de vie difficile, normalement voué à l’échec. La petite fille est comme un pion, elle avance de case en case, sur le grand échiquier de la vie. Elle peut devenir reine, il s'agit de suivre les règles du jeu. "Raconter une histoire c’est comme une visite chez le coiffeur, ça nous transforme."

     J'ai adoré cette pièce et le jeu de cette actrice d'origine irlandaise, Colette Garrigan.

     

    Les deux autres spectacles auxquels nous avons assisté étaient d'origine asiatique.

     Le premier, c'est la troupe de marionnettes à gaine de Liao Wen-Ho et son "spectacle de marionnettes magiques". A Taïwan, en des temsp où l'éducation était réservée à une élite, les spectacles de marionnettes ont toujours eu un rôle pédagogique. Ils restent encore aujourd'hui extrêmement populaires. Les marionnettes de Liao Wen-Ho racontent des fables faisant s'affronter bons et méchants et où les dieux tiennent une place importante dans la résolution de l'intrigue. Le spectacle était heureusement sous-titré en français et non en anglais comme sur cette vidéo...

    Liao-Wen-Ho-et-ses-marionnettes.jpg

     Enfin, notre dernier et huitième spectacle était issu de Birmanie. Son nom, "The four puppets", aurait pu laisser croire qu'il était en anglais : que nenni, nous l'avons vu dans la langue du pays et sans sous-titre ! La Birmanie ne peut pas se payer le luxe de Taïwan...

     De très belles marionnettes racontant encore ici un conte populaire.

    Il était une fois un maître marionnettiste qui non seulement fabriquait mais également manipulait des marionnettes. Il avait un fils nommé Aung qui n’était pas enthousiaste à l’idée d’apprendre l’art de la marionnette, ni de voyager à travers le monde pour en faire son métier.

    A travers cinq scènes, le théâtre traditonnel Htwe Oo de Ranoon, composé de grands

    maîtres et d'une nouvelle génération de marionnettistes, raconte cette histoire et

    présente quatre marionnettes de la grande tradition Birmane : Thagyarmin le roi des

    dieux, Yakkha le démon, Zawgyi le sorcier et Khema l'hermite.

     De bien jolies marionnettes, non ?

     
    (que nous avons pu photographier tout à loisir à la fin du spectacle)
     
    Myanmar-deux-marionnettes-musiciennes.jpg
     
    Myanmar-marionnettes-demons.jpg
     
     
    Myanmar-marionnette-a-l-ombrelle.jpg
     
     
    Salutation des marionnettes
     

    Myanmar-la-troupe-salue.jpg

     

    Rendez-vous en 2013 pour la 17ème édition de ce formidable festival !

     

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