• L'Alsace sous la canicule : Riquewhir et Ribeauvillé

    C'est aujourd'hui mercredi notre dernier jour de visites du Haut-Rhin : nous avons en effet décidé de partir demain matin pour Paris ayant fait à peu près le tour de tout ce que nous pouvions visiter dans cette région de l'Alsace : Strasbourg, ce sera pour de prochaines vacances...

    Notre destination du jour : Riquewhir et Ribeauvillé

    En chemin, nous nous arrêtons, interpellés par l'originalité d'un clocher : il s'agit de celui de Bennwhir, village qui a été totalement détruit pendant la deuxième guerre et dont l'église a été reconstruite fort élégammant de façon moderne.

    Sur la place de l'église, un monument aux morts en grès rose érigé en 1924. Il s'agit du monument de la fidélité : une Alsacienne et une Lorraine sont réunies au sortir de la guerre de la première guerre mondiale. C'est le seul vestige du village au lendemain des combats de décembre 1944 : il porte encore la trace des conflits...

    Sur la place, une fontaine en grès rose également, dédiée à Saint-Odile la patronne de l'Alsace, a été réalisée en 1987 par Gérard Ambroselli : elle remplace celle détruite pendant la guerre (les combats bien connus sous le nom de "la poche de Colmar").

    L'église a un joli toit vernissé et un clocher en béton ajouré fort original. Quelle bonne idée d'avoir reconstruit l'église au goût du jour !

     

    L'intérieur : du très beau moderne. Si vous allez là-bas, ne le manquez surtout pas. 

    Un chemin de croix très élégant : décidemment, la municipalité a beaucoup de goût (en tout cas, le mien !)

    A quelques kilomètres de là : Riquewhir, surnommée "la perle de l'Alsace".

    La porte d'entrée de la ville, à contre-jour malheureusement...

     

    Au bout des petites ruelles, les vignes...

    Je parierais d'ailleurs que derrière ce grand portail se cache une exploitation viticole.

    En Alsace, les couleurs sont de plus en plus légion. J'avoue que je n'apprécie pas forcément les violets mais cette maison bleue n'est pas si mal après tout...

    A Riquewhir, il y a de belles enseignes en fer forgé.

    J'ai testé celle-ci en contre-jour et l'ai récupérée grâce à Photoshop : nickel mes cours gratuits de cette année à l'Université Paris-Diderot !

    Que de travail sur ces colombages ! Cete maison est appelée "le gratte-ciel" tellement elle est haute...

    Voici la maison Hansi : il s'y trouve une boutique en rez-de-chaussée et un musée à l'étage. Hansi (ou Oncle Hansi), est un artiste illustrateur français (Jean-Jacques Waltz de son vrai nom) né à Colmar le 23 février 1873 et mort également à Colmar le 10 juin 1951.

    Né alors que l'Alsace était devenue allemande, le jeune Jean-Jacques montre une aversion marquante pour l'occupant, imitant en cela son père. Il déteste les professeurs de son "lycée boche" et quand, suite à des études de dessin et d'arts décoratifs, il devient célèbre comme dessinateur de cartes postales, il utilise la caricature pour faire passer ses idées : tandis qu'au premier abord, ses illustrations paraissent d'innocentes scènes de la vie alsacienne, une observation plus attentive permet d'y déceler une aversion pour les allemands qui sera sa marque. Il ridiculise ainsi  souvent le touriste allemand (qui vient à partir des années 1870 par cohortes visiter l'Alsace) qu'il représente avec son chapeau tyrolien, son sac à dos et son bâton.

    La tension anti germaniste retombée, le désir d'un rapprochement entre les deux peuples se faisant jour, la polémique se désenfle et Hansi n'est plus au premier rang de l'actualité. Mais Jean Jacques Waltz sommeillait derrière Hansi et le grand aquarelliste qu'il est se met au travail. De ses innombrables ballades en terre alsacienne , il ramène de somptueuses aquarelles.

    Pendant la grande guerre, Jean-Jacques Waltz s'engage au 152ème régiment d'infanterie en tant que caporal.

    Dans l'après-guerre, non seulement la popularité de Hansi décroît, mais l'incompréhension s'installe également. Si les Alsaciens ont accueilli l'armée française avec joie, ils ne veulent toutefois pas perdre une identité durement préservée pendant la période allemande. Or, Jean-Jacques Waltz a pris un parti clair : celui de la France, ce qui lui attire l'inimitié des autonomistes, de ses compatriotes favorables à l'Allemagne et des allemands...

    Pendant la deuxième guerre, il fuit très rapidement en Bourgogne puis à Agen. Il est pris, battu par des hommes de la Gestapo et laissé pour mort. Ensuite, il s'exile en Suisse jusqu'à la fin de la guerre pour ne rentrer en Alsace qu'en 1946, une fois sa maison reconstruite.

    Jean-Jacques Waltz-Hansi meurt le 10 juin 1951. Ses obsèques sont menées par une compagnie du 152e régiment d'infanterie, le fameux 15-2 des "Diables rouges", dans lequel il avait servi.

    La visite du musée se fait sur deux étages.

    Au deuxième étage a été reconstituée une salle de classe : un DVD est projeté sur un tableau noir, racontant la vie du dessinateur.

     

    A l'entrée de la salle de classe, l'Oncle Hansi nous souhaite la bienvenue.

    Sur les tables des écoliers, des livres destinés aux petits alsaciens de l'époque montrent par leurs titres le patriotisme de leur auteur.

     La salle à manger : belle harmonie de rouge

    L'atelier du dessinateur

    Retour d'Alsace

    Le passage du Rhin après l'issue de la guerre 14-18...

    Foulard commémorant la victoire de 1945

    Retour d'Alsace

    Hansi aquarelliste : ici, la ville de Colmar

    Du côté de Labaroche, près d'Orbey : ça donne envie d'y faire des balades...

    Une pièce est réservée aux supports ou affiches publicitaires.

    Publicité pour les mines de potasse d'Alsace

    Publicité pour la Grande Brasserie Alsacienne à Paris

    Enseigne pour la Brasserie Boefinger

    Notre visite de Riquewhir se termine. Ribeauvillé, l'autre perle de l'Alsace se trouve à quelques pieds de vigne d'ici... Au passage, quelques petits clichés de l'église fortifiée d'Hunawhir.

    A l'intérieur, une chaire en grès rose, sans doute unique en Alsace, traverse un pilier.

    Fresques murales du XVème siècle et cloche fondue en 1700 (une nouvelle cloche la remplace depuis 1971 car celle-ci était fêlée.)

    Le couronnement de la Vierge (ou de Sainte Hunne, cette dernière ayant donné son nom au village).

    Nous déjeunons bien agréablement à l'Auberge du Cheval Noir : la terrasse est bien tentante mais il fait décidément vraiment trop chaud dehors (pour que je dise ça, croyez-moi, il faut que ça passe les limites du supportable) !

    Vous voulez savoir la différence entre Riquewhir et Ribeauvillé : pour moi, (pour faire simple) il n'y en a pas ! C'est juste que Ribeauvillé est plutôt une petite ville tandis que Riquewhir reste un petit village.

    La Grand'rue traverse tout le village d'est en ouest. Elle est bordée de nombreux commerces et offre de beaux points de vue sur les vignobles et le château d'Ulrich.

    Une bien jolie façade

    Cette monumentale statue de grès rose représente un ménétrier : elle rappelle que les seigneurs de Ribeauvillé étaient depuis le 13ème siècle les "rois des ménétriers", c'est-à-dire qu'ils étaient les protecteurs (mais aussi les juges : ils réglaient les conflits) de tous les musiciens itinérants et baladins d'Alsace.

    L'Office de tourisme possède d'ailleurs une jolie enseigne sur ce sujet.

    Trois indications sur cette photo : il y a des cigognes à Ribeauvillé ; elles "chient" sur les toits et l'hiver il y neige fort !

    La Porte des bouchers date du XIIIème siècle : elle donne accès à la vielle ville.

    Le château de Saint-Ulrich domine la petite ville.

    Avant de repartir, une petite visite au Domaine Bott Frères, là où mon Papa achetait son vin...

    Allez : rendez-vous en septembre pour mes prochaines vacances, italiennes cette fois-ci !

     


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