-
Les Macchiaioli, Des impressionistes italiens ?
Jeudi dernier, j'avais rendez-vous au Jardin des Tuileries avec mon amie Claire pour la visite du Musée de L'Orangerie pour lequel elle avait des invitations.
Une fois la visite du Musée terminée (ce qui nous a pris une bonne heure et demie : on y voit les fameux "Nympheas de Monet" dont je ne suis pas forcément fanatique et une belle collection de peintres impressionnistes),
nous avons poursuivi notre découverte par la visite de l'exposition temporaire qui s'y tient jusqu'au 22 juillet et qui s'intitule :
Les Macchiaioli 1850 - 1874, des impressionnistes italiens ?
A la fin de la première moitié du 20ème siècle, un groupe d'artistes pour la plupart originaires de Toscane se réunit au Caffé Michelangiolo Via Larga à Florence pour y échanger sur la philosophie, la politique et aussi l'art. On y retrouvait en l'occurence les jeunes artistes en révolte avec l'art académique de l'Acadméie du dessin de Florence. Leur manière de peindre avec des larges taches de couleurs pures les firent dénommer les Macchiaioli (les "tachistes" de l'italien "machhia" qui signifie "tache, esquisse," en français). Si ce surnom leur a été donné par la Presse avec une conotation péjorative, les artistes l'ont adopté en tant que tel car ils ne se prenaient pas toujours au sérieux...
Les Macchiaioli accordent une importance prépondérante au paysage et à la pratique en plein air, bien qu'ils aient aussi exécuté des œuvres représentant des scènes de la vie bourgeoise ou de l'histoire contemporaine de l'Italie. Mais le vrai sujet de leur peinture - quelle que soit le sujet abordé -
c'est la lumière.
Le temps des Macchiaioli est très court : le groupe nait en 1855 et se disperse autour de 1870. Leur peinture a été perçue comme une peinture expérimentale, inaboutie, à l'état de recherche, ce qui explique leur peu de succès (leur peinture s'est peu vendue de leur vivant). Comme ils peignaient en plein air, ils exécutaient des tableaux très petits, aux formats allongés, qui rentraient dans leurs boites de couleurs.
J'ai beaucoup aimé cette exposition qui m'a fait découvrir des peintres que j'ignorais totalement. L'exposition est scindée en plusieurs thèmes que chacun des Macchiaioli a traités comme :
Une nouvelle peinture - La conquête du plein air - La réalité des campagnes - L'engagement politique - La peinture de l'intimité
Giovanni Fattori signe ici la " Rotonde de Palmieri "
Quelle modernité dans le dessin et dans le format de la toile !
Du même peintre "Charriot rouge à Castiglioncello" est à classer dans la catégorie "Réalité des campagnes".
Le "Soldat démonté" qui fait allusion à la guerre austro-prussienne : un cheval noir parti dans une course sauvage, traînant son cavalier désarçonné - et probablement mort - sur un chemin de terre avec un ciel gris pour toute perspective.
"Madame Martelli à Castiglioncello" fait partie des toiles intimistes.
J'ai aussi beaucoup apprécié les toiles de Telemaco Signorini telles que :
La lune de miel : encore un sujet intimiste
Du même peintre "Scène de halage dans le parc des Cascine à Florence"
Il se dégage de "La salle des agités de San Bonifacio à Florence" une réalité très cruelle - il s'agit d'un témoignage en forme de dénonciation sociale. La peinture académique n'est plus : c'est le début de la peinture moderne en Italie.
Jolie aussi la toile de Silvestro Lega intitulée "La pergola"
Du même peintre " Le chant "
Ce " Portrait d'Alaide Bianti au jardin" de Cristiano Banti, n'est-il pas superbe ?
A la fin de l'exposition un tableau d'un impressionniste français, Paul Guigou, m'a particulièrement séduite. Il semble qu'il ait été influencé par les Macchiaioli.
"La lavandière" (1860)
La seule façon de reconnaître l'activité de cette jeune femme vue de dos est le "carosse" (boîte en bois garnie d'un coussin pour se progéger de l'humidité) sur lequel elle est agenouillée et pourtant, grâce à cette indication, on l'imagine très bien frottant le linge...
Pour terminer l'exposition, le Commissariat à l'exposition a choisi de présenter un extrait du film de Luciano Visconti "Senso" pour les décors duquel le célèbre cinéaste s'est inspiré des Macchiaioli.
Si je vous ai donné le goût d'aller voir l'exposition, il faut y aller avant le 22 juillet !
Tags : Musée de l'Orangerie, Monet, Nympheas, Les Macchiaioli, impressionnisme italien
-
Commentaires