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Précédent post sur la ville de Kaunas et la Colline des Croix : ICI.
Nous poursuivons notre route et passons la frontière entre la Lituanie et la Lettonie. Comme les deux pays font partie de l'Europe, seul le panneau "Latvija" l'indique.
Nous ne tardons pas trouver une route que Yannick, notre guide, qualifiera de "soviétique" en ce sens où elle nous fait beaucoup sauter sur nos sièges !
Il nous montre aussi, qu'hormis la route principale, toutes les voies adjacentes ne sont pas asphaltées.
En arrivant à Bauska, près du Château de Rundale que nous devons visiter, un déjeuner nous attend à l'auberge Balta Maja.
Celle-ci est très joliment décorée de toutes sortes de collections : outre les moulins à café, les samovars, les machines à écrire ou à calculer, les propriétaires collectionnent aussi les cartes postales que leur envoient leurs clients.
C'est bon signe !
Ceux-ci viennent de tous les pays si on en croit les billets de banque...
Nous y avons bien déjeuné.Sitôt après le repas, nous avons fait la visite du château de Rundale sous la conduite d'une guide, Elina, parlant parfaitement le français. Il est surnommé "Le Versailles letton" et ma foi il m'a enchantée.
Une longue allée d'arbres conduit au château.
Sur le côté, des vergers pleins de pommes
Le pont sur la rivière à l'entrée du château
Le Palais a été construit de 1736 à 1740 comme résidence d'été pour le Duc de Courlande, Ernst Johann von Biron qui était l'amant de la Tsarine Anna Ivanovna (il bénéficia à ce titre de son soutien financier entre autres...). Au décès de la tsarine en 1740, le château n'était pas terminé et le Duc fut malheureusement exhilé en Sibérie... où il restera jusqu'en 1762 (c'est Catherine II qui le graciera). Les travaux pourront alors reprendre mais le château ne sera habitable - et habité - qu'en 1768...
Son architecte, Francesco Bartolomeo Rastrelli, est celui qui a conçu le Palais de l'Ermitage à Saint-Petersbourg.
Pour faire la visite, et afin de protéger les parquets, les visiteurs ont été priés d'enfiler des sur-chaussures, ce qui nous a fait sourire... Cela m'a rappelé mon cousin Jean-Michel qui avait fait la visite en Touraine d'un château il y a fort longtemps où le guide disait sans cesse : "Ne marchez pas sur les carreaux !" avec un fort accent tourangeau.
Vue sur les jardins depuis l'accueil
Le hall d'entrée du château
L'escalier monumental
Tout le château était chauffé grâce à 80 poêles en porcelaine très décoratifs.
La pièce suivante, le Salon d'or, est grandiose : c'était la Salle du Trône des Ducs de Courlande.
Détail du plafond
Voici la Grande Galerie : elle contient une collection d'éventails venant essentiellement de France.
La restauration de son plafond a duré 14 ans.
La Salle Blanche est remarquable pour les stucs Rococo de son plafond et de ses lambris.
En voici quelques détails
Les quatre saisons y sont représentées sous la forme d'adorables angelots.
Le Printemps avec les fleurs,
L'été avec les gerbes de blés,
L'Automne avec les grappes de raisin,
et l'hiver où les angelots sont coiffés de petits bonnets !
Elina nous fait remarquer au plafond une cigogne donnant à manger à ses petits : la Lettonie voit passer beaucoup de cigognes...
Depuis la Salle Blanche on jouit d'une belle vue sur le château.
Dans le Cabinet ovale, communiquant avec la Salle Blanche, a pris place une splendide collection de porcelaines chinoises et japonaises des 17ème et 18ème siècles.
Les 45 consoles faites à la main, alignées les unes après les autres sur le panneau du milieu, s'entremêlent dans un brusque jeu de courbes rappelant une véritable cascade, au sein de laquelle les consoles se soulèvent comme des vagues tout en soutenant des vases chinois et japonais.
Nous passons ensuite en passant à nouveau par le grand escalier aux appartements privés des Ducs.
Encore une pièce chauffée par une poêle en céramique
Il s'agit de la Chambre "Zubov" ainsi appelée pour rappeler que c'est le Comte Valérian Zoubov (1771-1804) qui meubla le château en style néoclassique.
En effet, lorsque le Duché de Courlande sera incorporé à la Russie en 1795, le château de Rundāle sera donné au Comte Valerian Zoubov, petit frère du favori du moment de l’Impératrice Catherine II, le Prince Platon Zoubov.
On peut y voir des portraits des Zubov ainsi que de Catherine la Grande.
Depuis la Bibliothèque où nous nous trouvons maintenant, on peut voir l'enfilade des pièces : les groupes se succèdent pour la visite de pièce en pièce...
Les très jolies armoires en bois sculpté de la Bibliothèque abritent depuis peu une collection complète des oeuvres de Rousseau et de Voltaire.
L'un des 80 poêles en céramique qui m'ont tapé dans l'oeil.
La visite se poursuit par la Chambre rose comme on peut le constater.
Au plafond, la déesse du Printemps, Flora, et son entourage.
21 guirlandes de fleurs en plâtre peint de couleurs variées s'élèvent au-dessus d'un panneau en marbre.
La pièce suivante est très intéressante. Elle a été laissée dans son état d'origine sans subir de restauration : elle sert de témoin.
Y sont exposées des photos "avant" et "après".
Attenante, une salle de bains du milieu du 18ème siècle
Nous voici maintenant dans une autre aile du château comme en témoigne la vue donnant sur la cour.
Dans une pièce voisine de la grande chambre que nous allons voir après, se trouve un portrait de Catherine II, à moins que ce ne soit celui d'Anna Ivanovna ?
Mais ce qui est surtout intéressant dans cette pièce, c'est la porte qui dissimule l'accès aux poêles de la pièce d'à côté, par où se faisait le chargement du bois.
La Chambre à coucher du Duc
Les décorations des murs et du plafond ont été réalisées pendant la deuxième période de construction du château, même si elles ont conservé des éléments antérieurs.
Le parquet et les cheminées de porcelaine bleue réalisées en 1740, en particulier, n'ont pas été restaurés.
En parlant du parquet, le voici : il est le plus abouti de toute la Lettonie et le plus représentatif du style baroque. On comprend maintenant l'usage des sur-chaussures...
Quant au plafond, il présente des sujets de la mythologie antique en posture courtoise : Vénus et son amant Mars, le dieu de la Guerre, leur fils Amour et son professeur Mercure, le messager des dieux.
Depuis la chambre, on jouit d'une vue superbe sur les jardins à la française qui sont sublimes.
La salle suivant la Chambre à coucher est la Salle d'Audience du duc. L'ambiance de fête qui y règne provient de cette couleur rouge foncé utilisée pour les tapisseries en soie des murs.
Le plafond expose le mythe de Vénus et de son amant Adonis, fils du souverain de Chypre : la déesse tente d'empêcher Adonis de partir à une partie de chasse fatidique, où il sera dévoré par un sanglier sauvage envoyé par le jaloux dieu Mars.
En 1994 ont été achevés les travaux de restauration de la salle à manger du Duc, aussi appelée "Salle de marbre" du fait de ses textures murales : du marbre aux couleurs sobres, gris et bleu.
J'ai adoré les petits bouquets de fleurs artificielles qui décorent les angles de la table.
Pas mal non plus le pliage des serviettes de table...
Quand nous sommes entrés dans la Salle de Billard, une animation costumée s'y tenait...
Plusieurs tables à jeu en marqueterie dans cette pièce
J'ai adoré redescendre par ce bel escalier.
Nous reprenons une route "soviétique" qui chahute... pour prendre la direction de notre étape du soir : Riga, la capitale de la Lettonie.
Petit arrêt de notre chauffeur pour prendre cette photo d'une belle église orthodoxe.
Voici un supermarché très répandu en Lettonie, Rimi. Vous savez, c'est l'équivalent du Maxima lituanien.
Inutile de vous faire du souci pour ces enfants qui traversent une route à très grande circulation car les lettons sont très respectueux du code de la route.
En arrivant sur Riga, le temps se gâte, c'était prévu...
La photo n'est pas bonne, prise du car mais peut-être qu'on n'aura pas l'occasion de revoir la Bibliothèque Nationale de Riga.
Notre Hôtel, l'Island Hotel, se trouve juste à côté des Z-Towers.
C'est un Hôtel 4 étoiles supérieur, très confortable mais un peu trop excentré je trouve pour pouvoir faire un tour dans Riga le soir. En même temps, il pleut comme vache qui p... !
Le hall de l'Hôtel est décoré d'un casque de Viking !
Dans la chambre, pas de fanfreluches... mais le confort.
Suite de ce voyage dans les pays Baltes : La Lettonie - Visite de Riga et de Jurmala : ICI.
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Post précédent consacré à la visite de Vilnius et au château de Trakai : ICI.
Le lendemain matin, nous prenons le car pour rejoindre la deuxième plus grosse ville de Lituanie, Kaunas (300.000 habitants) : elle fut de 1920 à 1939 la capitale du pays alors que Vilnius était en Pologne.
C'est la ville où coule le Niémen (vous connaissez le fameux régiment de chasse "Normandie-Niémen" créé en 1942 par le Général de Gaulle pour combattre sur le front russe). Et bien, le Niémen (900 kms de long tout de même), qui prend sa source en Biélorussie, coule à Kaunas.
Sur sa rive, l'église de l'Assomption de la Sainte Vierge Marie est l'une des plus anciennes églises catholiques de la ville. Elle a souvent été inondée, d'où son rempart sur lequel on peut voir une règle indiquant le niveau des crues.
Voici la maison de Perkunas, de style gothique tardif : à l'origine construit par la ligue Hanséatique à la fin du 15ème siècle, elle fut vendue à la Compagnie de Jésus qui y établit une chapelle en 1643. L'édifice en ruine a été reconstruit au 19ème siècle et servit d'école et de théâtre, que fréquenta le poète polonais Adam Mickiewicz. A la fin du 19ème siècle, elle prend ce nom de Perkūnas, quand une figurine assimilée à l'époque au dieu balte du tonnerre fut trouvée dans un de ses murs.
Notre guide nous emmène ensuite sur la place de l'Hötel de ville voisine - dite Place du cygne du fait de la blancheur de l'édifice.
Sur la place, se trouve l'église Saint-François-Xavier (construite par les Jésuites) : sa construction date de 1666.
De l'autre côté de la place, un très joli alignement de maisons colorées.
Le monsieur au chapeau, c'est Jonas Vileisis, le premier maire de la ville.
La Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul est la plus grande église catholique gothique de Lituanie. Elle a été visitée par le Pape François en 2018.
Cette belle église cache un intérieur extrêmement riche, embelli par des éléments Renaissance et baroques.
Sous de superbes voûtes, on peut notamment admirer un remarquable autel baroque du 18ème siècle où les douze apôtres sont représentés.
Non loin de là, dans le square d'un séminaire, une grande croix en bois, typique de la Lituanie
Fin de notre promenade dans Kaunas : un petit arrêt devant le château qui a été construit au 14ème siècle : vous savez... les Chevaliers teutoniques. Il a bien sûr été restauré et notre guide nous a dit qu'à l'origine il n'était pas en briques mais dans le matériau qu'on peut encore voir à sa base.
La bataille de Grunwald s'y tint en 1410 opposant les lituaniens (païens) aux Chevaliers Teutoniques. Pendant trois semaines, ces derniers firent le siège du château, protégé par 400 soldats lituaniens dirigés par le Grand-Duc Vytautas. Il n'y eut que 36 survivants...
Nous reprenons le car en direction de Siauliai où nous devons nous arrêter pour voir la Colline des Croix, un incontournable de la Lituanie.
Comme très souvent en Lituanie, nous traversons des espaces très boisés (il s'agit souvent de conifères ou de bouleaux).
La campagne lituanienne est très soignée : ici, tout est propre.
Tiens, un nid de cigognes !
On en voit beaucoup le long des routes mais à cette époque celles-ci ont émigré en Afrique.Encore une belle croix de bois sur le bord de la route
En arrivant à Siauliai, impossible de se tromper : la boutique de souvenirs arbore des centaines de croix de toutes tailles et des ex-votos de toutes sortes.
Il n'y a pas que des touristes (même si tous les cars de tourisme passent par ici) : les fidèles sont nombreux eux aussi.
Il s'agit d'un lieu de pèlerinage qui témoigne de l'incroyable force de résistance des lituaniens à l'oppression, à toute époque. J'ai trouvé les explications dans "le blog de Gilles" et notre guide, Yannick, a dû lire les mêmes notes car elles concordent.
A la vérité, sur cette colline de Jurgaičiai (Jurgaičių piliakalnio ) il n’y avait jusqu’au XIVe siècle qu’un château en bois qui participait à la défense du Grand-duché de Lituanie contre les incursions des Chevaliers livoniens, château qui fut brûlé en 1348.
La première mention écrite de la présence de croix sur cette colline date de 1850. Le trésorier du district de Šiauliai, Mauricijus Griškevičius, fait état d’un habitant de la région qui avait fait la promesse à Dieu en 1847 de mettre des croix sur la colline s’il survivait (certaines disent que c'est si sa fille survivait, mais on ne va pas chipoter) à une grave maladie.
A la fin du 19ème siècle, la colline était déjà un lieu sacré réputé. Le premier comptage des croix eut lieu en 1900 et on dénombra alors 130 croix ; en 1938, il y en avait 400.
En 1960, le KGB décréta la fin de cette pratique. Mais, en avril 1961, les croix sur la colline étaient encore plus nombreuses : à travers elles, les Lituaniens n’honoraient pas seulement la mémoire de leurs défunts, mais aussi celle de leurs concitoyens déportés en Sibérie sur ordre de Staline. Les soviétiques brûlèrent les croix en bois et détruisirent celles en métal et en pierre. Il n’en resta pas une seule intacte. Mais, dès le lendemain, la Colline des Croix renaissait, à nouveau recouverte de croix : la nuit, les chrétiens les replantaient. L’Union soviétique, s’acharnant sur ce symbole, détruira le site par trois fois, mais les catholiques de Lituanie ne renoncèrent pas à témoigner de leur foi, malgré la présence de l’armée rouge.
Le gouvernement bloqua les accès à la colline et alla jusqu’à lancer de fausses alertes d’épidémies dans la région. Rien n’y fera. Les Lituaniens ne se rendirent pas : chaque fois que les croix étaient détruites ou retirées, ils recommençaient et en dressaient à nouveau sur la colline. En 1979, un prêtre particulièrement courageux organisa une procession de sa paroisse jusqu’à la colline. Le KGB ne put rien faire pour l’en empêcher, comprenant que ce serait même pire. Et, à partir de 1985, les autorités renoncèrent et laissèrent les croix en paix et en place. Lors de l’effondrement de l’Union soviétique, la Colline des Croix comptait plus de 100 000 crucifix et icônes sacrées.
La Colline des Croix, qui résista aux pouvoirs tyranniques de ce monde, est encore debout. Il est aujourd’hui impossible de dire combien de millions de croix de toutes tailles il y a sur le site, des centaines s’ajoutant quotidiennement. C’est la raison pour laquelle la Lituanie est parfois appelée « le pays des croix ».
A force d'avoir été arasée, la colline n'en a plus que le nom.
Il s'agit plutôt d'une butte.
Le Pape Jean-Paul II visita la Colline des Croix le 7 septembre 1993 et fit don de cette croix haute de 3,80 mètres.
C'est sur cette plate-forme que le Pape a dit la messe.
Certaines croix sont plus imposantes et originales que d'autres mais c'est la profusion qui fait l'originalité du site. Pour pouvoir ériger ces grandes croix, il faut en acheter l'emplacement...
Quel imbroglio...
La montée
En haut de l'escalier, on aperçoit le monastère dont Jean-Paul II a demandé la construction.
La descente
Un dernier regard en arrière...
Près du monastère, un nid de cigogne perché sur un poteau placé ici même pour abriter un nid : les lituaniens préfèrent construire des abris pour les cigognes plutôt qu'elles ne nichent sur les clochers.
Suite de ce voyage dans les pays Baltes : La Lettonie - Visite du Château de Rundale : ICI.
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Après 2h40 de vol sur airBaltic au départ de Roissy, nous voici arrivés à Vilnius, capitale de la Lituanie, où nous faisons connaissance avec Yannick, notre guide français pour cette semaine dans les pays Baltes, et Andrej, notre chauffeur letton.
Le hall d'arrivées de l'aéroport de Vilnius est très joli : une architecture très classique comme on en trouve rarement dans ce genre d'endroit.
Comme le montre la pancarte brandie par Yannick, nous sommes les "Sensationnels" : le nom du circuit proposé par l'agence français TUI est en effet "Sensationnels pays Baltes" !
Il est 20 heures quand nous rejoignons notre lieu de résidence, le Corner Hotel qui porte bien son nom..., situé à un peu plus d'un kilomètre du centre de la ville.
Le premier dîner n'est pas inclus dans le programme du circuit mais Yannick nous indique un centre commercial Maxima non loin de l'hôtel où nous trouvons à nous restaurer. Nous retrouverons ce type de magasin dans les trois pays Baltes. Il s'agit d'un immense supermarché (ouvert en 1992) où on trouve absolument DE TOUT, du ballon de football aux fleurs pour les cimetières en passant par l'alimentation et l'habillement. Je n'ai pas connaissance d'en avoir vu de tels en France.
Notre chambre est sobre mais confortable.
Le lendemain, un excellent buffet nous attend pour le petit-déjeuner. Il y a même du hareng à la crème et, naturellement, j'en ai pris car j'aime manger local !
Le lendemain matin, je regarde la météo sur mon téléphone : la grenouille est de sortie !
Ce sera le temps que nous aurons, au mieux, pendant tout notre circuit...
Notre chauffeur nous emmène alors dans le centre de Vilnius, plus précisément dans la République d'Uzupis (prononcer Oujoupiss) qui n'est séparée de la vieille ville que par la rivière Vilnia qui a donné son nom à la ville. Nous y rejoignons Miglé, une ancienne professeur de français, qui va nous faire faire la visite.
Il s'agit d'une république officieuse créée en 1998 par un petit groupe de personnes qui trouvaient du charme à ce vieux quartier de la ville à moitié abandonné sous le régime soviétique, y installant des ateliers d'artistes dans les caves ou les greniers : on compare la République d'Uzupis à Montmartre - mais moi je préfère Montmartre !
La République d'Uzupis compte 7.000 habitants dont des artistes, des marginaux, des rêveurs : il s'agit surtout d'un mode de vie.
Sur le pont voisinant la café (véritable QG du quartier), les jeunes mariés ou les amoureux ont pris l'habitude d'accrocher des cadenas à la rambarde avant de jeter la clé dans la rivière pour que leur amour soit éternel...
Sur un mur du café, une plaque commémore les liens unissant Uzupis à Montmartre.
A la rambarde du pont est aussi suspendue une balançoire (la Balançoire du Destin) où les couples peuvent s'amuser à s'asseoir là où la rivière n'est pas profonde.
Depuis le pont, on a une belle vue sur la Cathédrale orthodoxe de l'Assomption
A deux pas de là, a été placardée sur un mur la Constitution d'Uzupis en 28 langues, dont le français. Au premier plan, Yannick avec sa pancarte "Les Sensationnels" : il ne l'a pas lâchée du voyage !
Miglé nous montre un exemplaire de la constitution (qu'il est possible d'acheter dans le café voisin).
Sur l'autre côté, une gravure représentant la rue.
La République d'Uzupis regroupe des droits vitaux et d'autres plus fantaisistes comme "L'homme a le droit de fêter ou de ne pas fêter son anniversaire" ou "le chien a le droit d'être chien" ou encore "Le chat a le droit de ne pas aimer son maître mais doit le soutenir dans les moments difficiles !
A la découverte du quartier avec Yannick et Miglé
Enseigne de boutique de souvenirs
Enseigne de terrasse de café
Les artistes ont décoré les rives de la Vilnia.
Les pavés de Vilnius sont très jolis et en plus ils vous font de véritables massages des pieds ! A utiliser avec modération...
La butte aux Cailles ? Non... un passage couvert décoré par les artistes
Une cour du quartier
Nous passons rapidement le long du Square du Tibet qui commémore le fait que le Dalaï Lama fut l'un des premiers chefs d'Etat à reconnaître l'indépendance de la Lituanie en 1990.
Voici la place principale d'Uzupis
En son centre, une colonne surmontée d'un ange protecteur de la République et de ses habitants
Andrej, notre chauffeur, nous emmène ensuite voir un point de vue sur la ville. Yannick est toujours présent, sa pancarte à la main...
Philippe a mis son K-Way car il fait frisquet...
Puis, nous nous rendons en car à la Porte de l'Aurore pour visiter la vieille ville.
Elle a été construite dans un style gothique tardif entre 1503 et 1522, lorsqu'on a entouré la ville de murailles.
Elle possède un attique de style Renaissance qui présente le blason du grand-duché de Lituanie, flanqué de deux lions-griffons, et une tête d'Hermès, dieu du commerce. Une icône du Sauveur est placée plus bas, dans une niche (Photo internet).
De l'autre côté de la muraille, la chapelle de style néoclassique reconstruite en 1830, contenant l'icône miraculeuse de la Vierge
Encore merci internet !
Cette icône, datant de la seconde moitié du 16ème siècle, est particulièrement révérée aussi bien par les Lituaniens que par les Polonais et les pèlerins catholiques de passage d'Europe centrale. Elle est aussi vénérée par les chrétiens orthodoxes. Curieusement, elle ne tient pas l'Enfant Jésus dans ses bras.
Au passage, je m'arrête devant une devanture de bijoutier vendant de l'ambre. Je ne vous parle pas des prix...
En face de la boutique, un élégant bâtiment à colonnes
Nous passons devant l'église Sainte-Thérèse, une église catholique de style baroque, sans nous y arrêter pour la visiter.
Dommage, car le maître-autel rococo vaut le coup d'oeil (enfin, il faut aimer les dorures !), mais notre programme est déjà très chargé...
Vue sur la rue depuis un porche
A droite, les façades du restaurant Medinikai, en brique rouge, suivie de celle, blanche, de l'Europa Royale Hotel : un bel ensemble
Sur la façade du restaurant, des décorations de style "Sgrafitto" noires et blanches du plus bel effet. L'enseigne et superbe elle aussi.
Intérieur de cour...
Nous voici arrivés devant l'élégante Porte baroque de l'ancien monastère des basiliens.
La place Jonas Basanavicius, du nom du personnage central : homme politique et historien lituanien qui fut militant et promoteur de l'identité nationale de la Lituanie.
L'église Saint-Casimir est la plus ancienne église baroque de Vilnius.
Nous voici sur la place de l'Hôtel de Ville.
Sur le fronton, un Saint-Christophe tenant à la main une croix patriarcale et portant l'enfant Jésus
Nous entrons maintenant dans l'ancien Ghetto de Vilnius (1941-1943).
Vilnius comptait avant la guerre une très importante communauté juive (80.000 personnes, environ la moitié de la population de la ville) : on l'appelait même la "Jérusalem du Nord". Pendant l'occupation nazie, la quasi-totalité de cette population a soumise à des conditions de vie inhumaines avant d'être exterminée : sur les 265.000 juifs lituaniens, 254.000 ont péri entre 1941 et 1945.
La rue Zemaitijos, principale rue du ghetto
L'ancien quartier juif est aujourd'hui un quartier huppé de la capitale lituanienne.
Ci-dessous, un Relais & Châteaux très en vogue : l'Hôtel Stikliai
Il s'agit d'un ancien endroit où travaillaient les souffleurs de verre comme le montre la peinture au-dessus du porche d'entrée.
Autre rappel à la fonction du bâtiment sur la façade
Sur la façade de ce magasin de bijoux, une plaque commémorative de cet holocauste montrant le plan des deux ghettos de Vilnius, le N°1 réservé aux travailleurs, le N°2 aux malades, aux infirmes et aux personnes âgées et aux enfants.
Un pochoir pour qu'on se souvienne...
Nous approchons de la Présidence de la République.
Voici la porte du Bureau présidentiel : on aperçoit les armoiries du Président de la République, Gitanas Nauséda, élu le 12 juillet dernier et qui succède à Dalia Grybauskaité, première femme à avoir accédé à la fonction (elle est restée 10 ans dans le poste).
Sur l'écu rouge, un chevalier de l'histoire lituanienne (le Vytis) : il tient dans sa main droite une épée argentée et sur l'épaule gauche un bouclier bleu décoré d'une double croix jaune. D'un côté de l'écu, un griffon becqué et membré d'or, langué de gueules, de l'autre une licorne armée et lampassée d'or, languée de gueules
Dans la cour du Palais présidentiel, on peut voir le nombre 100 en lettres blanches : il rappelle que cela faisait tout juste 100 ans l'an dernier en 2018 que la Lituanie était devenue indépendante.
Sur la façade du Palais présidentiel,le drapeau flotte : le président est présent.
Nous voici maintenant entrés dans la cour de l'Université de Vilnius, je devrais dire l'une des cours car l'établissement en compte treize !
En voici une vue d'ensemble avec l'Observatoire et l'église Saint-Jean.
Autrefois polonaise puis russe, l'Université de Vilnius a été fondée par les Jésuites en 1579. Elle a souvent été un centre de résistance des patriotes polonais et lituaniens contre le pouvoir russe.
Dans une cour, un escalier du Centre d'Etudes Lituaniennes de la Faculté de Philologie monte dans une pièce voûtée où le peintre lituanien Petras Repsys a exécuté entre 1976 et 1985 des fresques intitulées Les Saisons de l'Année. Elles représentent des scènes de la mythologie lituanienne.
Je n'ai pas pu prendre de notes, occupée que j'étais à prendre les photos, du coup j'ai oublié les explications qu'a données Miglé, qui par ailleurs ne possédait pas vraiment le français au point d'être suffisamment claire... J'ai retenu que le peintre avait peint les personnages entièrement nus pour qu'ils soient intemporels...
Voici les explications que j'ai trouvées sur le net avec bien du mal :
A défaut d’une galerie des ancêtres, ce lieu propose une version visuelle d’une mythologie incomplète et peu comprise.
Maigrement éclairé par trois fenêtres aux vitres translucides (vitraux au plomb), le vestibule est couvert de voûtes en croisée d’arêtes et en berceau, avec quelques éléments d’appui médian. Les murs sont couverts d’un lambris de chêne sombre jusqu’à la hauteur de 1,60 m environ. Les parties des murs surmontant les lambris, ainsi que les voûtes, sont recouvertes de fresques colorées.
Miglé nous a dit qu'il y avait des inscriptions en langue balte sur les vitraux, presque invisibles car Petras Repsys a travaillé pendant l'époque soviétique.
Regardez bien les deux vitraux centraux...
Au sol, une plaque de bronze posée sur un socle bas de granite porte un bas-relief semblable à ceux des tombes médiévales. Une longue inscription, développée sur près de soixante lignes, traverse la plaque ainsi que l’un des personnages (une femme) représentés couchés.
Fresque illustrant la Chaire des Lettres Baltes
Fresque illustrant la Chaire de Langue lituanienne
Dans la partie postérieure, sur un fond blanc tapissant une voûte en berceau, un grand arbre est dessiné au faîte et sur le tympan terminal du passage menant vers l’auditorium. Certains y voient un arbre de vie, mais les étoiles qui sont dessinées dans la masse du tronc induisent une autre lecture, celle de la voie lactée, qui serait vue comme l’arbre primordial dans certains mythes baltes. Sur le reste du berceau de la voûte, des cadres elliptiques et octogonaux délimitent des scénettes narratives dont le contenu n’est pas aisément compréhensible.
Ici, on voit la silhouette d’un homme dont le visage est recouvert d’une résille et qui porte, enfilés sur son bras droit, deux petits cadres en bois : c’est un apiculteur en route pour entretenir une ruche.
Avouez que, même si c'est un peu abscons, c'est tout de même magnifique !
Dans une autre cour, nous débouchons sur l'église des Saint-Jean dont la construction prit plus de 40 ans et fut terminée en 1426. Alors bâtiment gothique, sa façade actuelle a été remaniée en style baroque au 18ème siècle. Fermée par les soviétiques, l'église devint entrepôt puis musée avant d'être rendue au culte en 1991.
J'ai été frappée par la finesse des lustres en fer forgé qui décorent et éclairent l'église.
Le choeur est tout ce qu'il y a de plus baroque.
Côté ouest, encore un beau lustre et un grand orgue qui date du 18ème siècle, le meilleur du pays parait-il.
Porte d'entrée à la Chapelle Sainte-Anne.
Maître-autel de la Chapelle Sainte-Anne
J'ai remarqué aussi un très beau confessional.
Miglé nous emmène ensuite visiter le Musée de l'ambre, un incontournable de tous les voyages dans les pays Baltes : certains y feront des achats...
Au sous-sol, un "mini-musée" met en scène le processus de l'élaboration de l'ambre.
Le sous-sol correspond d'ailleurs au niveau de celui de la rue existant au 15ème siècle : on y préserve des découvertes archéologiques, comme les fours qui servaient à cuire les céramiques à l'époque.
Miglé nous explique tout sur l'ambre, depuis sa formation jusqu'à sa commercialisation.
On nous y fera goûter de l'ambre imbibée dans de la vodka !
Des loupes permettent de voir des morceaux d'ambre ayant inclus des insectes ou des végétaux lors de leur formation.
On y trouve aussi une collection d'ambre archéologique car l'ambre est utilisé depuis la préhistoire.
Nous continuons notre balade en direction de l'église Sainte-Anne en passant près de la colline des Trois Croix qui commémorent les victimes du stalinisme.
Et voici l'église Sainte-Anne, une église catholique de style gothique tardif, toute en briques rouges, typique du nord de l'Europe.
Miglé nous fait remarquer que seules les lettres entrelacées (le S et le A) sur le portail de l'église permettent de l'identifier...
Avez-vous remarqué le ciel bleu : le beau temps arriverait-il enfin ?
Une petit prière dans l'église Saint-François d'Assise du monastère des Bernardins, voisine de Sainte-Anne, sans doute...
Le mobilier de bois est absolument sublime.
Au niveau de chaque pilier, un petit autel
J'ai flashé aussi sur les confessionnaux.
Derrière ce dernier, la chaire elle aussi baroque
Avant de partir pour la visite du Château de Trakai, un coup d'oeil sur la place de la Cathédrale.
On y trouve un socle supportant une statue du Duc de Gediminas qui fit de la Lituanie un état puissant au 14ème siècle. C'est lui qui a fait de Vilnius, la ville qu'il avait fondée, la capitale de la Lituanie. C'est également lui qui a empêché les Chevaliers teutoniques de prendre le contrôle de la Lituanie sous prétexte de christianisation...
La Cathédrale date du 13ème siècle mais son aspect actuel, de style néo-classique, est dû à une reconstruction. Elle est accompagnée d'un beffroi séparé.
Le 23 août 1989, il s'y est passé un événement absolument extraordinaire : les habitants des trois pays Baltes ont fait une chaîne humaine longue de 687 kms entre Vilnius (ici, en Lituanie) et Tallinn (en Estonie) en passant par Riga (en Lettonie) pour réclamer leur indépendance auprès des soviétiques. Cette chaîne porte le nom de "Voie balte".
2.000.000 de personnes tout de même...
La chaîne humaine photographiée à Siauliai le 12 janvier 1990
Une "tuile magique" a été scellée à l'endroit du début de la chaîne humaine : les lettres STEBUKLAS y sont gravées qui signifient "miracle".
Faire trois petits tours en marchant sur la plaque porte chance parait-il...
J'y ai posé les pieds...
Pour continuer notre séjour en Lituanie, nous reprenons le car pour nous rendre à une trentaine de kilomètres de là, à Trakai, une petite localité de 5.000 âmes (ancienne capitale du pays au Moyen-âge) entourée d'eau située au bord du lac Galvé. C'est un lieu de promenade très prisé des habitants de Vilnius pour la fin de semaine.
L'Office de Tourisme est construit en bois, à l'image de la plupart des maisons de la ville.
Voici la petite église (on dit "kenesa") karaïte de la ville : le karaïsme est un courant du judaïsme qui admet que chaque croyant peut interpréter personnellement le sens de la Bible, en restant toutefois au plus près du texte. Les karaïtes rejettent le Talmud et les rabbins.
J'ai lu sur le net que l'on reconnait les maisons karaïtes à leurs trois fenêtres donnant sur la rue. Celle-ci est bien belle.
Comme vous pouvez le constater, il commence à pleuvoir... Vite vite, allons nous réfugier dans un restaurant karaïte de Trakai !
Mais c'est quoi les karaïtes... ?
La ville de Trakai est connue pour sa petite communauté de juifs karaïtes qui s'y sont installés depuis que l'un des Grands-Ducs de Lituanie, Vytautas, les a engagés (c'étaient des prisonniers venant de Crimée) pour la garde de sa forteresse au début du 15ème siècle.
Une petite parenthèse : quand on parle du Grand-Duché de Lituanie, il faut entendre par là qu'il régnait sur le territoire actuel de la Biélorussie, de la Lettonie, de la Lituanie, de l'Ukraine ainsi que de certaines parties de l'Estonie, de la Moldavie, de la Pologne et de la Russie.
Nous avons déjeuné justement dans un restaurant qui nous a servi un plat typiquement karaïte, le traditionnel "Kibinai", un chausson garni de viande hachée de mouton très parfumée, traditionnellement accompagné d'un bol de bouillon de poule.
Au dessert, on nous a servi un gâteau à la broche (ou "Sakotis"). Aussi appelé "tree cake" (gâteau arbre), il est constitué d’une pâte à gâteau classique cuite en tournant la pâte sur un cône devant une source de chaleur (souvent une cheminée). Il est surtout servi pour les mariages et/ou les grandes occasions.
C'est un dessert que l'on trouve dans de nombreuses régions d'Europe et..., aussi en Aveyron mais je ne le connaissais pas.
Et maintenant, il est temps d'aller visiter ce pour quoi nous sommes venus à Trakai, à savoir son château médiéval édifié au 15ème siècle, sur une presqu'île, sous le Grand-Duc Vytautas pour résister aux attaques des Chevaliers teutoniques venus christianiser la Lituanie encore païenne.
Pour le découvrir, il faut longer le bord du lac Galvé dont le nom signifie "tête" en lituanien (selon la légende, le lac ne pouvait dégeler au printemps que si l'on y avait jeté la tête des ennemis du Grand-Duc Vytautas...).
En bordure de lac, encore des maisons de bois colorées qui jouissent d'une vue imprenable sur le château.
C'est de cette esplanade que l'on peut prendre "LA" photo du château à ne pas manquer !
On peut varier les prises de vues...
S'arrêter au passage pour faire du shopping dans les petites boutiques qui bordent le lac... Evidemment, on y trouve de l'ambre (mais ici on n'est jamais sûr qu'il soit vraiment authentique !)
Les pédalos font un joli premier plan...
Si l'on veut faire un tour de barque sur le lac, il suffit de s'adresser à l'un des nombreux loueurs.
Il y a aussi des bateaux motorisés qui proposent la balade, avec impériale s'il-vous-plait !
Avouez que pour 5 euros la demie-heure il y a de quoi se laisser tenter...
Mais..., en ce qui nous concerne, nous avons une visite guidée qui nous attend.
Comme vous le voyez, nous avons beaucoup de chance avec le temps qui s'est bien dégagé.
Laissant Philippe se reposer en attendant la visite guidée,
Je fais le tour du château entouré d'eau...
En cas d'attaque, cette passerelle était brûlée et le pont-levis relevé.
Des murailles impressionnantes, non ?
Elles sont le fruit d'une reconstruction qui durera 25 ans à partir de 1952.Le château avait été abandonné au 17ème siècle lorsque la peste et les guerres ont ravagé Trakai. Une maquette permet d'imaginer l'état de la forteresse au 19ème siècle et d'en comprendre le plan.
Nous voici à l'intérieur du château, autrement dit dans la basse-cour.
La guide anglophone (dont notre guide, Yannick, traduisait les propos) nous a dit que la tour ronde à gauche a servi de prison. On voit flotter sur la tour carrée le drapeau du Vytis (le chevalier blanc de l'histoire de la Lituanie).
Voici la partie du château que nous allons visiter : il s'agit du donjon. Il est séparé de la basse-cour par une passerelle et un pont-levis.
A l'intérieur de cette grande bâtisse, le musée d'histoire de la ville.
La cour intérieure est très impressionnante avec ses étages successifs bordés de balustrades de bois. Nous allons d'ailleurs en gravir plusieurs...
La première salle dans laquelle nous entrons possède un superbe lustre en fer forgé.
Elle contient de véritables trésors.
Un vitrail moderne figure le chevalier Vytis et le château.
On y trouve aussi une très belle collection d'armes moyenâgeuses.
Voici un portrait de Vytautas le Grand qui a fait construire le château de Trakai : il a règné de 1392 à 1430.
Nous y avons vu aussi des samovars en vermeil...
et de curieux petits bâtons d'argent : ils servaient de monnaie d'échange à l'époque. Il suffisait d'en couper un bout pour payer son dû...
On monte, on monte...
Une pièce présente tout l'historique de reconstruction du château depuis son état au début du 20ème siècle jusqu'à sa finition en 1987.
Nous avons aussi pu voir une reconstitution des intérieurs des deux communautés présentes à Trakai aux 14ème-15ème siècles : les tatars et les karaïtes.
Un intérieur karaïte
Un intérieur tatar
Fin de la visite...
Le château de Trakai se vide des touristes du jour mais demain il en accueillera beaucoup d'autres. Il s'agit, après Vilnius, du lieu le plus visité en Lituanie.
Une image de notre dîner du soir pour vous montrer que la nourriture y est appétissante.
La betterave était ici accompagnée de hareng : une spécialité lituanienne.
Suite de ce voyage dans les pays Baltes : La Lituanie - Kaunas et la Colline des Croix : ICI.
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Nous rentrons tout juste des Pays Baltes, un voyage choisi par Philippe parmi une liste allant de la froidure des pays nordiques à la chaleur des pays du Maghreb ou de la Grèce, une liste que j'avais personnellement sélectionnée.
Nous avons été ravis de cette semaine dans des pays où la chaleur vient plutôt des habitants eux-mêmes que des pays qu'ils habitent... Pour faire simple : nous n'avons pas eu chaud et notre séjour a été un peu arrosé (c'est un euphémisme) mais nous avons été très agréablement accueillis par la population locale.
J'en viens aux généralités sur ces trois pays qui se considèrent parfois comme des frères (les lituaniens et les lettons) ou des cousins (les lituaniens et les estoniens) : ils ont des similitudes de par leur ancienne appartenance à la Russie soviétique mais chacun d'entre eux a gardé sa propre identité fondée sur de profondes racines culturelles.
Au niveau des paysages, ces trois petits pays qui couvrent une superficie de 175.000 km² (1/3 de la France) possèdent beaucoup de similitudes : ils sont très plats (l'altitude maximale est de 310 mètres) couverts de forêts, de tourbières et de petits lacs.
L'agriculture tient une place importante, surtout en Lituanie (15% de la population en vit avec 70% de terres arables où l'on cultive l'orge, le seigle, le blé, le lin, la pomme de terre, le chou, la betterave à sucre). On peut encore voir des chevaux de trait parfois... Une particularité : le lait n'est pas UHT, il est conservé au frigidaire par les habitants et doit être consommé rapidement.
Côté industrie, on trouve la fabrication de machines-outils, d'électroménager, des raffineries, de la construction navale, de l'ébénisterie, du chocolat et des fertilisants.
Evidemment, tout ce que je vais vous dire provient - en grande partie - des explications données dans le car par notre guide, Yannick, un jeune français ayant longtemps vécu en Lettonie et amoureux de ces pays baltes, explications dont il n'était pas avare : j'ai beaucoup apprécié tant son professionnalisme que sa gentillesse et son humour.
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On appelle Pays baltes les trois pays à l'est de la mer Baltique : la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie. Un moyen mnémotechnique pour situer ces pays les uns par rapport aux autres : ils sont dans l'ordre alphabétique du nord au sud !
Le mot balte est employé ici dans le sens géographique et non dans le sens linguistique puisque, si le lituanien et le letton sont des langues indo-européennes (dérivant du Sanskrit), l'estonien est une langue finno-ougrienne (les estoniens comprennent d'ailleurs le finlandais et se considèrent un peu comme leurs cousins même s'ils gardent des relations étroites avec les deux autres pays baltes).
Comme vous le voyez, ces trois pays sont voisins de l'ancienne Russie soviétique dont ils ne se sont libérés qu'à la chute du mur de Berlin en 1989 suivie par l'effondrement du bloc de l'est. Ils font tous les trois partie de l'Europe depuis le 1er mai 2004, Europe à laquelle ils sont très attachés et qui les protège d'éventuelles nouvelles ingérences étrangères (la Russie a bien envahi la Crimée en 2014...), du moins l'espère-t'on : l'Otan veille.
Le mélange des populations
Une donnée commune aux trois républiques due à leur histoire
La Lituanie est bordée à l'ouest par la Russie (l'enclave de Kaliningrad) et la mer Baltique, au nord par la Lettonie, à l'est pas la Biélorussie et au sud par la Pologne : tous ces pays hormis la Lettonie ont joué un rôle dans son histoire.
Ayant atterri à Vilnius, nous avons parcouru le pays selon le tracé ci-dessous.
Jadis plus peuplée, elle ne compte plus actuellement que 2.800.000 habitants (dont 675.000 dans la capitale, Vilnius) car la population décroit régulièrement. Ceci est dû à l'exode des jeunes de moins de 35 ans qui partent chercher du travail dans le reste de l'Europe depuis l'indépendance (principalement au Royaume-Uni, en Allemagne mais aussi en Norvège et en Irlande).
Il y a très peu d'immigration mais parmi ceux-ci beaucoup d'ousbeks.
La population est constituée par environ 80% de lituaniens, 10 de russes (restés sur place après la chute du mur), 10 de polonais (autrefois la Lituanie et la Pologne ne faisaient qu'un) et 0,5% de juifs (ce très faible pourcentage s'explique par la "solution finale" qui a décimé ce peuple à la dernière guerre). Il y a aussi des biélorusses et des ukrainiens.
En dehors du lituanien, 80% de la population est russophone car beaucoup de lituaniens ont des ancêtres d'origine russe. Certaines personnes peuvent aussi parler le polonais.
Le taux d'alphabétisation en Lituanie est de 100% et l'espérance de vie moyenne de 76 ans.
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La Lettonie est bordée à l'ouest par la mer Baltique, au nord par l'Estonie, à l'est par la Russie, au Sud par la Biélorussie et la Lituanie. La Russie a fortement influencé son histoire.
Entre 1991 et 2018, la Lettonie a perdu environ 38 % de sa population en raison d’un taux de fécondité faible et d'une forte émigration due au chômage (on parle de "fuite des cerveaux"). Elle compte actuellement 1.900.000 habitants dont 800.000 dans la capitale, Riga. Le problème se situe aussi dans le rapport du nombre d'hommes par rapport à celui des femmes : il y a 54% de femmes pour 46% d'hommes et cela pose un problème à la femme lettone en cas de divorce ou de décès du mari...
Il y a une immigration russe (30% depuis l'annexion de la Crimée) car en contrepartie d'un achat immobilier ceux-ci peuvent obtenir un permis de séjour.
Les langues parlées sont le letton, le russe, et l'anglais pour les jeunes générations.
Le taux d'alphabétisation en Lettonie est de 100% et l'espérance de vie moyenne de 75 ans.
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L'Estonie est bordée en majeure partie par la mer Baltique ; sa plus proche voisine au delà de la mer est la Finlande avec laquelle elle entretient d'étroites relations. Elle a pour voisines la Russie à l'est et la Lettonie au Sud.
1.300.000 habitants environ, c'est peu..., dû à un faible taux de natalité et à l'émigration due au chômage comme dans les deux autres pays baltes. Les russes représentent 30% de la population.
On y parle donc l'estonien mais aussi le russe, le finnois, l'anglais et l'allemand.
Le taux d'alphabétisation en Estonie est de 100% (c'est le pays où les technologies nouvelles sont le plus présentes dans la vie courante) et l'espérance de vie de 78 ans.
Les salaires bruts
Donnés par Yannick : j'ai trouvé d'autres chiffres sur internet pour les salaires moyens : peut-être ai-je parfois mal entendu... ?En Lituanie
Salaire médian (50% ont plus, 50% ont moins) : 470 euros, Salaire moyen : 1900 euros, ce qui laisse à penser qu'il y a de très gros salaires, Salaire minimum : 290 euros. Le niveau de vie a tendance, nous a dit Yannick, à se niveler par le haut, contrairement à la France.
En Lettonie
Salaire médian : 530 euros, donc meilleur qu'en Lituanie qui reste le pays le plus pauvre des trois, Salaire moyen : 1900 euros (+ 7% en 2018), Salaire minimum : 320 euros.
En Estonie
Je n'ai pas relevé mais le niveau de vie est le meilleur des trois pays tout en restant bien inférieur à celui de la France : quand un français gagnait 40.000 euros par an en 2016 - Source INSEE -, un lituanien gagnait 10.000 euros, un letton gagnait 13.000 euros et un estonien 16.000 euros.
Les religions
La Lituanie est catholique à 80% et il y a 5% de russes orthodoxes. Il y a aussi quelques religions minoritaires (luthéranisme et judaïsme).
La Lettonie est de religion luthérienne à 70% mais il y a aussi des minorités catholiques et d'orthodoxes.
L'Estonie : la majorité des estoniens est luthérienne. Il n'y a qu'une toute petite minorité de catholiques et d'orthodoxes.
La christianisation
La vie humaine est apparue dans la Baltique environ 3000 ans avant J.-C. et aussi loin qu'on puisse remonter, les habitants de ces régions étaient païens : ils vouaient un culte aux forces de la nature en particulier. La christianisation va venir d'Allemagne où Albert, archevêque de Brême, fonde un ordre militaire, celui des Chevaliers Porte-Glaive, pour convertir les dernières populations baltes encore réfractaires. C'est lui qui fondera la ville de Riga, la capitale de la Lettonie. Les Chevaliers teutoniques (des moines soignant les soldats blessés à Jérusalem) viendront par la suite prêter main forte aux Chevaliers Porte-Glaive pour poursuivre leur oeuvre de christianisation.
Des Chevaliers Porte-Glaive
On retrouve un peu partout dans les trois pays des châteaux-forts ayant été construits pour se défendre contre ces deux ordres quand ce ne sont pas des châteaux-forts construits par les Chevaliers eux-mêmes.
Les occupations russe et allemande
Les pays baltes ont une histoire très mouvementée.
Durant 800 ans, entre 1200 et 1990, l'Estonie et la Lettonie demeureront presque continuellement occupées par des puissances étrangères, tandis que la Lituanie prospérera en s'alliant à la Pologne.
Les occupations et influences des 19ème et 20ème siècles sont communes aux trois pays : tsariste, avant une période d'indépendance qui commence en 1918, puis on assiste à nouveau à une invasion soviétique en 1940 (par le biais du pacte germano-soviétique), suivie par l'occupation nazie en 1941 puis la reconquête soviétique en 1944, à l'issue de la guerre, qui conduit à une soviétisation forcée à partir de cette date et jusqu'en 1990.
Concernant les populations juives, sur les 120.000 juifs de Lituanie seuls 10.000 survivront à l'holocauste. En 1937, il y a 95 000 Juifs en Lettonie, soit 5 % de la population. A la fin de la seconde guerre mondiale ils ne seront plus que 15.000. Avant la guerre, l'Estonie comptait 4.500 juifs. Après la guerre le pays est dit "judenfrei", c'est-à-dire libre de juifs. Actuellement la population s'est un peu reconstituée (3000 personnes).
La Révolution chantante et les Daïnas
Instrument séculaire de la résistance à la répression contre l'envahisseur allemand, scandinave et russe, le chant est pratiqué avec beaucoup de ferveur depuis le 16ème siècle. On recense plus d'un million de Daïnas, poèmes musicaux de la littérature orale (souvent composés et transmis par les femmes célébrant la nature). Les premiers festivals sont organisés tous les 5 ans à partir de la libération, en 1918. Mal vus par les soviétiques, ils constituent le vecteur du patriotisme à la fin des années 1980. En 1988, près du cinquième de l'Estonie, réuni sur le Pré des Chansons de Tallinn, brave les interdictions en entonnant le vieil hymne national Esti Hümm. Dès lors, les baltes se libèrent de l'URSS avec leur cordes vocales : on ne peut pas tirer sur une foule qui chante !
Une idée à donner aux Gilets Jaunes, non ? Même s'il s'agit plutôt des Black Blocs...
Le recueil de Daïnas connu sous le nom de « Vitrine à chants » est inscrit au programme de Mémoire du monde de l’UNESCO.
Exemples de Daïnas lettones : comme vous le voyez, ce sont toujours des petits quatrains.
"J'ai filé le lin du maître,
Fin le coton du maître
C'est que, je le sais bien,
Il ne supporte rien qui gratte."◄►◄►
" De loin j'ai reconnu
Ma fiancée élancée
La poitrine couverte d'argent
Les doigts chargés de bagues"◄►◄►
"Basse est la porte de mon fiancé
Basse est sa maison
J'y suis entrée accroupie
Et dans la chambre à quatre pattes"L'or jaune de la Baltique
L'ambre est un dénominateur commun aux trois pays baltes : il s'agit d'une résine secrétée par des conifères il y a des millions d'années et qui s'est fossilisée. Tendre et plus ou moins translucide, cette résine contient souvent des bulles d’air et des inclusions animales (fossiles d’insectes) ou végétales, raison pour laquelle il a été associé à la jeunesse éternelle. Il est utilisé comme bijou et comme objet d'art depuis la préhistoire. Les Celtes l'ont beaucoup utilisé sous forme de perles. Dans l'antiquité, la route de l'ambre reliait la Baltique à la Méditerranée. On en trouvait aussi dans la Rome antique et même en Egypte.
L'ambre posséderait des propriétés thérapeutiques (il aurait une action bénéfique sur les voies respiratoires, arrêterait les saignements de nez, aiderait à lutter contre la dépression et l'angoisse...).
On récolte surtout l'ambre après les fortes tempêtes en bord de mer car il flotte sur l'eau salée.
Il y a plusieurs couleurs d'ambre.
L'ambre Bleu est rare et il n'est pas présent en mer Baltique. L'ambre Rouge est aussi appelé ambre Cognac. L'ambre vert, le plus jeune, est l'un des plus rares (2%). L'ambre blanc (ou Royal), qui ressemble à de l'ivoire, est vieux de 40 millions d'années. L'ambre translucide ou ambre miel (10%) contient souvent des inclusions. L'ambre noir est très impur et fragile. L'ambre jaune est le plus fréquent (70%).
Il ne faut pas confondre tous ces ambres avec l'ambre gris qui est une concrétion intestinale des cachalots (on l'appelle aussi "vomi de baleine") provenant de l'interaction des sécrétions biliaires et des aliments que les cétacés ingèrent. On en fait des cosmétiques.
Une institution : le sauna
Une maxime dit : "La première année, l'estonien construit son sauna, la deuxième année, il construit sa maison autour".
Vous le savez, il s'agit d'une cabine de bois dans laquelle on fait chauffer des pierres à 80°C : cela permet d'éliminer les toxines en dilatant les pores, d'accélérer la circulation sanguine et de rendre la peau plus douce. Il faut régulièrement verser de l'eau sur les pierres pour qu'elles dégagent de la vapeur sèche : celui qui tient la louche est honoré... Pour y aller il faut être en tenue d'Adam ou d'Eve (ou n'avoir qu'une serviette autour des reins) mais porter un chapeau de feutre car la vapeur abîme les cheveux. Après avoir bien transpiré, il faut prendre une douche froide : brrrrr....
En Lettonie, le sauna s'appelle le Pirts : en sus de la vapeur, on se fouette avec des branches de bouleau ou de chêne, ces assemblages de branchages ressemblant aux balais de sorcières des contes de fées...
Les habitants des Pays baltes en sont fous : l'endroit peut même servir aux repas d'affaires !
C'est aussi un endroit où les mères peuvent accoucher car il est stérile. On y conserve aussi le corps des défunts nous a dit Yannick mais j'avoue que j'ai un peu peur que ça sente vite mauvais, non... ?
La cuisine
La cuisine balte est une cuisine familiale qui emploie comme principaux ingrédients la pomme de terre (elle est très souvent bio et excellente), la tomate, le concombre, la betterave, le chou. Côté viandes, on trouve souvent le porc ou la viande blanche, et pour les poissons il y a naturellement les harengs - souvent accompagnés de crème aigre, les sprats, le saumon).
Côté boissons, la bière est à toutes les tables et... la vodka aussi parfois !
Pour le pain, on le trouve souvent noir et au seigle.
Les spécialité lituaniennes auxquelles nous avons goûté :
Les Kibinai (d'origine karaïte, une minorité de la Crimée) sont des chaussons à base de mouton et d'oignon. Nous en avons goûté avec un bol de bouillon de volaille, c'est excellent.
Le Sakotis est un gâteau à la broche traditionnel polonais-lituanien. il est cuit en tournant la pâte sur un cône devant une source de chaleur (cheminée). Il s’agit d’un gâteau composé de beurre, de blancs d’œufs et de jaunes, de farine, de sucre et de crème, cuit à la broche dans un four ou au feu de bois. Nous avons aussi eu l'occasion d'en manger. C'est amusant.
Les spécialités auxquelles nous avons goûté en Lettonie :
Les sprats ou anchois de Norvège
Le bortsch est une recette de plusieurs pays slaves d'origine ukrainienne. C'est une soupe souvent rouge car elle contient de la betterave, du chou, des pommes de terre, des carottes, des oignons, de la tomate, mais aussi de la viande (poulet, boeuf, porc). On le mange avec de la crème aigre.
Nous n'avons pas goûté particulièrement de spécialités estoniennes, sinon que nous avons continué de manger du hareng de la Baltique (élu poisson national) à la crème accompagné de pommes de terre.
De façon générale, nous avons bien mangé dans les Pays baltes.
Les cigognes
C'est un animal emblématique de la Lituanie et de la Lettonie : nous avons vu beaucoup de nids (les cigognes sont parties à cette époque).
Il y en a 2000 blanches et 1000 noires.
Une cigogne peut faire - ailes déployées - 2,15 mètres d'envergure et pèse, selon son âge, de 2,3 kgs à 4,4 kgs. Son espérance de vie et de 20 à 30 ans.
Elles ont un régime carnivore : elles mangent des reptiles, des amphibiens, d'autres oiseaux, ou des insectes.
Les cigognes sont monogames mais changent de partenaire plusieurs fois dans leur vie. Leur nid fait 1 mètre de profondeur et 1,50 mètre de diamètre. Il pèse de 60 à 250 kgs, voire plus.
C'est avec leur nid que les mâles attirent les femelles : elles le construisent le plus douillet possible... La femelle couve pendant 30 à 34 jours. Il y a une couvée par an en principe. Le petit pèse 75 grammes à la naissance et un mois et demi plus tard il aura atteint les 3 kgs.
Lors de la migration post-nuptiale, les petits prennent leur envol pour les pays chauds accompagnés de leurs parents : les cigognes passent par la Crimée, la Grèce, le détroit du Bosphore en direction de la Turquie puis c'est le passage par l'Egypte pour rejoindre l'Afrique du sud ou alors, si elles passent par le détroit de Gibraltar, c'est pour aller en Afrique sub-saharienne.
Les oiseaux quittent leurs quartiers d'hivernage entre la mi-février et la fin mars pour rejoindre l'Europe.
Les proverbes : ils reflètent la mentalité des gens.
En Lituanie
► Tant qu'on vit, on s'instruit, et pourtant on meurt bête.
► Il n'y a pas de plus méchant diable qu'un paysan qui devient seigneur.
► Celui qui mange bien, travaille bien. A méditer...
En Lettonie
► Un visage souriant est la moitié d'un repas
► Une fois le pain rompu on ne peut pas le remettre ensemble
► Il n'y a pas de femme moche, juste pas assez de vodka ! Celui-là est très drôle !
En Estonie
► La forêt est le manteau du pauvre.
► On a vu des chiens mourir pour leur maître, pas le contraire. Vu juste !
► On ne confie pas des poules à un renard.
► Le verger d'une femme pauvre est dans son corsage et son champ dans son tablier.
Les oiseaux symboles
La cigogne blanche en Lituanie (de nombreux contes, légendes et films portent son nom)
La bergeronnette blanche en Lettonie (fréquemment cité dans les chansons)
L'hirondelle rustique en Estonie (il est dit que celui qui tuera une hirondelle deviendra aveugle.)
Les nouvelles technologies
Elles sont très développées dans les trois pays mais c'est l'Estonie qui en est le champion : on y fait tout par internet.
Les drapeaux des trois républiques
Le drapeau de la Lituanie est jaune, vert et rouge.
Le jaune comme les blés et le soleil (symbolise la lumière et le bonheur),
Le vert comme les forêts (symbolise la liberté et l'espérance),
Le rouge comme l'amour de la patrie, le courage (symbolise le sang versé).
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Le drapeau de la Lettonie est rouge grenat, blanc et rouge grenat.
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Le drapeau estonien est bleu, noir et blanc.
Le bleu pour le ciel, la mer et les lacs (symbolise la foi, la fidélité, le dévouement), le noir pour les forêts (symbolise le passé sombre de ce peuple) et le blanc pour la neige.
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Yannick nous a dit qu'il se pourrait que d'ici 2050 les trois pays baltes s'unissent pour faire les Etats-Unis baltes.
On va surveiller...
Pour voir la suite du voyage, cliquer ICI.
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J'avais vu au Grand Palais en 1967 (à tout juste 17 ans...) la toute première exposition consacrée à la découverte de la tombe du célébrissime pharaon d'Egypte, nous avons visité le musée du Caire tous les deux en 2005 lors de notre voyage en Egypte, mais cette nouvelle exposition organisée sous la Grande Halle de la Villette nous tentait bien encore : nous avons donc décidé d'y aller avant qu'elle ne se termine très bientôt et que tous ses trésors ne soient définitivement rapatriés au sein du tout nouveau musée du Caire dont l'ouverture est prévue en 2020.
Elle nous a coûté cher car une mauvais manip de ma part en juin dernier voyait s'envoler nos deux billets : ce que c'est que de mal regarder sa boîte mail...
Enfin, nous y sommes !
L'exposition s'ouvre sur une grande statue en diorite (de plus de deux mètres) représentant le dieu Amon protégeant Toutânkhamon. Elle provient du temple de Karnak à Louxor (un prêt du musée du Louvre).
Les explications données par le commissaire de l'exposition nous donnent plein d'informations.
C'est le visage intact d'Amon qui fait tout le prix de cette statue du règne de Toutânkhamon. Selon les conventions égyptiennes, les traits du dieu sont ceux du souverain, car le roi est l'émanation terrestre du pouvoir divin. Ainsi l'on reconnaît le visage de Toutânkhamon dans celui d'Amon.
Toutânkhamon a été effacé de l'histoire par les pharaons qui l'ont suivi, sans doute à cause de son père, Akhenaton, considéré comme hérétique : promoteur du culte unique du dieu solaire Aton, Akhénaton avait interdit le culte des autres divinités et fait fermer leurs temples.
Dans le texte sur le pilier dorsal, les prêtres et les scribes du règne de Toutânkhamon avaient manifesté pleinement le retour à l'orthodoxie voulue par l'entourage de l'enfant-pharaon.
Le pharaon s'était pourtant démarqué de son père en revenant à l'orthodoxie, rouvrant et restaurant les anciens temples, en construisant de nouveaux et transformant son nom d'origine, Toutânkhaton ("l'image vivante d'Aton") en Toutânkhamon, "image vivante d'Amon", pour redonner une place prépondérant à ce dieu, un des plus importants du panthéon égyptien.
Cela n'a pourtant pas suffi à le protéger d'Horemheb, général d'armée qui monta plus tard sur le trône. A leur tour, ses prêtres, scribes et graveurs, eurent la charge d'effacer le nom du roi.
Ils oublièrent cependant deux minuscules cartouches, gravés sur le côté droit du pagne, laissant ainsi une chance supplémentaire à Toutânkhamon de traverser les siècles.
L'exposition présente une sélection de plus de 150 objets originaux issus du tombeau du jeune souverain, parmi lesquels de nombreux objets personnels qui l'ont accompagné dans la vie et dans la mort : des bijoux en or, des sculpture ainsi que des objets rituels...
A l'image, deux jeux complets de Senet se trouvaient dans le tombeau. Cinq disques et cinq cônes devaient être déplacés sur le plateau en fonction du lancer d'astragales (dés en forme de bâtonnets). C'était un jeu très prisé de l'Egypte ancienne : des familles moyennes au plus riches pharaons, tout le monde y jouait.
Voici la règle du jeu de Senet, à mi-chemin entre le jeu de l'oie et le jeu des petits chevaux.
Ici, l'on voit Nefertari jouant au Senet (XIIIème siècle avant notre ère)
Cet appui-tête en faïence égyptienne bleu-foncé est pour la première fois visible hors d'Egypte. Le bleu, couleur du ciel, est le symbole de la renaissance magique dans l'au-delà.
Ces vases ont été utilisés pour la cérémonie d'ouverture de la bouche de Toutânkhamon, rituel qui permet au défunt de lui redonner la vue, l'odorat et l'ouïe dans le monde des morts.
Vase en calcite sur socle arborant les cartouches de Toutânkhamon et de Ânkhesenamon, sa demi-soeur, qu'il a épousée, fidèle à la tradition des rois égyptiens pour continuer la dynastie.
C'est la première fois que ce vase sort d'Egypte.
Cartouches de Toutânkhamon
Le pharaon Aÿ accomplissant la cérémonie d'ouverture de la bouche par une herminette sur la momie de Toutânkhamon.
Fauteuil de Toutânkhamon incrusté d'ébène et d'ivoire
Les paysages en relief incrustés sur les panneaux d'or des bras de ce fauteuil (bouquetins bêlant et végétaux du désert) montrent bien l'influence des styles exotiques, populaires au cours de la XVIIIème dynastie.
Nombre de bijoux et d'ornements ont été trouvés dans une boîte de marqueterie située à l'intérieur de ce coffret en bois incrusté en forme de cartouche (bois rouge, ébène, ivoire, feuille d'or).
Cet étui à calames aurait appartenu au pharaon. Il a la forme d'une colonne architecturale surmontée d'un chapiteau en forme de palmier.
De la nourriture pour le Ka du roi : ces récipients de forme ovoïde en bois peint contenaient différents morceaux de viande. On a cependant constaté des différences entre l'étiquette du contenant et la viande qu'ils contenaient.
Voici le lit funéraire du roi : la structure en ébène est recouverte de feuille d'or. Au pied du lit sont représentées Bès, dieu des nouveaux-nés, et Taouret, la déesse-hippopotame qui protège le roi.
Les nombreux modèles réduits d'embarcations présents dans la tombe de Toutânkhamon représentent la mobilité du pharaon dans l'au-delà à l'image des nombreux voyages qu'il effectua durant sa courte vie. Ces barques solaires, ici en bois, suggèrent la renaissance du roi défunt, assimilée à Ré, l'astre solaire.
De jolies reproductions derrière les barques...
Voici l'un des éventails de Toutânkhamon en plumes d'autruches : à l'origine il en comportait 30. Ces plumes provenaient de l'une de ses proies.
Il est indiqué sur la hampe que le roi chassait en effet l'autruche près d'Héliopolis : la scène de chasse montre le pharaon se tenant, triomphant, au sommet d'un char tiré par des chevaux en pleine course.
Figurine d'Horus sous les traits d'un faucon : pour la première fois visible hors d'Egypte, ce faucon en bois doré coiffé d'un disque solaire était monté sur la barre principale et faisait partie des ornements d'un char.
Sur ce bouclier en bois doré, Toutânkhamon, sous la forme d'un sphinx, est en train de piétiner des ennemis nubiens : la délicatesse des ajours de cet ouvrage suggère qu'il s'agit ici d'un bouclier d'apparat et non d'un instrument servant à la guerre.
Toujours dans le domaine de la guerre, voici un arc composite avec poignée et extrémités dorées.
Boomerangs : en raison de leurs courbures particulières (qui sont symboliques de la capacité du roi à triompher des forces du chaos qu'il ne manquera pas de rencontrer), aucun de ces boomerangs n'était capable de revenir vers son lanceur mais d'autres boomerangs trouvés dans le tombeau le pouvaient.
Il ont été placés dans le tombeau du roi pour qu'il puisse continuer à exercer ce sport dans l'au-delà.
Statuette en bois doré de Toutânkhamon harponneur : la croyance voulait que les images et les mots prissent vie dans l'au-delà. La proie du pharaon (l'hippopotame représentant la déesse Seth) était trop dangereuse pour que son image soit montrée...
Statuette en bois doré de Horsemsou (Horus l'ancien) et statuette à tête de chacal de Douamoutef (Photo Blog "Des pierres et des papillons")
Figurine prosternée et chaîne en or du roi Amenhotep III
Une mèche de cheveux de l'épouse d'Amenhotep III, la reine Tiyi, grand-mère de Toutânkhamon, a été trouvée aux côtés de cette figurine.
Cette photo (du blog "Dynamic Seniors") est superbe : s'il fallait venir voir l'exposition que pour une seule oeuvre, ce serait pour celle-là, d'une taille minuscule...
On y voit bien le collier chebiou d'Amenhotep III, fait de perles de verre, qui proclame sa dévotion à Rê.
Statue de Ptah en bois doré
Ptah, démiurge de Memphis, dieu des artisans et des architectes et créateur de l'univers et de tous les autres dieux, porte une coiffe en verre bleu cobalt. Sur son spectre figurent trois hiéroglypes du signe de la vie (ânhk), de la stabilité (djed) et de la puissance (ouas). Ptah ouvre la bouche du défunt et lui permet ainsi de manger, boire et parler dans le monde des morts.
Statue en bois du gardien du Ka du roi, portant la coiffe Némès : les yeux au regard perçant du gardien sont faits d'obsidienne volcanique. L'uraeus sur son front et les sandales sont en bronze.
Le Ka de Toutânkhamon résidait dans sa momie que l'on devait garder intacte pour que la magie de la renaissance se produise lorsque le Ba du défunt reviendrait sous forme d'oiseau et fusionnerait avec le Ka : le défunt renaissait alors sous une forme encore plus réussie...
Les prêtres momifiaient les défunts après leur mort. Ils débarrassaient minutieusement le corps de toute humidité et en extrayaient l'estomac, le foie, les poumons et les intestins avant de les conserver dans des vases canopes.
Toutânkhamon avait quatre cercueils miniatures à son effigie, placés dans une coffre en calcite. Lors de la momification, les viscères furent traitées séparément du corps, embaumés, oints d'onguents et résines, enveloppés de bandelettes de lin puis placés dans ces canopes.
Ce cercueil miniature canope était réservé au foie, organe placé sous la protection de la déesse Isis et du génie Amset.
Les travailleurs de l'au-delà : un nombre exceptionnellement élevé de chaouabtis - 412 en tout - accompagnait Toutânkhamon dans son tombeau : 365 petits ouvriers, un pour chaque jour de l'année, 36 chefs d'équipe, de plus grande taille, environ un pour chaque semaine (la semaine de la haute Egypte comptait dix jours), 12 contremaîtres, c'est-à-dire un pour chaque mois.
Grands chaouabtis en bois (à gauche, portant un Némès doré, un large collier et un fléau ; à droite, portant une perruque ronde en ébène et un collier en or)
Des bijoux maintenant...
Amulette en or en forme de serpent
Les embaumeurs plaçaient plusieurs colliers Ousekh entre couches de bandelettes de la momie. Ces colliers étaient aussi bien portés par les dieux que par les hommes et les femmes.
Collier Ousekh en or avec contrepoids : vautour avec ailes déployées et uraeus
Le faucon représente Horus, le dieu intimement lié au pharaon vivant. A la fois fils d'Osiris et de Rê, Horus montait en flèche dans le ciel comme le faisait le faucon dans l'ancienne mythologie égyptienne. Les fils d'or enfilés dans les trous au bout des ailes retiennent un contrepoids en fleur de lotus de forme allongée suspendu dans le dos du porteur, équilibrant le poids du pendentif.
Uraeus en or à tête humaine
Pectoral incrusté d'or en forme de Naos incluant un scarabée ailé en feldspath
Pectoral incrusté d'or et de pierres avec un scarabée en lapis-lazuli représentant le nom royal de Toutânkhamon
Pectoral en forme d'oeil d'oudjat avec chaîne en or et en faïence égyptienne
Bracelet en or représentant l'oeil oudjat avec incrustations en lapis-lazuli et en obsidienne
Boîtier à miroir en forme d'Ânkh, en bois doré incrusté de verre bleu et de cornaline
Figurine osirienne en bois de Toutânkhamon allongé sur une bière : les différentes enveloppes funéraires et les bandelettes de la momie sculptée ainsi que la tête et les pattes de lion du lit protègent le personnage contre les forces surnaturelles.
La crosse Héga et le fléau ont été découverts dans une boîte en forme de cartouche.
Osiris est toujours représenté avec ces deux attributs, symboles de royauté. Au cours de cérémonies officielles, Toutânkhamon avait toujours en mains ces éléments importants de la tenue royale. Leur lien intime avec Osiris confirmait la nature divine de son autorité sur la Haute-Egypte.
Le fléau tire peut-être son origine des chasse-mouches. Le dieu à tête de chacal, Anubis, est parfois représenté agitant un fléau sur son dos. Lorsque le roi tient la héga, inspirée de la crosse du berger, il devient lui-même un berger qui guide et protège ses sujets. Le hiéroglyphe représentant une crosse signifie "souverain".
Coffre en ébène et en cèdre : sur le coffre figurent des inscriptions : noms et épitèphes du roi dont certains faisant référence à la réouverture par le roi des temples fermés pendant la période amarnienne.
Naos en bois doré représentant des scènes de la vie de Toutânkhamon et d'Ânkhésenamon : les chapelles, les bateaux sacrés et les cercueils étaient tractés sur des traîneaux dans les sables du désert jusqu'aux tombeaux des rois.
Coupe de Toutânkhamon en albâtre en forme de lotus ouvert avec deux boutons de fleurs : prenant la forme d'un lotus présentant sur chaque anse deux boutons prêts à éclore et flanqués de Heh, dieu de l'éternité, cette coupe est un puissant symbole de renaissance et de vie éternelle.
Elle a été trouvée à l'entrée de la tombe, comme elle est mise en scène sur la photo ci-dessous.
L'exposition se continue par des explications sur la découverte de la tombe de Toutânkhamon par Howard Carter, égyptologue anglais, en 1922 : l'exposition de La Villette fête le presque centenaire de la découverte.
En voici le plan
On apprend que c'est un jeune porteur d'eau, Hussein Abdel-Rassoul, qui a découvert la première marche d'un escalier s'enfonçant dans le sol. Le lendemain, douze marches sont dégagées, laissant apparaître le haut d'une porte dont les sceaux sont estompés et peu lisibles.
Il porte sur la photo suivante (prise par Harry Burton, photographe de l'expédition) le pectoral de Toutânkhamon représentant une barque en or et un disque lunaire en argent avec contrepoids et chaîne.
Le voici présenté à Paris (or, cornaline, lapis-lazuli, feldspath vert, verre)
La photo a servi de gagne-pain à Hussein ABdel-Rassoul pour le reste de sa vie. En effet, il posait près du tombeau de Toutânkhamon, sa photo à la main, expliquant aux visiteurs qu'il était celui qui avait découvert le site. Après sa mort, son fils le remplaça dans la Vallée des Rois.
Voici la nouvelle résidence de Toutânkhamon à Gizeh au Caire : le musée fait face à Khéops dont il s'est inspiré.
Voici l'arbre généalogique du pharaon : les tests ADN révèlent qu'il est le fils d'Akhénaton et de "Younger Lady". Il a été marié à Ânkhésenamon, sa demi-soeur du côté de son père dont il a eu deux filles mortes-nées.
Sa momie repose encore dans son sarcophage à l'intérieur de son tombeau.
L'exposition se termine par une représentation colossale en quartzite du pharaon : la statue fait partie d'un couple de colosses qui se tenait probablement devant le temple funéraire de Toutânkhamon.
A l'origine, le nom du pharaon était gravé sur sa ceinture mais son successeur, Aÿ, fit graver son nom par-dessus. Peu de temps après, le nom d'Aÿ fut remplacé par celui d'Horemheb.Aujourd'hui, le nom de Toutânkhamon est prononcé partout dans le monde : lui qui tomba dans l'oubli pendant plusieurs millénaires, revit à jamais.
Une exposition qui m'a permis de me remémorer des souvenirs fort lointains et qui restera, je l'espère, dans ma mémoire fort longtemps car nous ne sommes pas prêts de retourner en Egypte je pense...
Et pourtant, une nouvelle petite remontée du Nil ne serait pas pour me déplaire !
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