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Par Tolbiac204 le 10 Août 2015 à 22:06
Nous avons profité de la venue d'André et Évelyne pour aller visiter la région : aujourd'hui c'est près de Montbard que nous nous rendons pour visiter l'Abbaye de Fontenay. Une vingtaine d'années que nous n'y avions pas mis les pieds, notre dernière visite datant d'un séjour de Laëtitia avec nous à Courcelles dans les années 90...) !
L'abbaye, dont voici la maquette, est nichée dans un écrin de verdure.
Nous voici devant la Porterie.
C'était un lieu primordial dans l'Abbaye. Le frère portier y accueillait les visiteurs, qu'ils soient novices, pèlerins, voyageurs, marchands mais aussi pauvres et infirmes demandant l’aumône.
C'est maintenant ici qu'on achète son billet d'entrée, avec ou sans visite guidée.
Au-dessus du porche, une statue dans une niche surmonte le blason de l'Abbaye (c'est le même que celui de la ville de Montbard) : une crosse pour représenter l’Église, une fleur de lys pour le Roi et deux bars qui rappellent le passé piscicole des moines de Fontenay (les moines ne mangeant pas de viande).
L'Abbaye de Fontenay est une abbaye cistercienne (aujourd'hui désaffectée) fondée en 1118 par Bernard, moine à l'Abbaye de Clairvaux. Elle a été inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1981.
Pour nous rendre à l'abbatiale, nous passons devant le chenil : on y voit encore les deux sculptures de chiens qui en défendaient l'entrée : les chiens du Duc de Bourgogne, qui chassait dans la région, y étaient en pension.
Nous passons devant le pigeonnier : en contrepartie du chenil, les moines avaient obtenu le "droit de Pigeon", ce qui leur permettait de communiquer avec d'autres abbayes...
L'internet de l'époque !
et nous voici maintenant devant l'Abbatiale à la façade très dépouillée comme le veut la règle cistercienne : rien ne doit distraire l’œil de la méditation...
Entrons...
Effectivement, à l'intérieur, beaucoup de sobriété également. Jolis, ces bas-côtés gothiques...
Cette statue d'une Vierge à l'enfant dite "Vierge de Fontenay" est représentative de la statuaire bourguignonne de la fin du XIII ème siècle. Elle fut exposée aux intempéries pendant plus d'un siècle (achetée pour l'équivalent de 5 euros après la révolution par une famille d'un village voisin qui la plaça sur la tombe familiale) et ne réintégra l'Abbaye qu'en 1929.
No comment...
Dans le chœur, des restes du pavage d'origine du XIIIème siècle.
Ce retable qui ornait le Maître-Autel montre les épisodes de la Passion et de la vie de la Vierge Marie.
Ici, l'adoration des Mages
et au centre, la crucifixion
Ces gisants sont ceux du Chevalier Mello d’Époisses et de son épouse, issus d'une noble famille bourguignonne.
Le long de la jambe droite de la Dame de Mello, on peut voir une jolie sculpture : c'est celle d'un moine lisant qui prie pour le repos éternel de la défunte.
Nous rejoignons ensuite le dortoir des moines par cet escalier.
Ceux-ci dormaient tout habillés et, soumis aux sept prières quotidiennes, n'avaient qu'à descendre l'escalier qui y mène pour aller assister aux offices.
Cool, non ?
La charpente de chêne est en forme de coque de bateau renversée.
Depuis le dortoir, on a une vue sur la Vierge de Fontenay...
L'abbatiale donne sur le cloître qui est le cœur du monastère : à l'entrée se trouvait une petite armoire pour les moines, fermée par des portes en bois aujourd'hui disparues. On aperçoit encore les rainures servant à supporter les étagères où étaient rangés les objets du culte.
Le cloître, espace de communication entre toutes les salles du monastère, et lieu de méditation.
Sur un côté du cloître, on aperçoit le logis de l'abbé commendataire.
La salle du chapitre ouvre sur le cloître : c'est là que chaque matin était lu un chapitre de la règle de Saint-Benoît et que se passait la confession publique des fautes (d'où les expressions "avoir voix au chapitre" et "chapitrer"). Notre guide était fervent de toutes ces expressions qui sont passées à la postérité sans qu'on sache parfois d'où elles viennent...
Du dénuement même dans la décoration des vitraux...
Communicant également avec le cloître, voici le chauffoir avec ses deux cheminées.
C'était la seule pièce chauffée de l'abbaye... De chaque côté des cheminées, une petite loge servait à entreposer les encriers destinés aux moines copistes : la température l'hiver peut en effet descendre dans cette région jusqu'à -20°C...
C'est dans cette grande salle de 30 mètres de long, dite "salle des moines" que se réunissaient les moines pour travailler le cuir ou les tissus ; attenante au chauffoir, elle servait aussi aux moines copistes.
Voici la "signature" du tailleur de pierre qui a fabriqué ce pilier.
Nous voici maintenant devant la forge, un bâtiment imposant de 50 mètres de long.
Dans l'élégant bassin qui la jouxte, on peut voir des truites fario, rappel de l'activité piscicole des moines dans les étangs du vallon, une activité fort appréciée par les Ducs de Bourgogne.
Entrons dans la forge...
"Ora et labora" : c'était la devise des moines de Fontenay (à laquelle s'ajoutait la lecture de la Bible).
Les moines travaillaient le minerai de fer extrait de galeries souterraines voisines de l'abbaye et forgeaient, en quantité industrielle, les outils nécessaires au monastère. Ils commercialisaient le reste de leur production, ce qui leur assurait une autonomie économique et financière.
Il en reste une très belle salle à colonnades et, dans un angle, la forge reconstituée.
Le feu brûle dans la cheminée, des outils attendent les ouvriers : une jolie reconstitution. Il ne manque que le bruit des marteaux...
C’est la dérivation de la rivière de Fontenay, le long du mur de la forge, qui faisait tourner des roues actionnant les martinets, de grands marteaux hydrauliques, qui battaient le fer.
Un marteau hydraulique a été reconstitué en 2008 dans le cadre d’un projet européen impliquant 7 lycées techniques. Ce marteau est une réplique fonctionnelle des marteaux qui devaient être utilisés par les moines.
Un procédé révolutionnaire : l'une des plus anciennes usines d'Europe !
Avant de quitter les lieux un coup d’œil sur les jardins de l'Abbaye, créés en 1996 par l'anglais Peter Holmes, paysagiste. Je ne pense pas qu'à notre précédente visite de l'abbaye ils aient déjà été créés et cela change totalement la vision du lieu.
On quitte l'abbaye en passant par l'ancienne boulangerie des moines.
Il s'y trouve un petit musée lapidaire regroupant des sculptures du Moyen-Age collectionnées par Edouard Aynard, époux de Rose de Montgolfier et fille du précédent propriétaire. C'est en effet Elie de Montgolfier (le neveu des inventeurs des ballons) qui acheta l'abbaye en 1820 pour son activité de papetier. La papeterie fonctionnera jusqu'en 1905. C'est alors qu'Edouard Aynard, mécène, la rachète pour la restaurer, sans l'aide d'architectes... Elle appartient toujours à cette famille.
Clef de voûte de la Chapelle Saint-Laurent, aujourd'hui disparue, et située au dessus de l'Abbaye. Datée du XIIIème siècle, elle a été trouvée lors de travaux de rectification d'un virage.
"Le chasseur" XIVème siècle
Passant par le Musée lapidaire, on débouche naturellement dans la librairie ! L'entretien des bâtiments coûte très cher comme vous pouvez vous en douter. Il y a, selon les saisons, entre 3 et 5 personnes qui y sont employées.
Une très belle visite !
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Par Tolbiac204 le 8 Août 2015 à 14:53
Ce samedi 8 août, nous sommes allés visiter le Musée de Châtillon. C'était une journée très particulière puisque l'Association "Hoplites en Galatia" (les hoplites étaient des fantassins) y faisait une animation.
Cette association réunit des passionnés de la Grèce antique avec pour objectif de reconstituer cette période de l'histoire, principalement l'époque classique (de la bataille de Marathon en 490 av. JC à l'avènement d'Alexandre le Grand en 336 av. JC).
Pile poil la période du vase de Vix !
Dans la cour du Musée, un camp militaire grec
Tout le matériel est fabriqué par ces passionnés de l'histoire tel ce bouclier en bois de 1 mètre de diamètre superbement décoré.
Sur la face interne vient se placer un système de préhension qui fut révolutionnaire pour l'époque : soutenu par l'ensemble de l'avant-bras, il permet un maintien ferme et un maniement aisé lors des combats. L’armature en bois est recouverte par une plaque de métal, en général du bronze, souvent décorée (le décor sert à identifier le combattant qui meurt au combat).
Bouclier grec (Glyptotèque de Munich)
Les "acteurs" ont aussi reconstitué une scène de banquet grec (ou symposion) : un lieu où l'on se sustente tout en échangeant des idées (sur la politique, la philosophie)...
Cette photo est tirée du journal local, le Bien Public, car nous n'avons malheureusement pas pu assister à la conférence d'Emmanuel Krommicheff...
Par contre, nous avons assisté à un combat entre deux phalanges. La Conservatrice du Musée, Félicie Fougère, avait eu la gentille attention de faire installer des bancs à l'ombre car ce matin là le soleil tapait déjà très fort...
A gauche, le fourbe...
Celui-ci a pour fonction d'achever les ennemis à terre : son bouclier est fait de rotin tressé et sa meilleure arme de défense, ce sont ses jambes pour prendre la poudre d'escampette !
Les armures des hoplites sont faites soit de métal soit de sept couches de lin superposées et croisées : le poids est ainsi allégé de quelques 10 kilos par rapport à celui des cuirasses en métal, ce qui favorise un meilleur déplacement du soldat.
Une phalange en formation : les guerriers sont en colonne et les boucliers se recouvrent l'un l'autre pour une plus grande tenue lors de l'affrontement contre la phalange ennemie.
L'un des participants au combat, membre de l'Association, nous donne des informations.
Eh oui : André a revêtu le casque de cet hoplite.
Sacré André !
Difficile de prendre des photos d'un côté et des notes de l'autre... L'an prochain, je prendrai des notes car tout ce qui était dit était fort intéressant.
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Par Tolbiac204 le 9 Mai 2015 à 17:42
Le temps n'étant pas trop mauvais samedi dernier et comme nous étions à Rouen, mes cousins ont eu l'idée de nous emmener visiter Fécamp qui n'est qu'à une heure de route.
La petite ville de bord de mer était jusqu'aux années 1970 réputée pour la pêche à la morue (ses marins allaient pêcher le poisson à Terre-Neuve) mais cette activité s'est arrêtée depuis suite à une interdiction de la pêche par les autorités canadiennes à cause de la surpêche.
Je ne résiste pas à vous montrer un tableau de Robert Antoine Pinchon, peintre normand que je connais bien et que j'apprécie..., représentant le port de Fécamp avec ses morutiers.
Le roi des ciels, Pinchon !
La ville est maintenant presque essentiellement tournée vers la navigation de plaisance et aussi vers le tourisme avec - Son abbaye clunisienne - et - son Palais Bénédictine.
C'est justement ce dernier qui nous a attiré ici, après toutefois nous être restaurés : avec le vent qui soufflait, nous étions contents de rentrer au chaud.
Ah, ces bords de mer normands !
La ville n'a rien d'exceptionnel... par contre le Palais Bénédictine fait grand effet : Il a été construit en mêlant le style néo-gothique au style néo-renaissance (c'est Wikipédia qui le dit) à la fin du XIXème siècle, pour Alexandre-Prosper Le Grand, négociant en spiritueux qui a fait fortune en "inventant" (en 1863) et en commercialisant la Bénédictine. Celui-ci était un grand passionné d'art et voulait créer un espace hybride mêlant l'art et l'industrie. Il s'est adressé à Camille Albert, un architecte originaire des Hautes-Alpes pour l'édifier. Les travaux commencés en 1882 s'achevèrent en 1888.
Aquarelle commémorant les 50 ans du Palais Bénédictine
Poussons la grille, voulez-vous ?
Je trouve ce mélange de pierre et de brique du plus bel effet.
Tout là-haut là-haut... une statue que je n'ai pas réussi à identifier...
Que dire de l'escalier de la cour d'honneur (dit "en queue de paon") : qu'il est sublime, non ?
Près de la porte d'entrée du Palais, un bronze représente Alexandre Le Grand assis surmonté d'un ange en pierre tenant dans une main une bouteille de la fameuse liqueur.
Au travers de cet élégant vitrail, on aperçoit un drapeau à l’emblème de la Normandie (deux léopards jaunes sur fond rouge) qui flotte à l'extérieur du bâtiment. Je vous ai dit qu'il y avait du vent...
Nous avons pris une visite guidée : celle-ci commence dans le péristyle où l'on découvre une statue de Dom Bernardo Vincelli, ce moine bénédictin italien de la Renaissance qui aurait séjourné à l'Abbaye de Fécamp à partir de 1509 et élaboré ici un "élixir de santé" à base d'épices arrivées d'Orient par le port de Venise et de plantes médicinales locales. Les moines bénédictins produiront la liqueur pendant près de 3 siècles jusqu'à ce que la Révolution emporte tout sur son passage, y compris la recette...
Dans les macarons, les initiales SB pour Société Bénédictine
Au plafond, richement décoré, l'architecte a habilement dissimulé une bouteille du précieux breuvage !
Dans le péristyle également, un superbe vitrail représente Dom Bernardo Vincelli entouré d'autres religieux en train d'élaborer la recette de l'élixir...
Attenante au péristyle se trouve la salle Gothique dont le plafond en bois peint est une pure merveille. Ce sont les charpentiers de marine du port de Fécamp qui en ont édifié le gros-oeuvre.
La bibliothèque du Palais Bénédictine se trouve juste en dessous de la mezzanine.
Dans la salle Gothique, nombre d’œuvres d'art sacré provenant pour partie de l'Abbaye de Fécamp, tel ce livre de psaumes en papier parcheminé.
Plusieurs pièces en cuivre et émaux de Limoges
Pyxide (vase sacré en forme de boîte utilisé pour conserver les hosties consacrées) du XIIIème siècle
Crucifix également du XIIIème siècle
Christ aux outrages (début XVIème siècle)
De très beaux objets en ivoire également tel ce Christ du XVIIème siècle taillé d'une seule pièce dans une défense d'éléphant, ce qui explique la position de ses bras...
ou encore celui-ci qui date du XVIIIème siècle (on aperçoit les jointures au niveau des épaules)
Que de souffrance exprimée par l'artiste dans ce visage...
Dans le Cabinet des manuscrits, sont exposés les plus beaux manuscrits anciens de la collection d'Alexandre Le Grand tel ce Livre d'heures enluminé du XVème siècle.
On accède ensuite à la salle du Dôme ou sont représentés les deux inventeurs : Alexandre Le Grand au travers d'un vitrail et Dom Bernardo Vincelli sous la forme d'une statue.
Notre guide nous montre le globe terrestre sur lequel Alexandre Le Grand pose une main tandis que de l'autre il désigne un ange ailé tenant à bout de bras une bouteille de la fameuse liqueur. Il veut ainsi signifier que l'élixir qu'il a ré-inventé est connu du monde entier...
Un détail du vitrail où l'on voit le précieux grimoire...
Voici la salle Renaissance : elle contient une impressionnante collection de ferronneries acquises par Alexandre Le Grand dans un château du Val de Loire.
Un décor un peu chargé tout de même...
Targette dite "de la salamandre couronnée"
Targette dite "du hérisson couronné"
Coffre de mariage à 7 pennes pour "mettre de l'argent de côté" (on aperçoit à gauche la petite case fermant à clé destinée à cet effet.)
Vitrine remplie de clés de coffres
Bottes de postillon en cuir pesant chacune 3 kilos : rassurez-vous, les bottes étaient fixées à la selle du cheval ! Un postillon était autrefois un conducteur de chevaux d'une voiture attelée chargée de distribuer le courrier.
La salle que nous visitons après est l'Oratoire dont le plafond fait très Violet-le-Duc.
Au centre de la salle, un bénitier du XIIIème siècle qui a la particularité d'être scindé en deux cuves, l'une d'elle servant à puiser l'eau pour baptiser le bébé et l'autre à recueillir les eaux impures : la religion catholique était sévère à cette époque avec les bébés...
Dans cette pièce aussi des instruments à vent en forme de serpents, servant à accompagner les chantres : quel souffle il fallait avoir !
Une belle nativité datant de 1550 (est de la France ou Allemagne)
Enfin, une statue en calcaire de Saint Denis portant sa tête (XVIème siècle).
Vous connaissez l'histoire du martyre de ce Saint qui, décapité à Montmartre après avoir été repéré par un gouverneur romain, s'est relevé et a porté sa tête pendant 6 kilomètres avant de s'écrouler (tout de même...) : c'est à cet endroit qu'a été construite la Basilique du même nom qui abrite les gisants des Rois de France.
La salle des Abbés est ainsi nommée car elle renferme les statues de tous les Abbés de l'Abbaye de la Trinité de Fécamp depuis sa fondation, à commencer par le premier, Guglielmo da Volpiano (également connu sous le nom de Guillaume de Dijon car c'était un moine bénédictin d'origine italo-bourguignone). Celui-ci accepte la charge d'abbé de Fécamp sous réserve que l'abbaye serait indépendante de tout pouvoir laïc. Sous son abbatiat, Fécamp va briller d'une nouvelle dimension culturelle (le chant grégorien est restauré).
Guillaume de Dijon : Abbé de 1000 à 1034
Le 43ème et dernier abbé est Dominique de La Rochefoucauld : abbé de 1777 à 1791
Autre abbé de Fécamp : Jean le la Balue (de 1480 à 1791). On le connait surtout pour avoir été accusé de trahison et enfermé par Louis XI dans une cage de fer pendant onze ans... Jean de la Balue est un peu l'arroseur arrosé : on dit que c'est lui qui est à l'origine de la fabrication de cette cage !
La salle des Abbés est aussi célèbre par le vitrail qui la décore représentant l'accueil du Roi François Ier par les moines de l'Abbaye en 1534 sous l'abbatiat de Jean de Lorraine.
Dans la salle située tout en haut du Musée, on trouve une maquette du Palais Bénédictine : difficile de savoir où l'on se trouve actuellement...
Les vitres la protégeant sont la plaie du photographe !
Dans la salle, un buste d'Alexandre Le Grand par Henri Désiré Gauquié (le sculpteur des candélabres du Pont Alexandre III s'il vous plait !) et juste derrière un alambic en cuivre ayant probablement été utilisé à l'époque.
Une vitrine est consacrée aux nombreuses imitations de la fameuse bouteille et de son contenu. Celles-ci proviennent du monde entier... mais le secret de fabrication est bien gardé (il en existe trois exemplaires tenus cachés en trois endroits différents de la planète...)
On peut aussi voir quelques publicités pour la liqueur...
et même des dessins humoristiques comme celui-ci où deux apothicaires se rencontrent...
Celui-là qui met en scène deux bourgeoises : la légende vous surprendra peut-être mais il faut savoir qu'à cette époque il était de bon ton d'être "un peu enveloppée" pour une femme !
Dans l'espace réservé à la fabrication, une affiche montre ses étapes depuis la macération des herbes jusqu'à l'embouteillage.
Il s'agit de quatre préparations de base, utilisant 27 plantes différentes, infusées dans de l'alcool. Chaque préparation est ensuite lentement distillée selon les ingrédients qui la composent dans des alambics de cuivre martelé.On obtient ainsi des alcoolats que l'on appelle aussi "esprits". Ces préparations sont vieillies séparément en fûts de chêne (8 mois). Édulcorées avec du sucre et du miel, les préparations sont enfin colorées au safran et mélangées. L'assemblage est alors prêt pour une double chauffe à 55°C, étape qui permet l'harmonisation de la composition. La liqueur obtenue est vieillie en foudre de chêne pour une durée de 4 mois puis filtrée et mise en bouteille.
Nous avons appris que l'embouteillage ne se faisait pas à Fécamp mais à Beaucaire dans le Var (au sein de l'usine du Groupe Bacardi-Martini).
La fabrication emploie 4 salariés seulement car elle n'est effectuée que tous les quinze jours si mes souvenirs sont bons.
Le cycle de fabrication de la Bénédictine s'étend sur deux années.
Voici l'espace dédié à la fabrication
Cette cave désaffectée est la seule ouverte au public. L'autre est cadenassée...
Cette vitrine présente les différentes épices et herbes qui participent à la composition de la liqueur.
Il ne reste plus qu'une étape à notre visite mais pas la moindre, celle de la dégustation : bien sûr, celle-ci incite à l'achat et comme dans tous les musées la sortie passe par la boutique !
Elle s'effectue dans un joli salon d'hiver arboré. Bon : je ne suis pas fan des alcools forts (la Bénédictine titre tout de même 43°C) mais un fond de verre pour goûter, ça peut aller. Le choix est donné aux visiteurs entre trois variétés différentes de liqueur (j'ai retenu qu'il y avait la "normale", la "B&B" au brandy et... la troisième : je l'ai oubliée !)
La bénédictine est exportée pour 75% en Asie et aux Etats-Unis depuis que la mode des digestifs est passée en Europe...
Bien intéressante cette visite, non ?
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Par Tolbiac204 le 24 Avril 2015 à 18:05
Pendant notre séjour en Bourgogne, nous sommes allés visiter Langres. La cité fortifiée de Champagne-Ardenne n'est qu'à un tout petit peu plus d'une heure de route de Courcelles (74 kms) et le temps ensoleillé incite à la balade.
Direction l'Est donc !
Notre premier arrêt, à l'Office de Tourisme, est fructueux. Nous en repartons avec un plan de la ville et une adresse de coutelier.
Vous me direz : "Mais pourquoi une adresse de coutelier ?" et je vous comprends car Nogent est en effet plus connue dans le domaine de la coutellerie... mais à l'origine c'est à Langres que cette activité est née au Moyen-Age, favorisée par l'abondance du minerai de fer, des forêts pour le combustible, la présence des cours d'eau pour la force hydraulique et du grès pour donner le tranchant de l'outil. Ce n'est qu'au XVIIème siècle que de nouvelles contraintes économiques et sociales ont fait migrer l'activité à Nogent (qui n'est qu'à une vingtaine de kilomètres de Langres).
Nous entrons dans la ville par la Porte des Moulins : c'est l'entrée principale de la ville fortifiée entre 1642 et 1647. Elle doit son nom aux moulins qui autrefois profitaient du vent hors des fortifications. A l'origine, elle possédait une seule porte charretière et deux accès piétons mais au milieu du XIXème siècle le Génie militaire supprima les ponts-levis et transforma les accès en deux portes charretières.
Devant elle, un buste d'Auguste Laurent, précurseur de la Chimie organique et de la théorie atomique. Bien que largement méconnu, j'ai pris la stèle en photo en souvenir de mes études : c'était ma matière préférée en faculté !
Cette porte est un monument à la gloire de la royauté. Le décor guerrier du fronton rappelle la victoire de la France sur l'Espagne pendant la Guerre de Trente ans mais les armoiries du souverain (c'est Louis XIII et le Cardinal de Richelieu qui dirigent le pays à cette époque) furent martelées pendant la Révolution.
Munis de notre plan, nous commençons notre promenade par la visite de la Tour de Navarre, l'une des plus grandes tours fortifiées d'Europe : haute de 20 mètres avec une circonférence de 30 mètres et des murs atteignant une épaisseur de 7 mètres, cet ensemble défensif Renaissance impressionne par sa massivité. Elle comporte deux salles voûtées dans lesquelles ont été percées des embrasures de tir (permettant aux archers de défendre le plateau).
La petite tour qui la jouxte (la tour d'Orval du nom du Gouverneur qui la fit construire ultérieurement) servait à acheminer les canons au sommet de la tour de Navarre grâce à sa rampe d'artillerie en spirale.
La visite audio-guidée commence par la descente dans les salles voûtées et casematées de la tour de Navarre (en orange et en jaune sur la coupe ci-dessous).
Porte d'entrée de la salle basse : on voit une gargouille chargée d'évacuer l'eau de pluie.
De plus près, elle ferait presque peur !
Une installation lumineuse éclaire harmonieusement les voûtes de la salle en passant par toutes les couleurs de l'arc en ciel... Mon appareil est tombé sur le bleu.
La salle intermédiare : Waouuuu... !
Elle a dû être rehaussée de 2,50 mètres en 1515 afin d’accroître la portée des canons installés sur sa terrasse (on le voit bien sur la photo ci-dessus). Tout en ayant la même fonction, elle est plus élancée que la tour basse.
La remontée : chacune des salles est desservie par son propre escalier.
Il nous reste à visiter la tour d'Orval qui jouxte la tour de Navarre : sa terrasse est desservie par une rampe d'accès en forme de spirale.
En bas de la rampe, on peut voir un ancien puits.
De jolis culs de lampe ornent les arcatures de la voûte.
En arrivant en haut de la rampe, c'est l'émerveillement ! La salle haute qui initialement n'était pas couverte a reçu une charpente en chêne absolument superbe.
Depuis cette salle, de petites ouvertures donnent sur le camping voisin.
ou sur la campagne environnante
Ici, nous sommes sur la terrasse de la tour d'Orval avec vue sur la toiture de la tour de Navarre.
Tiens, quelqu'un que je connais !
Vue sur les remparts et la Cathédrale Saint-Mammès
Au sortir de la tour de Navarre, nous suivons l'itinéraire balisé qui longe les remparts et passe par tous les points remarquables de la ville. Il est aussi possible de faire la balade en petit train : le voici justement au niveau de la Porte des Terreaux.
La construction de cette porte est due au Génie militaire qui souhaitait éviter aux convois la traversée du centre-ville. A cet effet un boulevard de contournement fût aménagé jusqu'à la Porte des Moulins.
La Tour Saint-Didier est ainsi nommée à cause d'une petite statue du saint homme, évêque de Langres au IVème, située dans une niche à l'extérieur du rempart. Cette tour défendait en son temps la Porte Boulière avec laquelle elle faisait corps. Elle est remarquablement bien conservée (sa toiture a été restaurée à l'identique) et témoigne de ce que pouvaient être les tours médiévales. Sous l'ancien régime, le dernier étage servait de tribunal aux quatre capitaines chargés de maintenir l'ordre sur le chemin de ronde.
St Didier de Langres aurait été martyrisé par décapitation par les Vandales...
Peinture du Speculum Historiale (XIVème Siècle) de Vincent de Beauvais : décapitation de St Didier
Revenons à plus de douceur avec ces jolies fleurettes
Nous quittons les remparts pour nous engager dans la ville.
Du Couvent des Ursulines créé en 1631 (il était destiné à éduquer les jeunes filles), il ne subsiste que cette ruine de l'ancienne chapelle. Transformé en caserne en 1818, les bâtiments ont été détruits en 1974 pour faire place à une résidence...
Ancien hôtel du Gouverneur militaire : un Hôtel Particulier du début du XVIII ème siècle
Ancienne maison renaissance
Vue sur la Cathédrale Saint-Mammès
Le choeur
Plafond à caissons de la Chapelle de la Sainte-Croix
Vierge à l'enfant en albâtre (XIVème siècle) et son donateur, Guy Beaudet, évêque de Langres sous Philippe VI
Un ancien jubé orné de scènes de la Passion (XVIème siècle)
Détail : le portement de la croix
Tiens tiens, un toit en tuiles vernissées : l'art vernaculaire bourguignon n'est pas si loin d'ici...
Nous arrivons sur la Place principale de la ville : la Place Diderot du nom du philosophe, auteur de l'Encyclopédie, qui y est né le 5 octobre 1713. La statue du grand homme trône au milieu de la place.
Il s'agit d'une oeuvre d'Auguste Bartholdi (1884) destinée à commémorer le centenaire de la mort de l'écrivain. Son bronze a été nettoyé en 2008.
Plus vrai que nature : j'adore !
C'est dans l'ancien collège des Jésuites (rebaptisé Collège Diderot) que ce dernier a fait ses études.
A droite du portail du collège, la Chapelle à la façade baroque.
Allégorie de l'Instruction
Le fronton de la chapelle est orné de nuées et de rayons où apparaissent des têtes d'angelots. Le tout est couronné de pots à feu.
Nous voici arrivés à la coutellerie : en fait, il s'agit d'une très belle droguerie, une vraie caverne d'Ali Baba. J'y ai acheté un couteau à fromages !
Saviez-vous que le père de Denis Diderot, Didier, était maître coutelier (il était réputé pour ses instruments chirurgicaux) ainsi que son grand-père ? Ce dernier, également prénommé Denis, était coutelier et fils de coutelier et avait épousé Nicole Béligné de la célèbre maison Béligné (couteliers de père en fils à Langres de puis 1610). C'est d'ailleurs toujours la même famille qui dirige cette entreprise nogentaise.
Une tradition dans la région comme je vous l'ai déjà dit.
Avant de rejoindre la Porte des Moulins et notre voiture, un coup d'oeil à l'ancienne chapelle des oratoriens transformée en théâtre en 1838 (le fronton est orné de masques, de partitions et d'instruments de musique). L'actuel théâtre peut contenir 250 spectateurs.
Saviez-vous que Langres a été élue en 2014 au troisième rang dans l'émission "Le monument préféré des français" ? La preuve en images.
Une ville où il beaucoup de choses à découvrir... Sympa !
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Par Tolbiac204 le 17 Janvier 2015 à 13:06
Mon amie Agnès m'a débauchée ce samedi pour aller prendre des photos : elle fait en effet partie d'un Club dont le thème de la semaine était "la photo de nuit".
Prenant le métro depuis la Place d'Italie, nous descendons à la station Palais Royal-Musée du Louvre et nous dirigeons tout de suite vers la Cour Napoléon où il devrait en principe y avoir matière à faire quelques photos intéressantes puisque c'est là que se trouve la pyramide inaugurée par François Mitterand en 1989.
Je sais... ce mélange de styles ne plait pas à tout le monde (n'est-ce pas Marie-Claire ?) mais moi je le trouve chouette !
Pour y accéder depuis la rue de Rivoli, il faut traverser l'aile Richelieu : au passage, on peut admirer quelques sculptures rassemblées dans une superbe salle éclairée par une verrière qui a un petit air de Musée d'Orsay.
En attendant que la nuit tombe (il est 17h30 et le soleil vient de se coucher), quelques photos du Pavillon Richelieu qui possède un joli fronton (de Francisque Duret : la France protégeant la Science et l'Art) surmontant des groupes de cariatides exécutées en 1857 par trois sculpteurs différents et bien difficiles à photographier quand on n'a pas mis le bon objectif...
Ah ! La pyramide a revêtu son habit de soirée... Le néon rouge central fait partie des "installations" qui y prennent place chaque année, à tour de rôle. Il est l'oeuvre du nivernais Claude Lévêque et ne prend véritablement corps qu'à la nuit noire.
Il y en a qui prennent des couchers de soleil sur la mer...
et moi je prends un lever de néon sur bassin !
Ieoh Ming Pei, l'architecte sino-américain qui a conçu la pyramide, a réalisé un bel escalier en colimaçon. Celui-ci permet d'accéder à pied au hall donnant accès aux différentes ailes du Musée, aux galeries marchandes et aux restaurants.
La visite terminée, Agnès choisit l'escalator pour remonter...
de plus près...
Au sortir du Louvre, l'Hôtel du même nom est joliment illumé.
Sur la Place du Palais Royal où se trouve l'Hôtel, de très beaux magasins, telle cette galerie d'art.
Evidemment, il faut avoir un intérieur qui se prête à exposer ces jolies créatures (avec un petit air de Chantal Thomas...) mais je suppose qu'il y a des acheteurs pour cela. Par ailleurs, je trouve ces œuvres plutôt sympa !
Vous préférez la femme habillée...
ou déshabillée ?
Sur la Place, les deux jolies fontaines ont revêtu leurs habits de lumière.
Nous empruntons ensuite l'avenue de l'Opéra.
Un Monoprix a élu domicile dans l'immeuble de l'ancien grand magasin "Au Gagne Petit".
Au numéro 30, les chocolats Foucher ont mis les bouchées doubles pour décorer leur vitrine en cette période de Noël.
Pas vilaine non plus la vitrine de "La Cure Gourmande", cette biscuiterie située tout près de l'Opéra.
Nous voici maintenant arrivés à la hauteur de la rue de la Paix. Cette broche de la Maison Cartier vous plairait-elle ? Je vous l'offre... en photo !
A moins que vous préfériez cette parure d'émeraudes et de diamants... ?
La vitrine de Louis Vuitton dans la même rue a aussi attiré mon regard, non pas tant par ce qui y était exposé que par la jolie grille qui la décore et la protège.
Chemin faisant, nous voici arrivées Place Vendôme, pour moi l'une des plus jolies de Paris avec la Place des Vosges. Malheureusement la colonne du même nom, érigée par Napoléon pour commémorer la victoire d'Austerlitz est en travaux actuellement, ce qui nuit à son charme.
Par chance, depuis un bon moment maintenant, un parking souterrain permet de lui garder sa splendeur d'antan.
Sous les arcades de la Rue de Castiglione, encore de jolies vitrines...
Celle du parfumeur Annick Goutal
ou celle des Marquis de Ladurée, le célèbre chocolatier
Pour terminer, voici la vitrine d'un autre parfumeur : Jovoy
Le froid qui a depuis peu pris possession de la capitale nous a littéralement transies, aussi c'est avec soulagement que nous rentrons nous réchauffer dans le métro...
Un vrai régal, cette balade !
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