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Par Tolbiac204 le 10 Septembre 2014 à 11:17
Eh oui, aujourd'hui nous quittons la Bretagne pour aller en Normandie visiter le Mont-Saint-Michel. Je sais, je sais : il y a un long débat là-dessus... En fait, c'est tout simple : la plus grande partie de la baie du Mont-Saint-Michel se situe en Bretagne (en Ille-et-Vilaine) mais le mont lui même est en Normandie (dans la Manche).
Nous quittons le gîte un peu plus tôt que de coutume pour essayer d'éviter la foule qui doit se presser là-bas à cause des grands marées et mettons notre voiture au parking avant de prendre la navette puisque c'est maintenant ainsi que tout le monde pratique : fini le parking au pied du Mont qui défigurait le paysage !
De surcroît, les navettes sont plutôt jolies.
Pour l'instant, les travaux n'étant pas encore terminés, elles empruntent encore l'ancienne route (à gauche du pont-passerelle) mais très bientôt celle-ci devrait être supprimée, ce qui permettra au Mont-Saint-Michel de redevenir une île durant les quelques heures des marées d'équinoxe.
Voici la route qui sera bientôt supprimée (le pont-passerelle se trouve sur la droite).
On entre dans la ville par la Porte du Roy : évidemment, j'ai trouvé cette photo sur le net sinon on n'aurait pas vu la porte !
Dans la Grande rue, les marchands du temple sont légion, vendant des souvenirs tous plus vilains les uns que les autres : il y a des acheteurs, alors... !
Fuyant cet endroit, nous nous dirigeons directement vers l'Abbaye.
Au Mont, tout est démesure : même ce robinet géant dont j'ignore l'utilité...
Depuis le parvis de l'Abbaye et à marée basse comme c'est le cas aujourd'hui, on comprend mieux les travaux en cours : tout ce qui est à gauche du pont-passerelle (une zone encore en travaux) et à droite de celui-ci (la route) disparaîtra bientôt pour laisser le Mont isolé.
Une petite photo souvenir...
Cette coupe de l'Abbaye montre très bien sa construction épousant la forme du rocher et la difficulté que cela a dû représenter.
L'intérieur de l'église : j'ai coupé le bas qui était bondé de touristes...
Bas-relief des quatre évangélistes
Par chance, le soleil nous gratifie de ses rayons...
Adam et Eve chassés du Paradis : bas-relief en pierre de Caen du XVIème siècle
Le Christ descendant aux limbes (Brrrr....)
De la pierre de Caen polychrome également pour cette Vierge à l'Enfant du XVIème siècle
J'ai dû patienter un bon moment avant de pouvoir prendre cette photo...
La "Merveille" du Mont
Le réfectoire des moines avec la chaire du lecteur
Bas relief du rêve de l’évêque Aubert à qui Saint-Michel ordonne (par trois fois) de construire une église sur le Mont Tombe (l'ancien nom du Mont-Saint-Michel) : la nature étant à cet endroit très inhospitalière,Aubert crût d'abord à un tour du Malin et ce n'est qu'à la troisième injonction qu'il obéit (quand l'archange, afin de mettre fin à ses hésitations, lui appuya fortement le doigt sur le front en y laissant son empreinte).
Parfois... il faut employer la manière forte !
Il paraît qu'on peut voir le crâne percé d'Aubert à la Basilique Saint-Gervais d'Avranches mais qu'il pourrait également s'agir tout simplement d'une trépanation..
Tous mes rêves qui s'écroulent ! Dur dur...
La salle des hôtes aurait été glaciale...
sans ses deux grandes cheminées.
La crypte des gros piliers : suite à l'effondrement du chœur roman en 1421, la construction de la crypte des gros piliers fût nécessaire à l'élévation du nouveau chœur gothique.
La cage à écureuil servait de treuil (installée lors de la conversion du site en prison) pour pouvoir ravitailler les condamnés : des repris de justice, debout à l'intérieur de la roue, en assuraient la rotation. Notre guide, ici sur la photo (un breton nous a-t-il dit) était plus fan d'histoire que d'architecture mais l'histoire..., même si j'adore ça, a le don de me rentrer par une oreille et de me ressortir par l'autre : lors de ma prochaine visite, je serai donc à nouveau vierge !
De là, on a une belle vue sur la baie.
C'est dans le Scriptorium que les moines pratiquaient l'enluminure : c'est pour cette raison que la pièce possédait une cheminée.
A la fin de la visite, on passe devant un plâtre ayant servi à réaliser la sculpture en bronze de l'Archange située tout en haut de la flèche.
La re-descente : impressionnantes, les murailles...
Marée basse : c'est le moment de traverser la baie à pied (avec un guide naturellement) !
Ici, un guide part en éclaireur pour tester la solidité du sol.
Une fois cette visite terminée, nous rejoignons la voiture pour nous rendre à Courtils, une commune au départ de laquelle nous avons réservé une petite balade pour assister à l'arrivée du mascaret, cette vague qui se produit quand le courant de l'eau d'un estuaire est contrarié par l'eau de la marée montante, en particulier lors des grandes marées.
La veille, nous avons galéré pour trouver des chaussures adéquates et Philippe, pour
l'occasion, a sorti le bermuda tandis que François relevait ses jambes de pantalon.
C'est la grande aventure !
C'est une balade guidée et le guide, justement, nous montre ce panneau qui prévient le touriste des risques de s'aventurer sur ces terrains susceptibles d'être recouverts par la mer. Comme vous le voyez, nous sommes maintenant à bonne distance du Mont, exactement à l'embouchure de la Sélune.
C'est parti pour la balade : les barrières nous rappellent qu'ici paissent des troupeaux (vous savez, les moutons de pré salé).
La marée n'est pas encore parvenue jusqu'ici.
Notre guide était bien sympathique mais on a tous trouvé un peu exagérés les 6 euros que nous lui avons payés pour, au final, attendre pendant plus de 2 heures l'arrivée de la vague.
Pour meubler le temps, il part à la recherche de salicorne, vous savez ce condiment typiquement breton.
ainsi qu'à un essai d'enlisement... raté !
Tandis que le groupe, totalement frigorifié, est en train de prendre racine...
ce kayak, qui remonte le courant, nous annonce l'arrivée prochaine de la vague.
Joli ce "Stonehenge" improvisé...
Autre démonstration de sables mouvants par un guide plus dynamique que le nôtre... C'était très impressionnant de le voir taper du pied et finir par s'enfoncer : tant qu'on ne gesticule pas, il n'y a pas vraiment de problème mais si on a le malheur de se faire surprendre il faut vite réagir en faisant faire à ses jambes des moulinets dans le but de faire rentrer de l'eau autour du sable et ensuite dégager une jambe après l'autre en se mettant à genoux afin d'avoir le maximum de surface de contact du corps...
Même si j'ai bien compris le principe, je ne me suis pas aventurée à mettre ces préceptes en pratique !
Entre le Mont et le rocher de Tombelaine, la vague arrive avec ses kayaks.
Un scoop : Stonehenge recouvert par les eaux !
La suite au prochain numéro... C'est ICI.
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Par Tolbiac204 le 9 Septembre 2014 à 11:13
Aujourd'hui nous quittons le littoral pour aller visiter l'arrière pays : direction Dol de Bretagne. La ville est située entre Saint-Malo et le Mont Saint-Michel.
Rendez-vous est donné aux membres du Club devant l'église : il y a toujours une église dans chaque patelin comme un marin dans chaque port !
Et justement, l'église de Dol, c'est même une Cathédrale : elle s'appelle Saint-Samson du nom de l'évêque écossais qui y a implanté son monastère en 548.
Sur le parvis, une sculpture de Jean-Yves Menez : le Maen-Vag. Il s'agit d'un vaisseau de granit qui flotte (il a déjà été mis à l'eau 13 fois) malgré ses 3,5 tonnes... . Une manière de rappeler aux visiteurs que c'est ici que Saint-Samson, moine du pays de Galles, est arrivé sur son bateau de granit pour évangéliser l'Armorique (il fondera l'évêché de Dol).
Dans la Cathédrale, le tombeau d'un autre évêque (Dol a été évêché pendant plus de 300 ans), Thomas James, surmonté de la verrière nord.
La datation de ce Christ aux outrages est incertaine (XIIIème, XIVème ou même XVIème siècle ?)
Une singularité de cette église : elle possède deux puits, l'un intérieur et l'autre extérieur, ce qui est rarissime et même unique en France.
Le puits extérieur avait été comblé au XIXème siècle.Il a été déblayé en 1996 en se référant à une tradition orale qui invoquait la présence de deux puits. On découvre l'existence d'une galerie le reliant à un autre puits, lui, intérieur à l'édifice.
Le puits intérieur (puits de la Chapelle) : son conduit a été ouvert en 2009.
L'explication est incertaine : il est possible qu'un puits très ancien ait existé à proximité de l'édifice primitif de la Cathédrale. Cette dernière prenant des proportions aurait inclus ce puits donnant l'accès à l'eau aux habitants du quartier. Il aurait donc été nécessaire de creuser un autre puits relié au précédent pour que les habitants continuent toujours à pouvoir s’abreuver... Néanmoins, tout ceci reste des suppositions car la datation au carbone 14 est impossible.
Un petit "crobard" vaut mieux qu'un long discours !
En sortant de la Cathédrale, nous sommes à deux pas de la rue Ceinte, l'une des plus anciennes de la ville : on y trouve de vieilles maisons datant parfois du Moyen-Age.
Le manoir du Grand Chantre date du XVème siècle.
Une curieuse poulie sur sa façade : à quoi servait-elle donc puisqu'il n'y a rien en dessous... ?
En levant les yeux, on aperçoit près du toit des statuettes de bois anthropomorphes.
Dans la même rue, la maison du Porche au pain date du XVIème siècle.
Débouchant sur la Grande rue des Stuart, nous voici maintenant devant la plus ancienne maison de Bretagne : elle date des XIIème et XIIIème siècles et est actuellement occupée par une boutique de fleuriste, ce qui la met bien en valeur.
En face, une belle enfilade de maisons à colombages très colorées
On se croirait à Rouen !
Après un déjeuner en terrasse, le beau temps aidant, nous reprenons la route et nous dirigeons maintenant sur Fougères. A mi-chemin se trouve le château de la Ballue.
Le château est une propriété privée qui ne se visite que lors des Journées du Patrimoine mais les jardins sont ouverts au public pour le prix, un peu élevé il est vrai, de 9,50 euros mais vous verrez que nous ne pouvions y passer qu'un très agréable moment.
Voici le plan des jardins
Munis de ce plan et de sa légende, nous parcourons le jardin à la découverte de ses trésors cachés.
Le jardin mouvementé en N°4 est particulièrement joli. Il s'agit d'art topiaire (buis, ifs et houx sont taillés avec beaucoup de dextérité pour former des boules, des cubes, des cônes et des spirales.
Tout à côté, le bosquet des senteurs dont je ne peux malheureusement pas vous envoyer les fragrances, surtout que je ne suis pas réputée pour avoir beaucoup d'odorat... Des nénuphars odorants flottent dans un bassin serti de buis et à côté duquel voisinent chèvrefeuilles et jasmins.
Le N°7 s'intitule le bosquet mystérieux.
Vient en N° 9 le Temple de Diane
Si l'on se place exactement là où j'ai pris la photo, c'est-à-dire devant la statue de Diane à l'intérieur du temple, on peut voir d'un seul coup d’œil la double enfilade que forment l'allée des tilleuls menant au château et l'allée des thuyas du bosquet mystérieux...
Suit l'allée des tilleuls avec vue sur la vallée
Ah, les maïs : on le saura qu'on les cultive en Bretagne, n'est-ce pas François !
Pas facile de sortir de ce labyrinthe quand on n'a vraiment pas le sens de l'orientation... Je me demande bien de qui je parle !
A la saison des glycines, cet endroit doit être un enchantement.
Nous voici presque parvenus au terme de notre visite... Mais, me direz-vous : nous n'avons pas encore vu le château ! Qu'à cela ne tienne : le voici serti d'arbustes harmonieusement taillés.
Pas facile de tailler la haie en arrondi ! mais ici les jardiniers doivent être triés sur le volet...
Si l'on descend dans le jardin des douves par cet escalier, on découvre une pièce d'eau avec cygnes et canards : une partie du jardin laissée "naturelle" par contraste avec le reste des espaces verts.
La visite se termine par une vue des arrières du château non dépourvue de végétation...
FIN DE LA VISITE et de la journée...
Le guide rend son tablier jusqu'à demain.
La suite ICI.
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Par Tolbiac204 le 8 Septembre 2014 à 11:10
Aujourd'hui, nous partons pour Saint-Malo : la ville n'est qu'à une dizaine de kilomètres de notre gîte. Par chance, le brouillard qui enveloppait Saint-Père ce matin s'est dissipé laissant place à un beau soleil.
Les paysagistes savent bien mettre en valeur les monuments : ici, le Château-Musée
Un petit tour de petit train touristique nous apprend que le nom de la cité corsaire vient de celui d'un moine gallois, Saint Mac Low, ayant vécu au VIème siècle après Jésus Christ sur un rocher (actuellement rattaché au continent : l'actuelle Saint-Malo) et précédemment occupé par un ermite du nom d'Aaron dont il deviendra le disciple, rassemblant autour de lui toute une communauté de moines.
La porte Saint-Vincent date de 1708 : c'est la porte principale de la ville.
A gauche un blason porte les armoiries de la ville : la herse surmontée de l'hermine des Ducs de Bretagne avec la devise de Saint-Malo "Semper fidelis" qui signifie "toujours fidèle".
Après ce petit tour très kitch..., nous partons à pied cette fois-ci en profitant de la marée basse à la découverte du Fort National , laissant la ville "intra-muros" derrière nous.
Les (presque) mêmes, de dos...
Catherine a pris du retard...
Ça tombe bien, moi aussi, émerveillée que je suis par ce paysage à couper le souffle !
Un autre traînard...
Le Club des Cinq...
Un petit coup d’œil en arrière me permet d'admirer une fois de plus les remparts de la ville fortifiée.
On entre dans le fort par une porte dont notre guide nous montre la clé : une copie de l'original qui a été volé (on se demande, vue sa taille, où le voleur a pu la cacher !)
Le fort est propriété privée et le prix de sa visite sert à entretenir les bâtiments.
Ça c'est du boulet !
Pour le déjeuner, nous sommes allés manger des crêpes chez Grand-Mère Augustine, l'une des nombreuses crêperies situées dans les remparts de la vieille ville.
Nous y avons appris que cette grand-mère n'était pas du tout l'ancêtre des actuels propriétaires (c'est vrai que ça fait plus authentique un nom pareil !)
Les crêpes y étaient honnêtes mais n'arrivaient pas à la cheville de celles que nous avions mangées précédemment à Kernascléden dans le Finistère lors de notre précédent séjour breton en 2011. C'est vrai que c'est un petit village et que c'est parfois dans les trous perdus qu'on mange le mieux...
Nous partons ensuite à l'assaut du Grand Bé avant que la marée montante ne nous bloque... Notre but : la tombe de Chateaubriand.
Depuis là on a une belle vue sur le Fort National.
Au sommet de l'îlot, la tombe du poète né à Saint-Malo : selon ses propres souhaits elle ne possède "Point d'inscription, ni nom ni date. Seule la croix dira que l'homme qui repose à ses pieds était un chrétien. Cela suffira à ma mémoire" (François René de Chateaubriand)
Sur une plaque faisant face au monument, on peut lire : un grand écrivain français a voulu reposer ici pour n'entendre que la mer et le vent. Passant, respecte sa dernière volonté. Il ne se doutait pas qu'un défilé ininterrompu de visiteurs foulerait chaque jour cet endroit...
La journée est déjà bien entamée mais il nous reste encore un peu de temps pour aller visiter la Cathédrale Saint-Vincent et faire le tour des remparts.
On descend dans la nef par quelques marches (ainsi que pour accéder au déambulatoire) car la Cathédrale a la particularité d'épouser la forme du rocher.
A l'entrée, un pavage honore l'inventeur du Canada, Jacques Cartier.
La grande rosace du chœur est une œuvre contemporaine : d'une beauté admirable, elle remplace celle détruite en 1695 par une attaque des anglais.
Dans le chœur, un superbe mobilier en bronze, œuvre du sculpteur Arcabas et de son fils Etienne
Le chemin de croix m'a tapé dans l’œil, superbement éclairé qu'il était par des rayons de soleil...
La statue de Notre Dame de la Grand' Porte veille sur Saint-Malo et ses habitants : plusieurs miracles lui sont attribués.
Pour clore cette belle journée, un tour des remparts s'impose : on peut y admirer, d'un côté les belles maisons de granit de la ville intra-muros, et de l'autre le superbe paysage que forment les îlots en mer. C'est aussi sur les remparts que l'on peut voir les statues des trois hommes qui ont marqué l'histoire de la ville : Surcouf, Jacques Cartier et Duguay-Trouin.
Le Grand Bé et le Petit Bé
Un goéland adulte
De jeunes goélands : leur plumage est différent...
Surcouf, le corsaire devenu riche armateur, pointe ici l'ennemi public N°1 : l’Angleterre...
La ville, détruite à 80% pendant la guerre, a été reconstruite à l'identique.
Statue de Jacques Cartier, l'inventeur du Canada
Pour la petite histoire, lors de son deuxième voyage au nouveau monde en 1535, les autochtones lui indiquèrent le chemin de leur village (celui de Stadacona) en disant "Kanata, Kanata !" (le mot Kanata signifiant village en iroquois). Ainsi nomma-t-il ce pays le Canada.
La statue de René Trouin, sieur du Gué, dit Duguay-Trouin se trouve également sur les remparts de la ville : il s'agit comme Surcouf d'un corsaire qui eut une brillante carrière en combattant les anglais et les hollandais. Sa statue tourne le dos au port industriel de la ville.
C'est tout pour aujourd'hui !
La suite ICI.
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Par Tolbiac204 le 7 Septembre 2014 à 11:04
C'est bien gentil de passer l'été à Courcelles mais les vraies vacances cette année, c'était les Côtes d'Armor avec nos voisins bourguignons (hi hi hi...) et les cousins du Tréport.
Partis de Courcelles le matin, nous retrouvons ces derniers à Saint-Père-Marc-en-Poulet dans la soirée du samedi (Saint-Père se trouve à une dizaine de kilmètres de Saint-Malo et de Cancale).
Mais d'où vient l'origine de ce nom de commune à coucher dehors ?
Saint-Père-Marc-en-Poulet est formé du gallois "Per" qui signifie Pierre, apôtre, à qui fut dédié le premier oratoire élevé sur l'emplacement de l'église actuelle et des mots "Marc-en-Poulet" ajoutés plus tard, probablement pour éviter une confusion possible avec Saint-Pierre-de-Plesguen, situé à 17 kilomètres au sud et peut-être fondé à la même époque. Le mot "Marc" dérive du Franck "marck" qui signifie dans un sens restreint : démarcation, limite, frontière. Saint-Père se trouve, en effet, sur la frontière du Clos-Poulet. Poulet est une contraction de Plou-Aleth, pays d'Aleth, nom officiel romain donné au territoire fermé par la mer, la Bruyère et la Rance, relié à la terre ferme par l'isthme étroit de Châteauneuf.
Saint-Père-Marc-en-Poulet signifie donc saint Pierre sur la frontière du pays d'Aleth : en somme, c'est simple comme bonjour !
Catherine et Jean-Luc, arrivés en éclaireurs, ont déjà pris possession du gîte que j'ai réservé par l'intermédiaire de "Gîtes de France" : une maison voisine de celle du propriétaire dans ce village de 2300 âmes. Tenez-vous bien : nous n'avons pas moins de 160 m², sur deux niveaux, pour nous six !
Le gîte se trouve juste à côté de l'église du village dont la cloche rythme les heures sans toutefois nous gêner car elle s'arrête la nuit.
La table de jardin n'est pas longtemps restée désertée...
En bas, le salon-salle à manger dans lequel prend un joli escalier de bois
La cuisine américaine est fort spacieuse.
Dans le jardin, des transats accueillants, n'est-ce pas Jean-Luc !
Pour joindre l'utile à l'agréable, le dimanche matin nous partons visiter Cancale qui n'est qu'à une dizaine de kilomètres de Saint-Père. Premier arrêt : le marché aux fruits de mer. Jean-Luc est, tout comme moi, gourmand de fruits de mer et ici les huitres ne sont pas chères : 5.80 euros la douzaine les N°2 contre 20 euros à Paris : j'ai vérifié ce dimanche. Autant dire que sur Paris c'est inabordable !
Les parcs à huitres
C'est Marie qui détient les cordons de la bourse commune !
Le vrai marché, lui, se tient près de la place de l'église.
Faisant face à celle-ci, une très belle fontaine représentant des laveuses d'huitres avant la mécanisation. Au début du XXème siècle, les femmes de marins pêcheurs étaient seules à gérer la vente de la pêche, les hommes étant souvent "terre-neuvas" et partis pour de longs mois en mer.
Le marché de Cancale vaut vraiment la visite : on y trouve absolument de tout, des vêtements jusqu'à l'alimentation et même des bonimenteurs. Évidemment, il y a des étals de marchands de crêpes...
Cet homme vend de la salicorne : il s'agit d'une plante poussant dans les terrains salés qui peut se consommer crue, nature ou en vinaigrette. C'est un excellent substitut des cornichons mais on peut aussi la faire revenir à la poêle avec beurre, persil et ail pour accompagner le poisson ou les viandes.
Cet autre du caramel au beurre salé : miam miam mais bonjour les kilos !
Une autre spécialité bretonne : le Kouign-amann (littéralement "gâteau de beurre"). Nous en avons dégusté une petite part achetée sur le marché grâce à Marie-France. Pour sucrer le café, il n'y a pas meilleur : à utiliser avec modération...
J'ai bien failli céder au boniment de ce marchand qui nous vantait son affuteur de couteaux ayant remporté le Concours Lépine...
L'après-midi, j'avais prévu une promenade jusqu'à la Pointe du Grouin. C'est la pointe la plus au nord de Cancale. C'est d'ici que part chaque année la course de la Route du Rhum.
Le départ du sentier des douaniers
Les soucis s'envolent, n'est-ce pas Jean-Luc !
La table d'orientation émaillée
Le Club des cinq... + une derrière la caméra !
Sur un ancien blockhaus, une plaque rappelle que, tous les quatre ans, c'est d'ici qu'est donné le départ de la célèbre course de voiliers "la Route du Rhum".
CHOLIIIII !
Quittant ce bord de mer, nous nous rendons ensuite en bord de Rance, à 10 kilomètres au sud de Saint-Malo, pour visiter le village de Saint-Suliac classé parmi les "Plus beaux villages de France" depuis 1999. Dès l'arrivée, on est tout de suite mis au parfum : nous sommes ici dans un ancien village de pêcheurs (ils pêchaient du XVIème au XXème siècle la morue sur les bancs de Terre-Neuve, au large du Canada) ainsi que l'indiquent ces filets décorant agréablement les maisons. Catherine, qui semble ravie de cette découverte, m'explique qu'on en voit aussi maintenant au Tréport.
En montant une ruelle, on arrive à l'enclos de l'église.
Depuis le cimetière, on a une vue plongeante sur l'estuaire de la Rance qui, à ce niveau, est très large.
Bien que l'eau ne soit pas spécialement claire..., des nageurs profitent de cette fin d'été ensoleillée.
Ici, un plan de la ville : pratique pour se repérer et joli de surcroît...
La pierre est vraiment magnifique dans le village et surtout, il n'y a aucune publicité.
Dans l'encoignure de la maison, peut-être une statue de Saint Antoine (mais il manque son cochon...) ?
Marie-France nous fait remarquer qu'en passant le long d'un mur, elle a senti la chaleur que celui-ci dégageait. Catherine, qui est comme Saint-Thomas, s'en assure par elle-même !
C'est la fin de saison pour les hortensias : dommage qu'ils aient perdu leurs couleurs car on en voit un peu partout.
Une chambre d'hôtes bien jolie
et cette autre, pas vilaine non plus : j'aime bien l'association du mur de pierres avec le crépi blanc.
Faute d'être montés voir la Vierge du Grainfollet qui domine la Rance (oratoire dédié à la Vierge construit en 1894 à la suite d'un vœu prononcé par le prieur et les marins du village avant la campagne de pêche de 1893 à Terre-Neuve),
faute donc de grives...,
nous avons mangé des merles si je peux m'exprimer ainsi !
Autrement dit, nous nous sommes contentés d'immortaliser par l'image cette autre vierge située à l'autre bout du village et sur terrain plat...
N'oublions pas le calvaire qui, comme dans tout village breton qui se respecte, honore ses marins morts en mer.
Des vacances qui démarrent bien, non ?
La suite ICI.
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Par Tolbiac204 le 7 Septembre 2013 à 11:01
Loredana a eu une super idée pour me faire découvrir une ville que je ne connaissais pas encore. Aller à Bologne en TGV (par la Frecciarossa) en profitant de l'offre estivale de "Trenitalia" : deux billets pour le prix d'un chaque samedi sur n'importe quelle destination intérieure !
C'est ainsi que pour 40 euros AR nous avons pu passer la journée dans cette jolie ville.
Vous savez maintenant qu'Arese est à une vingtaine de kilomètres de Milan : nous prenons donc le train pour aller rejoindre la Gare Centrale de Milan. Celui-ci est très joliment décoré de vues de Turin et, chose qui serait impossible en France, n'a pas été tagué...
La gare centrale a été entièrement nettoyée en perspective de la prochaine exposition universelle de 2015 et des travaux sont toujours en cours sur son parvis. Comme vous pouvez le constater, inaugurée en 1931 elle est de style Mussolinien.
Sur cette jolie peinture ornant le fronton de la Sortie, on reconnait la ville de Milan.
Une heure et des poussières après le départ du train, nous arrivons en gare de Bologne. A la sortie de la gare, nous empruntons une grande artère (la Via dell'Independenzia) abritant des boutiques élégantes et bordée, comme toute rue qui se respecte à Bologne, d'arcades : il n'y a pas moins de 38 kms d'arcades dans le centre historique de la ville...
Au passage, nous admirons un marionnettiste qui se contorsionne très habilement pour faire danser un couple au son de son transistor. Nous repasserons à cet endroit en fin d'après-midi pour le revoir, une fois de plus, amuser les badauds sous une forte chaleur.
C'est ainsi que nous nous retrouvons au centre ville sur la Place de Neptune ainsi dénommée à cause de la fontaine placée en son centre représentant le Dieu de la mer.
Sur la même place, la Mairie de Bologne surmontée d'une statue du Pape Grégoire XIII.
Juste à côté se trouve la Piazza Maggiore. Donnant sur la place, la Basilique de Saint Petronio inachevée (seul le bas a été recouvert de marbre). Rien de très exceptionnel donc à l'extérieur mais à l'intérieur, l'église est majestueuse.
Le choeur
Le clou de la visite est certainement la chapelle des Mages. Il s'y trouve deux fresques peintes au XVème siècle par Giovanni da Modena.
L'une représente les Rois Mages à bord d'un bateau,
et l'autre une représentation du Paradis et de l'enfer.
A vous faire faire des cauchemars, non ?
Bien sûr tous les pêchés capitaux y sont représentés...
Après cette sombre visite, rien de tel que de se restaurer : on ne sait pas ce que l'avenir peut nous apporter ! Loredana se renseigne et me conduit dans une épicerie de luxe (Tamburini) pour y déguster la spécialité de Bologne : les tortellini. Eh oui, il n'y a pas que les spaghetti qui soient bolognais !
Pour la rejoindre, nous passons par de petites rues très commerçantes et animées,
avec des boutiques très peu profondes mais bien achalandées,
en laissant sur notre chemin des ruelles désertées par les commerces.
A Bologne, me dit Loredana, les gens aiment la bonne chère : bien manger et bien boire, ce qui en fait des gens plutôt aimables et gais, agréables à fréquenter..., comme Loredana !
Mais nous voici arrivés devant l'épicerie Tamburini. Dans l'arrière-boutique, une cafétéria nous permettra de déguster des tortellini et des lasagnes pour un prix très abordable.
Dans la même rue, les épiceries proposant pâtes, fromages et jambons, sont pléthore, toutes plus alléchantes les unes que les autres.
De drôles de pains en forme d'étoiles dans cette vitrine de boulanger.
Et maintenant, direction la Piazza Santo Stefano. Dans la rue qui y mène se tient ce samedi une foire à la brocante bien sympathique.
Le Palais devant lequel cette exposante s'est installée possède de drôles de têtes (160 au total) : il s'agit du Palais Bolognini. Voici un diable qui a un air bien sympathique : méfiance !
L'église que nous allons maintenant visiter se trouve au fond de la place. Il s'agit en fait d'un complexe d'églises et d'édifices religieux nommé aussi "Les sept églises".
La première église dans laquelle on entre est l'église du Crucifix (N°1). Vous verrez ensuite des photos de la crypte (N°2), de l'église du Saint-Sépulcre (N°4) puis du cloître (N°8) et du Musée (N°9).
La crypte date du IVème siècle avant JC.
L'église du Saint-Sépulcre avec sa magnifique coupole de briques rouges.
Le coq de Saint-Pierre daté du XIVème siècle : superbe, non ?
Le cloître possède à l'étage des chapiteaux ouvragés.
Une petite photo souvenir !
Dans le Musée, deux Madones à l'enfant ont retenu mon attention : celle-ci est d'un "anonyme bolognais". Elle date du XIVème siècle.
Cette autre est d'Inocenzo da Imola et date du XVIème siècle.
Place Santo Stefano
Après cette superbe visite, nous empruntons à nouveau les rues du centre ville qui sont piétonnières pour rejoindre l'autre centre de la ville : la Place des Marchands. Ici se trouve le Palais du même nom qui servait de hall aux marchands entre le XVème et le XVIIIème siècle. Il est devenu depuis la Chambre de Commerce de la ville.
Juste à côté on peut voir les deux tours de Bologne, d'origine médiévale : la plus haute est la tour Asinelli ou "tour des ânes" (du nom de leur propriétaire, la famille Asinelli). Elle mesure 97 mètres de haut et est légèrement penchée (de 1.3° mais on ne le voit pas à l'œil nu). Si l'on a le courage de monter les 500 marches de son escalier intérieur, on peut découvrir un panorama extraordinaire sur la ville et la mer adriatique : ce sera pour une autre fois !
L'autre tour est la tour Garisenda. Elle ne mesure plus actuellement que 48 mètres et... penche très fortement (de 3.8°). En fait, sa taille a déjà été réduite au XIVème siècle de 12 mètres car elle menaçait de s'effondrer et des travaux de consolidation ont été entrepris entre les années 80 et 2000.
Il semble que la ville ait connu un grand nombre de ces tours entre le XIIème et le XIIIème siècle à Bologne. La raison de leur construction n'est pas claire mais on pense que les familles les plus riches dans les périodes des investitures impériales et papales les utilisaient comme moyen de défense et comme symbole de pouvoir. A l'origine les deux tours étaient reliées par une passerelle.
Au pied des deux tours, deux baladins sont en train de terminer leur spectacle. Tandis que l'homme jouait de l'accordéon, la danseuse dansait (de façon saccadée pour imiter une poupée). Puis l'homme a posé son accordéon et a pris un drap blanc qu'il a entouré autour du corps de la danseuse, invitant ensuite les enfants qui assistaient au spectacle à venir déposer des taches de peinture sur le drap blanc : le soir, aux infos, nous avons compris qu'il s'agissait d'un clin d'œil à la journée pour la Paix instaurée par le Pape François contre la guerre en Syrie...
Quittant les deux tours, nous revenons maintenant sur la Piazza Maggiore pour une petite visite de la Bibliothèque SalaBorsa : n'oubliez pas que Loredana est Bibliothécaire. La bibliothèque se trouve dans l'ancien Hôtel Particulier d'Accursio et communique avec la Mairie. Il s'agit d'une bibliothèque multimédia très moderne installée dans des locaux riches en histoire : le lieu est superbe.
Loredana m'a expliqué qu'elle avait été pressentie il y a une quinzaine d'années pour participer à la création de cette bibliothèque mais que la Mairie de Busto Arsizio où elle travaille et dont elle dépend n'avait pas accepté de la détacher pendant un an...
DOMMAGE !
Ca me donnerait presque envie de recommencer des études !
Ah mais c'est vrai : j'ai promis que j'allais apprendre l'italien...
Merci beaucoup Loredana pour cette superbe visite.
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