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Par Tolbiac204 le 25 Août 2017 à 23:00
Nous voici arrivés à Hauterives, dans la Drôme où vécut un certaine Ferdinand Cheval.
À la mort de son père en 1855, Ferdinand Cheval, alors âgé de 19 ans, laisse l'exploitation agricole de Charmes-sur-l'Herbasse à son demi-frère, déjà marié et père de famille. Il travaille d'abord comme boulanger puis comme ouvrier agricole dans la région, avant de devenir employé des postes en 1867, grâce à sa maîtrise de la lecture, acquise durant la modeste instruction qu'il reçut jusqu'à l'âge de 12 ans. Muté dans le village voisin de Hauterives deux ans plus tard, le facteur Cheval y restera toute sa vie.
Tout commence en avril 1879 quand, alors âgé de 43 ans, faisant sa tournée de facteur rural dans la Drôme, il butte sur une pierre si bizarre qu'elle réveille un rêve. Véritable autodidacte, il va consacrer 33 ans de sa vie à bâtir seul, un palais de rêve dans ce qui était à l'origine son potager, inspiré par la nature, les cartes postales et les premiers magazines illustrés qu'il distribue.
Parcourant chaque jour une trentaine de kilomètres pour ses tournées en pleine campagne, il va ramasser des pierres, aidé de sa fidèle brouette. En solitaire, incompris, il inscrit sur son monument "travail d’un seul homme". Son palais de rêve est achevé en 1912.
On accède au Palais idéal en passant sous cette jolie tonnelle.
Au coeur d’un jardin luxuriant, il imagine un palais inhabitable, peuplé d’un incroyable bestiaire - pieuvre, biche, caïman, éléphant, pélican, ours, oiseaux… Mais aussi des géants, des fées, des personnages mythologiques ou encore des cascades, des architectures de tous les continents.
Une oeuvre architecturale aussi inclassable qu’universelle.
C'est par la façade Est que le Facteur Cheval démarre la construction de son Palais. Il commence au centre par la Source de Vie sur laquelle veillent un lion et un chien.
Elle constitue une sorte d’hommage aux grottes rustiques du XVIIe siècle. Deux ans furent nécessaires à sa réalisation. Entièrement construite avec des coquillages, escargots ou coquilles d’huîtres, elle est une parfaite représentation du monde ruisselant de l’eau et de la mer.
Il poursuit par la droite, édifiant successivement la grotte de Saint-Amédée, Socrate, le temple égyptien, des architectures du monde ainsi qu'un tombeau à double dalle, où il imagine d'être enterré. Pour des raisons de salubrité publique, sa demande lui est refusée.
Afin d'équilibrer sa façade, il bâtit à l'autre extrémité le temple Hindou, où s'entremêlent d'étranges animaux, et une niche pour sa fidèle brouette.
Honneur à sa brouette
Un peu partout dans son Palais idéal, Ferdinand Cheval laisse des messages écrits.
Viennent ensuite les 3 géants, César, Archimède, et vercingétorix. Au sommet, il réalise sa Tour de Barbarie, luxuriante et exotique. Il consacre 20 ans à cette façade totalement baroque et foisonnante.
Il poursuit par la façade Sud, constituée principalement d'un musée antédiluvien, où il range les pierres qui lui tiennent à coeur. On y aperçoit un arbre minéral remarquable, habité de drôles d'oiseaux, et de petits animaux.
L'arbre minéral
Le Palais vu sous l'angle Sud-Ouest
Le Facteur Cheval avait une vision multiculturelle du monde. Est-on dans l'Inde, en Orient, en Chine, en Suisse : on ne sait, car les styles de tous les pays et de tous les temps sont confondus et mêlés.
Voici la Mosquée
"La vie est un océan de tempêtes, entre l'enfant qui vient de naître et le vieillard qui va disparaître".
Temple Hindou à gauche ; Château Suisse à droite
Comme vous le voyez, on peut monter à l'intérieur du Palais idéal...
C'est par la façade Nord que Ferdinand Cheval achève son Palais idéal : il est ici au sommet de son art. Les modelages sont d'une grande richesse et la façade foisonnante. Serpents, biche, caïman, pélican, grenouille, Phénix, minotaure et autres figures étranges, répétitives y cohabitent sous l'oeil d'Adam et Eve. Il est ici question d'enfer, de paradis, de la vie, de la mort.
Eve et les serpents
Des petits messages sur cette partie de la sculpture...
Des petits messages...
et une signature
Montons maintenant... (escalier de la façade Est)
On s'amuse bien à l'intérieur !
Génie de la création...
J'ai pris cette photo et... elle est aussi en carte-postale !
Les visiteurs ont aussi accès aux tunnels que le Facteur Cheval a créés. Un petit plan "spécial enfant" leur permet de découvrir tous les animaux et les végétaux qui y ont été sculptés.
"La vie est un rapide coursier. Ma pensée vivra avec ce rocher".
Est-ce que Ferdinand Cheval s'est représenté ici... ?
Cadran solaire
"Chaque fois que tu mes regardes, tu vois ta vie qui s'en va"...
Un musée explique le travail du Facteur Cheval et cite les artistes qui lui ont rendu hommage. Sur le mur, les écrits de l'artiste ont été reproduits.
Voici le plan qu'il en a fait avant de commencer à attaquer le travail...
Une maquette du Palais trône au milieu de l'une des salles. Tout autour, ce sont les hommages rendus au Facteur Cheval par tous les artistes (entre autres : Breton, Picasso, Tinguely, Niki de Saint Phalle).
Reconnue comme une œuvre d’art à part entière par différents courants artistiques, on dit souvent du Palais idéal du Facteur Cheval qu’il s’agit d’un œuvre inclassable. Une œuvre qui fut classée monument historique en 1969 par André Malraux.
Il sera considéré vers 1920 comme un précurseur de l’architecture surréaliste par André Breton, qui viendra à plusieurs reprises visiter le Palais idéal.
En 1945, Jean Dubuffet fait émerger le concept de l’art brut «Nous entendons par Art Brut des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, … Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions…». Il reconnaîtra Ferdinand Cheval comme un véritable pionnier de l’art brut.
Vous en voulez encore ? Non... Nous si !
Alors nous sommes allés visiter le cimetière d'Hauterives... et avons découvert la tombe du petit facteur, à la hauteur de son imagination, débordante d'inventivité.
A l'intérieur sont inhumés le Facteur Cheval et d'autres membres de sa famille dont son fils.
Très "nouille" tout de même, non ? Je préfère le Palais idéal.
Et maintenant, direction la chambre d'hôtes que j'ai retenue à Romans-sur-Isère. Son nom, La Passerelle est très approprié, vous verrez. C'est Barbara qui nous y accueille très gentiment. En plein centre et très originale: elles ont été faites dans une ancienne menuiserie... et nous sommes à l'étage !
Sympa, non ?
C'est simple mais le lit est excellent : une bonne nuit en perspective, au calme.
Mais avant d'aller dormir, il nous faut visiter la ville (rapidement) et dîner.
Le restaurant, c'est Barbara qui nous l'a conseillé : le Bar à Vins sur la Place Jules Nadi (vous saurez tout tout tout sur notre voyage : faute de mémoire, je note tout.).
Nous y avons naturellement mangé des ravioles, la spécialité du Dauphiné.
La ville de Romans est bordée par l'Isère et de l'autre côté, c'est Bourg-de-Péage.
Un petit mais joli centre historique
La Place aux herbes
Le parvis de la Cathédrale Saint-Barnard
Quelques beaux chapiteaux de colonnes
L'Annonciation
Femme portant une balance : peut-être le signe du Zodiaque ?
Deux masques aux yeux exorbités, à la lèvre pendante et aux oreilles décollées...
L'orgue date de 1843. Il est surmonté de la statue de Saint Barnard.
On se croirait à la campagne dans les rues derrière la Cathédrale.
Montée vers la Place Jacquemart
La place s'appelle ainsi à cause du Jacquemart qui surmonte la tour.
Au XIVè siècle, les Romanais, à l’instar des grandes villes de France, voulurent avoir une horloge publique et les consuls résolurent de faire élever la tour de la forteresse pour y placer un mécanisme d’horlogerie avec cadran et sonnerie. L’oeuvre fut rapidement menée à bonne fin ; le mécanisme fut placé sur la tour et, pour sonner les heures, on plaça un automate en bois armé d’un marteau de fer. A cette époque, on appelait par dérision Jacques Bonhomme le paysan qui supportait les corvées sans se plaindre. L’automate fidèle à la mission qui lui était confiée fut baptisé Jacques et on ajouta Marteau à cause de l’instrument dont il était muni. Jacques Marteau est devenu depuis par corruption Jacquemart.
Ce fut au milieu de la satisfaction et de la curiosité générale que le consciencieux bonhomme de bois fit résonner sa cloche pour la première fois, le 2 mars 1429.
La tour mesure 37 mètres de haut.
Le Jacquemart de Romans-sur-Isère est l'un des plus grands de ceux qui subsistent aujourd’hui dans près d’une cinquantaine de villes françaises.
Son uniforme actuel est celui des volontaires de 1792.
Romans est la ville de la chaussure aussi...
Demain matin : départ pour le sud...
2 commentaires -
Par Tolbiac204 le 24 Août 2017 à 23:00
Les vacances nous conduisent cette année dans le sud mais... nous avons décidé de prendre le chemin des écoliers avec un arrêt à Autun et un autre à Romans-sur-Isère.
Notre chambre d'hôtes à Saint-Prix-en-Morvan est celle de Catherine et René Denis. Pour y parvenir, nous avons dû traverser tout le Morvan, autant dire que nous avons tournicoté !
Les propriétaires possèdent quatre chambres d'hôtes situées dans un bâtiment annexe à leur maison d'habitation.
Entrée et salon communs
Chambre avec vue sur les collines du Morvan...
Nous sommes ici au fin fond de la campagne française...
Lever de soleil le matin suivant
L'accueil : très agréable de la part de René, plus froid de celle de sa femme...
Voici le restaurant du Chaudron où nous avons déjeuné "gaulois" le midi. Autant dire que nous avons fait un bond 2000 ans en arrière...
Philippe attend sa cervoise : elle est servie dans des gobelets celtiques...
La cervoise Dragena : une ambrée à l'églantine
On peut aussi choisir la cervoise Argia (blanche au sureau), Gilara (blonde à la sariette), ou encore Cnoua (rousse à la noisette).
La fouille des fosses à détritus des habitants de Bibracte a été l'occasion de retrouver de nombreux récipients et, avec eux, des restes de nourriture. L'étude de ces restes permet de reconstituer l'alimentation des Gaulois du Ier siècle avant notre ère.
Les paysans gaulois élevaient des volailles et du bétail et ne consommaient que très rarement du sanglier, n'en déplaise à Goscinny et Uderzo..., utilisaient des plantes aromatiques et des herbes fines, connaissaient et exploitaient le sel, mais ne sucraient qu'avec du miel.
Un clin d'oeil aux auteurs d'Astérix
Le menu gaulois change tous les ans : voici celui de 2017 comprenant cintus, arausio, uindus et meliddos !
Me croirez-vous si je vous dis que Philippe a mangé toute son assiettée de salade de pois cassés au vinaigre de cidre agrémenté de mousse de volaille et de saumon fumé ?
Elle était suivie d'un mitonné de joue de porc à la semoule d'orge bio et aux chénopodes (proche cousins des épinards) : très bien cuisiné également.
Pour manger, une cuillère en bois et un couteau mais, pas de fourchette : ainsi en était-il autrefois...
Pour terminer un petit fromage blanc au miel (le sucre n'existait pas à l'époque) suivi d'un dessert (petit soufflé au pavot sur sablé au pruneau) : le tout pour une vingtaine d'euros.
La journée s'annonce courte : nous n'avons donc pas visité le Musée archéologique mais préféré prendre la navette pour monter sur le Mont Beuvray d'où on jouit d'un beau panorama sur les collines du Parc Naturel Régional du Morvan.
En haut du Mont, de superbes hêtres séculaires
Monument à Jacques-Gabriel Bulliot, inventeur de l'Oppidum gaulois de Bibracte
La terrasse : c'est ici que s'est faite l'union des chefs gaulois autour de Vercingétorix.
François Mitterand a proclamé Bibracte "Site national" le 17 septembre 1985.
Nous sommes ici à 814 mètres d'altitude.
Installés à l'emplacement d'un temple gallo-romain ayant existé jusqu'au Vème siècle, la chapelle et la croix Saint-Martin témoignent de la vocation cultuelle continue du lieu. La chapelle est construite en 1873, à l'issue des fouilles de Jacques-Gabriel Bulliot.
Détail de la croix : le partage du manteau
C'est aussi à proximité que se tenaient les foires du Beuvray, le premier mercredi de mai, selon une tradition fameuse dans toute la Bourgogne au Moyen-Age.
Sur le chemin du retour : des fouilles
Nous devrons retourner à Bibracte pour suivre une visite guidée du site et visiter le musée : une autre balade en perspective !
Et maintenant, Autun, réputée pour...
sa Cathédrale Saint-Lazare que nous visiterons,
et son Musée Rolin - situé derrière cette curieuse grenouille en bois de châtaigner, oeuvre de Bernard Morot-Gaudry- que nous n'aurons pas le temps de visiter...
Hommage d'André Chambrion, habitant du quartier de la cathédrale, à Gislebertus, artiste du XIIème siècle, qui réalisa (ceci est parfois contesté : voir plus loin) les principales sculptures de la cathédrale, en particulier le Jugement dernier du tympan du portail principal.
C'est un G majuscule - pour Gislebertus - qui lui sert de corps, auquel sont adjoints les outils principaux du sculpteur, le ciseau et le marteau.
L'horloge astronomique
La façade principale de l'église donne sur la place - étroite - du Terreau.
Difficile donc de la photographier de face...
Le porche d'entrée est précédé d'un narthex.
Depuis le narthex - sur le côté - on a vue sur la fontaine Saint-Lazare, construite par Jean Goujon en 1543.
Et voici le fameux portail roman dont Gislebert a, dit-on, sculpté le tympan
Le grand Christ en Majesté trône dans une mandorle. Les deux disques en haut représentent le soleil et la lune.
Une inscription, en-dessous - Gislebertus hoc fecit - pourrait faire croire que le tympan a été sculpté par Gislebert mais... ceci n'est pas complètement sûr, le terme "hoc fecit" au lieu de "me fecit" se référant plutôt à un commanditaire ou à un donateur.
Le Christ est entouré à gauche par neuf apôtres dont Saint-Pierre que l'on reconnaît à sa clé. Il est tourné vers le Paradis qui est représenté par trois étages d'arcades et dont il protège l'entrée.
Cliquez sur l'image
En haut du tympan, la Vierge Marie est assise sur un trône dans la gloire du ciel, à côté d’un ange à trompette.
A droite du Christ, on peut admirer l'enfer des damnés avec plusieurs scènes affreuses. La fameuse Pesée des Ames est représentée avec une balance entre le grand archange saint Michel, à gauche, avec deux âmes se terrant sous sa robe, et Satan, à droite, avec un serpent à trois têtes. A droite, on trouve l’enfer : damnés dévorés par des diables, des monstres, le Léviathan, deux damnés dans une chaudière et une femme à serpent dévorant les seins.
Cliquez sur l'image
Au-dessus, ce sont les apôtres saint Jean et saint Jacques, et à côté, un ange à trompette.
Le linteau soutient le tympan sur toute sa largeur et se compose de deux pierres.
De quoi inquiéter les pêcheurs !
Cliquez sur l'image pour voir les chapiteaux à gauche du portail : au centre, peut-être le péché originel ?
Les chapiteaux à droite du portail : à gauche, une procession ou un baptême, au centre des agneaux et à droite peut-être Saint Jérôme retirant l'épine du pied du lion
Cliquez sur l'image...
Au centre du portail, le trumeau date du XIXème siècle : il est orné de trois statues-colonnes qui représentent Saint Lazare et ses deux sœurs.
D'élégantes colonnettes ornent aussi le portail.
Entrons dans le sanctuaire...
Entrelacements de sculptures au niveau du portail intérieur
La nef vue depuis le choeur (celui-ci était en travaux)
La cathédrale d'Autun est réputée pour la beauté de ses chapiteaux qui sont un vrai livre d'images... Je n'en n'ai pris que quelques uns.
Cliquez sur les images pour mieux les admirer.
La seconde tentation du Christ
L'apparition du Christ à Marie- Madeleine
Le lavement des pieds de Saint Pierre par Jésus (agenouillé)
L'ascension de Simon le magicien
Saint Vincent protégé par deux aigles
Au sortir de l'église, promenade dans le centre historique de la ville
On arrive ainsi tout doucement aux remparts de la ville.
Sortons un peu de la ville maintenant...
C'est le premier grand voyage avec notre belle Picasso !
La campagne est bien belle autour de la ville.
Autun a un passé très ancien : c'était une ville gallo-romaine.
Construit aux environs de 70 après J.C et situé à l'est de la ville antique, le théâtre était destiné aux représentations dramatiques. Avec ses 148 mètres de diamètre, il apparaît comme le plus grand du monde romain, pouvant accueillir 20 000 spectateurs. S'appuyant sur la pente naturelle du terrain, le théâtre est de style classique avec des gradins disposés sur trois rangées semi-circulaires, coupées par des escaliers. Un mur imposant fermait le théâtre derrière la scène, d'une hauteur supposée de 30 mètres.
Petits détails: la nature est si belle !
Un peu prise à la va vite...
Voici un autre monument datant de l'antiquité : la Porte Saint-André ouvrait à l'Est, à l'extrémité du dcumanus (voie traversant la ville d'Est en Ouest). Elle a cependant été très remaniée par Viollet-le-Duc.
Pour aller voir le Temple de Janus, il faut passer sous la Porte d'Arroux. Cette porte, datée du début du 1er siècle après J.C, ouvrait au Nord, à l'extrémité du cardo maximus (voie traversant du Nord au Sud). Elle présente deux grandes arcades pour le passage des véhicules et deux petites pour les piétons.
Le Temple de Janus est le seul vestige en élévation d'un quartier cultuel situé à l'extérieur de la ville. C'est un fanum (temple d'origine gauloise). Le dieu honoré dans ce temple est inconnu. Le nom de Janus vient de la déformation du nom du quartier « La Genetoye », lieu où poussaient les genêts.
L'édifice, de plan carré, se composait d'une cella (pièce centrale abritant la statue du culte) entourée d'une galerie. Seuls subsistent deux murs de la cella, hauts d'environ 24 mètres et larges de 16 mètres, bâtis en petit appareil. Au niveau inférieur, on remarque une série de niches : trois d'entre elles sont béantes depuis l'effondrement de leur fond. Au niveau supérieur, trois fenêtres sur chaque côté étaient percées au-dessus du toit de la galerie. Leurs linteaux en bois, soulagés par des arcs de décharge encore en place, ont disparu. Entre niches et fenêtres, deux lignes d'orifices entourés de briques, recevaient la charpente du toit de la galerie.
La forme particulière de ce temple, dit fanum, est de tradition gauloise quoique sa technique de construction, datable du Ier siècle de notre ère, soit romaine.
La divinité vénérée ici reste totalement inconnue.
Vue sur la ville depuis le Temple de Janus
Ayant repris la voiture, nous voici maintenant arrivés sur le lieu de la "Pierre de Couhard".
De là, on plonge sur le Lycée militaire couvert de tuiles vernissées : on est bien en Bourgogne !
Joli, non ?
La Pierre de Couhard
Son nom provient du hameau près duquel le monument se situe.
Située au sommet d'une nécropole gallo-romaine, la Pierre de Couhard a été construite au Ier siècle après J.C. était soit un tombeau recouvrant les restes d'un défunt soit un cénotaphe célébrant sa mémoire.
Sur une base carrée, haute de 10,50 mètres, s'élevait une pyramide de 22,65 mètres dont les vestiges atteignent actuellement 25 mètres. L'orifice que l'on voit au centre a été creusé en 1640. D'autres fouilles ont eu lieu au XIXème siècle sans plus de succès. La pyramide est pleine. En 1960, on trouve à la base du monument une "tablette magique" en plomb du IIème siècle portant des inscriptions maléfiques en latin et en grec : elle atteste le caractère funéraire du monument. Celle-ci se trouve aujourd'hui au musée Rolin à Autun.
Ainsi se termine notre visite d'Autun. Demain, départ pour Romans-sur-Isère avec, à la clef, la visite du Palais idéal du Facteur Cheval situé à Hauterives, peu au nord de la ville : tout un programme que vous découvrirez d'ici quelques jours, le temps pour moi de trier mes photos et de pondre un petit post !
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Par Tolbiac204 le 20 Mars 2017 à 23:00
Notre premier déplacement hors Paris ou la Bourgogne depuis longtemps : cette fois-ci nous avons accepté l'invitation d'Evelyne et André de les accompagner dans les Alpes.
Arrivée près de Bourg-en-Bresse chez l'ami Guy, récemment sorti de l'hôpital, et sa jolie maison bressane entièrement retapée main où il habite maintenant à temps plein avec Denise, sa femme.
Ca, c'est de l'authentique !
En face de la maison, une mare aux canards
On peut aussi parfois y voir hérons et ragondins...
Cliquez sur la photo pour mieux la voir.
Denise nous ayant gentiment invités à nous restaurer en leur compagnie, cette étape bressane a été une bonne coupure avant de poursuivre la route jusqu'à l'autre Bourg, d'Oisans cette fois-ci.
Les Alpes recèlent nombre de beaux calvaires en fer forgé : ça tombe bien, j'en suis fana.
Puis c'est la montée jusqu'à La Garde par la route qui va à l'Alpe (entendez d'Huez) : pas moins de 21 lacets en épingles à cheveux. Cette fois-ci c'est le dada d'André...
Rien n'a changé depuis notre dernier séjour, ni l'église ni le chalet.
C'est toujours Evelyne qui ouvre les volets pour laisser entrer les rayons du soleil,
Philippe et André préférant toujours l'ombre et le numérique !
J'aurais dû faire scénariste : j'adore inventer des histoires !
Notre première balade est pour le Col du Lautaret. André nous y conduit par une route qui n'existe pas sur les cartes (la RS1091 : RS pour route de secours)..., celle qui passe le long du lac de barrage du Chambon. Elle a été construite pour suppléer à la RD1091 dont le tunnel avait été fragilisé par un éboulement. Un autre tunnel est actuellement en construction.
Notre première occupation en arrivant au col : nous attabler dans un café pour manger des crêpes accompagnées d'une bonne boisson chaude !
Il assume sa bouille l'André...
Au Col du Lautaret
Petit zoom
Nous rentrons par La Grave, station de sports d'hiver dédiée au ski hors piste.
Dans l'épicerie du village les jambons pendent au plafond attendant le client. Nous nous contenterons de rapporter quelques petits souvenirs culinaires.
Des petites mignonnettes de liqueurs des Alpes pour Christelle, des crozets de Savoie et du fromage des montagnes pour Louis, et naturellement de la bière pour Benjamin.
Un petit tour dans les rues, désertes à cette heure.
Ca monte, ça monte...
J'adore photographier les tas de bois bien rangés.
Me voici en vue de l'église du village, Notre Dame de l'Assomption
Le petit cimetière attenant possède des tombes, toutes identiques, surmontées de jolies croix en bois. Modestes, elles renvoient à l’humilité des conditions paysannes de la région. Différentes interprétations ont été proposées pour ces croix sans qu'aucune d'elles ait pu être vérifiée de façon certaine.
Le triangle en tout cas représenterait la Sainte Trinité ; le Christ au coeur de la croix représentant la Résurrection unirait la Divinité (le haut du cercle) à notre Humanité (en bas du cercle).
Les noms des défunts sont inscrits sur des cœurs en laiton au centre de la croix. Dans cette région, les familles Mathonnet, Juge et Pic dominent.
Quand le bois des croix a définitivement pourri et que les concessions sont abandonnées, le cimetière de la Grave possède, contre son église, un panneau sur lequel les anciennes identités sont portées.
On entre dans l'église par un portail roman en plein cintre.
L'église, de style roman-lombard, est très sobre : l'intérieur est vaste avec trois nefs séparées par des piliers circulaires dont certains portent des chapiteaux décorés.
Dans la voûte du choeur, un Christ assez primitif a attiré mon attention.
Quant aux fonts baptismaux, ils sont en pierre grise et curieusement recouverts de peaux de chèvre, peut-être pour éviter que l'eau bénite ne gèle...
Il m'a fallu pas mal monter pour accéder au cimetière : c'est mon côté chèvre ! (peut-être à cause de mon ascendant Bélier...)
Dominant le village, à l'extrémité du cimetière : un calvaire
Après-midi ski pour moi aujourd'hui : ma cousine Josette est venue déjeuner avec nous depuis Grenoble et elle a apporté tout le matériel (elle est, depuis sa retraite, monitrice à l'ESF du Collet d'Allevard, d'où sa tenue rouge brodée à son prénom...).
Il m'a suffi de louer une paire de chaussures et de chausser les skis et... le casque ! Fort utile d'ailleurs car il permet de garder les lunettes de vue sans se faire mal aux yeux.
Contente de partir sur les pistes
Si seulement j'avais eu une web-cam sur le casque (comme les jeunes !) vous auriez vu mon style... Vous auriez surtout pu voir que, le soleil étant absent, on ne voyait pas le relief !
Autre jour, autre promenade : André nous emmène cette fois-ci déjeuner à Saint-Christophe en Oisans. Au préalable, il pousse jusqu'à La Bérarde, un hameau voisin, et aussi le trou-du-cul du monde : la route est si étroite que des refuges y ont été aménagés pour pouvoir se croiser. Nous n'en n'aurons pas besoin car nous sommes apparemment les seuls à venir nous y perdre...
André a sorti pour l'occasion son appareil photos.
Vous savez que le mien ne me quitte presque jamais !
J'ai flashé pour cette jolie pierre...
et pour ce refuge à la jolie girouette.
Il y a toujours de beaux abreuvoirs dans les Alpes.
La chapelle Notre-Dame des Neiges de La Bérarde a beaucoup de charme, isolée dans ces montagnes.
Nous voici revenus à Saint-Christophe où l'Hôtel-Café-Librairie "La Cordée" nous attend. La maison a été fondée en 1907 et accueille beaucoup de montagnards et de guides, été comme hiver.
A l'intérieur, c'est une vraie caverne d'Ali Baba... (Photo Tripadvisor).
On peut y acheter des livres de cuisine et de la jolie vaisselle (n'est-ce pas Evelyne !), des cartes postales et même des vêtements.
La patronne, c'est Marie-Claude qu'André et Evelyne connaissent bien à force de venir y déjeuner.
Max, le chien de la maison, n'a pas le droit de goûter aux plats des clients ! Philippe s'est fait gronder...
Tout près du restaurant, deux stèles face aux montagnes enneigées rendent hommage, l'une aux morts pour la Patrie, l'autre à Pierre Gaspard, vainqueur de la Meije en 1877.
L'entrée du cimetière où reposent des Rodier, patronyme de ma cousine Josette, dont la famille est originaire de La Bérarde.
Tombe d'Auguste Rodier, l'oncle de Josette, guide de haute montagne
Si jamais il y a un "après" (?), je pense qu'il doit être agréable de se savoir enterré face à un tel paysage.
Au chalet ce matin là, la brume a du mal à se dégager.
Pendant la nuit, la neige est tombée saupoudrant les sommets.
Ce vélo, au détour de l'un des 21 lacets de la route qui monte à l'Alpe, rappelle qu'elle est souvent à l'honneur lors du Tour de France.
Une après-midi de promenade à pied en compagnie d'Evelyne sur la route de Maronne qui domine Bourg- d'Oisans.
On aperçoit au fond le lit presque à sec de la Romanche.
Départ cet après-midi pour La Mure : André a prévu de nous faire visiter le Musée de la mine (la mine image) à La Motte d'Aveillans, berceau des mines d'anthracite de la Mure, fermées en 1997.
Grâce à une visite guidée, nous avons découvert le travail, les techniques, les outils et le mode de vie des mineurs. La visite débute dans cette salle où se trouve l'enseigne originale du Puits Sainte-Marie, construit en 1902.
Il s'agit d'un site minier souterrain authentique où pendant plus de mille ans des hommes ont extrait le meilleur charbon, l'anthracite du plateau Matheysin. Le grand avantage de l'anthracite c'est qu'elle ne provoque pas de "coup de grisou".
Dans les authentiques galeries de la mine, des reconstitutions présentent des scènes typiques de la vie de la mine : le travail des enfants au XIXe siècle, la traction animale, le boisage, le front de taille, l'éboulement, le casse-croûte etc...
Les petits garçons (et parfois les petites filles, déguisées en garçons) commencent à travailler à partir de 8 ans : leur petite taille leur permettait de se glisser dans les galeries les plus étroites.
Utilisation du cheval pour tirer les chariots
Le boisage
Les engins de forage
La pause casse-croûte
On voit ici que le mineur a pour compagnon un rat : c'est le pourquoi de sa musette en acier. Par ailleurs, les rats pressentent le danger et ne sont donc pas pourchassés.
Une salle d'exposition complète la visite avec des informations sur les métiers du jour, l'univers social de la mine ... et des reconstitutions de la lampisterie et des vestiaires des mineur.
Affiche publicitaire : j'aime assez les yeux bleus du mineur !
Mouvement de grève
Salle des pendus
Reconstiturion de l'intérieur d'une maison de mineur
Un autre jour, nous avons profité du beau temps pour aller prendre le télé-féérique de La Grave (le nom est joli, choisi par l'Office de Tourisme) qui conduit les skieurs hors piste (et aussi les promeneurs) à 3200 mètres au pied de la Meije qui culmine, elle, à 3982 mètres.
Des sourires qui font plaisir !
C'est quoi cette grimace ?
Le soleil dans les yeux je parie : Evelyne a la gâchette moins rapide que moi !
avec ma cousine
La table d'orientation du Massif de la Vanoise
Retour à La Grave pour y retrouver André, redescendu un peu trop rapidement...
Joli, ce petit village perdu dans la montagne
Confirmation
André nous attend à la terrasse de l'Hôtel-Restaurant Castillan situé au pied du téléphérique.
Du soleil, presque trop... On a dû demander un parasol !
Sympa ce petit café gourmand sous le parasol...
De bonnes vacances pour nous quatre
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Par Tolbiac204 le 2 Novembre 2015 à 11:03
Vous vous souvenez de ce voyage surprise pour l'anniversaire de Philippe ? Après un passage par Arras, il nous a menés dans l'après-midi du samedi à Bruxelles.
Il y avait une place dans la rue Van Gaver (la rue de notre hôtel, le Theater Hôtel, réservé sur Booking.com mais également, nous l'avons découvert en arrivant, des "femmes de petite vertu"... !)
Ma foi, celles-ci ne nous ont pas incommodés et notre chambre était très vaste et propre alors...
Que demande le peuple ?
L'hôtel a été refait récemment et a peut-être changé de clientèle ?
Vue sur les toits : nous créchons au 4ème sans ascenseur...
Aussitôt arrivés, nous partons à pied pour rejoindre le centre ville qui n'est qu'à un quart d'heure d'ici. C'est la raison pour laquelle j'avais choisi l'hôtel qui, par ailleurs, restait abordable.
Au coin de la rue, le Théâtre royal flamand : une superbe bâtisse originellement destinée à entreposer les marchandises en transit (c'est l'ancien quartier du port de la ville) et remaniée en 1885 par Jan Baes qui en refait la façade. L'architecte choisit le style néo-renaissance flamand : la façade et les côtés sont dotés de longs balcons en ferronnerie destinés à permettre l’évacuation simultanée de nombreuses personnes.
Le vlaamsche Schouwburg : eh oui, à Bruxelles aussi on parle le flamand...
C'est de nuit que nous découvrons la Grand-Place : évidemment, nous ne sommes pas seuls.
La Grand-Place date du XVème siècle : elle regroupe les maisons des corporations, la Maison du Roi (ancienne halle au pain) et l'Hôtel de Ville.
Les maisons ont toutes un nom : ainsi ici, de gauche à droite, on trouve la maison du Mont Thabor, la maison de la Rose, la maison de l'Arbre d'or, la maison du Cygne et la maison de l'Etoile.
La maison de la Rose tire son nom de celui de sa propriétaire au XVème siècle : Catherine Van der Rosen. Le rez-de-chaussée présente une porte à encadrement chantourné couronnée d'une enseigne à la rose
Quant à la maison du Cygne, elle porte ce nom à cause de la haute porte surmontée d'une enseigne figurant un cygne au bec, aux pattes et aux extrémités des ailes dorés, émergeant d'une végétation elle-aussi rehaussée de dorures.
Voici l'angle de la rue de la Tête d'Or et de la Place avec l'un des deux pignons de l'Hôtel de Ville.
De gauche à droite, la maison de la Louve, la maison du Sac et la maison de la Brouette
C'est au niveau de la porte d'entrée que se trouve un bas-relief représentant Romulus et Remus allaités par une louve.
La maison du Sac tire son nom d'une enseigne située au-dessus de sa porte d'entrée représentant une scène de vendanges liée à l'activité des tonneliers : les vendangeurs s'y activent autour d'un grand sac.
L'enseigne de la maison de la Brouette se trouve dans un cartouche au premier étage (à gauche du lampadaire...).
Ah... C'est mieux comme ça, non ?
Et le Manneken Pis me direz-vous ? Mais oui... nous sommes allés le voir juste pour avoir la confirmation qu'il est vraiment très riquiqui ! Pour le trouver, et bien figurez-vous que ce n'est pas si facile que ça malgré ces panneaux indicateurs qui semblent prouver le contraire !
En fait on est guidés par les magasins qui en font leur enseigne comme ce magasin de gaufres,
ou cette boutique de chocolats...
Une fois que vous avez trouvé l'attroupement, vous avez trouvé le Manneken Pis.
Après, il faut arriver à passer au premier rang pour le voir vraiment...
A force de zoomer, on finit par le voir !
Il paraît bien établi que cette fontaine déjà citée sous le nom de Manneken-Pis en 1452, portait aussi à la même époque le nom Fontaine du Petit Julien. Elle était alors décorée d’une statue en pierre.
Le 13 août 1619, le célèbre sculpteur Jérôme Duquesnoy fut chargé par les receveurs de faire une nouvelle statue en bronze du Manneken-Pis, pour le prix de 50 florins du Rhin : il produisit la charmante œuvre que l’on admire encore aujourd’hui.
Toutefois, cette statue est une copie car l'original se trouve au Musée (dans la Maison du Roi).
Le 5 octobre 1817, un certain Lycas vola la statue : mal lui en prit car il fût condamné aux travaux forcés... La statue retrouvée fût remise en place le 6 décembre de la même année.
Si vous voulez vous amuser en lisant les différentes légendes sur le Manneken Pis, cliquez ICI.
Non loin de là, les Galeries Royales Saint-Hubert sont un très joli passage couvert abritant des boutiques de luxe.
Oh les bons chocolats belges, n'est-ce pas Philippe ! (Boutique Corné Port-Royal)
Avant de rentrer à l'Hôtel, passage par la rue des Bouchers pour repérer le restaurant de demain soir, "Chez Léon" évidemment : Bruxelles oblige.
Après une bonne nuit au Theater Hôtel, nous voici repartis pour le centre ville. Au passage, petit arrêt Place de Brouckère pour voir l'Hôtel Métropole : le bâtiment, construit en 1872 par Antoine Trappeniers pour la Caisse Générale d'Epargne et de Retraite, a été transformé en 1895 par l'architecte Alban Chambon en Hôtel de luxe.
L’entrée principale, Renaissance française, mène au hall de réception de style Empire, largement décoré de vitraux célébrant l’héritage Art nouveau de la ville.
Devant l'Hôtel, une de ces petites fontaines dont Bruxelles a la spécialité. Celle-ci est de Jos de Decker et a pour nom "La balançoire". Charmant, non ?
Dans le hall de l'Hôtel, les signatures des célébrités y ayant séjourné...
L'intérieur du café du Métropole de style "fin XIXème-contemporain"
La verrière art-déco
Sur la route de la Grand-Place, la Place de la Bourse et l'église Saint-Nicolas communément appelée Saint-Nicolas de la Bourse de par son voisinage.
L'église est curieusement enserrée dans des maisons.
Devant celles-ci encore une petite fontaine-abreuvoir : il s'agit de la fontaine des aveugles de Jos de Decker est inspirée d'un tableau de Brueghel l'ancien réalisé en 1568.
La ressemblance est frappante...
Et nous revoici sur la Grand-Place, de jour cette fois-ci.
La maison du Roy d'Espagne était la maison de la corporation des boulangers. Sous la lanterne, une remarquable sculpture figurant le triomphe de Charles II d'Espagne, entouré de trophées et d'esclaves enchaînés. A cette époque les Pays-Bas étaient espagnols.
La maison du Cornet était la maison de la corporation des bateliers. Son pignon est en forme de poupe de navire.
Une enseigne située au centre de la façade représente un cornet.
La maison voisine est la maison du renard, de la corporation des merciers.
L'enseigne du renard se trouve au dessus de la porte d'entrée.
La cour de l'Hôtel de Ville est superbe.
Elle possède une magnifique verrière.
et deux sculptures allégoriques de fleuves qui y sont élégamment mises en valeur à cette époque de l'année par des chrysanthèmes.
Ici, l'Escault
et là, la Meuse
A la sortie, on peut apercevoir la Maison du Roy.
Derrière la place, la rue du marché aux herbes où se trouve une jolie fontaine avec une statue de Charles Buls, orfèvre dans cette rue et bourgmestre de la ville 1881 à 1899. Les bruxellois se souviennent de lui sous le surnom du "bourgmestre esthète".
Comment douter que nous sommes à Bruxelles avec cette sculpture du Strouchmf de Peyo !
Un peu plus loin, la Place d'Espagne avec cette sculpture de Don Quichotte et Sancho Pansa.
C'est la réplique exacte de celle de Madrid également Place d'Espagne.
Sur la Place d'Espagne également, une statue de Bela Bartok, compositeur et militant antifasciste hongrois. Celle-ci a été offerte à la ville de Bruxelles par la ville de Budapest en 1995.
Tout est très proche dans la ville : ainsi en est-il de la Cathédrale Saint-Michel et Sainte Gudule photographiée ici derrière un buste du Roi Baudoin.
Double langue...
Je vous l'ai dit qu'on était en Belgique !
Nous arrivons maintenant en vue du Musée de la Bande Dessinée avec ici encore une sculpture : cette fois-ci c'est Franquin qui est à l'honneur avec Gaston et son chat.
La façade du Musée n'est pas extraordinaire.
Nous ne faisons qu'y passer, le temps de regarder la librairie : une seule journée à Bruxelles c'est trop court pour pouvoir faire les musées.
Dans le hall, une belle verrière art-déco,
une statue de Lucky Luke avec Jolly Jumper...
ainsi que Boule et Bill avec leur célèbre "Dedeuch" !
Nous voici maintenant Place des Martyrs : elle a été construite en 1775 sur le site d'une ancienne blanchisserie. La place présente un aspect sobre et sévère, caractéristique de l'architecture néo-classique.
Au cours des combats de la révolution belge de 1830, la nécessité se présenta d'ensevelir les premières victimes. Une commission administrative, créée en l'absence de toute autre autorité légale, choisit la place Saint-Michel pour y enterrer les dépouilles. Le 2 octobre 1830, la place fut rebaptisée place des Martyrs, une décision officialisée le 30 juillet 1831 par un décret du bourgmestre Nicolas Rouppe. Sous les pavés de la place furent inhumés 467 héros des Journées de septembre. Elle devint alors l'un des hauts lieux de célébration de l'identité nationale.
D'un côté de la place un monument à Jenneval, comédien et poète français, auteur des premières paroles de la Brabançonne.
De l'autre côté de la place,
le monument au Comte Frédéric de Mérode : celui-ci est un héros de la révolution belge mort à malines en 1830. Il fut le premier membre de la haute noblesse belge victime des combats de la révolution.
Pour rejoindre le Square du Petit Sablon, nous prenons le métro et descendons à la station Porte de Namur. Le métro de Bruxelles est un véritable musée : plus de 60 oeuvres d'art décorent ses quais et ses couloirs. Tous les genres sont représentés : peintures, sculptures, photos, claustras, vitraux... et tous les matériaux : de la toile au bronze et du bois au verre en passant par l'acier.
Ici une oeuvre d'Octave Lauduyt intitulée "Le Stade de la Vie".
Vue du Palais d'Egmont depuis l'entrée du Square du Petit Sablon
Le square du Petit Sablon fait face à l'église Notre Dame du Sablon.
Au centre un monument de style néo-renaissance flamande, réalisé par Fraikin en 1864, représente les comtes d'Egmont et de Hornes exécutés sur l'échafaud le 5 juin 1568 pour avoir trop résisté à la tyrannie espagnole.
Jolis reflets, non ?
10 statues, disposées en hémicycle, chacune disposée dans une niche de verdure, entourent le monument. Elles représentent les personnages importants qui se sont illustrés au 16e siècle.
Voici Gérard Mercator, cartographe
Bernard Van Orley, peintre
Corneille de Vriendt, architecte
Le square est fermé par une grille en fer forgé séparée par 48 colonnes en pierre supportant des statues de bronze représentant les métiers d'autrefois.
En voici quelques unes
Les brasseurs (Jean Van den Kerckhove)
Les tapissiers par Albert Desenfans (on le voit mal sur la photo mais le jeune homme tient un fil entre ses doigts).
Les Marchands de poisson salé, par Charles Geefs
Les graissiers par Polydore Comein (le graissier étant un épicier dans le Nord)
Les tonneliers (Jules Courroit)
L'église Notre Dame du Sablon
Joli tympan
La chaire baroque est l'oeuvre de Marc de Vos (réalisée en 1697).
Elle est décorée de médaillons de Saint-Thomas et de la Vierge.
Elle s'appuie sur les sculptures symbolisant les quatre évangélistes : l'ange (Matthieu), l'aigle (Jean), le bœuf (Luc) et le lion (Marc). J'ai un peu coupé la tête de l'aigle...
Sur le pilier voisin, une plaque indique qu'ici venait prier Paul Claudel entre 1933 et 1936 à l'époque où il était Ambassadeur de France en Belgique.
Dans le croisillon Sud, à hauteur du triforium il y a une barque du début du XVIIe siècle, représentant la légende de Notre-Dame du Sablon.
La légende
En 1348, une dévote Béatrice Soetkens vit apparaître la Sainte Vierge qui lui ordonna d'enlever son image d'une église d'Anvers pour l'installer dans une autre à Bruxelles. Béatrice alla donc dérober l'objet précieux à la barbe du sacristain qui en voulant la poursuivre fut changé en statue de sel. Protégée par la Vierge, elle fit le voyage d'Anvers à Bruxelles dans une barque en remontant l'Escaut jusqu'à la Senne et le précieux butin fût installé dans la chapelle du Sablon.
Vers 1600, le chirurgien privé des archiducs voulut rappeler cette légende en offrant à l'église un groupe sculpté. C'est sans doute ce chirurgien qui figure en médaillon. Béatrice est à gauche en train de prier. Un homme aux allures de St Joseph conduit l'embarcation.
Une autre translation de la Vierge est présente dans l'église : elle est plus naïve.
A l'entrée de la chapelle sépulchrale Sainte Ursule , une Vierge à l'enfant très priée
A l'intérieur de la chapelle se trouve le monument funéraire de la maison La Tour et Tassis. La famille allemande a dirigé un important service postal en Europe dès le XVIème siècle.
Au sortir de l'église, un stand nous rappelle que la Place du Grand Sablon est le lieu d'un marché aux antiquaires chaque week-end.
Sur la place, la fontaine de Minerve représente la déesse assise tenant un médaillon avec les portraits de l'impératrice Marie-Thérèse et François de Lorraine. À ses côtés se tiennent deux putti représentant des génies, l'un portant une trompette et symbolisant la Renommée, l'autre une cruche symbolisant l'Escaut.
Derrière la déesse se tient un troisième génie sous forme de putto tenant sa lance (disparue) et son bouclier à tête d Gorgone.
Tout près se trouve l'immeuble de l'ancienne manufacture des Fourrures Raymond Mallien qui date des années 1920. De style "Beaux Arts", il est l'oeuvre des architectes Victor Diricks et Jacques Barbotin.
C'est maintenant la Maison Ladurée qui y a installé un superbe magasin au rez-de-chaussée.
Et maintenant, direction le Palais Royal !
Nous passons devant le magasin Old England. Il est l’œuvre de l’architecte Paul Saintenoy en 1899 et est occupé aujourd'hui par le Musée des instruments de musique de Bruxelles (le MIM).
C'est l'un des plus beaux exemples de l'architecture Art Nouveau de la capitale.
Depuis le Mont des Arts où il est situé, on jouit d'une très jolie vue sur la ville.
Le Palais Royal : quand le drapeau y flotte, cela signifie que le Roi est présent.
En face du Palais Royal, un grand parc tout simplement appelé "le parc de Bruxelles".
Au bord de ce bassin octogonal une jolie fontaine : "la fillette à la coquille" d'Alphonse de Tombay.
Très curieuse cette statue, non ?
Il s'agit de ce qu'on appelle un terme : c'est une statue servant d'ornement dans les jardins.
Il se présente sous la forme d’un homme dont on ne distingue que la tête et les pieds et dont le corps est enchâssé dans une gaine de pierre. On en dénombre actuellement 12 dans le parc au début de l’allée axiale et autour du Bassin de l’octogone.
Ici, la gaine de pierre de cet Hermès est recouverte d'écailles.
Dans le parc, un très joli kiosque à musique de style "éclectique" (fin XIXème - début XXème siècles). Il date de 1841 et est l'oeuvre de Jean-Pierre Cluysenaar.
En haut du toit, les noms de grands musiciens : ici on aperçoit Halévy qui fût le librettiste de La Belle Hélène, La Vie parisienne ou encore La Grande-duchesse de Gérolstein de Jacques Offenbach.
Oiseau-lyre doré
Feuillages et feuillages...
Le Commerce et la Navigation (1784) : copie par Isidore de Rudder d'après une oeuvre de Gilles-Lambert Godecharle.
Diane chasseresse avec son lévrier (1670) : Sculpture en marbre blanc de Gabriel de Grupello détruite en 1830 et refaite à l’identique par Pierre Puyenbroeck en 1876.
Nous voici maintenant tout près de la Place Madou : ici, la statue de la Brabançonne érigée à la gloire de l'hymne national de la Belgique en 1930, exactement un siècle après la révolution belge.
Sur le piédestal de la statue, quelques fragments de l'hymne national en français et en flamand :
Ô Belgique! Ô Mère chérie !
À toi nos cœurs, à toi nos bras.
À toi notre sang, ô Patrie !
Nous le jurons tous, tu vivras !O Dierbaar Belgie! O Edel Land der Vaderen !
Onze Ziel en Ons Hart Zijn U Gewijd.
Anvaardt de Kracht en het Bloed
Van onze Aderen...Pour écouter la Brabançonne... cliquez ICI.
La colonne du Congrès : inspirée de la Colonne Trajane, elle commémore le Congrès national de 1830 qui rédigea la Constitution belge.
En haut de la colonne, une statue du Roi des Belges, Léopold Ier.
Suivant l’exemple des pays voisins, la Belgique décide en 1922 de rendre hommage aux victimes des combats de la Première Guerre mondiale au travers d’un soldat anonyme.
Le Soldat inconnu a été inhumé au pied de la colonne entre les deux lions, le 11 novembre 1922.
Nous voici maintenant au terme de de cette journée dans la capitale.
Au terme ? Non, pas tout à fait puisque nous attend maintenant la soirée au Cirque Royal pour aller applaudir Adamo, le chouchou de Philippe.
Les gradins sont bien remplis pour cette représentation unique du chanteur belge le jour de son anniversaire...
Nous sommes placés en corbeille.
et avons donc cette vue sur la scène.
Inch' Allah : une très belle chanson hélas toujours tristement d'actualité
Toujours aussi sympathique avec le public, Adamo, mais sa voix hélas ne sera bientôt plus qu'un souvenir...
Qu'importe, ce petit séjour dans la capitale bruxelloise avec ce magnifique temps d'automne fût un vrai régal : un cadeau pour Philippe mais aussi un peu pour moi !
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Par Tolbiac204 le 22 Septembre 2015 à 23:37
L'OBJET de mon voyage en Italie : l'Exposition Universelle qui se tient cette année à Milan.
Son thème, "Nourrir la planète, énergie pour la vie".
Les organisateurs espèrent au total attirer 20 millions de visiteurs sur les six mois que dure l'événement, ainsi qu'un coup de fouet économique pour l'économie locale, notamment pour le tourisme.
145 pays exposés, une moyenne de 160.000 visiteurs par jour : pas étonnant que nous n'ayons pas pu accéder au Pavillon Zéro : plus de 2 heures de queue... Rédhibitoire, non ?
Dommage car c'est ici qu'on présente l'exposition...
Une grande allée centrale de 1,5 kms donne accès aux différents pavillons (c'est le Decumanus de la Rome antique...) tandis qu'une autre la croise à angle droit (il s'agit du Cardo).
La Mascotte de l'Expo, c'est Foody : elle est constituée de 11 éléments à part entière réunis dans un même visage. Foody aime la cuisine de bonne qualité et saine...
Plusieurs fois par jour, une animation la met en scène en musique.
Il y a aussi, de place en place des stands présentant de la nourriture :
comme celui des fruits,
celui des épices,
ou encore celui de la viande.
ou des fromages
A l'extrémité du Decumanus, une aire où l'on s'occupe des enfants.
Après un rapide passage dans le Pavillon de l'Ouganda pour avoir une vue d'ensemble sur l'expo,
et admirer la végétation de sa terrasse,
son artisanat,
nous entrons dans le Pavillon de la Corée du Sud.
Des noms de plats internationaux déclinés dans toutes les langues
Des sculptures qui "parlent"... de la mal-bouffe :
L'obésité
Le rachitisme
Beaucoup de technologie dans ce pavillon même si, à l'origine, les coréens conservaient la nourriture dans de grandes jarres en grès appelées "hang ha li".
Deux robots exécutent une véritable danse pour nous en mettre plein la vue avec des écrans ...
Des jarres numérisées...
Puis, nous nous arrêtons au Pavillon de la France, naturellement... Il est précédé d'un jardin potager qui serpente et permet de faire la queue agréablement (il n'y a que peu de queue ici contrairement à certains pavillons qui nécessitent une patience d'ange).
L'intérieur de la toiture ressemble aux alvéoles d'une ruche.
Casserolerie et verreries...
pots à épices...
et un clin d'oeil aux cuisines du monde
Ici, une Alfa Romeo devant le stand de la Lombardie : normal !
Tant qu'on est dans l'Italie, voici un ensemble de sculptures qui s'y rapportent, situées sur le Cardo.
Celle-ci représente la "Machina de Santa Rosa".
La procession de Santa Rosa de Viterbe est une cérémonie très particulière : La statue de la sainte est juchée au sommet d'une très haute et très lourde structure de 28 m de haut, parfois décrite comme "un clocher qui chemine", portée à l'épaule par une centaine d'hommes robustes: les Facchini .
L'Italie encore avec ce fauteuil en raviolis !
A l'une des extrémités du Cardo, l'arbre de vie qui s'illumine le soir lors d'un spectacle grandiose (que je ne verrai malheureusement pas, la météo étant ce jour-là un peu pourrie...).
Tout au bout du Decumanus, voici le Pavillon de la Russie.
A l'intérieur, un comptoir agréablement éclairé d'une lumière tamisée : cela ressemble fort à un laboratoire, qui sait ? Peut-être pour fabriquer la célèbre boisson nationale !
Au mur, un herbier géant
et la fameuse classification périodique des éléments de Mendeleïev.
Une mosaïque de plats du monde
De l'artisanat également
Une très belle réussite, je trouve.
Depuis le Pavillon de la Russie, on aperçoit celui du Sultanat d'Oman.
C'est là que nous nous rendons justement.
Une queue modérée nous incite à y entrer.
Une jolie fontaine en orne l'entrée : l'Empire d'Oman est situé dans l'une des zones les plus arides de la planète et l'eau est donc une vraie richesse.
Un pêcheur en costume local
Dans cette barque numérique, les visiteurs peuvent "toucher du doigt" les différents poissons et crustacés que l'on peut pêcher sur les côtes de la mer d'Oman.
On cultive la rose dans le Dabal Al Akhdar : cette "montagne verte" culmine à 2000 mètres.
Une soufflerie fait voler les pétales de rose contenus dans ce van.
Le miel des oasis d'Oman est réputé lui aussi.
Ainsi que les dattes
Sur ce panneau, situé à la sortie du pavillon, il est rapporté une parole du Sultan Qaboos Bin Said :
"De tous les cadeaux dont Dieu nous a gratifiés,
l'eau est le plus précieux. Elle doit être chérie et protégée".Une très belle phrase et un très joli pavillon
Dans le Pavillon de l’Ouzbékistan...
J'ai été attirée par ces saynètes de la vie de tous les jours, en porcelaine.
L'heure tourne... Avant de rejoindre la sortie, un petit coup d'oeil au Pavillon du Tibet (que nous ne visiterons pas car il faut y faire la queue...).
Avec ces drapeaux de prière, on est tout de suite dépaysé, n'est-ce pas ?
Les piliers de ces temples de bois sont magnifiquement sculptés.
Vite vite, un petit air de musique celtique devant le Pavillon de l'Irlande
La boucle est bouclée avec ces statues monumentales de guerriers harnachés d'ustensiles de cuisine et de produits de la terre.
Une visite un peu rapide de l'expo qui laisse un goût de "revenez-y"...
Merci Roberto pour m'avoir accompagnée dans cette visite
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