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Je suis allée voir une exposition au Louvre au mois d'Avril 2017.
C'est l'événement de ce printemps, la première exposition sur le peintre depuis un demi siècle. Douze oeuvres de Vermeer y sont rassemblées dont la fameuse Laitière qui ne sort pratiquement jamais du Rijksmuseum d’Amsterdam. Un événement aussi car on y découvre le peintre, non pas comme le seul grand maître de son temps, mais faisant partie de tout un réseau de peintres - spécialisés dans la représentation de scènes d'intérieur élégantes et raffinées - avec lequel il a interagi.
Voici un tableau de Peter de Hooch : La peseuse d'or (1666)
Vermeer semble s’être inspiré de la composition de Pieter de Hooch, mais ce dernier, après avoir vu la version épurée du peintre de Delft, aurait retouché son tableau en supprimant un homme assis en bout de table, comme le révèle la radiographie...
Johannes Vermeer : Jeune femme à la balance (1164)
Dans les tableaux qui suivent, les deux peintres ont représenté la maîtresse de maison lisant une lettre pendant qu'une servante se tient debout, en retrait.
Gabriel Metsu : Jeune femme lisant une lettre (1664-1666)
Johannes Vermeer : La lettre (1666)
Johannes Vermeer : La lettre interrompue (vers 1666)
Gabriel Metsu : Jeune homme écrivant une lettre (1665)
Gérard Ter Borch : Femme à son miroir (1651-1652)
Frans Van Mieris : Femme à son miroir (1662)
En réalité, la jeune femme tient son collier de perles dans la main droite.
Tout comme dans ce tableau de Johannes Vermeer : La jeune fille au collier de perles (1664)
La musique joue un grand rôle dans la peinture du XVIIème siècle.
Frans Van Mieris : Le duo (1654)
Johannes Vermeer : Jeune fille assise au virginal (vers 1673-1675)
Dans les deux tableaux qui suivent, le sujet principal - dans un intérieur un peu désordonné - est représenté derrière l'encadrement d'une porte.
Samuel Van Hoogstraten : Les pantoufles ou Intérieur hollandais (1655-1662)
Jan Steen : Femme à sa toilette (1663)
Peter de Hooch : La nourrice, l'enfant et le chien (658-1660)
La lumière provient parfois d'une chandelle comme ici dans ce tableau :
Gérard Dou : L'astronome à la chandelle (vers 1665)
ou encore d'une fenêtre ouverte comme ici dans celui-ci.
Johannes Vermeer : L'astronome (1668)
Johannes Vermeer : Le géographe (1669)
Même position de la main qui verse le liquide dans ces deux tableaux.
Gérard Dou : La cuisinière hollandaise (1650)
Johannes Vermeer : La laitière (1658)
Des femmes concentrées sur leur ouvrage...
Nicolas Maes : Jeune femme à sa couture (1665)
Johannes Vermeer : La dentelière (1670)
Gérard Ter Borch : l'admonestation paternelle (vers 1654)
Johannes Vermeer : Allégorie de la foi catholique (entre 1670 et 1674)
Frans Van Mieris : Femme au manteau rouge nourrissant un perroquet (vers 1663)
Caspar Netscher : Femme au perroquet (1666)
J'aime quand les expositions ne sont pas trop importantes.
Celle-ci était superbe.
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En prenant le métro Place d'Italie pour me rendre aux Halles, j'admire au passage les superbes paulownias en fleurs qui l'encerclent.
Anne-Marie Guérin, parallèllement à sa nouvelle fonction de Présidente de Générations13, continue d'animer tous les quinze jours ses petites balades dans Paris. Elle nous a donné rendez-vous aujourd'hui à l'angle des rues Montorgueil et de Turbigo, en plein quartier des Halles.
La brasserie "La Pointe Saint-Eustache" possède une jolie fresque.
C'est non loin de là, rue Pirouette (actuelle rue Mondétour), que se tenait autrefois le Pilori des Halles - encore appelé Pilori du Roi - qui punissait les criminels, voleurs, assassins, blasphémateurs en leur faisant faire "la pirouette"...
Gravure ancienne présentée par Anne-Marie
Il fut construit sous Saint-Louis (réglementé en 1347 sous Philippe VI le Valois) et fût aboli un peu avant la Révolution.
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Mais d'où vient ce nom de "pilori" ?
Différents historiens ont donné plusieurs étymologies de ce nom mais celle qu'en donne Henri Sauval, historien français du XVIIème siècle, est plus vraisemblable que toutes les autres. En 1295, était un puits appartenant à un bourgeois du nom de Lori et un gibet placé à côté en prit le nom. On construisit sur l'emplacement du puits Lori comblé, une tour de pierre octogonale d'environ 3 mètres de haut, dont l'étage supérieur était percé de grandes fenêtres sur toutes ses faces. Au milieu de cette tour était une roue en bois, tournant sur pivot et percée de trous par lesquels on faisait passer la tête et les bras de la personne condamnée.
On l'exposait ainsi aux regards, aux quolibets et aux insultes de la foule pendant trois jours consécutifs de marché, durant l'espace de deux heures et, de demi-heure en demi-heure, on faisait tourner la roue, afin que le malheureux exposé put être vu de tous côtés. Il était permis de lui jeter de la boue et des ordures, mais non des pierres et autres objets de nature à le blesser. Les prisonniers restaient ensuite au pain et à l'eau. S'il s'agissait d'un récidiviste, il était mis au pilori une journée entière un jour de marché important et on lui fendait la lèvre supérieure... Une manière intéressante de traiter la petite et moyenne délinquance… mais tellement hors de notre temps !
Sur ce tableau de Philibert-Louis Debucourt (Réjouissances données par la ville de Paris à l'occasion de la naissance du Dauphin), on peut voir le Pilori des Halles (1782).
En France, le pilori porte aussi le nom d'échelle, notamment dans des régions proches de Paris où certaines communes possèdent encore une « rue de l'échelle » perpétuant ce souvenir. Le condamné, pour accéder au plancher où il est exposé au public, devait emprunter une échelle d'où le nom de ce tourment.
A Paris la rue de l'échelle relie la rue de Rivoli à l'avenue de l'Opéra.
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Les pavillons Baltard et l'église Saint-Eustache au XIXème siècle
Les halles le matin devant l'église Saint-Eustache (carreaux de céramique peints du restaurant "Le Cochon à l'Oreille" au 15 rue Montmartre)
La végétation débutante laisse entrevoir le chevet de l'église Saint-Eustache.
L'intérieur est très riche : cliquez sur l'image pour la voir en grand.
La chapelle de la Vierge se trouve au centre du déambulatoire.
Outre les fresques de Thomas Couture sur le thème de la Vierge, elle renferme une sculpture très expressive de Jean-Baptiste Pigalle.
La Vierge à l'enfant (Pigalle)
Autre sculpture remarquable, celle du mausolée de Colbert par Antoine Coisevox (1640-1720) d'après des dessins de Charles Le Brun.
La statue de Jean-Baptiste Colbert agenouillé et priant
est entourée de deux autres sculptures : La Fidélité
et la Piété ou l'Abondance (oeuvre de Jean-Baptiste Tuby)
Dans la Chapelle Saint-Vincent-de-Paul se trouve un triptyque dû à Keith Haring intitulé "La Vie du Christ".
En continuant à déambuler..., on peut voir dans la Chapelle des Pélerins d'Emaüs, une oeuvre de Raymond Mason, sculpteur d'histoire.
Le 28 février 1969, il met en chantier cette oeuvre monumentale, "Le Départ des fruits et légumes du coeur de Paris", à laquelle il se consacre jusqu'en 1971. A l'étrangeté du thème, Mason ajoute celle d'une polychromie intense, si vive que l'on n'avait sans doute rien vu de tel depuis la sculpture médiévale.
Les halles s'installeront à Rungis en banlieue sud un mois plus tard.
Nous voici maintenant en vue des grandes orgues qui ont rendu l'église célèbre pour ses concerts presque gratuits du dimanche après-midi. On voit ici que la console de l'organiste est complètement décalée de l'instrument (elle est reliée aux orgues par un système électrique et protégée en dehors des messes et des concerts par une cage de verre).
Waaaooouuuh...
C'est ainsi que ce dimanche 14 mai à 17h30 il y aura une audition d'orgue par Thomas OSPITAL, titulaire, avec au programme :
Francois COUPERIN (1668-1733), Offertoire sur les Grands Jeux
(extrait de la messe des paroisses)Anonyme, Trois Danses
Carl Philipp Emanuel BACH (1714-1788), Sonate en Fa majeur Wq 70, 3
Allegro
Largo
Allegretto◄►◄►◄►◄►
En vue du choeur...
Une jolie crucifixion, malheureusement en contre-jour...
Les chapelles latérales ont été décorées au XIXème siècle.
Au sortir de l'église, le Pied de Cochon, célèbre Brasserie parisienne au service continu 24h/24 et 7jours/7. Cette année, la Brasserie fêtera ses 70 ans.
Les clochards disposaient, à l'époque des halles de Baltard, du « coin des cloches » et se régalaient tous les soirs d’une soupe à l’oignon qui leur était offerte par Clément Blanc, le propriétaire des lieux.
Pour lire le menu..., cliquez sur l'image.
Le groupe devant la Bourse du Commerce
Cliquez !
La Bourse du Commerce au XIXème siècle
La Bourse du Commerce remplace depuis 1888 l'ancienne Halle aux blés. Contre elle, se situe une colonne dorique cannelée très célèbre, la colonne de Catherine de Médicis, seul reste de l'Hôtel de Soissons bâti en 1573. La colonne, qui communiquait avec les appartements de la Reine, était principalement destinée à son astrologue florentin, Côme Ruggieri, pour qu'il puisse y faire des observations du ciel et des prévisions...
Pour la petite histoire, Anne-Marie nous raconta que celui-ci aurait prédit à la Reine qu'elle mourrait « près de Saint-Germain ». Catherine de Médicis, très superstitieuse, s'éloigna alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction. Ainsi, par exemple, elle fit interrompre la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois et s'installa précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l'Hôtel de la Reine, dépendant de la paroisse de Saint-Eustache. Elle refusa également de se rendre au château royal de Saint-Germain-en-Laye. Mais le destin la rattrapa, et sur son lit de mort, lorsqu'elle demanda son nom au confesseur appelé auprès d'elle pour lui porter l'extrême-onction, celui-ci répondit : Julien de Saint-Germain...
A mi-hauteur de la colonne, le monogramme de Catherine de Médicis et de Henri II dont les lettres sont enlacées est gravé dans la pierre : les deux C et le H forment un double D rappelant la favorite, Diane de Poitiers...
La colonne creuse de 30 m de haut et de 3 m de large comporte un escalier à vis. Elle a été restaurée une première fois en 1888-1889 ce qui a entraîné la disparition d'un des cadrans solaires les plus originaux jamais construit.
Le cadran de Pingré au XIXème siècle
A l’occasion de la rénovation du jardin des Halles, il semble opportun de réhabiliter cet exceptionnel cadran solaire, unique au monde. Cela consiste dans un premier temps à rendre à nouveau lisse une partie de la colonne, à installer 15 styles droits puis à tracer le cadran, soit en le gravant, soit en le peignant, en ne perdant pas de vue que ce tracé doit résister aux outrages du temps. Au pied de la colonne, à l’usage du public, il serait nécessaire qu’une plaque donne les indications relatives à sa lecture. La Ville de Paris pourrait alors s’enorgueillir de posséder un cadran solaire unique, constituant pour le public une attraction à la fois pédagogique et scientifique.
Sur les palissades actuellement en place autour du bâtiment se trouvent des panonceaux dans plusieurs langues expliquant au passant le devenir proche de ce monument.
Voilà ce qu'on pourra admirer quand le Musée de M. Pinault sera ouvert au public fin 2018. Cinq peintres (Laugée, Luminais, Mazerolle, Clarin et Lucas) ont chacun exécuté, en 1886, une fresque sur plus de 1400 m2 symbolisant le commerce international : l'idée était de louer les bienfaits du commerce et de traiter de son histoire avec les cinq continents.
Continuons notre promenade...
Nous voici maintenant rue du Jour devant la façade de l'Hôtel de Royaumont avec en arrière-plan l'église Saint-Sulpice.
L'Hôtel particulier est maintenant occupé par agnès b.
En face, au numéro 25, se trouve l'ancien Hôtel de la Porte actuellement Musée du Barreau de Paris.
La rue du Jour était traversée autrefois par l'enceinte de Philippe Auguste.
Plan de Braun et Hogenberg (vers 1530)
Au 30 de la rue Montmartre se trouve une plaque indiquant qu'ici se trouvait la Porte Montmartre. Celle-ci fût démolie vers 1550.
Nous traversons la rue Montorgueil au niveau de "L'escargot Montorgueil", un restaurant de cuisine traditionnelle qui pouvait s’enorgueillir d’une clientèle venue du monde des arts, des lettres et du spectacle, notamment Sarah Bernhardt, Marcel Proust, Sacha Guitry, Georges Feydeau, Cécile Sorel, Charlie Chaplin, Mistinguett, Jean Cocteau, Picasso, Salvador Dali…
Sa marquise de fer et de verre et son enseigne datent de 1900.
Au 38 de la rue Mauconseil, un trumeau apposé au-dessus d'une porte cochère rappelle qu'ici se trouvait (du XVIème et au XVIIIème siècles) le théâtre de l'Hôtel de Bourgogne (il s'agissait de la porte du parterre tandis que l'accès principal se situait rue Neuve-Saint-François ou rue Française - ainsi baptisée en l'honneur de François Ier).
Une "pelle" Starck située au 20 rue Etienne Marcel dit que "Sur un terrain situé à lest de cette voie, les Confrères de la Passion font construire une salle de spectacles inaugurée le 30 août 1548. Devenue en 1629 le théâtre de l’hôtel de Bourgogne, sa troupe rivalisait avec les comédies de Molière".
Une plaque apposée au 29 de la rue Etienne Marcel le commémore.
La Tour Jean-Sans-Peur située rue Etienne Marcel est le seul vestige subsistant aujourd'hui de l'Hôtel de Bourgogne.
Non loin de là, la Place Goldoni du nom du célèbre auteur italien présente un mur décoré de ballons et une inscription : "On raconte que les vibrations dues aux ballons lancés contre ce mur peuvent réveiller des racines d'arbustes qui sommeillaient sous la terre depuis parfois des siècles. Peut-être n'est-ce qu'un simple hasard mais lorsqu'ils atteignent les traces laissées par les ballons qui leur ont rendu la vie, la plupart des arbustes trouvent leur taille adulte. Certains au contraire, cherchent d'autres points de repère pour avoir une raison de grandir encore un peu".
Ce mur aveugle a ainsi retrouvé un peu de vie...
C'est sur cette place qu'Anne-Marie rappelle à ceux qui ne le savent pas déjà l'origine du nom de la rue voisine (Marie-Stuart), un temps appelée rue Tire-Vit (vit est synonyme de pénis, du latin vectis, soit une barre ou un levier) puis rue Tire-Boudin pour ne pas offusquer la souveraine franco-anglaise.
La rue était alors très fréquentée par ces dames... depuis qu'un décret de Saint-Louis en 1256 interdisait la prostitution dans Paris alors limité par l'enceinte de Philippe Auguste.
La rue Marie-Stuart assurait au XVIIIème siècle le débouché des Messageries du Grand Cerf.
Le Passage du même nom se trouve juste en face.
C'est au numéro 5 de la rue Marie-Stuart qu'un jeune homme, "Chef à domicile" de la Société Chef-Service, nous harponne très gentiment au passage en nous proposant de goûter à des insectes grillés.
Avouez qu'il a un beau sourire !
Nous voici arrivés rue Montorgueil : le Café "Le Compas" y fait l'angle avec la rue Marie Stuart.
Anne-Marie nous explique qu'au XVIème siècle se trouvait ici une auberge nommée Le Compas d'Or. La cour comportait un ancien et vaste hangar abritant les diligences pour Dreux, Creil et Gisors.
C'est dans l'un des logements situés au fond de la cour que Pierre François Lacenaire et son complice Victor Avril tentèrent d'assassiner un garçon de recettes. Fort heureusement, celui-ci se défendit... si bien que les deux lascars se virent obligés de s'enfuir assez piteusement.
Lacenaire, un inquiétant personnage qu’il valait mieux avoir en peinture que comme voisin de palier… Les bourgeoises et les bourgeois de l’époque en frissonnent encore…
Saviez-vous que Pierre François Lacenaire était aussi un poète et un écrivain ? Contrairement à son comparse Avril, ce dandy attirait paradoxalement la sympathie des foules...
La figure de Lacenaire est sortie de l'ombre grâce aux Enfants du paradis de Prévert et Carné (ici joué par Marcel Herrand, à droite d'Arletty).
Une belle enseigne de pharmacie au 49 de la dite rue Montorgueil
Et puis il y a un peu plus loin la fameuse Pâtisserie Stohrer...
L'immeuble, de la fin du XVIIIème siècle, comporte un curieux linteau surmontant le portail : un globe terrestre entouré des attributs des Arts et des Lettres. C'est l'architecte Charles Rohault de Fleury dont c'était la maison qui l'avait fait sculpter. Il a réalisé par ailleurs les serres du Jardin des Plantes.
Marie Leczynska, à l'occasion de son mariage avec Louis XV,
vint à Paris en emmenant avec elle le pâtissier-cuisinier de son père, Monsieur Stohrer. Cinq ans plus tard, celui-ci s'installait rue Montorgueil et ouvrait une pâtisserie avec pour spécialités les "babas" et les "puits d'amour".
Le puits d'amour est un gâteau rond en pâte feuilletée ou en pâte à chou décoré de sucre glace et dont le centre évidé (le puits) est fourré à la crème pâtissière ou à la confiture.
Jolie enseigne que celle de ce café !
Sympa aussi celle de ce Palais du Fruit...
Une très belle façade d'immeuble : Au Rocher de Cancale
Balzac, Alexandre Dumas père, Théophile Gautier, Eugène Sue, les frères Goncourt, Baudelaire, Gavarni… y venaient déguster ses célèbres huîtres.
A la Mère de Famille : la plus ancienne chocolaterie de Paris (depuis 1761)
Un peu plus loin, une plaque commémorant un bien triste événement... Une époque révolue heureusement.
Une jolie mosaïque fait l'enseigne de ce café.
Nous passons aux numéros 11-12 devant cette vitrine apparemment sans beaucoup d'intérêt mais...
si on lève les yeux, au premier étage se trouve une peinture colonialiste représentant un serviteur noir qui sert un café à son maître : il s'agit de l'enseigne d'un ancien magasin de torréfaction. Un peu dérangeante pour la société qui est la nôtre, Wikipédia a poussé le détail jusqu'à la flouter...
Heureusement que je l'avais repérée !
Nous voici arrivés à l'extrémité de la rue Montorgueil qui débouche sur la rue Réaumur au niveau du métro Sentier. Une jolie arche de jardin agréablement couverte de végétation marque l'entrée de ce "marché" où la circulation est très réduite, ce qui n'est pas pour déplaire à la touriste que je suis.
Pour se repérer...
Merci beaucoup à Anne-Marie
qui m'a fait découvrir plein de lieux que je ne connaissais pas, et pourtant je suis une pure parisienne !
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La journée qui s'annonçait belle, avait mal commencé avec un groupe de douze randonneurs coupé en deux à la descente du train en gare de Sermaise, faute à un conducteur mal embouché - ou distrait - mais surtout pressé de rejoindre son terminus, Dourdan, pour siroter un café en compagnie de ses collègues...
Le nez et la barbe de Paul sont heureusement restés sur le quai avec leur propriétaire, les portes du train ne coinçant heureusement que les bâtons d'Anne durant le trajet entre les deux gares.
Après un aller-retour Sermaise-Dourdan, le groupe s'est retrouvé avec joie, une demie-heure plus tard tout de même. La Senecefe c'est plus ce que c'était ma bonne dame !
Nous avions déjà vu lors d'une randonnée l'an passé cette très belle Eglise de la Nativité de la Très Sainte Vierge - encore appelée Sainte-Anne - à Sermaise mais c'est toujours un plaisir de la fixer sur la "pellicule".
Qui sait si lors d'une prochaine balade nous parviendrons à en visiter l'intérieur ? Elle est souvent fermée comme toutes les églises de campagne...
Le printemps est bien là : une jolie glycine orne le mur de cette maison rurale.
Nous prenons ensuite le chemin de la forêt en longeant un jardin où l'on peut admirer un arbre de Judée. Le nom de cet arbre m'a intriguée : j'ai trouvé sur le net qu'il venait peut-être de ce que Judas, s'étant repenti de sa trahison après-coup, se serait pendu à l'une de ses branches. Par ailleurs, cet arbre semble être très courant en Israël.
Une multitude de jacinthes sauvages a élu domicile dans le sous-bois.
Du jaune cette fois-ci avec ces genêts...
et ce champ de colza à l'orée de la forêt.
Ca vaut bien une photo, n'est-ce pas Annie ?
et même deux !
Du blanc cette fois-ci avec cette fleur des sous-bois nommée "Sceau de Salomon" nous dit Annie (celle-ci, outre sa gentillesse, est précieuse dans les randonnées par sa grand connaissance des plantes).
Son nom de Sceau viendrait de la trace que laissent les tiges chaque année sur le rhizome lorsqu'elles tombent, formant une cicatrice circulaire bien marquée qui apparaît sur un petit renflement, et ressemblant à un cachet ou sceau de cire. Quant au nom de Salomon, la réputation légendaire de ce roi lui attribuait la connaissance universelle et la sagesse, y compris des plantes.
Le Sceau de Salomon a été utilisée comme plante médicinale pendant des siècles : il valait mieux la connaître et donc faire preuve de sagesse, car si l'on se trompait, cela pouvait être très dangereux : considérée comme toxique, la plante n'est plus utilisée actuellement dans les préparations officielles.
Encore une fleur des sous-bois blanche
La Stellaire (dixit Annie). Ma mémoire me surprend : moi qui me plaint de ne pas en avoir !
Un pique-nique parmi les jacinthes pour Jacqueline et Paul
Marie-France et Nicole
Quand je vous disais qu'on pique-niquait parmi les jacinthes !
Anne, Annie et Maryannick. Les autres étaient hors de mon champ de vision...
Nous voici arrivés en vue du Château du Marais, considéré comme le plus beau Château Louis XVI de l'Ile-de-France. Il ne se visite que le dimanche en saison (musée et parc).
Un superbe platane situé en bord de route agrémente la pièce d'eau qui le précède.
Symphonie de "bleu" avec ce lilas...
et cette glycine
Une vulgaire aigrette de pissenlit fait une jolie photo, non ?
Et c'est reparti pour les colzas !
Le retour en direction de la gare de Saint-Chéron
J'ai adoré cette randonnée en Hurepoix alternant agréablement les passages en sous-bois avec les traversées de champs : merci à toi Jacqueline de l'avoir préparée pour nous.
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Ah la la... Le temps passe trop vite ou alors j'ai trop de choses à faire !
Déjà cinq semaines que nous sommes allés visiter Semur avec notre amie Régine et je n'ai toujours pas rendu compte de cette petite escapade...
Le point de vue sur la ville depuis le pont Joly est particulièrement beau : c'est de là qu'on a la meilleure vue sur les tours du donjon qui sont très impressionnantes.
Au loin la Collégiale Notre-Dame
En voici justement le chevet : nous sommes ici en plein coeur de la ville historique.
Après être passés prendre de la doc à l'Officie du Tourisme, nous voici partis à la découverte de la ville pour un circuit de 1h30.
Un petit contre-jour... sur la façade de l'église
Le portail des Bleds (ainsi nommé parce qu'il donnait autrefois sur les champs cultivés) est une oeuvre remarquable datant du milieu du XIIIème siècle : son tympan raconte la vie de Saint-Thomas tandis qu'au niveau de sa voussure 12 personnages évoquent les 12 mois de l'année.
On peut remarquer plusieurs personnages profanes en haut des colonnettes qui supportent le tympan.
L'intérieur de l'église est d'une incroyable richesse : dès l'entrée, je suis frappée par l'encadrement de cette Chapelle des Fonts Baptismaux ainsi que par un Christ de Pitié du XVIème siècle.
Encore appelé Christ aux liens ou Christ assis : il s'agit d'une représentation artistique de Jésus attendant son supplice.
Mais le chef-d'oeuvre de cette église est certainement cette mise au tombeau exécutée en 1490 par l'atelier d'Antoine Le Moiturier que je n'ai pu malheureusement pas pu approcher car elle était derrière des grilles.
Au centre, la Vierge Marie soutenue par Saint Jean-Baptiste et Marie-Madeleine. Le groupe est incomplet : deux anges deuillants sont conservés au musée municipal tandis que deux autres reposent au musée du Louvre à Paris.
Un peu plus loin se trouve la tour eucharistique : cette fine colonne de dentelle de sept mètres de haut date du XVème siècle. Il s'agit de l'une des formes anciennes du tabernacle.
La très élégante porte qui le ferme a été exécutée en 2002 (en remplacement de celle d'origine disparue) par un maître ferronnier semurois, Charles Gally.
Quant à cette petite porte en bois ornée de ferrures et située juste à côté, je ne connais pas son usage... mais elle m'a semblé originale.
L'autel de cette chapelle (dédiée autrefois à la Vierge et à Saint-Crépin, patron des cordonniers) est surmonté d'un baldaquin de style gothique en bois peint et doré du XVème siècle du plus bel effet.
Le tableau d'autel représente un arbre de Jessé et date de 1454.
Cliquez sur l'image pour la voir en grand.
De très jolis vitraux (du XIIIème siècle) dans la Chapelle Notre-Dame et une Vierge (copie de la Vierge sur le trumeau du grand portail de Notre-Dame-de-Paris) offerte en 1851 par Viollet-le-Duc lors de la restauration de l'église.
Le soleil joue avec les piliers du déambulatoire...
Et voici le Chœur avec les élégantes colonnettes de son triforium
Au fond, le buffet d'orgues
Il y aurait encore beaucoup à voir dans cette église mais... le temps presse et le soleil nous attend pour la visite de la ville médiévale.
Nous voici dans la rue Frénet (qui est pavée) qui fait face à la Collégiale.
Plusieurs restaurants ont déjà installé leur terrasse.
Qui se cache derrière l'imposant portail de cet hôtel particulier... ?
On dirait bien qu'une lionne en garde l'entrée !
Voici l'enseigne du restaurant dans lequel Régine nous a invités pour nous remercier du séjour qu'elle a passé chez nous : le Saint-Vernier
Mais il n'est pas encore l'heure de déjeuner : nous avons la vielle ville à visiter. Ces petits triangles de bronze inclus dans la chaussée vont nous y aider : il n'y a qu'à les suivre...
Dans la rue du rempart, la tour lézardée de l'Orle d'or doit son nom aux créneaux (supprimés), jadis revêtus de plomb cuivré ("un ourlet d'or"). La tour était l'entrée principale de la ville au Moyen-Age.
Remarquez l'élégante margelle du puits.
Juste en face se trouve le petit théâtre municipal de la ville. Inauguré en 1847 et détruit par un incendie en 1901, il fut reconstruit à l'identique par la municipalité dans le style "à l'italienne".
Seulement 290 places mais si trognon...
La tour de Géhenne date du XIVème siècle.
De drôles de sculptures ornent son mur : elles sont l'oeuvre de Sygrid Guilemot, artiste plasticienne qui a intégré son art aux pierres de ce vieux mur...
On dirait un masque de la tragédie grecque !
Vue sur le pont Joly
De l'autre côté de la rue, la vue est encore plus belle : elle donne sur l'Armançon au bord duquel les habitants cultivent leurs jardins,
ainsi que sur les toits de la ville.
La promenade du rempart offre aussi de très beaux points de vue.
Passant ensuite devant l'ancien hôpital des remparts dont le clocher est élégamment orné de fer forgé,
nous arrivons en vue de l'Hôtel de Chassey qui date du XVIIIème siècle.
On peut admirer la superbe grille en fer forgé ornant son portail.
Le Logis du Roi (restauré en 1602) servit à partir de 1561 d'auditoire de justice.
Au fond de la rue Buffon, la Porte Guillier du XIIIème siècle
Tiens : encore un joli puits !
Sur la façade de la porte on peut voir des fenêtres géminées à linteaux trilobés.
Accolée à la porte Guillier, la Porte Sauvigny du début du XVème siècle
A l'intérieur de la voûte on peut lire la devise des semurois :
"Les semurois se plaisent fort en l’accointance des estrangers".
Gond de pierre séparant les deux portes
Cette statue de Sainte Anne instruisant la Vierge (située sous la voûte) était censée protéger les habitants de la ville de la peste.
Dans la continuité, on trouve la dernière porte appelée "Barbacane". Ce mot signifie piège en arabe. C'est un édifice du XVème siècle qui était redoutable au niveau défensif.
On peut voir de chaque côté des bouches à feu.
Retour à la case départ : l'Office de Tourisme se situe en effet tout à côté de la Barbacane.
Sympa cette visite de la ville sous le soleil !
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