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C'est au sud-est de la Capitale que m'entraîne aujourd'hui notre randonnée bimensuelle avec Générations 13 conduite par Jacqueline.
En gare de Sucy-en-Brie vers les 10 heures du matin...
Une maison à l'architecture intéressante...
Quel est cet arbre porteur de gros fruits orangés ? Jean-Pierre nous précise qu'il s'agit d'un plaqueminier.
Quésako.... ? Mais c'est un arbre à Kakis bien sûr !
Originaire de la Chine, ses fruits ressemblent à de grosses tomates tirant vers l'orange. Astringent car riche en tanins quand il n'est pas mûr, il devient délicieux à maturité. L’Europe ne l’a découvert qu’au XIXe siècle et en France ce n’est qu’en 1870, à Toulon, que les premiers plaqueminiers sont plantés. Les méridionaux ont été les premiers à savourer ce nouveau fruit exotique.
A la Claude Monet...
Un tronc tout à fait impressionnant
Le Morbras est un affluent de la Marne.
Nous voici arrivés à l'entrée du Parc départemental du Morbras. Celui-ci s'étend sur plus de 12 hectares le long de la rivière.
Paul nous raconte l'histoire liée à ce parc.
Il fut, au début du siècle, le cadre des promenades des héros de Raymond Radiguet dans "Le diable au corps", premier roman paru en 1923. C'est le récit d'une histoire d'amour entre un jeune garçon et une femme tandis que le fiancé de cette dernière se bat sur le front durant la Première Guerre mondiale. Cette œuvre marque les esprits par l'extraordinaire sens de la formule de son auteur, et surtout le mythe qui l'entoure (Radiguet est mort à l'âge de 20 ans).
Raymond Radiguet (1903-1923)
En avril 1917, Raymond rencontre Alice Serrier, une jeune voisine de ses parents à Saint-Maur qui vient de se marier avec Gaston, parti au front. La liaison de Radiguet (14 ans) avec Alice alors que le mari de celle-ci est dans les tranchées inspirera Le Diable au corps2. Cette liaison ne durera qu'un an et, à partir de 1918, il s’éloignera peu à peu de la jeune femme.
Cependant, Raymond Radiguet niera toujours la dimension autobiographique de son roman.
Nous voici partis pour la traversée du parc (cliquer ICI pour voir le pdf associé).
Il faut de bons yeux pour apercevoir ces cyclamens !
Jean-Pierre nous dit que cet arbre est un mûrier. Il devrait bientôt prendre de belles teintes orangées...
A l'entrée de la Forêt Notre-Dame, des panonceaux indicateurs.
Cliquez sur la photo pour lire son contenu.
A la bonne heure : voici une indication de lieu...
Seules Eliane et Marie-France pourrons comprendre ce trait d'humour !
Après une belle promenade bien boueuse dans la Forêt domaniale de Notre-Dame..., direction les Orchidées Vacherot et Lecoufle pour la partie "culturelle" de la randonnée.
Un petit film nous y attend : on y apprend tout sur l'orchidée et ses créateurs qui ont été consacrés "Champions du monde" lors du 18ème congrès en 2006.
Dans la serre, les photos sont interdites mais heureusement on peut en trouver sur le site internet de cette maison créatrice et sélectionneurs d'orchidées depuis 130 ans.
Cette famille d'horticulteurs officie à Boissy Saint-Léger (Val-de-Marne) et c'est aujourd'hui Philippe, arrière-petit-fils du fondateur, et sa femme Françoise, qui dirigent l'entreprise familiale créée en 1886. Allier le savoir-faire à la modernité était un pari difficile, que l'entreprise a remporté au prix d'une ténacité et d'une créativité débordantes.
Ne me demandez pas leur nom...
Eh non, ce n'est pas la même...
A coup sûr : c'est un Phalaenopsis, la plus commune d'entre elles.
Celle-ci est déjà plus élaborée.
Les blanches sont très belles aussi...
Il y en a pour tous les goûts ! Pour toutes les bourses, c'est moins vrai : les prix sont élevés, travail et consécration oblige...
Merci Jacqueline pour cette belle balade.
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Ce mardi je suis allée à l'atelier dessin de Générations 13 animé par Célia. J'ai eu envie de mettre un peu de couleur dans mes dessins... alors je me suis essayée aux pastels.
Il existe deux sortes de pastels, les secs et les gras et leur technique est très différente.
Les pastels secs sont composés de pigments broyés très finement, d'un peu d'eau, et de très peu de liant (gomme arabique et craie). Ils permettent une très large palette de couleurs mais ont l'inconvénient d'être salissants.
Dans les pastels gras, la gomme arabique est remplacée par de la cire ou de l'huile : à l'origine, les pastels gras étaient destinés aux enfants car ils n'étaient pas poudreux, et donc peu salissants.
J'avais à la maison une boîte de 12 pastels gras que j'avais achetée il y a un moment sans trop connaître la différence entre les deux... Je les ai découverts avec plaisir et Célia m'a donné de bons conseils pour "oser".
Chaque mardi après-midi, elle apporte un "sujet" : cette fois-ci il s'agissait d'une corbeille en osier remplie de fruits.
J'ai passé deux ateliers à peaufiner ce dessin. Lors du deuxième, le "sujet" avait disparu et j'avais oublié la photo... et en plus j'ai fait la corbeille après avoir dessiné les fruits !
Ca se voit...
L'essentiel, c'est de prendre du plaisir !
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Poitiers possède un patrimoine architectural exceptionnel qui s'est enrichi au fil des époques.
C'est à la gare de Poitiers que commence ce reportage.
Je suis en possession d'un plan de la ville que la gare m'a gentiment fourni, sur lequel sont matérialisés trois itinéraires conduisant dans des directions différentes au départ de Notre-Dame-la-Grande. Malheureusement, il faudrait que la ville leur redonne un bon coup de peinture car on perd très souvent leur trace, signe que les rues ont été beaucoup empruntées : un bon point pour le Tourisme !
C'est donc un itinéraire très personnel que je vous fais suivre maintenant.
Empruntant la passerelle de la gare puis les escaliers du même nom, je m'achemine rapidement vers le centre ville.
Le clocher-porche de l'église romane Saint-Porchaire date du XIème siècle tandis que l'église, qui tombait en ruines à la fin du XVème siècle, fût reconstruite au siècle suivant.
Cette lithographie du XIXème siècle montre que la place n'a guère changé depuis : en 1843, le conseil municipal décida de détruire le clocher pour élargir la rue. Il est sauvé in extremis par la mobilisation de la Société des Antiquaires de l’Ouest et de Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques.
Devant l'église, une fontaine en forme de dragon,
et de jolis chapiteaux au niveau du porche (avec des lions et des oiseaux) qui prouvent que celui-ci n'est pas jeune...
Cette église a la particularité d'avoir une double nef gothique et donc deux autels dont l'un était réservé aux moines et l'autre aux fidèles. Trois piles en palmier les séparent.
La rue Victor Hugo relie la place de l'Hôtel de Ville à celle de la Préfecture. Au N°9 se trouve le Portail de l'ancienne église des Augustins, ordre mendiant établi au XIVème siècle à Poitiers. Le lourd portail ouvre sur une cour et donne accès au Musée Rupert de Chèvres (collectionneur et amateur d'art poitevin du XIXème siècle) qui est fermé pour travaux et pour une période indéterminée...
Portail de l'Hôtel d'Yversay
Cet hôtel particulier occupe l'emplacement d'un ancien jeu de paume.
Le jeu de paume ou "esteuf" (par allusion aux boules d'étoffes avec lesquelles on joue) était très à la mode à Poitiers depuis le XIIIème siècle. Cet ancêtre du tennis était pratiqué au XVIIème siècle dans 22 salles à Poitiers.
Maison de la fin du XIXème siècle : un riche décor d'imitation Renaissance orne principalement la travée centrale et à chaque étage des masques décorent le dessous des fenêtres.
La place de la Préfecture de Poitiers est déserte, comme la ville l'est d'ailleurs dans son ensemble en ce jour de Toussaint. L'architecture du bâtiment est d'inspiration Louis XIII en brique et pierre à l'image des maisons qui composent cette place.
Cette maison édifiée vers 1880 présente un décor d'inspiration Renaissance. La façade s'organise autour de deux loggias reliées par un balcon.
Feuilles d'acanthes, coquillages, médaillons et angelots la décorent agréablement.
Me voici maintenant dans la rue des Cordeliers devant cette imposante bâtisse : il s'agit de la tour Maubergeon, attenante au Palais des Comtes de Poitou-Ducs d'Aquitaine. Il s'agit de l'un des plus remarquables ensembles d'architecture du Moyen-Age en France.
Le nom de Maubergeon dérive de "mall-berg", l'ancien tribunal mérovingien, et c'est encore ici qu'on rend la justice à Poitiers même si, vous le verrez plus loin, la façade de l'actuel Palais de Justice a été remaniée après la Révolution française.
La construction du Palais ducal commence sous le règne de Guillaume le Troubadour vers 1104.
Au Moyen-Age, musiciens, chanteurs et conteurs parcourent les routes, allant de château en château, pour égayer les banquets. Leurs instruments sont petits, faciles à transporter comme : le luth, la flûte ou le tambourin.
Inventeur de l'amour courtois, le Comte Guillaume le Troubadour (1071 - 1126) est le premier troubadour connu et le premier poète lyrique de la littérature française dont on sait le nom. Les thèmes qu’il évoquait étaient les femmes et l’amour (parfois crûment).
Guillaume, avec ses chansons, mettait les femmes dans sa poche (si on peut dire !). C'est ainsi que, bien que marié à la Comtesse Philippe de Toulouse, il prend pour maîtresse à son retour de croisade une jeune femme (mariée elle aussi) si belle qu'il la surnomme "Dangereuse" (la Maubergeonne) et l'invoque comme muse dans ses poèmes. A la bataille de Cutanda (en Espagne), il aurait combattu contre les arabes almoravides avec le corps de sa maîtresse peint sur son bouclier.
Représentation de Guillaume IX d’Aquitaine (Guillaume le Troubadour)
dans un chansonnier provençal du XIIIème siècle conservé à la BNF.◄►◄►◄►
Voici un exemple de l'une de ses poésies
(occitan)
Ab la dolchor del temps novel
Foillo li bosc et li aucel
Chanton chascus en lor lati
Segon lo vers del novel chan
Adonc esta ben c’om s’aisi
D’acho dont hom a plus talan
*****
(français)
Par la douceur d’un temps nouveau
Feuillent les bois et les oiseaux
Chantent chacun en son latin
Selon les vers d’un chant nouveau
Donc il est bien de rechercher
Ce que tout homme a plus envie
◄►◄►◄►
Un petit air de musique pour clore ce volet : il est tiré du site de l'Académie de Poitiers et s'intitule "Quan lo rius de la fontana" (chant du troubadour Jaufre Rudel).
On peut voir sur cette photo une partie de l'enceinte du IIIème siècle qui ceinturait la ville.
Empruntant la rue de la Regratterie (♦), j'arrive face à Notre-Dame-la-Grande, le joyau de la ville.
L'Office de Tourisme et les maisons avoisinantes sont à colombages. Au Moyen-Age, ce quartier était très animé comme en témoigne le nom de certaines rues : rue de la Regratterie (♦) ou rue des Vieilles Boucheries.
(♦) Le regrattier était celui qui vendait en détail, et de seconde main, de menues denrées, particulièrement du sel, des grains, du charbon.
Un petit marché se tient sur la place Charles de Gaulle.
Sa façade-écran est célèbre : elle consiste en un grand mur dont la partie supérieure, souvent postiche, dépasse parfois de beaucoup le faîte du toit et est pourvue de deux tours - surmontées de cônes à écailles de pierre - rejetées sur les flancs de l'édifice. Cette façade monobloc ne reflète ainsi pas la division intérieure de l'église.
Elle est ici richement sculptée : il est probable qu'elle servait de support à des prêches se tenant sur le parvis. Elle se lit en effet comme un livre d’images et raconte l’histoire de la Bible : on peut y voir les douze apôtres ainsi que deux évêques (à l'étage du dessus), et enfin le Christ tout en haut.
En fin d'après-midi, l'église, chef-d'oeuvre de l'Art Roman, est mieux éclairée.
La frise biblique encadre le portail central : elle est au dessus des deux portails latéraux.
De gauche à droite, on voit d'abord Adam et Eve nus près du pommier autour du tronc duquel s'enroule un serpent, puis Nabuchodonosor roi de Babylone (identifié par une inscription), les quatre prophètes (Daniel, Jérémie, Isaïe et Moïse) montrant l'Ancien Testament, l'Annonciation (l'archange Gabriel annonçant à Marie qu'elle sera la mère du Sauveur), l'arbre de Jessé et à côté David jouant de la harpe.
En ce qui concerne la partie droite de la frise, j'ai moins bien réussi ma photo... Voici quelques unes de celles que j'ai trouvées sur Bernezac.com (un site de tourisme sur la côte atlantique).
La visitation : la Vierge Marie rend visite à sa cousine Elisabeth.
La Nativité : la Vierge est allongée. En haut à droite, l'enfant Jésus le bœuf et l'âne. Par miracle, les têtes n'ont pas été endommagées...
Le bain de l'enfant Jésus : deux femmes lavent le nouveau-né dan un fonds baptismal qui ressemble à un calice.
Portail central
Le Christ en majesté, entouré du tétramorphe, est représenté dans cette mandorle (♦) Sa tête, comme presque toutes celles de la façade de l'église, a été scalpée par les huguenots lors du sac de Poitiers en 1562. On se demande comment ils ont pu y parvenir...
(♦) Le mot mandorle vient de l'italien "mandorla" qui signifie amande.
Voici le plan de l'église : on voit bien ici qu'il n'est pas du tout classique. L'église n'a pas de transept en raison probablement de contraintes de place dues à un bâtiment côté nord et à un passage côté sud.
A l'intérieur, on est surpris de voir que l'église est peinte, en particulier les piliers qui sont ornés de motifs géométriques : ceci date de la restauration de 1851.
On aime ou on n'aime pas : pour ma part, j'aime assez surtout que, le soleil donnant, cela faisait de jolis jeux de lumière et puis à l'origine l'église était recouverte de fresques...
Chaire baroque en bois sculpté du XVIIème siècle
Tout au long des XVe et XVIe siècles, différentes chapelles privées appartenant aux familles de la haute bourgeoisie poitevine sont aménagées du côté nord de l’église.
Je m'arrête à la chapelle des Potiers (N°2 sur le plan) où se trouve une statue en pierre polychrome du XVIème siècle intitulée La Sainte Parente.
Dans la chapelle des Bardeau (N°7 sur le plan), un vitrail du XIXème siècle rappelle le miracle des clés à la porte de la Tranchée (il a été exécuté dans le style du XVIème siècle).
L'histoire raconte que, en l'an 1202, les Anglais assiègent Poitiers. Le clerc du maire se vend à l'ennemi : contre une grosse somme d'argent, il leur livrera les clés de la ville. Le forfait doit avoir lieu le jour de Pâques. Pendant la nuit, le clerc se rend dans la chambre du maire pour lui dérober les clés, mais elles ont disparu. Au matin, quand le maire se réveille, lui aussi se rend compte que les clés ne sont plus à leur place. Il se doute d'une trahison ; l'effroi le saisit. Il prévient aussitôt les troupes de la ville et se rend à Notre-Dame-la-Grande pour prier. Là, stupéfaction : il découvre la statue de la Vierge, les clés à la main. Mais, pendant la nuit, la seconde partie du miracle a opéré. Devant les troupes anglaises effrayées, les apparitions de la Vierge, de saint Hilaire et de sainte Radegonde se sont succédé. Conséquence : les Anglais se sont entretués (!), le reste s'est enfui.
Dans le choeur se trouve justement une statue de la Vierge (N°18 sur le plan) ou Notre-Dame-des-Clés (XVIIème siècle). On voit la ville représentée sur le chapiteau de la colonne qui la soutient. Jusqu'au XIXème siècle le jour de Pâques, avait lieu une grande procession...
Dans la chapelle Sainte-Anne (N°16 sur le plan) située au sud de l'église, se trouve une superbe mise au tombeau en pierre polychrome, oeuvre d'artisans italiens. Au dos d'un des personnages on trouve la date de 1555.
Le Christ est déposé dans le tombeau dans son linceul tenu par Joseph d’Arimathie (à la tête) et Nicodème (aux pieds) ; derrière le tombeau se tiennent, de gauche à droite, une sainte femme, saint Jean qui soutient la Vierge et une autre sainte femme.
Joseph d'Arimathie était un personnage de l'Assemblée législative de Palestine (Sanhédrin), converti secrètement à la religion catholique, qui a demandé à Ponce-Pilate que le corps du Christ soit enterré : il porte un riche manteau et une bourse à la ceinture.
Saint-Jean l'évangéliste soutient la Vierge. Celle-ci, comme les autres femmes, porte une guimpe (qui entoure la tête de manière assez serrée) et un voile par-dessus.
Nicodème, lui aussi membre du Sanhédrin, est l'un des tout premiers disciples de Jésus. Il apporta la myrrhe et l'aloès pour l'embaumement du corps du Christ.Une grande tristesse se lit dans le visage de la sainte femme.
Le Christ semble apaisé...
Continuons la visite extérieure.
Le mur sud conserve son porche roman, bien que très restauré au XIXe siècle. Il était surmonté à l’époque romane d’un cavalier sculpté, haut-relief refait au XVIIe siècle puis détruit après la Révolution. Un petit porche gothique (en premier plan) a été rajouté au XVe siècle.
Le chevet de l'église est occupé par des terrasses de café.
Après un bref déjeuner, passant par le Jardin des Plantes au nord de la ville, je m'achemine vers le Clain, rivière qui arrose Poitiers.
Le Clain
Une vingtaine de moulins sont construits le long du Clain au Moyen-Age. Certains servaient à la meunerie, d'autre au tannage et d'autres encore à la fabrication du papier (il existait une Université dès le XVème siècle à Poitiers).
Le moulin de Chasseigne existe toujours : il est devenu propriété privée.
Voici la façade (refaite au XVIIIème siècle) de l'église Saint-Jean-de-Montierneuf : elle était l'abbatiale romane de l'ancienne abbaye bénédictine construite au XIème siècle.
Plutôt austère, la façade si ce n'est le portail...
On accède à la nef en descendant une dizaine de marches.
Un choeur gothique éclairé par de larges verrières
Faisant le tour du déambulatoire, je découvre de magnifiques chapiteaux de colonnes. Rien que pour ça, l'église mérite la visite ! La plupart des chapiteaux sont des copies, les originaux (XIème siècle) sont au musée Sainte-Croix.
On parle ici d'animaux "affrontés": je n'ai pas identifié leur nom...
et ici d'oiseaux "adossés" (qui se tournent le dos)
Eléphants affrontés : il s'agit peut-être d'une des plus anciennes représentations de cet animal dans la sculpture de l'Ouest.
Dragons affrontés
Il y a aussi des chapiteaux aux décors floraux.
Ce lion semble curieusement lamper l'eau d'un calice !
De retour dans le centre par la rue de la chaîne : elle tire son nom de la chaîne qui servait à barrer la rue en cas de trouble et à protéger le marché le samedi.
Au passage, un petit coup d'oeil à la place de la Liberté : entre le moment où cette photo (qui n'est pas de moi car la place était en travaux) et la photo suivante, la torche a changé !
En fait, elle a retrouvé son globe d'origine.
A l'angle de la Place de la Liberté le très élégant Hôtel Fumé : il s'agit d'un édifice de style gothique flamboyant édifié par Pierre Fumé, Maire de la ville, au XVème siècle. Son fils, François, le fit agrandir au XVIème siècle.
Une moulure continue sépare nettement la partie haute de la partie basse du bâtiment. Dans la partie haute, d'adorables petits toits en poivrière, des créneaux et de faux mâchicoulis rappellent l'époque médiévale.
Dommage que le portail sur rue ait été fermé...
Un mur isole cet Hôtel particulier de la rue : on y voir un portail ornementé de pierres en saillie, dites en bossage.
Cette photo a une petite histoire... Je m'arrête pour photographier ce bel immeuble Renaissance quand un monsieur en sort. Il me propose aussitôt d'en visiter le rez-de-chaussée !
Aussitôt dit, aussitôt fait...
Voici la courette intérieure : je n'en verrai pas plus !
On accède au Palais de Justice depuis la Place Alphonse Lepetit par une volée d'escaliers.
On aperçoit à droite l'une des tourelles du Palais des Comtes de Poitiers dont j'ai parlé plus haut.
Quand le Palais de Justice est ouvert, lors des Journées du Patrimoine, il est possible de visiter la grande Salle des Pas Perdus ici représentée dans un gravure datant de 1699.
Dans le Salon d'Honneur, on peut y voir lors des mêmes journées un vitrail représentant Aliénor d'Aquitaine, petite fille de Guillaume le Troubadour cité plus haut et... Reine des Francs au XIIème siècle.
Vieilles maisons Passage de la Petite Roue
Voici le portail de l'ancien Hôtel du Grand Prieuré d'Aquitaine (1667), situé dans la Grand' Rue : il donnait accès à la maison du Prieur et est lui aussi décoré de pierres en bossage.
Non loin de là, la boutique d'un fabriquant de parapluies...
Ce portail est marqué par le temps...
En direction de la Cathédrale
Bien que la Cathédrale Saint-Pierre (de style gothique Plantagenêt) ait été construite sur deux siècles (à partir de la fin du XIIème), elle possède une grande uniformité car les architectes qui se sont succédé n'ont pas dévié des plans initiaux.
Le Portail Central est daté du XIIIème siècle.
De plus près, le tympan et les deux linteaux représentant le Jugement Dernier et la Résurrection
En bas, les morts sortent de leur cercueil ; juste au dessus, l'archange Michel procède au tri (à gauche le Paradis, à droite l'Enfer ; en haut, le Christ trône en majesté entouré de quatre anges ainsi que de Marie et Jean qui intercèdent auprès de lui pour les âmes des registres inférieurs.
Joli éclairage du Portail de gauche
Pas de chapelles latérales pour cette église à trois nefs où l'on aperçoit à droite la statue de Saint-Pierre.
L'orgue de François-Henri Clicquot (facteur d'orgues du Roy) est l'un des mobiliers phare de l'église.
Il a été livré en 1791 par son fils, Claude-François, après le décès en 1790 de son père.
C'est Pierre Fabre qui a exécuté le buffet de l'orgue et c'est également à lui qu'on doit la jolie chaire à prêcher dont les "piliers" sont en forme de palmier, très élégants je trouve.
Autre "monument" du mobilier de la cathédrale, les stalles du choeur, datant du milieu du XIIIème siècle : elles figurent parmi les plus anciennes d'Europe.
Elles sont ornées d'une extraordinaire variété de thèmes sculptés - animaux réels ou fabuleux (chauve-souris, dragons... - et figures humaines (architecte, lutteurs).
Bien qu'elles soient mal éclairées, j'ai réussi à trouver l'architecte et son compas,
ainsi qu'une sorte de coq à la queue de ver blanc... dont les ailes font penser plutôt à celles d'une chauve-souris !
Le "clou" de la Cathédrale : le vitrail de la Crucifixion, en bonne place dans le choeur
Au centre, l'objet principal du vitrail : un Christ crucifié entouré à gauche de la Vierge et de son bourreau (Longin : le centurion romain qui plongea sa lance dans le flanc du Crucifié) et à droite de Saint-Jean et de Stéphaton (le légionnaire qui, selon la tradition, présenta à Jésus une éponge imbibée de vinaigre).
Au-dessus des bras de la croix se tiennent les dix apôtres accompagnés de la Vierge. Ensemble, ils sont tournés vers l'Ascension - la partie supérieure du vitrail.
Dans cette partie se trouve le Christ en gloire dans une mandorle. Il bénit d'une main tandis que l'autre tient un livre. La mandorle est entourée - de manière surprenante - par deux anges complètement étirés et courbés qui tiennent lieu de fleurs décoratives ou de branches de rameau.
La partie inférieure du vitrail contient un carré central orné de quatre lobes. Le lobe de gauche relate la condamnation de saint Pierre et de saint Paul. Le carré central illustre le martyre de saint Pierre (crucifié la tête en bas) tandis que le lobe droit montre le supplice de saint Paul (décapité).
Dans le choeur, deux statues polychromes ont retenu mon attention : l'une représente une Vierge à l'enfant et l'autre un Saint-Joseph accompagné de Jésus.
Peinture sur un mur de la nef : "La Sainte Famille"
Cette peinture date de 1670-1675. Elle a été commandée à l'époque par le chapelain de la cathédrale. A la Révolution, elle a été recouverte d'un badigeon, mais dégagée en 1847.Peinture sur un mur de la nef "Jésus à Gethsémani" (fin du XVIIe siècle)
La cathédrale Saint-Pierre compte beaucoup de peintures de cette sorte. Elles ont toutes été recouvertes de peinture à la Révolution, mais on les redécouvre depuis le XIXe siècle.Le Palais épiscopal jouxte la Cathédrale.
Pour la visite du Baptistère Saint-Jean (construit dans le courant du Vème siècle, il s'agit de l'un des plus anciens monuments de la chrétienté), il faudra que je revienne car il était fermé à cette heure.
Retour à la gare par le même chemin qu'à l'aller...
Quelle chance d'avoir bénéficié de ce beau soleil pour cette journée de déambulation...
Même pas fatiguée !
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Cette année, et pour la première fois, je me suis inscrite à l'Université Permanente de Paris qui offre aux Seniors habitant Paris depuis plus de 3 ans une profusion d'activités gratuites (surtout des conférences) dans le domaine culturel principalement, mais aussi des propositions de randonnées pédestres ou de promenades découvertes de la capitale.
C'est ainsi que vendredi j'ai rejoint Arlette et mon amie Michelle qui s'étaient elles aussi inscrites à une visite guidée du quartier du Sentier (ce rectangle d'immeubles délimité par la rue du Sentier à l’ouest, le boulevard de Sébastopol à l’est, le boulevard Poissonnière et le boulevard de Bonne-Nouvelle au nord et la rue Réaumur au sud, et dédié à la confection textile).
Le rendez-vous était donné au 2, Place du Caire dans le 2ème arrondissement.
Celle-ci est ainsi nommée pour rappeler le souvenir de l'entrée victorieuse des troupes françaises au Caire le 28 juillet 1798 (conduite par Bonaparte). Les rues avoisinantes évoquent d'ailleurs l'Egypte (rue d'Aboukir, rue de Damiette, rue d'Alexandrie, rue du Nil...).
La tête de la Déesse Hathor (identifiable à ses oreilles de vache) que vous apercevez entre les branchages de cet acacia aux belles couleurs d'automne, est l'un des trois hauts-reliefs ornant la façade de l'immeuble situé au niveau du Passage du Caire.
L'immeuble a probablement été réalisé dans le style "Retour d'Egypte" peu avant 1830 par Jules-Gabriel Garraud, architecte : à cette époque c'était "l'égyptomania".
Une grande frise ornée de hiéroglyphes surmonte les trois têtes d'Hathor, chacune étant couronnée d’une Mastaba, ce qui confirme une bonne connaissance de l’art égyptien.
Une autre frise de hiéroglyphes forme la corniche de l’immeuble. On peut y voir la caricature d'Henri Bougenier, peintre du XIXème siècle dont le nez était, pour le moins, proéminent ! Il faut savoir que des caricatures de ce fameux "nez de Bougenier" ont été crayonnées à divers endroits de Paris par ses camarades de l'époque, en représailles d'une querelle.
On peut se rendre compte sur la photo par la même occasion de l'élégance des chapiteaux en forme de feuille de lotus des colonnettes qui soutiennent la frise.
Donnant sur la Place du Caire, le Passage du même nom dont la construction en 1798 est attribuée à l’architecte Philippe-Laurent Pétrel : mesurant au total 370 m, c'est le plus grand de la Capitale). Il fit l’objet d’une vaste opération de lotissement des terrains de l’ancien couvent des Filles-Dieu (religieuses hospitalières).
C'est devant l'entrée du Passage du Caire que nous retrouvons notre guide de la matinée, Romain Siegenfuhr, diplômé de l'Ecole du Louvre, ayant créé le site "Culture en Capitale".
Comme sur la photo : très sympathique mais surtout très compétent.
Nous sommes une petite vingtaine à participer à cette visite. A l'avant-plan, une sculpture intitulée "L'homme au bras levé" d'Olivier Brice.
Nous prenons maintenant la rue d'Aboukir.
Le guide nous fait remarquer les fenêtres en demi-cercle du premier étage, signe d'une activité commerciale intense du quartier, de longue date.
Regardez la lucarne où était accrochée une poulie destinée à monter des charges sans emprunter des escaliers parfois trop étroits...
Ah... : comme ça c'est mieux, non ?
Alors là, il va falloir que vous me croyiez sur parole car la photo ne rend pas la réalité : il s'agit de pans d'immeubles avec des murs "à fruit" situés rue de Cléry.
Je ne connaissais pas cette expression : Le fruit est l'inclinaison donnée en arrière au côté extérieur des murs d'une construction, la surface intérieure restant cependant et toujours rigoureusement verticale. C'est pour voir plus de solidité que l'on donne du fruit aux murs.
Un petit crobard vaut mieux qu'un grand discours !
La rue des Degrés, comme son nom l'indique, n'est qu'un petit escalier faisant communiquer la rue de Cléry avec la rue Beauregard (dont le nom sera expliqué plus loin).
Ses façades aveugles se prêtent au Street Art.
La butte sur laquelle nous venons de monter, appelée au XVIIème siècle la "butte aux gravois" (les habitants parlaient aussi de la "Ville-Neuve-sur-Gravois"), provient des immondices et des boues de voirie entassés à cet endroit depuis le Xème siècle jusqu'à la fin du XVIème siècle en dehors de l'enceinte de Charles V (limitée à la rive droite). Les rares rues voisines se plaignaient d'ailleurs des mauvaises odeurs...
Des moulins s'y installèrent puis des maisons...
Le quartier prit au XIXème siècle le nom de "butte Bonne-Nouvelle" du nom de l'église que l'on aperçoit un peu plus loin.
Au 23 de la rue Beauregard (ainsi nommée du fait du panorama qu'elle offrait à l'époque.), se trouvait la maison occupée autrefois par Catherine Deshayes, épouse du bijoutier Monvoisin, dite "la Voisin", célèbre empoisonneuse prétendue sorcière.
Voici une estampe de la Voisin (1640 - 22 février 1680) datée du XVIIème siècle
Très connue par ses contemporains (principalement des femmes (Eh oui, les femmes sont parfois plus vicieuses que les hommes, ou plus roublardes... !) dans les domaines de la chiromancie et de la vente de poisons, elle est suspectée d'être à la tête d'un réseau d'environ 100 empoisonneurs qui sévirent pour le compte de la haute société à la fin du XVIIème siècle, ce qui la fit mêler à "L'affaire des Poisons". Elle est également connue pour sa pratique d'avortements, illégaux et sévèrement punis à l'époque.
L'historien Jean-Christian Petifils raconte :
"on y vendait aussi bien des onguents que d'actifs poisons, herbes vénéneuses, ciguë, morelle, grains d'opium, venin de crapaud ou de vipère, sublimé, arsenic ou ses dérivés, le réalgar ou l'orpiment ; des devineresses, comme la Bosse, la Vigoureux ou la Voisin, font commerce de philtres aphrodisiaques, où se mêlent urine, sperme, sang menstruel, rognures d'ongle, bave de crapaud et mouches cantharides ; des sages-femmes, comme la Lepère, pratiquent les avortements en série ; des prêtres apostats et sacrilèges, comme l'abbé Cotton, maître des petites écoles de la Charité, l'abbé Deshayes, prêtre de Notre-Dame de Paris, Gilles Davot, chapelain de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, l'abbé Mariette, vicaire à Saint-Séverin, et surtout le plus hideux d'entre tous, Etienne Guilbourg, dit le Prieur, adepte du démon, fournissent des hosties consacrées, rédigent des conjurations, glissent sous le calice des poudres et des poisons pour les « activer » et obtenir la bénédiction des esprits, signent des pactes avec le diable."
La Voisin se livrait souvent à la pratique de messes noires : un jour, la célèbre Madame de Montespan lui demanda d'en organiser une pour qu'elle puisse revenir dans les faveurs du roi en éliminant sa rivale, Mademoiselle de Fontanges. La Voisin accepta et fit appel à l'abbé Etienne Guilbourg pour l'aider.
Je ne vous raconte pas les horreurs que j'ai lues à ce sujet qui aboutirent à l'arrestation de la Voisin et à son supplice en place de Grève où elle fût brûlée vive...
Comme quoi, il n'est pas prudent de jouer avec le feu ! Ha ha ha...
A la Magritte...
Ceci n'est pas un fleuriste, c'est un restaurant (au coin de la rue que nous allons emprunter).
Rue de la Lune
L'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle a été construite sur pilotis (du fait sans doute de la nature meuble du terrain). L'édifice actuel, de style néoclassique, date de 1830.
La maison Castrique : un beau Siège Social à deux pas des Grands Boulevards...
A la tête d'une société d'assurance de bris de glaces et de vitrines, Marie Caroline Castrique la développe en y ajoutant un service de remplacement des vitres brisées. En 1842, elle poursuit son idée et crée la Générale Maison Castrique pour assurer le nettoyage des vitres de ses clients.
Ainsi naquit la première entreprise de nettoyage d'Europe de glaces et de vitrines !
A l'arrière du bâtiment, une mosaïque présente l'enseigne.
Anecdote : Nathalie Kosciusko-Morizet y avait signé un bail pour son futur local de campagne pour la Présidence de l'UMP...
Une belle enseigne, non ?
La rue de la Ville Neuve (Cf. Ville-neuve-sur-Gravois plus haut) débouche sur le Boulevard Poissonnière au niveau du Théâtre du Gymnas Marie-Bell.
La tragédienne Marie Belle en prend la direction en 1962 ; elle interprète notamment une Phèdre particulièrement marquante. Elle dirige le théâtre jusqu’à son décès le 15 août 1985.
Le petit immeuble du centre est le premier immeuble daté de la Capitale (1830).
En prenant la rue Rougemont, on débouche sur une construction fort élégante...
Mais avant d'en parler, le guide s'arrête au N° 13 devant la devanture d'une ancienne crèmerie BOF,un établissement où l’on vend du lait, de la crème, du fromage et souvent des oeufs, d'où l'acronyme BOF pour "Beurre, Oeufs Fromages".
Pendant la Seconde guerre mondiale, les détaillants en beurre œufs et fromage ont acquis la dégradante réputation de s'enrichir grâce au marché noir. Ils vendaient leurs produits sous le manteau à des prix excessifs, profitant du rationnement. Le sigle BOF (Beurre Œufs Fromage) est négativement connoté depuis.
Les laiteries et les crèmeries n’ont pas toujours existé. Pendant très longtemps, les paysans buvaient du lait et vendaient leur fromage à la ville. Les laiteries de campagne apparaissent au début du XXème siècle tandis que les techniques se perfectionnent pour conditionner le lait selon des normes d’hygiène qui se font exigeantes. A la ville, il s'agit souvent de pauvresses venues de leur campagne pour vendre au détail les quelques litres qu’elles tiraient de l’exploitation familiale.
La crèmerie de ville, seul établissement capable de s’adapter aux bouleversements du progrès industriel et agricole, remplace ensuite la paysanne. La première crèmerie ouvre à Paris en 1870, près des Halles et de son arrivage de matière première.
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À Paris, dans la seconde moitié du XIXème siècle, certaines crèmeries deviennent des restaurants bon marché, fréquentés par une clientèle populaire et laborieuse, où les ouvrières et les étudiantes sont nombreuses. Outre des laitages et des fromages, ces crèmeries proposent du riz, des œufs, des bouillons, puis également des viandes plus ou moins soigneusement préparées. Lorsqu'on est lassé de manger tous les jours la même chose dans sa crèmerie habituelle, on va dans une autre, d'où l'expression "Changer de crèmerie" !
Détail intéressant, cette laitière très "image d'Epinal" figée en façade sur de la céramique est déjà un métier qui disparaît. Elle est ici fantasmée par la ville qui l’habille de couleur et de vêtements folkloriques ; mais cette image est davantage rêvée qu’elle n’est fidèle et la laitière appartient au passé.
Il s'agit de l'oeuvre d'un peintre de la Faïencerie Ebel et Cazet
Nous voici devant l'imposant bâtiment de la Banque BNP Paribas. Il fallait bien ce luxe pour une banque... A l'origine, l'édifice était celui de l'ancien Comptoir National d'Escompte de Paris.
Il est l'une des réussites du style éclectique de la fin du XIXème siècle.
Il fut élevé entre 1878 et 1881 par Corroyer, élève de Viollet-le-Duc, et se distingue par l’aspect monumental de sa façade et l’opulence de son ornementation. Encadrant le fronton en marbre rouge, on trouve d’un côté la Finance et son grand livre, et de l’autre le Commerce représenté avec le caducée d’Hermès, sculptures également de Millet.
Un grand toit en pavillon, rehaussé d’un clocheton, couronne enfin le tout, rappelant que Corroyer fut aussi l’un des restaurateurs du Mont-Saint-Michel !
Au dessus des trois hautes arcades de l’entrée, se tient la Prudence qui tient d’une main un sceptre et de l’autre le miroir de la Vérité, grande statue sculptée par Millet. Elle est surmontée entre les demi-coques de bateaux en haut-relief, d’une frise de cinq médaillons en mosaïque polychrome figurant les cinq continents.
Empruntant la rue Bergère qui longe l'édifice, nous arrivons à la Cité Bergère.
Cette création urbaine du règne de Charles X est une des plus originales de la Restauration. A l’origine passage fermé la nuit, disposant de trottoirs (innovation pour l’époque) et de réverbères, la cité Bergère relève du style néo-classique le plus élégant.
Dans cette voie paisible la plupart des immeubles sont des hôtels de tourisme ayant gardé leur ordonnance de baies cintrées sur entresol et leurs chapiteaux ioniques.
Les entrées sont souvent agrémentées de gracieuses marquises en fonte datant de la Belle époque.
La sortie de la Cité s'effectue par un passage voûte donnant sur la rue Montmartre.
Tout près, au 7 boulevard Montmartre, le Théâtre des Variétés est l'un des plus anciens théâtres parisiens encore en activité (il date de 1807).
Avouez qu'il fait triste figure avec ces néons publicitaires...
Notre guide nous montre une photo représentant le théâtre vers 1820, à côté des deux Panoramas.
Les Panoramas étaient une attraction commerciale constituée de deux rotondes de 17 mètres de diamètre et de plus de 20 mètres de haut où se déployaient des toiles peintes figurant des paysages de Paris, Toulon, Rome, Jérusalem et d'autres grandes villes célèbres. Le spectateur, placé au centre sur une estrade, recevait la lumière par le haut (par un puits de lumière cachée).
Le cinéma n'existait pas encore...
La Bibliothèque Nationale possède plusieurs estampes représentant des panoramas de Paris tels que celui-ci (une vue du Boulevard Poissonnière).
A côté du Théâtre des Variétés, une "pelle" raconte l'histoire du Passage des Panoramas. Doté, dès 1817, de l'éclairage au gaz, il possédait une foule de boutiques de luxe dont le graveur Stern qui y possède encore un emplacement.
Le passage des Panoramas sous l'Empire : une affiche du Théâtre des Variétés
Voici la Galerie des Variétés qui fait communiquer le théâtre avec le Passage des Panoramas.
L'enseigne du graveur Stern
On peut voir rue des Panoramas des fenêtres en demi-cercles : c'était le signe, rappelez-vous, d'une grande activité commerciale... et ça l'est toujours !
Une rue qui porte bien son nom : la rue des Colonnes. Elle date de l'époque révolutionnaire. Les arcades couvertes permettaient aux passants d'accéder facilement aux commerces. A l'origine, c'était une voie privée fermée par des grilles entre 11 heures du soir et 5 heures du matin.
Cela conduira aux passages couverts.
L'architecte (Nicolas Vestier) dessine des colonnes doriques, très sobres donc, et orne les façades de palmettes (inspirées de l’architecture étrusque).
La rue, longue de 90 mètres, a été mutilée et fractionnée par le percement de la rue de la Bourse en 1826 et de celle du Dix-Décembre en 1864. Elle a sans doute inspiré les créateurs de la rue de Rivoli.
C'est d'ailleurs à la Bourse que se termine cette très intéressante balade.
Le plan de la balade
Cela parait peut-être grand mais en fait on n'a fait que 500 mètres en tout. Que de richesses et d'histoire sur une si petite surface !
Merci à la Mairie de Paris (ainsi je peux voir où passent mes impôts...)
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Départ Gare de Lyon ce jeudi en direction de Montargis : arrivée à Vulaines-sur-Seine vers 10 heures. Le temps n'est pas super beau mais il ne pleut pas.
Maguy est une "nouvelle" qui fait tout de même sa troisième randonnée avec nous. Toujours souriante, elle a été tout de suite adoptée par le groupe.
Jacqueline nous explique les nouvelles règles : il faut désormais par-ti-ci-per !
Les couleurs d'automne battent leur plein.
Voici la maison que Stéphane Mallarmé occupa à Valvins : il s'agit d'un hameau de Vulaines, cité comme lieu de baignade sur la Seine lors des séjours de Louis XIV à Fontainebleau par Alexandre Dumas dans "Le Vicomte de Bragelonne".
Sur la façade de la maison un bronze représente le poète.
La chambre de Mesdames Mallarmé
Accrochée au mur, une photographie faite par Degas représentant Mallarmé et Renoir.
De 1895 à 1896, Edgar Degas se passionne pour la photographie et réalise notamment une série de portraits et d’autoportraits, dans des intérieurs et en lumière artificielle. L’artiste fait poser ses modèles selon une idée très précise et cherche, à travers ce médium, des nouveaux effets de lumière et de clair-obscur.
La salle à manger où se trouve la pendule de Saxe qui sonne treize heures...
A l’automne 1864, Mallarmé rapporte de Londres à sa femme Marie cette petite pendule en porcelaine de Saxe aux motifs floraux. Elle décore d’abord leur appartement de Tournon en Ardèche où Mallarmé occupe son premier poste comme professeur d’anglais. Eblouie par sa splendeur, Marie Mallarmé ne cesse de la contempler. Cette œuvre est présentée dans la salle à manger qui a été réaménagée.
Poème en prose : Frisson d'hiver
"Cette pendule de Saxe qui retarde et sonne treize heures parmi ses fleurs et ses dieux, à qui a-t-elle été ? Pense qu'elle est venue de Saxe par les longues diligences autrefois. (...)"
Le Boudoir
Ce cabinet japonais laqué de style extrême-oriental se trouvait dans l’appartement parisien de Stéphane Mallarmé. Il a été apporté à Valvins après la mort du poète. Il témoigne de la vogue du japonisme qui déferle sur l’Europe dans la seconde moitié du 19ème siècle. Mallarmé possédait d’ailleurs d’autres objets, éventails et kimonos, de style japonisant.
La chambre du poète
Un jeu de glace fait croire qu'il va entrer par la porte entrouverte !
La chambre de Geneviève
Comme son père, Geneviève aime les souvenirs et les vieux objet. Elle décore sa chambre presque comme un petit musée avec les portraits de son père et de sa famille. Elle y met aussi des objets qui lui appartiennent comme son piano.
Lanterne magique de marque Lapierre (vers 1885)
Elle a servi à projeter les plaques de verre peintes en 1896 par Julie Manet, pupille de Mallarmé, après la mort de sa mère, Berthe Morizot.
Et maintenant, sus à la cueillette des pommes ! Le jardin en regorge...
Il suffit de se baisser pour les ramasser.
Elle est bonne cette Reine des Reinettes, Jacqueline ?
Provisions rangées, nous repartons pour notre balade.
Voici à peu de choses près la vue que Mallarmé avait sur la Seine depuis sa chambre.
Un peu plus loin, une guinguette où il ne doit pas être désagréable de déjeuner.
Le chemin se sépare : mais où aller... ? Apparemment les "pros" n'hésitent pas une seconde !
Traversée de Samois-sur-Seine
Une jolie statue de Django Reinhardt qui acheta une maison à Samois deux ans avant d'y mourir.
Prenez le temps de regarder cette vidéo sur la vie de Django Reinhardt tout en écoutant sa musique...
Il suffit de passer le pont et c'est tout de suite l'aventure, comme aurait dit Brassens.
Vais-je parvenir à rattraper le groupe ?
Ces oies bernaches sont la raison de mon retard.
Pique-nique sorti du sac en bord de Seine
Jacqueline avait repéré ces oies. Elle me propose de les faire s'envoler...
Waaaooohhh...
Voici la maison de Django Reinhardt
Sympa la petite maison de poupée voisine !
Appréciées les chaussures de randonnée pour marcher sur ces pavés...
Un petit passage à couvert très rigolo
Au sortir de la forêt, on aperçoit la civilisation : au loin, le village de Fontaine-le-Port, notre but.
La gare de Fontaines-le-Port, nous dit ce panonceau, a remporté en 1955 le prix de la plus jolie gare de France : je n'ai rien trouvé sur le net à ce sujet !
A vous de juger
Retour Gare de Lyon
Cette fois-ci, je crois que c'est Marie-Annick qui dirigeait la balade, non ?
Merci à elle pour ce beau parcours
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