• Cette année, nous avons choisi d'aller dans notre île préférée début juin, espérant y trouver un paysage nouveau. Et effectivement, à Bois-Plage, les coquelicots sont en fleur.

    Coquelicots

    Comme de coutume, notre première ballade à vélo est pour Saint-Martin et justement ce week-end c'est à un "Rendez-vous aux jardins" que le Syndicat d'initiative nous invite.

    Rendez-vous-aux-jardins-2012-copie-1.png

    Notre guide nous emmène à la découverte des jardins privés de la commune. Des trois jardins que nous avons visités, je ne parlerai que du premier d'entre eux qui se trouve dans la rue du Baron de Chantal montant vers la place de la République. Au N°17 se trouve une maison de maîtres du XVIIIème siècle transformée en un Hôtel 3 étoiles du groupe "Châteaux et Hôtels Collection" : La Baronnie, demeure de Bien-Etre. C'est la propriétaire elle-même qui nous accueille pour nous faire visiter le jardin.

    Le port de Saint-Martin au XVIIIème siècle

    La Baronnie - Saint-Martin au 18ème siècle

    Le port actuel

    Saint-Martin---le-port.jpg

    Derrière cette porte...

    La Barronie 6

    Cet Hôtel particulier

    La Barronie Evelyne

    La salle du petit-déjeuner est ornée de deux beaux meubles (une horloge et un baromètre). 

    Elle ouvre sur le jardin côté cour.

    La Barronie 3

    Le ravalement de cette façade est prévu à l'identique de celui côté rue.

    La-Baronnie---jardins.JPG

    La Barronie 2

    A Saint-Martin, nous avons vu un âne en culotte !

    La tradition se perpétue en effet à Ré pour le plus grand plaisir des touristes.

    Saint-Martin---un-ane-culotte.jpg

    L'origine de cette coutume remonte au XIXème siècle : les rétais employaient des ânes pour travailler dans les champs et dans les marais (pour le ramassage du varech et du sel). Pour les protéger des piqûres d'insectes qui les agaçaient, l'un de leurs propriétaires eut l'idée d'habiller ses bêtes de "pantalons" fabriqués avec le tissu d'une chemise d'homme. Les autres agriculteurs trouvèrent l'idée si bonne que tous suivirent son exemple.

    ane-culotte.jpg

    De retour au Musée Ernest Cognacq, le point de départ de la ballade-jardins, nous en profitons pour le revisiter. Une exposition de Raphaël Drouart, graveur et peintre des couleurs, s'y tient. Pratique la cariole pour promener son chien !

    Musée Ernest Cognac 3

    Dans la cour du Musée, de jolies gargouilles aux fenêtres à meneaux.

    Musée Ernest Cognac 2

    Gargouille Musée Ernest Cognac 2

    Raphaël Drouart est né en 1884 à Choisy-le-Roi. Il suit des cours à l'école des Beaux-Arts de Paris. A partir de 1910 , il effectue des voyages d'étude qui l'emmèneront en Italie, en Allemagne, en Belgique et en Hollande. Il est particulièrement marqué par son voyage en Italie où il s'enthousiasme pour la peinture de Boticelli. Il découvre l'île de Ré peu avant son mariage avec Alice Rousseau dont les parents font construire une maison aux Portes en 1910.

    Carte-bestiaire de l'île de Ré par Raphaël Drouart

    Carte de l'île de Ré (bestiaire) par Raphaël Drouart

    Aquarelle - Les Portes

    Les portes par Raphaël Drouart

    Gouache - La pêche à l'écluse de l'hirondelle - Les Portes

    La pèche à l'écluse de l'hirondelle

    Gouache de l'église - Saint-Clément des baleinesL'église Saint-Clément par Raphaël Drouart

    Aquarelle - Phare de Trousse-chemise à marée haute

    Phare de Trousse Chemise à marée haute

    Aquarelle - Les ruines de l'église à Saint-Martin

    Carte postale de Saint-Martin de Ré par Raphaël Drouart

    Sympa, non ?

    Autre jour, autre ballade à vélo. Cette fois-ci, c'est du sérieux : nous partons pour 25 kms de petite reine en direction de la pointe du Grouin en passant par La Couarde et Loix. Une ballade que j'adore.

    Carte-du-centre-des-piste-cyclables_modifie-1.jpg

    Un peu avant La Couarde, un champ où paissent quelques Baudets du Poitou en attente de culotte ! Le Baudet du Poitou est la première race asine officillement reconnue ne 1884.. Appelée mulassière, cette race permet par croisement avec une jument de trait la production de mule ou mulet réputés pour leur puissance. Leur effectif n'a cessé de décroître jusqu'en 1976, date d'un plan de relance de cette race déclarée en péril. De 174 sujets mâles en 1922, il n'en restait plus que 44 en 1977. Ce plan a d'ores et déjà permis de ramener à 350 le nombre d'individus de race pure (115 mâles et 235 femelles référencés en 2000). 

    Anes

    Les ânes de l'élevage de l'île de Ré sont au nombre de 24. Ils ont un pantalon bleu ou rose selon leur sexe ! Leur prix d'achat est de 8000 euros...

    Anes de l'élevage

    Le clocher de La Couarde se profile...

    La Couarde - coquelicots clocher et vélos

    Les ceps de vigne d'ordinaire décharnés au mois d'avril sont en feuilles à cette époque.

    La Couarde - clocher dans les vignes 2

    C'est la pleine époque des roses trémières. Malheureusement, le soleil n'est pas là et beaucoup de maisons ont leurs volets fermés... mais la saison battra son plein cet été.

    La Couarde - roses trémières et vélo

    C'est un peu mort, même...

    Mais nous qui vivons dans un environnement de voitures, on ne va pas s'en plaindre !

    La Couarde - rue fleurie

    Nous continuons la ballade vers Loix en passant au travers des marais salants.

    Loix - les marais fleuris

    La terre sèche au bord des marais donne de curieuses photos...

    Loix - la terre des marais craquelée

    Arrivée à Loix

    Loix - arrivée à l'écluse

    Les marais sont le domaine des oiseaux : ici une échasse blanche.

    Loix - une échasse blanche

    En vol...

    Loix - une échasse blanche en vol

    Passage devant le moulin à marée : on déchausse !

    Loix---le-moulin-a-maree.jpg

    Le clocher de l'église vu depuis "La route du sel" où nous avons déjeuné.

    Loix - le clocher

    Andouillette frites pour nous trois et crêpe pour Evelyne. Le sport, ça creuse ! 

    Au passage, il n'est pas défendu de sourire, André !

    La-route-du-sel---Philippe-et-Andre.jpg

    Ma cousine est plus coopérative...

    La-route-du-sel---Evelyne.jpg

    Une petite visite au cimetière voisin nous permet d'admirer, outre une tombe bien curieuse, de bien belles roses...

    Loix---tombe-au-cimetiere.jpg

    Loix - rosier

    Loix - rose

    L'arrivée à la Pointe du Grouin.

    Vue par Michel Adam, un peintre que je viens de découvrir sur internet et qui peint surtout les bords de mer et de marais, ça donne ça.

    michel-adam-pointe-du-Grouin.jpg

    De mon point de vue, c'est évidemment beaucoup moins poétique... Ah, si j'avais des dons pour la peinture, je crois bien que j'aimerais peindre l'île de Ré !

    Les Portes plage

    A défaut, je la photographie...

    Les Portes fleurs

    Les Portes fleurs 2

    Sainte-Marie - liseron et bestioles

    La rade de Saint-Martin

    Les Portes oiseaux 1

    Les Portes mouettes

    Et maintenant, il ne reste plus qu'à rentrer à La Bonne Etoile : je parle du camping !

    Après quelques parties acharnées de Crapette (au fait Marie-France, j'ai révisé les règles : je suis au point !), nous partons cette après-midi pour une petite ballade à Sainte-Marie de Ré. La piste cyclable longe la nationale mais en arrivant sur Sainte-Marie, on arrive par des chemins de traverse à trouver de jolies vues sur le village.

    Sainte-Marie - clocher à travers les maïs

    Sainte-Marie - plage et église

    On laisse les sacs et les vélos pour aller voir la mer ?

    Sainte-Marie - sac à dos accroché

    Sainte-Marie - la mer

    Photogénique ma cousine !

    Sainte-Marie - Evelyne sur la plage

    Sainte-Marie de Ré : encore un patelin désert... Jugez plutôt.

    Sainte-Marie - rue

    Allez, un petit zoom sur le rosier-tige.

    Saint-Marie - rosier tige

    Retour sous la pluie... Le temps se gâte.

    Le lendemain, nous abandonnons les vélos pour aller à Saint-Clément des baleines en voiture. C'est vrai que l'aller-retour nous feraient quelques 45 kilomètres dans les pattes et apparemment ce n'est pas du goût de tous. J'en connais qui devraient prendre du Supradyne plus souvent... Bon, la prochaine fois, avec Thierry et Denise, il n'y aura plus d'excuse pour faire les flemmards !

    Bon, je sais, le phare des baleines vous l'avez déjà vu sur ce blog, mais je ne peux tout de même pas repartir de Ré sans en rapporter une petite photo...

    Saint-Clément - le phare 2

    Mais que photographie donc André ?

    Ile-de-Re-158.jpg

    Il s'agit du phare des baleineaux d'une hauteur de 31 m construit dans les années 1850 sur des rochers n'affleurant qu'aux grandes marées, presqu'invisible par ce temps plus que couvert. La présence d'esquifs nombreux ayant provoqué quelques 450 naufrages dans ces eaux, sans compter les baleines qui venaient s'échouer sur la côte (la dernière vint s'échouer en 1920), rendit sa construction indispensable pour épauler son grand frère, le Phare des baleines.

    saint-Clement-des-baleines---le-phare-au-large.jpg

    Retour à Bois-Plage et fin de cette escapade rétaise : il pleut comme vache qui pisse et la météo annonce ce type de temps jusqu'en milieu de semaine prochaine...

     


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  • Comme chaque année lors de notre séjour printannier à l'Île de Ré, nous sommes allés en pélerinage à Saint-Clément des baleines : au programme, une petite visite au Phare du même nom et... un bon déjeuner au restau en compagnie de nos amis Thierry et Denise !
     
      Cette année, une super idée de Thierry : tandis qu'ils partent de leur côté le matin de bonne heure en vélo (il y a 2h30 de route), Philippe charge le mien dans le coffre de la 306 ce qui nous permet de les rejoindre tranquillement en fin de matinée. Le phare se trouve en effet à 23 kms de notre camping et si Thierry et Denise sont des cyclistes entraînés, il n'en n'est pas de même pour moi : faire le retour en vélo me permettra de jouir des beaux paysages sans avoir les fesses trop en compote !

        Notre première visite est pour la Savonnerie de l'Île de Ré dont la boutique principale se trouve justement au Phare des baleines.
     
    Enseigne savonnerie

    La spécialité de la savonnerie est la fabrication de savons au lait d'ânesse qui est réputé pour ses propriétés hydratantes, nourrissantes et régénérantes.

    Le lait d'anesse à la savonnerie

    Autrefois, l’âne était utilisé pour les travaux agricoles, le ramassage du varech sur les côtes, la récolte du sel ou le transport d’un village à l’autre : l'âne faisait partie de la vie quotidienne des gens de l'île de Ré.

    ane-culotte-ile-de-re-1024x768.jpg

    Si l'âne était ainsi culotté, ce n'était pas par coquetterie mais bien par nécessité : les marais salants sont le paradis des mouches et des moustiques qui prennent grand plaisir à s'acharner sur les ânes.

    Les quatre compères devant la savonnerie !

    Nous quatre devant la savonnerie

    Entre, le savon au lait d'ânesse, le savon aux pétales de rose trémière ou celui au caramel fleur de sel, je me demande bien lequel Philippe va me laisser... (Comme vous le voyez, je ne me lasse pas de photographier notre nouvelle salle de bains !)

    P1320194.JPG

    Le phare de Saint-Clément sous un ciel... pas très clément ! Cette année le mauvais temps qui règne en France depuis bien trop longtemps n'a pas épargné l'île de Ré.

    Le phare des baleines

    Le sourire de Denise est là heureusement pour réchauffer l’atmosphère.

    Denise au phare des baleines

    Cette année, la mer est basse au Phare.

    La mer au phare des baleines 2

    et les pêcheurs en profitent.

    Pêcheurs au phare des baleines

    Châteaux de galets...

    Châteaux de galets au phare des baleines

    Après ce bol d'air frais, un petit pineau au restaurant "le Patio" est le bienvenu. Un joli décor, un très bon accueil mais un menu un peu chérot pour la qualité des mets à mon sens.

    Restaurant-le-patio.jpg

    Au Patio au phare des baleines

    Le retour : en voiture pour Philippe, en vélo pour nous trois.

    Les pavots de Californie de Saint-Clément ont l'air de bien apprécier ce printemps frais.

    Pavots de Californie à Saint-Clément des baleines

    Deux jolies photos de Denise

    Les marais sont le royaume des oiseaux : ici, une échasse blanche.


    Une échasse

    Remarquez le reflet dans l'eau...

    Une échasse-copie-2

    L'échasse blanche a de longues pattes roses, un long bec fin et noir. Il est surtout blanc avec une calotte et un dos sombre. Les adultes mesurent de 33 à 36 centimètres de long. Ses longues pattes roses lui permettent de patauger en eau profonde, tout en recueillant la nourriture en surface. Elle se nourrit principalement d'insectes et de mollusques pris sur la vase, le sable, la végétation ou l'eau.

    Ici, un Tadorne de Belon (autrement dit un grand canard) file sur l'eau sans prêter attention à une échasse en train de couver.

    Tadorne-et-echasse.jpg

    Le passage du Martray : c'est l'endroit le plus étroit de l'Île de Ré.

    P1310885 bis

    Carte-ile-de-re.png

    La Couarde vue depuis la piste cyclable

    La-Couarde-vue-de-l-etang.JPG

    Je craque toujours devant les fleurs...

    Retour du phare des baleines

    P1310880.JPG

    2 heures et demie après : retour au camping de La Bonne Etoile. Contente d'être arrivée !

    Merci Thierry et Denise pour cette belle balade.

     


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  • Partant comme tous les ans à l'île de Ré, nous avons décidé cette année de "ralonger la sauce" en passant une nuit à Rochefort-sur-mer non loin de La Rochelle. L'hôtel Caravelle se trouve au centre : son décor soigné et le très bon accueil de ses gérants en font une bonne étape sur la route des vacances.

    Hôtel Caravelle

    Notre chambre se trouve donner sur une petite cour, donc au calme.

    Un petit air du midi, non ?

    Entrée chambre hôtel la Caravelle

    Elle n'est pas très grande mais dispose de tout le confort.

    Chambre hôtel Rochefort

    Et puis, on n'a pas fait tous ces kilomètres pour rester enfermés : sitôt la valise déposée, nous partons en direction de l'arsenal où se trouve ancrée l'Hermione.

    La Porte du Soleil ou de l'Arsenal a été sculptée en 1830 en forme d'arc de triomphe. Décorée côté ville de trophées marins sculptés, elle marquait l'entrée de l'arsenal.

    Porte de l'arsenal

    Detail-Porte-du-Soleil-2.JPG

    La Frégate de la liberté comme on l'appelle est la copie conforme du bateau sur lequel Gilbert Motier, plus connu sous le nom de Marquis de La Fayette, rejoignit les Etats-Unis au XVIIIème siècle. Elle est ancrée dans un bassin de radoube en attente d'un nouveau départ vers le Nouveau Monde : probablement pas avant 2015, le temps de terminer sa construction et de trouver les financements nécessaires au voyage.

    "Du premier moment où j'ai entendu prononcer le nom de l'Amérique, je l'ai aimée ; dès l'instant où j'ai su qu'elle combattait pour la liberté, j'ai brûlé du désir de verser mon sang pour elle ; les jours où je pourrai la servir seront comptés par moi, dans tous les temps et dans tous les lieux, parmi les plus heureux de ma vie." La Fayette

    Embarqué sur l'Hermione le 21 mars 1780, le jeune La Fayette, âgé de 21 ans, débarque à Boston après 38 jours de traversée bien décidé à aller prêter main-forte aux insurgés partisans de l'indépendance des colonies anglaises en Amérique du Nord, en leur annonçant l'arrivée imminente de renforts français.

     Depuis juillet 1997, l'Association Hermione-La Fayette s'est lancée dans une formidable aventure : reconstruire l’Hermione, c'et-à-dire reconstituer un élément de notre patrimoine maritime. Un grand chantier donc au service de l’économie et de la culture de toute une région.

    Le chantier de l'Hermione

    Maquette de la frégate telle qu'elle se présentera d'ici une bonne année

    Maquette de l'Hermione

    Pour l'instant la frégate ne possède pas encore de voiles : celles-ci sont en cours de fabrication dans cet atelier. Malheureusement, à cause du grand week-end, nous ne verrons que peu d'artisans ou de bénévoles au travail.

    L'atelier de voilerie de l'Hermione

    L'atelier de voilerie de l'Hermione - une couturière 2

    Voici la voile de misaine (voile principale du mât situé à l'avant du bateau) : 215 m²

    Cordages et voile de misaine

    Des panneaux explicatifs très ludiques ont été installés tout au long des ateliers. Ici une coupe du navire montrant l'emplacement des 26 canons qui équiperont le bateau.

    Coupe du navire

    Un support de canon

    Le travail de la forge
     
    Le travail de la forge

    L'atelier de ferronerie

    Les boulets restaurés

    Après avoir traversé tous les ateliers, nous arrivons au bord du bassin de radoube Napoléon III pour voir l'Hermione côté proue.

    L'Hermione côté proue

    La figure de proue est en forme de lion. Elle a de la gueule !

    La figure de proue de l'Hermione

    A l'arrière de la frégate se trouve la grand'chambre réservée aux officiers et au logement du Capitaine (ainsi que de La Fayette à l'époque)

    L'Hermione côté poupe

    La poupe de l'Hermione

    N'ayant pas pu prendre une visite guidée (celles-ci se réservent sur internet très longtemps à l'avance), notre billet ne nous donne droit qu'à monter sur le pont supérieur du navire.

    Le pont du bateau

    On peut avoir, d'ici, de jolies vues sur la mâture.

    La mâture

    La mâture 2

    Ces cordages sont impressionnants, non ?

    Cordages

    Quand on pense que d'ici deux petites années, un marin tiendra ce gouvernail...

    Le gouvernail

    70 hommes d'équipage (dont 20 marins professionnels) devraient participer à cette aventure en 2015 (contre 300 marins du temps de La Fayette). Le confort sera donc bien meilleur car l'espace restera le même...

    Le voyage inaugural

    Si vous pouvez en apprendre plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l'Hermione : ici

    Dans la foulée, nous décidons d'aller visiter la Corderie Royale qui se trouve juste à côté. Le bâtiment né de la volonté de Louis XIV et de Colbert et construit entre 1666 et 1670, est posé sur un radeau de poutres de chêne destiné à pallier l'instabilité du terrain marécageux. Il mesure 374 mètres : cette longueur s'explique par le besoin de créer des cordages pour la navigation longs d'une encablure, soit 200 mètres de long.

    La visite est un peu décevante car seule une petite partie de la Corderie est accessible aux visiteurs et en plus celle-ci a été "tronçonnée" en différentes petites pièces ce qui fait qu'on n'a pas, de l'intérieur, l'impression d'immensité qui devait exister à l'époque.

    On ne voit ici qu'une toute petite partie de ce bâtiment au classicisme parfait.

    Corderie-royale-ciel-retouche.jpg

    Joli contrefort

    La-Corderie-contrefort.JPG

    A l'intérieur, des panneaux expliquent au visiteur les étapes de la fabrication d'un cordage. Au cours du temps, de nombreuses matières ont été utilisées pour réaliser les cordages nécessaires à la mise en œuvre d'une embarcation. En premier lieu, des matières d'origine animale, comme du cuir, du crin, des tendons ou des boyaux. En second lieu des matières végétales choisies parmi les espèces présentant des fibres longues. Selon les pays, ces matières végétales ont varié (par exemple, le sisal, le coton, la fibre de coco, le chanvre.
     
    En Europe, le chanvre va devenir la principale fibre utilisée pour confectionner les cordages, de par sa facilité de culture et, surtout, son prix modique. Les fibres de chanvre atteignent une longueur de 60 à 80 centimètres et se prêtent bien à la fabrication de fil.
     
    La première étape de préparation du chanvre est le rouissage : il consiste à faire macérer la plante dans de l'eau courante ou stagnante en la plaçant sur une sorte de radeau pendant une dizaine de jours pour faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse d'avec la tige. La filasse obtenue est ensuite mise à sécher dans un four appelé haloir et est ensuite envoyée dans les corderies.
     
    Ce sont ensuite les peigneurs qui passent à l'action en organisant et en affinant définitivement la filasse. Puis interviennent les fileurs qui, à l'aide de leur rouet, fabriquent un fil de plusieurs centaines de mètres appelé "fil de caret". Vient ensuite le travail des cordiers : ceux-ci réunissent les fils de caret en faisceaux et les tordent pour en faire des "torons". Plusieurs torons tordus ensemble formeront le cordage.
     
    Un petit dessin vaut mieux qu'un grand discours !
     
    La-fabrication-des-cordages.jpg

    Une machine à corder datant du XVIIIème siècle

    Corderie-Royale-machine-a-fabriquer-les-cordages.jpg

    Impressionnante la taille de ce cordage...

    Un-cordage.JPG 

    Un peu plus loin, un artisan fait des démonstrations de noeuds en corde.

    Corderie royale artisan cordages
     
    A Rochefort, il y a aussi la maison de Pierre Loti à visiter. Elle est assez extraordinaire du fait de la personnalité hors du commun de ce grand voyageur mais malheureusement elle est fermée en ce moment pour d'importants travaux de restauration.
     
    Qu'à cela ne tienne, cela fera l'objet d'un autre arrêt à Rochefort dans les prochaines années !

     


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  • Ce samedi, nous sommes allés visiter "la grande bibliothèque" comme on l'appelle où sont réunies les collections d'imprimés et de périodiques, les collections sonores et audiovisuelles. Le premier samedi du mois, on a accès au rez-de-jardin, l'étage des chercheurs.

     C'est Charles V, le sage, qui en 1368 au Louvre installe dans la tour de la fauconnerie sa Librairie particulière. Charles V est en effet avide de connaissance et il a hérité de ses ancêtres de manuscrits somptueux.

    Charles V dans sa Librairie

    Charles-V-et-sa-Librairie.jpg

    Malheureusement à cette époque les collections sont dispersées à la mort de leur propriétaire et la Librairie de Charles V n'échappe pas à la règle : c'est seulement à partir de Louis XI, roi de 1461 à 1483, qu'est véritablement fondée la Bibliothèque Nationale.

     Transportée à Amboise, puis à Blois, la Bibliothèque rejoint la collection de la nouvelle Librairie que François Ier a créée en 1522 à Fontainebleau et confiée à l'humaniste Guillaume Budé. En 1537, le roi introduit un principe nouveau par une ordonnance du 28 décembre, enjoignant aux imprimeurs et aux libraires de déposer à la librairie du château de Blois tout livre imprimé mis en vente dans le royaume. Cette obligation, appelée dépôt légal, constitue une étape fondamentale pour la bibliothèque. Ramenée à Paris, dans la seconde moitié du XVIe siècle, elle traverse, non sans dommages, les guerres de religion.

    La Bibliothèque connaît son véritable développement à partir de 1666 sous Colbert, qui a pour ambition d'en faire un instrument à la gloire de Louis XIV. En quelques décennies, la Bibliothèque s'empare de la première place en Europe.

    La Révolution française marque profondément la Bibliothèque. Le dépôt légal est supprimé pendant trois ans. Pourtant, la bibliothèque du Roi, devenue Nationale, enrichit considérablement ses fonds pendant cette période grâce aux confiscations pratiquées en France et à l'étranger : biens du clergé, bibliothèques des émigrés, collections particulières des princes... Les bibliothèques privées de Louis XVI, de Marie-Antoinette, de Madame Elisabeth viennent ainsi enrichir les collections nationales. On estime qu'au total deux cent cinquante mille livres, quatorze mille manuscrits et quatre vingt cinq mille estampes rejoignent la Bibliothèque.


    Le XVIIIème siècle est important pour la bibliothèque avec la réalisation de catalogues systématiques. C'est à cette époque qu'elle s'installe rue Richelieu dans l'ancien palais de Mazarin, à l'actuel emplacement du site

     La Bibliothèque Nationale, rue de Richelieu

     Bibliotheque-Richelieu.jpg

    L'engorgement progressif des magasins issu du renforcement du dépôt légal (loi du 19 mai 1925), le nombre croissant des lecteurs (dû au développement du nombre des étudiants), les problèmes de conservation de plus en plus aigus et l'arrivée des nouvelles technologies ont pour conséquence la nécessité d'une mutation profonde de la Bibliothèque Nationale.

     Le 14 juillet 1988, François Mitterand annonce à la presse lors de son traditionnel entretien dans les jardins de l'Elysée "la construction et l'aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde....(qui) devra couvrir tous les champs de la connaissance, être à la disposition de tous, utiliser les technologies les plus modernes de transmission de données, pouvoir être consultée à distance et entrer en relation avec d'autres bibliothèques européennes".

     C'est le projet de l'architecte Dominique Perrault qui est retenu en juillet 1989. Les travaux durent de 1990 à 1995 et la Bibliothèque ouvre au public le 20 décembre 1996.

     La Bibliothèque se présente sous la forme de 4 tours simulant des livres ouverts. Chaque tour porte un nom selon le type de livres qu'elle contient : il y a la Tour des temps, la Tour des lois, la Tour des sciences et la Tour des lettres.

     Bibliotheque-Francois-Mitterand.JPG

     Nous commençons la visite guidée par la maquette de la Bibliothèque qui se trouve dans l'aile Ouest. Nous ne sommes que 6 à suivre la visite... dont nous quatre ! La guide nous explique que l'entrée de la Bibliothque (jusqu'alors discrète au point d'en déconcerter certains...) va être modifiée pour se rapprocher de la bouche de métro.

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand---maquette.jpg

     Nous nous dirigeons ensuite vers les Globes de Coronelli dont je vous ai déjà parlé dans un précédent post. Si vous voulez relire le post, tapez "coronelli" dans l'onglet "Rechercher dans ce blog" et cliquez sur le lien. L'un des deux globes offerts à Louis XIV par le Cardinal d'Estrées représente la terre et l'autre le ciel. Les globes ont beaucoup voyagé depuis leur création mais il semble que la BnF soit leur destination finale.

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand--Globes-de-Coronelli-.JPG

     Nous parcourons ensuite les couloirs qui donnent accès aux salles de lecture. Dans l'aménagement des espaces intérieurs, l'architecte Dominique Perrault joue des quatre matériaux élémentaires de la Bibliothèque, l'acier, le béton, le verre et le bois.

     Ici le hall Ouest (qui a son pendant à l'Est) : ses murs sont tapissés de "cottes de maille d'acier" mais le mobilier en bois exotique et la moquette "rouge-roux" réchauffent son aspect volontairement froid qui invite à un recueillement propice à la lecture et à l'étude.

    Hall.jpg

    Nous partons ensuite à la découverte des "coulisses" de la BnF. Ici les rails permettent aux documents d'être véhiculés par l'intermédiaire de nacelles suspendues jusqu'aux salles de lecture : le pilotage se fait par informatique grâce à un réseau couvrant l'ensemble du bâtiment.

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand--couloir-.JPG

     Visite guidée BNF F. Mitterand (charriots)

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand--chariot-.JPG

     Un ascenceur ultra rapide nous conduit ensuite au 18ème étage de la Tour des lois (les 19ème et 20ème étages, sont dévolus au système de refroidissement des locaux : il règne à tous les étages de la Bibliothèque une température uniforme de 18°C hiver comme été). Depuis ce belvédère, on jouit de jolis points de vue sur la Seine, sur la capitale vers l'Ouest et sur la banlieue vers l'Est. La Bibliothèque y organise réunions ou réceptions.

     Ici, les volets de bois sont ouverts mais aux étages inférieurs ils sont fermés et servent de protection contre les rayons du soleil puisque les tours sont tout de verre revêtues.

     Visite guidée BNF F. Mitterand (4)

     Vue sur le jardin de la BnF : 12000 m²plantés de pins provenant de la forêt de Bord en Normandie (rassurez-vous, ces pins devaient disparaître car situés sur l'emplacement d'une future carrière...).

     Visite guidée BNF F. Mitterand (3)

     Au premier plan, des immeubles d'habitation pas désagréables du tout avec leurs terrasses arborées... Au loin, le rocher du Zoo de Vincennes.

     Visite guidée BNF F. Mitterand (5)

     Et maintenant : direction le rez-de-jardin.

     Salles-de-lecture-rdj.JPG

     Pour y parvenir, nous devons d'abord reprendre l'ascenceur jusqu'au niveau "0" puis emprunter un grand escalier mécanique qui descend jusqu'à l'étage inférieur. 

     Escalator.jpg

     De là, on a accès à une immense salle de lecture décloisonnée (de 2000 places) qui est réservée aux personnes justifiant d'un projet de recherche. Il règne ici un silence impressionnant.

    salle-du-rez-de-jardin.jpg

     Tout au long de notre visite, nous avons vu ou entraperçu des oeuvres d'art contemporain.

     Créé en 1951, le « 1% » est un dispositif qui consiste à consacrer, à l’occasion de la construction, de la réhabilitation ou de l’extension d’un bâtiment public, un financement représentant un pour cent du coût des travaux à la commande ou à l’acquisition d’une ou plusieurs œuvres d’art spécialement conçues par des artistes vivants pour être intégrées au bâtiment considéré ou à ses abords.

     Deux d'entre elles sont placées dans les espaces publics comme :

     "Toi et moi" de Louise Bourgeois (sculpture en aluminium poli). La moquette "rouge-roux" se reflète dans l'aluminium en lui donnant de belles couleurs.

     Louise-bourgeois_toi_moi.jpg

     Je me souviens que nous avions déjà vu une sculpture de cette artiste à Ottawa devant le Musée des Beaux-Arts : une immense arraignée...

     bourgeois-maman-natgallery.jpg

    "Water lilies" de Roy Lichtenstein (tapisserie d'Aubusson - 1996)

     waterlilies_lichtenstein.jpg

     Les autres se trouvent dans les salles de lecture de la Bibliothèque de recherche.

     "La rosée" de Gérard Larouste

     La-rosee-de-Gerard-Larouste.jpg

     "Donne-moi une parole et je serai guéri" de Martial Raysse

     Martial-Raysse.jpg

     "Sans titre" de Claude Viallat

     Claude Viallat

    "Partition métallique aux taches de lumière" de Jean-Pierre Bertrand

     partition_bertrand.jpg

     La prochaine fois nous irons visiter le site de la Bibliothèque Richelieu ou encore celui de l'Arsenal.


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  •  J'ai découvert grâce à Gabriel Vallejo, le pianiste qui accompagne notre chorale et qui y donnait un concert hier soir, le 59 Rivoli : à l'origine, ce sont des artistes qui ont squatté l'immeuble, en quête d'un local pour créer. Légalisé depuis, il accueille actuellement une trentaine d'artistes internationaux (20 artistes permanents et 10 artistes qui y font des séjours de 3 à 6 mois) travaillant dans la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie, le film/vidéo, le collage, la performance, la mode etc etc...

     Comme son nom l'indique, il se situe rue de Rivoli, au numéro 59 (et non au 54 comme je croyais, étourderie qui a bien failli nous faire manquer ce concert... et c'eût été dommage !).

     La façade annonce déjà la couleur : ici, on est dans le domaine de la création.

     Ici, la façade du temps du squat

     59-Rivoli---facade-de-l-immeuble.jpg

     Ici, l'affichette montrant la façade actuelle.

     59 Rivoli - Affiche 1

     L'escalier a été relooké par les artistes.

     59-Rivoli---escalier-2.jpg

     Tout ça, c'est bien joli mais je ne suis pas venue ici pour cela ! J'y suis venue avec Anne Barbé, ma chef de choeur préférée, pour écouter  Gabriel et son quartet dans un programme de sa composition (du jazz argentin contemporain).

     A notre arrivée, 20 minutes avant le début du concert, plus un place dans la salle. Nous avons dû nous installer sur les marches d'un escalier ! Le programmateur événementiel du 59 Rivoli présente le groupe : Gabriel Vallejo au piano, Flavio Perella à la contrebasse, Jean-Batiste Henry au bandonéon et Guillermo Venturino à la percussion.

     59 Rivoli - Présentation du groupe

     Gabriel joue au piano les morceaux de sa composition.

     59 Rivoli - Gabriel 3

     Une contrebasse fort originale au look résolument moderne

    (vous avez vu ? Elle n'a pas de caisse !)

     59 Rivoli - Le contrebassiste et le bandonéoniste

    Quant au percussioniste, comme pour les autres musiciens dont je suis allée regarder le parcours sur internet, j'ai eu la surprise d'apprendre qu'il a plus d'une corde à son arc puisque, en plus d'être un excellent musicien, il est aussi peintre. Il a d'ailleurs fait la pochette du disque de Gabriel que nous écoutons régulièrement à la maison...

    Allez, un peu de pub pour le 59 Rivoli : il est ouvert tous les jours sauf le lundi de 13h à 20h. Chaque samedi et dimanche à 18 heures il y a un concert en entrée libre : il suffit juste de mettre son aubole dans le chapeau à la sortie...

     59 Rivoli - Affiche 2

     C'était : les bons plans de Paris, ma capitale préférée !


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