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Non non, ce n'est pas du chinois... c'est du japonais !
Fière de ma science toute nouvelle (elle date d'hier...), je vous en fais profiter : l'ukiyo-e (terme japonais signifiant "image du monde flottant") est un mouvement artistique japonais de l'époque d'Edo (*) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout des estampes japonaises gravées sur bois.
(*) Edo est l'ancien nom de Tokyo. L'époque d'Edo se situe entre 1603 à 1868.
Comme dirait Monsieur Jourdain, j'aimais l'ukiyo-e sans le savoir depuis plus de 30 ans, date à laquelle j'avais découvert un peintre japonais nommé Hokusaï à travers une exposition du Centre Culturel du Marais. Par la suite, j'avais revu certaines de ses estampes en visitant la maison de Claude Monnet à Giverny (il en possédait une belle collection qui est maintenant exposée dans la montée d'escalier).
Hokusaï est, entre autres, célèbre pour son estampe de "La Vague" qui est la première d'une série de 36 vues qu'il a réalisées sur le mont Fuji.
Tiens tiens : qui dit Claude Monnet dit "impressionisme" et justement, ça tombe bien : c'est de cela que je voulais vous parler aujourd'hui ! Tout du moins de l'un de ses plus célèbres représentants qui est à l'affiche à Paris en cet automne : la Pinacothèque présente en effet jusqu'au mois de mars 2013 une quarantaine des tableaux de Van Gogh en regard d'estampes du peintre japonais Hiroshige (prononcer Hiroshigué), dessinateur, graveur et peintre d'estampes du XIXème siècle qui l'a beaucoup inspiré à l'époque du Japonisme. Les japonais comparent Hiroshige à Léonardo da Vinci...
En fait, avec mon amie Marie-Claire, nous avions décidé aujourd'hui de sortir "en filles" histoire de refaire un peu le monde (qui ne tourne pas toujours aussi rond qu'on le souhaiterait...) en agrémentant le tout d'un petit restau sympa... Bonne idée, non ?
Mais passons aux choses sérieuses : la découverte du Japon par Van Gogh se fait à travers les oeuvres de plusieurs artistes japonais dans la boutique d’un marchand parisien d’estampes et de gravures japonaises, Samuel Bing. Là, il peut consulter librement tout ce qu'il veut, fouiller dans les armoires et admirer sans limite les réserves de ce "fou" du Japon. Il achète d'ailleurs avec son frère Théo toute une série d'estampes japonaises qu'il expose au printemps 1887 au café du Tambourin à Montmartre.
Pour s'imprégner de leur style, il copie quelques unes des estampes des maîtres japonais.
A gauche, Hiroshige : pruneraie à Kameido
A droite, Van Ghog : japonaiserie (pruniers en fleurs)
A cette étape de sa vie, Van Gogh est déjà névrosé. Quand il est à Arles dans le Midi, dans sa tête il est au Japon, ou tout au moins dans le Japon tel qu’il l’imagine. Chacun des plans qu’il choisira pour ses paysages ou dans ses scènes de genre sera toujours en référence à l’art de Hiroshige.
L'affiche de l'exposition Van Gogh s'intitule "rêves de Japon"...
Hiroshige
Plâtriers travaillant au château Yoshida et vue sur le pont au dessus du fleuve Toyo (1833-1834)
Van Gogh
Champ de blé clôturé sous le soleil et les nuages (1889)
Hiroshige
Hommes allumant leur pipe devant le mont Asama (1838-1842)
Van Gogh
Le bon samaritain (1890)
Hiroshige
Groupe d'hommes aveugles et temple Yugyo (1833-1834)
Van Gogh
Pont basculant à Nieuw-Amsterdam (1889)
Hiroshige
Le Pont Inari et le sanctuaire de Minato sur la gauche vus
à travers les mâts des bateaux à Teppozu (1857)Van Gogh
Vue sur les Saintes Maries de la mer (1888)
Hiroshige
Mont Fuji au matin à Hara (1833-1834)
Van Gogh
Le semeur (1888)
Hiroshige
Plage des Maiko dans la province des Harima (1853)
Van Gogh
Oliveraie (1889)
Hiroshige
Vue d'Ueno, de l'autre côté de l'étang de Shinobazu (1857)
Van Gogh
Pins au coucher du soleil (1889)
L'exposition "Van Gogh Rêves de Japon" est très bien présentée : les tableaux de Van Gogh inspirés de Hiroshige sont présentés en regard de panneaux verticaux décorés de papier japonais où ont été imprimées des reproductions des estampes du peintre. Juste en face dans la même rue, vous pouvez aussi aller découvrir les estampes originales de Hiroshige : l'exposition s'intitule "Hiroshige, l'art du voyage".
Inutile de vous dire que nous avons beaucoup aimé ces deux expositions.
Les expositions sont ouvertes à la Pinacothèque jusqu'au 17 mars 2013
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A l'Hôtel de Ville de Paris se termine demain une exposition essentielle pour l'histoire de la France. Son titre : "C'étaient des enfants", tout simplement. Elle fait référence à la rafle du Vél-d'Hiv des 16 et 17 juillet 1942.
Un rappel des faits par "Hérodote.net" dont est issu l'article qui suit.
À l'aube du 16 juillet 1942 débute à Paris la "rafle du Vél d'Hiv". Elle voit l'arrestation par surprise de plus de treize mille Juifs parisiens de 2 à 60 ans, tous Juifs apatrides (notamment les Juifs anciennement Allemands, Autrichiens et Polonais. La plupart sont déportés au camp d'extermination d' Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines en reviendront...
À l'origine de ce crime contre l'humanité, il y a le projet hitlérien d'arrêter un grand nombre de Juifs dans toute l'Europe occupée. En France, jalouse de ses droits, l'administration, tardivement informée, veut dans certaines limites garder la maîtrise de l'opération.
C'est ainsi que sont mobilisés à Paris 7.000 policiers et gendarmes sous les ordres du délégué en zone nord de René Bousquet, jeune et efficace fonctionnaire du gouvernement de Vichy.
La rafle
13.152 personnes sont appréhendées par la police française les 16 et 17 juillet 1942, y compris 4.000 enfants de moins de 16 ans qu'il n'avait pas été initialement prévu de déporter.
C'est beaucoup... et néanmoins deux fois moins que le quota fixé par les Allemands et la préfecture de police ! Les actes de solidarité heureusement n'ont pas manqué : quelques policiers ont laissé fuir leurs victimes, des concierges, des voisins, des anonymes ont ouvert leurs portes et caché des Juifs...
Embarqués dans des autobus, les personnes seules et les couples sans enfants sont convoyés vers le camp de Drancy, au nord de Paris.
Les familles avec enfants sont quant à elles dirigées vers le Vélodrome d'Hiver, rue Nélaton, dans le XVe arrondissement de Paris (aujourd'hui disparu).
Plus de 8.000 personnes dont une majorité d'enfants vont s'y entasser pendant plusieurs jours, parfois jusqu'au 22 juillet, dans des conditions sordides : pas de couchage, ni nourriture, ni eau potable, avec un éclairage violent jour et nuit, au milieu des cris et des appels de haut-parleurs. Seuls trois médecins et une dizaine d'infirmières de la Croix-Rouge sont autorisés à intervenir.
Les familles du Vél d'Hiv sont transférées de la gare d'Austerlitz vers les camps d'internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Au mois d'août suivant, les mères sont enlevées à leurs enfants par les gendarmes et convoyées vers les camps d'extermination de Pologne. Les enfants seront à leur tour envoyés deux semaines plus tard à Auschwitz-Birkenau qui, depuis le début juillet, s’est transformé de camp de travail forcé en camp d'extermination à l'échelle industrielle.
Aucun n'en reviendra. Les internés de Drancy prennent également le chemin d'Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines tout au plus reviendront de l'enfer.
La rafle accentue la collaboration entre Vichy et l'occupant allemand dans le domaine de la «question juive». Mais elle entraîne aussi un début de fracture dans l'opinion française, jusque-là massivement indifférente ou attentiste. Peu à peu, certains citoyens basculent dans la Résistance, plus ou moins active ; d'autres, à l'inverse, se radicalisent et basculent dans l'antisémitisme et la collaboration.
Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour qu'à la faveur d'un très beau et très émouvant discours, un président, Jacques Chirac, reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français ».
Selon un sondage, 60% des jeunes entre 18 et 24 ans n'ont jamais entendu parler de la rafle du Vél d'Hiv et seuls 58% des français savent à quoi cela correspond. Plus étonnant encore : seulement 75% des plus de 65 ans en connaissent l'existence...
Cette exposition est gratuite. Son rôle : commémorer les 70 ans de la rafle. De nombreux documents illustrent l'histoire tragique de ces petits parisiens : journaux intimes, correspondances, photos, dessins, affiches...
En 1941, l'État français, à la demande des Allemands, crée une administration centrale en charge des problèmes juifs, le Commissariat central aux questions juives avec à sa tête, Xavier Vallat, antisémite notoire. Dès lors, sa principale activité sera de déterminer qui est juif et qui ne l'est pas. La présomption de judaïsme qui régnait à l'époque touchait également les enfants issus de couples mixtes. Était considérée comme juive, toute personne ayant au moins deux grands-parents de «race juive» et mariée à un Juif. Pour prouver leur non-appartenance, il fallait montrer patte blanche sur plusieurs générations (trois au minimum), notamment avec des certificats de baptême.
La présence d'un document tel que celui-ci à l'exposition est d'une importance capitale selon Sarah Gensburger, la commissaire de l'exposition.
L'ordonnance allemande du 8 juillet 1942 interdit aux Juifs l'accès aux lieux publics de zone occupée. En conséquence de quoi, les enfants juifs parisiens sont exclus des parcs et des jardins.
A l'école, tous les garçons et les filles juifs de plus de 6 ans doivent porter, tout comme leurs parents, l'étoile jaune.
Avant la rafle, les familles étaient déjà durement séparées. Souvent, le père avait été déporté (dans les camps de Drancy, Pithiviers ou Beaune la Rolande) car les rafles étaient nombreuses et la mère élevait seule ses enfants. On trouve à l'exposition des cartes, des lettres ou même des objets ayant été envoyés par les prisonniers à leur famille et en particulier à leurs enfants.
La réciproque était vraie dans l'autre sens : les prisonniers recevaient des nouvelles de leurs enfants tentant de les rassurer sur leur quotidien : les lettres étaient le seul lien qui rattachaient encore les enfants à leurs parents...
Voici une lettre particulièrement poignante écrite par une jeune fille à sa famille relatant les évènements du 16 juillet. Elle est de la main de Clara Garnek qui n'avait que 15 ans.
Aucun des enfants du Vél d'Hiv n'est jamais rentré des camps.
Heureusement, beaucoup des enfants ont pu échapper à cette rafle, cachés par l'intermédiaire d'associations juives. La population parisienne y a beaucoup contribué car, si elle avait été relativement indifférente au problème des juifs, elle s'est insurgée quand il s'est agi de déporter des enfants.
Les "enfants cachés" étaient parfois heureux dans leur famille d'accueil mais parfois aussi exploités et maltraités. Ils souffraient surtout de la séparation d'avec leurs parents qui avait eu lieu souvent dans l'urgence.
En 1953 l'état d'Israël décida d’honorer "les Justes parmi les Nations" qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs. Il s'agit de la plus haute distinction honorifique décernée par l'état d'Israël à un civil. On recense plus de 3600 Justes en France.
Parmi eux, René Borel, décédé en 1992. Il était le trésorier du réseau clandestin l'Osé (Oeuvre de Secours aux Enfants) animé par Georges Garel et qui a sauvé environ 1600 enfants. Falsification de comptes, fabrication de faux papiers pour des familles juives, mise à disposition de son appartement à Lyon… « L’Osé était sa vraie famille, celle du cœur, celle de l’esprit, confie son fils, Philippe Borel. C’était un engagement sans parole, et il était hors de question de le renier malgré les risques. »
Cette exposition se termine aujourd'hui mais au Mémorial de la Shoah à Paris une autre exposition concerne la déportation des enfants en Europe. Elle s'intitule Au coeur du génocide, les enfants dans la Shoah et dure jusqu'au 30 décembre.
Pour ne pas oublier
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Il ne manque plus que l'abat-jour...
Tu peux venir le chercher quand tu veux, Marie-Claire.
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Dimanche après-midi, je suis allée écouter un concert en l'église Sainte-Anne de la Butte aux Cailles, voisine de chez nous : l'Octuor de clarinettes de la Garde Républicaine s'y produisait dans le cadre du Jubilé de l'église. La caserne Kellermann située sur les boulevards des Maréchaux au sud de la capitale héberge 1400 gardes républicains ainsi que l'orchestre de la Garde et est, de ce fait, liée plus particulièrement au 13 ème arrondissement.
L'église Sainte-Anne a été consacrée le 24 octobre 1912, il y a tout juste 100 ans après 18 années de construction et elle fête cette semaine son centenaire.
Les photos publiées sur le site internet de l'Eglise Sainte-Anne sont très intéressantes. On y voit l'environnement de l'église à la fin du 19ème siècle lors du début de la construction de la "façade chocolat", ainsi appelée par les ouvriers à l'époque de la construction car les fonds avaient été fournis par le "Chocolat Lombart", une famille d'industriels habitant le 13ème arrondissement.
Contraste saisissant, n'est-ce pas ?
Mais revenons à nos moutons : j'entends par là le concert de ce dimanche.
Les musiciens de l'Octuor
Alexandre Aillet, Petite clarinette en mib et Clarinette en sib Vincent Mégy, Clarinette en sib Nicolas Orgiazzi, Clarinette en sib Jean-Christophe Papeghin, Clarinette en sib Frédéric Foulquier, Cor de basset Thierry Michalsky, Clarinette basse Lionel Milin, Clarinette contrebasse
J'ai découvert lors de ce concert la grande variété des clarinettes.
La Clarinette en mib : c'est la plus petite, elle ne mesure que 50 cms.
La Clarinette en sib est un peu plus grande.
Le Cor de basset est encore plus grand...
La Clarinette basse : la taille au dessus
et la Clarinette contrebasse : elle est carrément imposante !
L'Octuor de clarinettes devant la caserne Kellermann
Au programme de ce concert, une première partie très classique avec 4 des 7 mouvements de la Sérénade pour vents en sib majeur de Mozart. L'oeuvre semble avoir été composée par Mozart à la même époque que "L'enlèvement au sérail", en 1781, même si la signature autographe du manuscrit date de 1780 (mais cette signature n'est pas de la main de Mozart...). Pas de certitude non plus sur sa destination : il s'agit peut-être d'un cadeau de Mozart à son épouse (il se marie en août 1782) comme peut-être aussi d'une composition destinée à la franc-maçonnerie, friande d'instruments à vents, et dont Mozart fait partie.
Le final (molto allegro) de la Sérénade en sib majeur
hAprès l'entracte, les musiciens interprètent différents petites pièces des XIXème et XXème siècles et pour commencer, la Fantaisie sur des thèmes de Carmen de Pablo de Sarasate, composée en 1783 par ce compositeur espagnol fort doué.
Puis, nous écoutons les six Danses Populaires Roumaines de Béla Bartok orchestrées par le compositeur vers 1915. Je n'ai pas enregistré le morceau joué par les musiciens de la Garde Républicaine... mais à défaut, et parce que, comme vous le savez, j'ai un faible pour la Roumanie (!), je vous propose un enregistrement par l'Orchestre de chambre de Lausanne accompagné d'un dessin animé fort ludique.Suite à quoi, nous écoutons Brazileira, un mouvement de Scaramouche de Darius Milhaud composé en 1937. En fin de concert, honneur à l'Amérique latine avec un Tango-Suite d'Astor Piazzolla et Tico-tico, le "tube" de Zequinha de Abreu qui n'engendre pas la mélancolie : écoutez !
Une bonne après-midi musicale
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☻ Fin de ces vacances bulgares ☻
Partis ce matin de Veliko Tarnovo sous le soleil,
nous faisons route vers le Monastère de Troyan, le plus grand monastère de la chaîne des Balkans et le troisième plus grand monastère bulgare.
J'arrive à prendre une photo à la dérobée dans la première cour.
Tout comme d’autres monastères, le monastère de Troyan eut un rôle actif dans la lutte contre la domination ottomane. Refuge du combattant révolutionnaire Vasil Levski (1837-1873), il accueillait le comité révolutionnaire clandestin que celui-ci avait fondé et qui se composait de 80 moines. Vasil Levski fut arrêté le matin du 27 Décembre 1872 par les autorités ottomanes, il fut traduit en justice et torturé. Bien qu'il ait reconnu son identité, il ne révéla pas ses complicités et les détails relatifs à son organisation. Les autorités ottomanes condamnèrent Vasil Levski à la peine de mort par pendaison.
Le monastère de Troyan est également connu pour renfermer une icône de la Vierge Marie à trois mains...
L'histoire est la suivante : l'empereur Léon III l'Isaurien qui vivait au VIIIème siècle était adepte du mouvement de l'iconoclasme (destruction délibérée de symboles ou de représentantions religieuses) : il ne reconnaissait pas la valeurs des icônes dans l'église. Il s'exaspéra contre les écrits de St Jean de Damas, fervent défenseur des icônes, qui habitait dans la cour du khalife. Ne pouvant pas le punir directement, l'empereur byzantin envoya une lettre au khalife, dénonçant St Jean comme l'un des ceux qui préparaient la chute de Damas au profit de Byzance. Le khalife ordonna qu'on coupe la main de Saint Jean et qu'on l'exhibe sur la place centrale de Damas. Saint Jean arriva à récupérer sa main coupée, la colla à son poignet et pria longuement la Vierge de lui rendre grâce. Exténué, il s'endormit pendant ses prières. Il vit alors dans son rêve Sainte Marie qui lui disait qu'il était désormais en bonne santé et pouvait reprendre ses écritures. A son réveil, St Jean vu sa main intacte, comme si rien n'était arrivé...
La photo est bien sûr tirée d'internet.
C'est tout ce que vous verrez de ce monastère... sinon les petits nains de jardin et autres lapins, écureuils, escargots de faïence (et j'en passe...) de l'échoppe installée à proximité : c'est une telle caractéristique des jardins bulgares que je ne résiste pas à vous les montrer.
Nous prenons ensuite le chemin qui mène, très haut dans les Balkans, à un gigantesque monument commémorant une fois de plus la guerre russo-turque. Décidément je crois que je commence à bien connaître l'histoire de la Bulgarie. C'est en effet de là que nous devons prendre le départ de notre ultime randonnée.
Nous sommes ici dans le parc national des Balkans, un espace protégé.
Et c'est parti pour la balade.
C'est que ça grimpe raide, n'est-ce pas Philippe ?
Déjà là ?
Pour chacune des randonnées, Arvel a prévu un guide pour nous accompagner.
Gilbert et Marie-Jeanne, Graziella et Joseph, Philippe et Annie
La pluie arrivant, nous nous arrêterons à mi-chemin.
Cotse fait le reste de la route sous la pluie. Nous arrivons en fin d'après-midi à Koprivtitsa, terme de la journée. Ici aussi, les habitants ont fait des réserves de bois.
Difficile de passer par là... Les ouvriers tentent de réparer la canalisation d'eau qui dessert toute la ville : en vain, nous n'aurons pas d'eau jusqu'au lendemain...
Heureusement, un bon feu nous attend chez notre logeur.
Celui-ci trinque avec Cotse : de bons vivants tous les deux.
Pour ne pas être en reste, un petit verre de Rakya !
Gilbert, André, Josseline et Michelle
Une jolie chambre et une jolie salle d'eau mais... pas d'eau !
Pendant qu'on regarde cette photo, une précision sur le mode de couchage en Bulgarie. Chacun dispose d'une couette individuelle (nous l'avons compris au bout de quelques jours, les premières nuits se passant à tirer alternativement chacun la couverture à soi !)
Le lendemain matin, notre programme prévoit la visite de deux maisons de la vieille ville. Nous passons près du monument aux morts de la guerre russo-turque, très soviétique.
La première maison est celle d'un riche marchand ayant beaucoup voyagé, un certain Nencho Oslekov. Il s'agit d'une maison asymétrique dont le premier étage est soutenu par 3 colonnes en cèdre du Liban. C'est actuellement le Musée ethnographique.
On comprend tout de suite à la légende qu'il s'agit de la famille du marchand en 1869 !
La cuisine
L'atelier de tissage
La salle à manger
Au premier étage, une très grande pièce avec un plafond superbe contient des vitrines présentant les outils du marchand.
Outils servant au mesurage des tissus
Nencho Oslekov fut pendu en 1876, accusé par les turcs d'avoir fabriqué des uniformes pour les insurgés.
Au rez de chaussée de la maison se trouve une boutique où sont vendues des pièces de broderie exécutées à la main. Malheureusement, ma période "broderies" est passée...
Mais avouez que c'est un beau travail.
Nous continuons notre promenade dans Koprivtitsa toujours sous une pluie fine. Elle nous conduit à l'église du village où se trouve la tombe de Todor Kableshkov, un chef de file local de la révolution de 1876 contre l'occupant ottoman.
Une statue imposante se trouve devant sa maison.
Dans la cour de la maison, un buste du jeune révolutionnaire
Chatoyant ce bleu...
La "lettre de sang"
Todor Kableshkov signa une lettre du sang du premier soldat turc qu'il tua et appela ainsi le reste du pays à suivre l'exemple de Koprivtitsa...
Un portrait du jeune homme décédé à seulement 25 ans : capturé par les turcs près de Troyan et ayant été torturé, il se suicidera dans la prison de Gabrovo.
Cette fois ci, comme on dit : ça sent le roussi... Nous arrivons en effet au terme de ce voyage qui a commencé à Sofia et qui va se terminer à Sofia.
Sofia, capitale de la Bulgarie moderne, une ville qui compte presque 2 millions sur les 7 millions d'habitants de ce pays. Une grosse métropole donc. Nous n'aurons bien sûr qu'un aperçu de la ville où habite Maria et qu'elle va nous faire découvrir en une après-midi.
Aujourd'hui, il fait beau et c'est sous le soleil que nous revoyons avec plaisir la Cathédrale Alexandre Newski.
Les bulbes dorés sont toujours photogéniques.
L'intérieur est joli mais vous ne le verrez pas !
Nous passons ensuite devant la Basilique Saint-Sophie qui a donné son nom à la ville et devant laquelle brûle la flamme du Soldat inconnu depuis 1981.
La force du lion est le symbole du pays qui, il est vrai, s'est toujours relevé de toutes les épreuves qu'il a subies au cours des siècles.
Nous arrivons ainsi près de l'église russe Saint-Nicolas.
Depuis son porche, on a une belle vue sur l'élégant immeuble qui lui fait face.
Je ne sais pas ce que représente cette sculpture mais la coupole est belle.
Pour continuer avec les édifices religieux, voici la synagogue de Sofia.
Nous sommes aussi passés devant l'ancien Palais Royal.
et avons jeté un coup d'oeil au Théâtre de Sofia.
Devant le théâtre, un grand bassin avec des jets d'eau et cette élégante statue.
Vous l'aurez deviné : il s'agit ici de l'ex-bâtiment du Parti communiste.
Non loin de là, le Palais présidentiel où nous avons la chance d'assister à une parade de la musique de la garde républicaine en l'honneur d'un ambassadeur nouvellement nommé.
Un manifestant (pacifique) devant le Palais présidentiel : on peut le voir à Sofia !
Ayant patiemment attendu la fin de la cérémonie, nous pouvons alors entrer dans l'enceinte du Palais où se trouve la Rotonde Saint-Georges à l'emplacement des ruines de thermes romains. Elle a été construite au IV-Vème siècles et est considérée comme le monument le plus ancien de Sofia.
Dans la cour du Palais présidentiel, Maria nous montre la porte où, étant jeune, elle venait suivre des cours sur les abris anti-atomiques : elle en garde un mauvais souvenir tout comme de cette époque d'ailleurs en général...
Le soleil qui joue à cache cache aujourd'hui est revenu juste à temps pour éclairer le magnifique établissement des Thermes.
Quand je vous disais que les bulgares mangeaient beaucoup de miel !
Juste derrière se trouvent les fontaines où les sofiotes viennent se ravitailler en eau : celle-ci est chaude mais il suffit de la faire refroidir...
Sur la grande place de Sofia ou place de l'Indépendance trône la statue de Sainte-Sophie perchée en haut d'une colonne de 16 mètres. Elle remplace la statue de Lénine.
Voisine est la Mosquée Banya Bashi, la seule en activité actuellement.
En face se trouve le marché couvert, le bazar en quelque sorte.
C'est là que Maria nous abandonnera pendant une petite demie-heure, histoire de faire quelques emplettes alimentaires de dernière minute. Construit sur le modèle des Halles de Baltard, son nom s’en inspire également puisque ce marché-couvert est plus connu sous le nom de marché Hali. On y trouve de tout : de l’artisanat, de l’encens, des épices, de la nourriture mais aussi du vin.
Après cette visite du marché couvert, c'est vers le marché à ciel ouvert que nous nous dirigeons. On y vend les fameux balais de coco que nous voyons un peu partout.
Les fruits et les légumes ne sont pas chers pour nous mais il faut se rappeler du montant du smic bulgare : 122 euros par mois...
Notre ballade sofiote se termine par le Palais national de la Culture qui est également le plus grand centre d'expositions et de congrès en Bulgarie.
Notre dîner se passe dans un restaurant qui propose un spectacle de danses et de chants du folklore des différentes régions du pays.
Maria nous fait à cette occasion à chacun plusieurs petits cadeaux.
Une petite icône en forme de tryptique représentant d'un côté la Vierge à l'enfant et de l'autre les trois filles de Sainte Sophie (Véra, la foi, Nadège l'espérance et Liouba, la charité) et un sachet de "Sharena sol" : un mélange d'épices traditionnels bulgare contenant du sel, du paprika et de la sarriette (on parle de sel coloré). Maria nous dit qu'on le met sur du pain pour accueillir ou dire au revoir à des amis (?)
En tout cas, quel que soit l'usage que je vais en faire, ce petit cadeau nous a beaucoup touchés, Philippe et moi.
Le lendemain, nous nous levons à l'aube pour aller prendre l'avion à destination de Paris.
Des adieux qui, je l'espère, ne sont qu'un au revoir.
Ne suis-je pas allée en Roumanie deux fois de suite à 20 ans d'intervalle ? Quand un pays vous plait vraiment, on y retourne forcément. J'espère que ce sera le cas de la Bulgarie où nous avons trouvé un accueil vraiment exceptionnel de la part de Maria.
Le groupe des treize avec Maria (merci Josseline pour la photo !)
Un voyage qui restera très longtemps dans nos mémoires.
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