•  Non non, ce n'est pas du chinois... c'est du japonais !

    Fière de ma science toute nouvelle (elle date d'hier...), je vous en fais profiter : l'ukiyo-e (terme japonais signifiant "image du monde flottant") est un mouvement artistique japonais   de l'époque d'Edo (*) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout des estampes japonaises gravées sur bois.

    (*) Edo est l'ancien nom de Tokyo. L'époque d'Edo se situe entre 1603 à 1868.

    Comme dirait Monsieur Jourdain, j'aimais l'ukiyo-e sans le savoir depuis plus de 30 ans, date à laquelle j'avais découvert un peintre japonais nommé Hokusaï à travers une exposition du Centre Culturel du Marais. Par la suite, j'avais revu certaines de ses estampes en visitant  la maison de Claude Monnet à Giverny  (il en possédait une belle collection qui est maintenant exposée dans la montée d'escalier).

     Hokusaï est, entre autres, célèbre pour son estampe de "La Vague" qui est la première d'une série de 36 vues qu'il a réalisées sur le mont Fuji.

     Hokusai-la-vague-de-kanagawa.jpg

     Tiens tiens : qui dit Claude Monnet dit "impressionisme" et justement, ça tombe bien : c'est de cela que je voulais vous parler aujourd'hui ! Tout du moins de l'un de ses plus célèbres représentants qui est à l'affiche à Paris en cet automne : la Pinacothèque présente en effet jusqu'au mois de mars 2013 une quarantaine des tableaux de Van Gogh en regard d'estampes du peintre japonais Hiroshige (prononcer Hiroshigué), dessinateur, graveur et peintre d'estampes du XIXème siècle qui l'a beaucoup inspiré à l'époque du Japonisme. Les japonais comparent Hiroshige à Léonardo da Vinci...

     En fait, avec mon amie Marie-Claire, nous avions décidé aujourd'hui de sortir "en filles" histoire de refaire un peu le monde (qui ne tourne pas toujours aussi rond qu'on le souhaiterait...) en agrémentant le tout d'un petit restau sympa... Bonne idée, non ?

       Mais passons aux choses sérieuses : la découverte du Japon par Van Gogh se fait à travers les oeuvres de plusieurs artistes japonais dans la boutique d’un marchand parisien d’estampes et de gravures japonaises, Samuel Bing. Là, il peut consulter librement tout ce qu'il veut, fouiller dans les armoires et admirer sans limite les réserves de ce "fou" du Japon. Il achète d'ailleurs avec son frère Théo toute une série d'estampes japonaises qu'il expose au printemps 1887 au café du Tambourin à Montmartre.

     Pour s'imprégner de leur style, il copie quelques unes des estampes des maîtres japonais.

    A gauche, Hiroshige : pruneraie à Kameido

    A droite, Van Ghog : japonaiserie (pruniers en fleurs)

     Van-Gogh-copie-Hiroshige.JPG

     A cette étape de sa vie, Van Gogh est déjà névrosé. Quand il est à Arles dans le Midi, dans sa tête il est au Japon, ou tout au moins dans le Japon tel qu’il l’imagine. Chacun des plans qu’il choisira pour ses paysages ou dans ses scènes de genre sera toujours en référence à l’art de Hiroshige.

     L'affiche de l'exposition Van Gogh s'intitule "rêves de Japon"...

     Van-Gogh-Hiroshige

    Hiroshige

    Plâtriers travaillant au château Yoshida et vue sur le pont au dessus du fleuve Toyo (1833-1834)

     Hiroshige platriers travaillant chateau Yoshida

    Van Gogh

    Champ de blé clôturé sous le soleil et les nuages (1889)

    04 Vincent Van Gogh Champ de ble cloture

     Hiroshige

    Hommes allumant leur pipe devant le mont Asama (1838-1842)

     Hommes-allumant-leur-pipe-devant-le-mont-Asama.jpg

    Van Gogh

    Le bon samaritain (1890)

    Van-Gogh-Le-bon-samaritain

    Hiroshige

    Groupe d'hommes aveugles et temple Yugyo (1833-1834)

    Hiroshige---Groupe-d-hommes-aveugles-et-templeYugyo.jpg

    Van Gogh

    Pont basculant à Nieuw-Amsterdam (1889)

     Van-Gogh---Pont-basculant-a-Nieuw-Amsterdam.jpg

     Hiroshige

    Le Pont Inari et le sanctuaire de Minato sur la gauche vus
    à travers les mâts des bateaux à Teppozu (1857)

     Hiroshige Pont Inari Sanctuaire Minato

    Van Gogh

    Vue sur les Saintes Maries de la mer (1888)

    van-gogh-vue-sur-saintes-maries-de-la-mer

    Hiroshige

    Mont Fuji au matin à Hara (1833-1834)

     Hiroshige-Groupe-de-pelerins-dans-un-champ-desole-d-herbe.jpg

     Van Gogh

    Le semeur (1888)

     Van-Gogh-Le-semeur

    Hiroshige

    Plage des Maiko dans la province des Harima (1853)

     Hiroshige-Plage-des-maiko

     Van Gogh

    Oliveraie (1889)

     Van-gogh-Oliveraie

    Hiroshige

    Vue d'Ueno, de l'autre côté de l'étang de Shinobazu (1857)

    Hiroshige Vue Ueno etang Shinobazu

    Van Gogh

    Pins au coucher du soleil (1889)

     Van Gogh Pins au coucher du soleil

     L'exposition "Van Gogh Rêves de Japon" est très bien présentée : les tableaux de Van Gogh inspirés de Hiroshige sont présentés en regard de panneaux verticaux décorés de papier japonais où ont été imprimées des reproductions des estampes du peintre. Juste en face dans la même rue, vous pouvez aussi aller découvrir les estampes originales de Hiroshige : l'exposition s'intitule "Hiroshige, l'art du voyage".

     Inutile de vous dire que nous avons beaucoup aimé ces deux expositions.

     Les expositions sont ouvertes à la Pinacothèque jusqu'au 17 mars 2013


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  • A l'Hôtel de Ville de Paris se termine demain une exposition essentielle pour l'histoire de la France. Son titre : "C'étaient des enfants", tout simplement. Elle fait référence à la rafle du Vél-d'Hiv des 16 et 17 juillet 1942.

    Affiche-.JPG

    Un rappel des faits par "Hérodote.net" dont est issu l'article qui suit.

    À l'aube du 16 juillet 1942 débute à Paris la "rafle  du Vél d'Hiv". Elle voit l'arrestation par surprise de plus de treize mille Juifs parisiens de 2 à 60 ans, tous Juifs apatrides (notamment les Juifs anciennement Allemands, Autrichiens et Polonais. La plupart sont déportés au camp d'extermination d' Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines en reviendront...

    À l'origine de ce crime contre l'humanité, il y a le projet hitlérien d'arrêter un grand nombre de Juifs dans toute l'Europe occupée. En France, jalouse de ses droits, l'administration, tardivement informée, veut dans certaines limites garder la maîtrise de l'opération.

    C'est ainsi que sont mobilisés à Paris 7.000 policiers et gendarmes sous les ordres du délégué en zone nord de René Bousquet, jeune et efficace fonctionnaire du gouvernement de Vichy.

    Déportés juifs au camp de Drancy en 1942

    La rafle

    13.152 personnes sont appréhendées par la police française les 16 et 17 juillet 1942, y compris 4.000 enfants de moins de 16 ans qu'il n'avait pas été initialement prévu de déporter.

    C'est beaucoup... et néanmoins deux fois moins que le quota fixé par les Allemands et la préfecture de police ! Les actes de solidarité heureusement n'ont pas manqué : quelques policiers ont laissé fuir leurs victimes, des concierges, des voisins, des anonymes ont ouvert leurs portes et caché des Juifs...

    Embarqués dans des autobus, les personnes seules et les couples sans enfants sont convoyés vers le camp de Drancy, au nord de Paris.

    Les familles avec enfants sont quant à elles dirigées vers le Vélodrome d'Hiver, rue Nélaton, dans le XVe arrondissement de Paris (aujourd'hui disparu).

    Plus de 8.000 personnes dont une majorité d'enfants vont s'y entasser pendant plusieurs jours, parfois jusqu'au 22 juillet, dans des conditions sordides : pas de couchage, ni nourriture, ni eau potable, avec un éclairage violent jour et nuit, au milieu des cris et des appels de haut-parleurs. Seuls trois médecins et une dizaine d'infirmières de la Croix-Rouge sont autorisés à intervenir.

    Les familles du Vél d'Hiv sont transférées de la gare d'Austerlitz vers les camps d'internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, dans le Loiret. Au mois d'août suivant, les mères sont enlevées à leurs enfants par les gendarmes et convoyées vers les camps d'extermination de Pologne. Les enfants seront à leur tour envoyés deux semaines plus tard à Auschwitz-Birkenau qui, depuis le début juillet, s’est transformé de camp de travail forcé en camp d'extermination à l'échelle industrielle.

    Aucun n'en reviendra. Les internés de Drancy prennent également le chemin d'Auschwitz-Birkenau. Quelques dizaines tout au plus reviendront de l'enfer.

    La rafle accentue la collaboration entre Vichy et l'occupant allemand dans le domaine de la «question juive». Mais elle entraîne aussi un début de fracture dans l'opinion française, jusque-là massivement indifférente ou attentiste. Peu à peu, certains citoyens basculent dans la Résistance, plus ou moins active ; d'autres, à l'inverse, se radicalisent et basculent dans l'antisémitisme et la collaboration.

    Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour qu'à la faveur d'un très beau et très émouvant discours, un président, Jacques Chirac, reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français ».

    Selon un sondage, 60% des jeunes entre 18 et 24 ans n'ont jamais entendu parler de la rafle du Vél d'Hiv et seuls 58% des français savent à quoi cela correspond. Plus étonnant encore : seulement 75% des plus de 65 ans en connaissent l'existence...

     Cette exposition est gratuite. Son rôle : commémorer les 70 ans de la rafle. De nombreux documents illustrent l'histoire tragique de ces petits parisiens : journaux intimes, correspondances, photos, dessins, affiches...

       En 1941, l'État français, à la demande des Allemands, crée une administration centrale en charge des problèmes juifs, le Commissariat central aux questions juives avec à sa tête, Xavier Vallat, antisémite notoire. Dès lors, sa principale activité sera de déterminer qui est juif et qui ne l'est pas. La présomption de judaïsme qui régnait à l'époque touchait également les enfants issus de couples mixtes. Était considérée comme juive, toute personne ayant au moins deux grands-parents de «race juive» et mariée à un Juif. Pour prouver leur non-appartenance, il fallait montrer patte blanche sur plusieurs générations (trois au minimum), notamment avec des certificats de baptême.

     La présence d'un document tel que celui-ci à l'exposition est d'une importance capitale selon Sarah Gensburger, la commissaire de l'exposition.

     Expo C'étaient les enfants 4

     L'ordonnance allemande du 8 juillet 1942 interdit aux Juifs l'accès aux lieux publics de zone occupée. En conséquence de quoi, les enfants juifs parisiens sont exclus des parcs et des jardins.

     Expo C'étaient les enfants 7

     A l'école, tous les garçons et les filles juifs de plus de 6 ans doivent porter, tout comme leurs parents, l'étoile jaune.

     Expo C'étaient les enfants 5

     Expo C'étaient les enfants 6

     Avant la rafle, les familles étaient déjà durement séparées. Souvent, le père avait été déporté (dans les camps de Drancy, Pithiviers ou Beaune la Rolande) car les rafles étaient nombreuses et la mère élevait seule ses enfants. On trouve à l'exposition des cartes, des lettres ou même des objets ayant été envoyés par les prisonniers à leur famille et en particulier à leurs enfants.

     Expo C'étaient les enfants 3

     Expo C'étaient les enfants 1

     Expo-C-etaient-les-enfants-10.jpg

     

    La réciproque était vraie dans l'autre sens : les prisonniers recevaient des nouvelles de leurs enfants tentant de les rassurer sur leur quotidien : les lettres étaient le seul lien qui rattachaient encore les enfants à leurs parents...

     Expo C'étaient les enfants 2

     Voici une lettre particulièrement poignante écrite par une jeune fille à sa famille relatant les évènements du 16 juillet. Elle est de la main de Clara Garnek qui n'avait que 15 ans.

     Expo C'étaient les enfants 8

     Aucun des enfants du Vél d'Hiv n'est jamais rentré des camps.

     Heureusement, beaucoup des enfants ont pu échapper à cette rafle, cachés par l'intermédiaire d'associations juives. La population parisienne y a beaucoup contribué car, si elle avait été relativement indifférente au problème des juifs, elle s'est insurgée quand il s'est agi de déporter des enfants.

    Les "enfants cachés" étaient parfois heureux dans leur famille d'accueil mais parfois aussi exploités et maltraités. Ils souffraient surtout de la séparation d'avec leurs parents qui avait eu lieu souvent dans l'urgence.

     En 1953 l'état d'Israël décida d’honorer "les Justes parmi les Nations" qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs. Il s'agit de la plus haute distinction honorifique décernée par l'état d'Israël à un civil. On recense plus de 3600 Justes en France.

    Parmi eux, René Borel, décédé en 1992. Il était le trésorier du réseau clandestin l'Osé (Oeuvre de Secours aux Enfants) animé par Georges Garel et qui a sauvé environ 1600 enfants. Falsification de comptes, fabrication de faux papiers pour des familles juives, mise à disposition de son appartement à Lyon… « L’Osé était sa vraie famille, celle du cœur, celle de l’esprit, confie son fils, Philippe Borel. C’était un engagement sans parole, et il était hors de question de le renier malgré les risques. »

    Expo C'étaient les enfants 9

     Cette exposition se termine aujourd'hui mais au Mémorial de la Shoah à Paris une autre exposition concerne la déportation des enfants en Europe. Elle s'intitule Au coeur du génocide, les enfants dans la Shoah et dure jusqu'au 30 décembre.

     Pour ne pas oublier


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  • Il ne manque plus que l'abat-jour...

    Tu peux venir le chercher quand tu veux, Marie-Claire.

     Lampe Marie-Claire 006


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  •  Dimanche après-midi, je suis allée écouter un concert en l'église Sainte-Anne de la Butte aux Cailles, voisine de chez nous : l'Octuor de clarinettes de la Garde Républicaine s'y produisait dans le cadre du Jubilé de l'église. La caserne Kellermann située sur les boulevards des Maréchaux au sud de la capitale héberge 1400 gardes républicains ainsi que l'orchestre de la Garde et est, de ce fait, liée plus particulièrement au 13 ème arrondissement.

      L'église Sainte-Anne a été consacrée le 24 octobre 1912, il y a tout juste 100 ans après 18 années de construction et elle fête cette semaine son centenaire.

    Les photos publiées sur le site internet de l'Eglise Sainte-Anne sont très intéressantes. On y voit l'environnement de l'église à la fin du 19ème siècle lors du début de la construction de la "façade chocolat", ainsi appelée par les ouvriers à l'époque de la construction car les fonds avaient été fournis par le "Chocolat Lombart", une famille d'industriels habitant le 13ème arrondissement.

     Eglise-debut-de-la-construction-des-tours-copie-1.JPG

    Eglise-1898-facade-chocolat.jpg

     Contraste saisissant, n'est-ce pas ?

     Eglise-actuelle--copie-1.JPG

     Mais revenons à nos moutons : j'entends par là le concert de ce dimanche.

     Programme.JPG

    Les musiciens de l'Octuor


    Alexandre Aillet, Petite clarinette en mib et Clarinette en sib Vincent Mégy, Clarinette en sib Nicolas Orgiazzi, Clarinette en sib Jean-Christophe Papeghin, Clarinette en sib Frédéric Foulquier, Cor de basset Thierry Michalsky, Clarinette basse Lionel Milin, Clarinette contrebasse


    J'ai découvert lors de ce concert la grande variété des clarinettes.

    La Clarinette en mib : c'est la plus petite, elle ne mesure que 50 cms.

    clarinette_mib.jpg


    La Clarinette en sib est un peu plus grande.


    clarinette_sib.jpg


    Le Cor de basset est encore plus grand...

    Cor-de-Basset.jpg


    La Clarinette basse : la taille au dessus

    Clarinette-basse.jpg


    et la Clarinette contrebasse : elle est carrément imposante !
    Clarinette-contrebasse.JPG

    L'Octuor de clarinettes devant la caserne Kellermann


    L-octuor-en-jeans.JPG

    Au programme de ce concert, une première partie très classique avec 4 des 7 mouvements de la Sérénade pour vents en sib majeur de Mozart. L'oeuvre semble avoir été composée par Mozart à la même époque que "L'enlèvement au sérail", en 1781, même si la signature autographe du manuscrit date de 1780 (mais cette signature n'est pas de la main de Mozart...). Pas de certitude non plus sur sa destination : il s'agit peut-être d'un cadeau de Mozart à son épouse (il se marie en août 1782) comme peut-être aussi d'une composition destinée à la franc-maçonnerie, friande d'instruments à vents, et dont Mozart fait partie.

    Le final (molto allegro) de la Sérénade en sib majeur

    hAprès l'entracte, les musiciens interprètent différents petites pièces des XIXème et XXème siècles et pour commencer, la Fantaisie sur des thèmes de Carmen de Pablo de Sarasate, composée en 1783 par ce compositeur espagnol fort doué.



    Puis, nous écoutons les six Danses Populaires Roumaines de Béla Bartok orchestrées par le compositeur vers 1915. Je n'ai pas enregistré le morceau joué par les musiciens de la Garde Républicaine... mais à défaut, et parce que, comme vous le savez, j'ai un faible pour la Roumanie (!), je vous propose un enregistrement par l'Orchestre de chambre de Lausanne accompagné d'un dessin animé fort ludique. 

      Suite à quoi, nous écoutons Brazileira, un mouvement de Scaramouche de Darius Milhaud composé en 1937. En fin de concert, honneur à l'Amérique latine avec un Tango-Suite d'Astor Piazzolla et Tico-tico, le "tube" de Zequinha de Abreu qui n'engendre pas la mélancolie : écoutez !

     

    Une bonne après-midi musicale

     


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    ☻ Fin de ces vacances bulgares ☻

    Partis ce matin de Veliko Tarnovo sous le soleil,

     Jour 13 - Veliko Tarnovo - Philippe au balcon de l'hôtel

     nous faisons route vers le Monastère de Troyan, le plus grand monastère de la chaîne des Balkans et le troisième plus grand monastère bulgare.

     Jour 13 - Monastère de Troyan - entrée

     J'arrive à prendre une photo à la dérobée dans la première cour.

     Jour 13 - Monastère de Troyan - première cour

    Tout comme d’autres monastères, le monastère de Troyan eut un rôle actif dans la lutte contre la domination ottomane. Refuge du combattant révolutionnaire Vasil Levski (1837-1873), il accueillait le comité révolutionnaire clandestin que celui-ci avait fondé et qui se composait de 80 moines. Vasil Levski fut arrêté le matin du 27 Décembre 1872 par les autorités ottomanes, il fut traduit en justice et torturé. Bien qu'il ait reconnu son identité, il ne révéla pas ses complicités et les détails relatifs à son organisation. Les autorités ottomanes condamnèrent Vasil Levski à la peine de mort par pendaison.

    Jour 13 - Monastère de Troyan - Vassil Levski

     Le monastère de Troyan est également connu pour renfermer une icône de la Vierge Marie à trois mains...

     L'histoire est la suivante : l'empereur Léon III l'Isaurien qui vivait au VIIIème siècle était adepte du mouvement de l'iconoclasme (destruction délibérée de symboles ou de représentantions religieuses) : il ne reconnaissait pas la valeurs des icônes dans l'église. Il s'exaspéra contre les écrits de St Jean de Damas, fervent défenseur des icônes, qui habitait dans la cour du khalife. Ne pouvant pas le punir directement, l'empereur byzantin envoya une lettre au khalife, dénonçant St Jean comme l'un des ceux qui préparaient la chute de Damas au profit de Byzance. Le khalife ordonna qu'on coupe la main de Saint Jean et qu'on l'exhibe sur la place centrale de Damas. Saint Jean arriva à récupérer sa main coupée, la colla à son poignet et pria longuement la Vierge de lui rendre grâce. Exténué, il s'endormit pendant ses prières. Il vit alors dans son rêve Sainte Marie qui lui disait qu'il était désormais en bonne santé et pouvait reprendre ses écritures. A son réveil, St Jean vu sa main intacte, comme si rien n'était arrivé...

    La photo est bien sûr tirée d'internet.

     Jour 13 - Monastère de Troyan - Vierge aux 3 mains

     C'est tout ce que vous verrez de ce monastère... sinon les petits nains de jardin et autres lapins, écureuils, escargots de faïence (et j'en passe...) de l'échoppe installée à proximité : c'est une telle caractéristique des jardins bulgares que je ne résiste pas à vous les montrer.

     Jour 13 - Monastère de Troyan - Nains de jardin

    Nous prenons ensuite le chemin qui mène, très haut dans les Balkans, à un gigantesque monument commémorant une fois de plus la guerre russo-turque. Décidément je crois que je commence à bien connaître l'histoire de la Bulgarie. C'est en effet de là que nous devons prendre le départ de notre ultime randonnée.

     Nous sommes ici dans le parc national des Balkans, un espace protégé.

     Jour 13 - Panneau Parc National des Balkans

     Et c'est parti pour la balade.

     Jour 13 - Parc national - Randonnée 1

    C'est que ça grimpe raide, n'est-ce pas Philippe ?

    Jour 13 - Parc National - Monument à la victoire de loin

     Jour 13 - Parc National - Monument à la victoire

     Déjà là ?

    La Bulgarie de Maria - de Veliko Tarnovo à Sofia

     Pour chacune des randonnées, Arvel a prévu un guide pour nous accompagner.

     Jour 13 - Parc National - Pique-nique avec Maria et le guid

     Gilbert et Marie-JeanneGraziella et Joseph, Philippe et Annie

     Jour 13 - Parc Natioanle - Randonnée - Pique-nique 1

    Jour 13 - Parc National - Randonnée 2

    Jour 13 -Parc National - Randonnée - Maria et nous

    La pluie arrivant, nous nous arrêterons à mi-chemin.

    Jour 13 - Parc National - Randonnée fin

    Cotse fait le reste de la route sous la pluie. Nous arrivons en fin d'après-midi à Koprivtitsa, terme de la journée. Ici aussi, les habitants ont fait des réserves de bois.

     Jour 13 - Koprivchtitsa - Maison au bois

     Jour 13 - Koprivchtitsa pluie

    Difficile de passer par là... Les ouvriers tentent de réparer la canalisation d'eau qui dessert toute la ville : en vain, nous n'aurons pas d'eau jusqu'au lendemain...

     Jour 13 - Koprivchtitsa - Panne d'eau

    Heureusement, un bon feu nous attend chez notre logeur.

    Jour 14 - Koprivchtitsa - La chambre d'hôtes

     Jour 13 - Koprivchtitsa - La cheminée

    Celui-ci trinque avec Cotse : de bons vivants tous les deux.

    Jour 13 - Koprivchtitsa - Kotse et notre hôte

    Pour ne pas être en reste, un petit verre de Rakya !

     GilbertAndréJosseline et Michelle

    Jour 13 - Koprivchtitsa - Alcool de prune

     Une jolie chambre et une jolie salle d'eau mais... pas d'eau !

     Pendant qu'on regarde cette photo, une précision sur le mode de couchage en Bulgarie. Chacun dispose d'une couette individuelle (nous l'avons compris au bout de quelques jours, les premières nuits se passant à tirer alternativement chacun la couverture à soi !)

    Jour 13 - Koprivchtitsa - Notre chambre

     Le lendemain matin, notre programme prévoit la visite de deux maisons de la vieille ville. Nous passons près du monument aux morts de la guerre russo-turque, très soviétique.

    Jour 14 - Koprivchtitsa - Monument aux morts

    La première maison est celle d'un riche marchand ayant beaucoup voyagé, un certain Nencho Oslekov. Il s'agit d'une maison asymétrique dont le premier étage est soutenu par 3 colonnes en cèdre du Liban. C'est actuellement le Musée ethnographique.

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov

     Jour 14 - Koprivchtitsa - la maison Oslekov façade vitrée

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov vue sur la cour

     On comprend tout de suite à la légende qu'il s'agit de la famille du marchand en 1869 !

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov -La famille en

     La cuisine

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov Cuisine

     L'atelier de tissage

    Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov L'atelier du ma

     La salle à manger

    Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov - Salle à mang

     Au premier étage, une très grande pièce avec un plafond superbe contient des vitrines présentant les outils du marchand.

    Jour 14 - Koprivchtitsa - la maison Oslekov Premier étage

     Outils servant au mesurage des tissus

    Jour 14 - Koprivchtitsa - la maison Oslekov - Outils pour c

    Jour 14 - Koprivchtitsa - la maison Oslekov - Matériel du

    Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov - dentelles

     Nencho Oslekov fut pendu en 1876, accusé par les turcs d'avoir fabriqué des uniformes pour les insurgés.

     Au rez de chaussée de la maison se trouve une boutique où sont vendues des pièces de broderie exécutées à la main. Malheureusement, ma période "broderies" est passée...

     Mais avouez que c'est un beau travail.

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison Oslekov boutique

     Nous continuons notre promenade dans Koprivtitsa toujours sous une pluie fine. Elle nous conduit à l'église du village où se trouve la tombe de Todor Kableshkov, un chef de file local de la révolution de 1876 contre l'occupant ottoman.

     Jour 14 - Koprivchtitsa - L'église et la tombe de Todor Ka

     Une statue imposante se trouve devant sa maison.

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La statue de Todor Kableshkov dev

     Dans la cour de la maison, un buste du jeune révolutionnaire

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison de Todor Kableshkov cou

     Chatoyant ce bleu...

     Jour 14 - Koprivchtitsa - la maison de Todor Kableshkov la

     La "lettre de sang"

    Todor Kableshkov signa une lettre du sang du premier soldat turc qu'il tua et appela ainsi le reste du pays à suivre l'exemple de Koprivtitsa...

     Jour 14 - Koprivtitsa - la lettre de sang de TK

     Un portrait du jeune homme décédé à seulement 25 ans : capturé par les turcs près de Troyan et ayant été torturé, il se suicidera dans la prison de Gabrovo.

     Jour 14 - Koprivchtitsa - La maison de Todor Kableshkov - P

    Cette fois ci, comme on dit : ça sent le roussi... Nous arrivons en effet au terme de ce voyage qui a commencé à Sofia et qui va se terminer à Sofia.

     Sofia, capitale de la Bulgarie moderne, une ville qui compte presque 2 millions sur les 7 millions d'habitants de ce pays. Une grosse métropole donc. Nous n'aurons bien sûr qu'un aperçu de la ville où habite Maria et qu'elle va nous faire découvrir en une après-midi.

    Aujourd'hui, il fait beau et c'est sous le soleil que nous revoyons avec plaisir la Cathédrale Alexandre Newski.

     Jour 14 - Sofia - La Cathédrale Alexandre Newski

     Les bulbes dorés sont toujours photogéniques.

    Jour 14 - Sofia - La cathédrale Saint-Alexandre Newski

    Jour 14 - Sofia - La Cathédrale Alexandre Newski détail

     L'intérieur est joli mais vous ne le verrez pas !

     Nous passons ensuite devant la Basilique Saint-Sophie qui a donné son nom à la ville et devant laquelle brûle la flamme du Soldat inconnu depuis 1981.

     Jour 14 - Sofia - Basilique Sainte-Sophie

     La force du lion est le symbole du pays qui, il est vrai, s'est toujours relevé de toutes les épreuves qu'il a subies au cours des siècles.

     Jour 14 - Sofia - Basilique Sainte-Sophie lion

     Nous arrivons ainsi près de l'église russe Saint-Nicolas.

     Jour 14 - Sofia - Eglise russe Saint-Nicoals 2

     Depuis son porche, on a une belle vue sur l'élégant immeuble qui lui fait face.

     Jour 14 - Sofia - Joli immeuble 2

     Je ne sais pas ce que représente cette sculpture mais la coupole est belle.

     Jour 14 - Sofia - Joli immeuble

     Pour continuer avec les édifices religieux, voici la synagogue de Sofia.

     Jour 14 - Sofia - La synagogue

     Nous sommes aussi passés devant l'ancien Palais Royal.

     Jour 14 - Sofia - L'ancien ¨Palais Royal

     et avons jeté un coup d'oeil au Théâtre de Sofia.

     Jour 14 - Sofia - Le théâtre

    Devant le théâtre, un grand bassin avec des jets d'eau et cette élégante statue.

     Jour 14 - Sofia - Bassin du théâtre

     Vous l'aurez deviné : il s'agit ici de l'ex-bâtiment du Parti communiste.

     Jour 14 - Sofia - Ancien bâtiment du parti communiste

     Non loin de là, le Palais présidentiel où nous avons la chance d'assister à une parade de la musique de la garde républicaine en l'honneur d'un ambassadeur nouvellement nommé.

     Jour 14 - Sofia - La musique de la garde républicaine 2

     Jour 14 - Sofia - La musique de la garde républicaine

    Un manifestant (pacifique) devant le Palais présidentiel : on peut le voir à Sofia !

     Jour 14 - Sofia - Un manifestant

    Ayant patiemment attendu la fin de la cérémonie, nous pouvons alors entrer dans l'enceinte du Palais où se trouve la Rotonde Saint-Georges à l'emplacement des ruines de thermes romains. Elle a été construite au IV-Vème siècles et est considérée comme le monument le plus ancien de Sofia.

     Jour 14 - Sofia - Rotonde Sveti Georgi

     Jour 14 - Sofia - Sveti Gerogi entrée de l'église 2

     Dans la cour du Palais présidentiel, Maria nous montre la porte où, étant jeune, elle venait suivre des cours sur les abris anti-atomiques : elle en garde un mauvais souvenir tout comme de cette époque d'ailleurs en général...

     Jour 14 - Sofia - La porte de l'abri anti-atomique

     Le soleil qui joue à cache cache aujourd'hui est revenu juste à temps pour éclairer  le magnifique établissement des Thermes.

     Jour 14 - Sofia - Les thermes

     Quand je vous disais que les bulgares mangeaient beaucoup de miel !

     Jour 14 - Sofia - Les thermes 2

    Juste derrière se trouvent les fontaines où les sofiotes viennent se ravitailler en eau : celle-ci est chaude mais il suffit de la faire refroidir...

     Jour 14 - Sofia - Les thermes 3

    Sur la grande place de Sofia ou place de l'Indépendance trône la statue de Sainte-Sophie perchée en haut d'une colonne de 16 mètres. Elle remplace la statue de Lénine.

    Jour 14 - Sofia - Statue de Sainte-Sophie

     Voisine est la Mosquée Banya Bashi, la seule en activité actuellement.

    Jour 14 - Sofia - Mosquée Banya Bashi

     En face se trouve le marché couvert, le bazar en quelque sorte.

    Jour 14 - Sofia - Le marché couvert

     C'est là que Maria nous abandonnera pendant une petite demie-heure, histoire de faire quelques emplettes alimentaires de dernière minute.   Construit sur le modèle des Halles de Baltard, son nom s’en inspire également puisque ce marché-couvert est plus connu sous le nom de marché Hali. On y trouve de tout : de l’artisanat, de l’encens, des épices, de la nourriture mais aussi du vin.

     Jour 14 - Sofia -Le marché couvert intérieur

    Après cette visite du marché couvert, c'est vers le marché à ciel ouvert que nous nous dirigeons. On y vend les fameux balais de coco que nous voyons un peu partout.

    Jour 14 - Sofia - Le marché

     Les fruits et les légumes ne sont pas chers pour nous mais il faut se rappeler du montant du smic bulgare : 122 euros par mois...

     Jour 14 - Sofia - Le marché 2

    Notre ballade sofiote se termine par le Palais national de la Culture qui est également le plus grand centre d'expositions et de congrès en Bulgarie.

     Jour 14 - Sofia - Palais national de la culture

     Notre dîner se passe dans un restaurant qui propose un spectacle de danses et de chants du folklore des différentes régions du pays.

     Maria nous fait à cette occasion à chacun plusieurs petits cadeaux.

     Une petite icône en forme de tryptique représentant d'un côté la Vierge à l'enfant et de l'autre les trois filles de Sainte Sophie (Véra, la foi, Nadège l'espérance et Liouba, la charité) et un sachet de "Sharena sol" : un mélange d'épices traditionnels bulgare contenant du sel, du paprika et de la sarriette (on parle de sel coloré). Maria nous dit qu'on le met sur du pain pour accueillir ou dire au revoir à des amis (?)

     En tout cas, quel que soit l'usage que je vais en faire, ce petit cadeau nous a beaucoup touchés, Philippe et moi.

     Jour 14 - Sofia -Restaurant du soir - la table

     Le lendemain, nous nous levons à l'aube pour aller prendre l'avion à destination de Paris.

     Jour 15 - Sofia - l'aéroport

    Des adieux qui, je l'espère, ne sont qu'un au revoir.

    Ne suis-je pas allée en Roumanie deux fois de suite à 20 ans d'intervalle ? Quand un pays vous plait vraiment, on y retourne forcément. J'espère que ce sera le cas de la Bulgarie où nous avons trouvé un accueil vraiment exceptionnel de la part de Maria.

     Jour 15 - Sofia - A l'aéroport avec Maria

     Le groupe des treize avec Maria (merci Josseline pour la photo !)

     Le-groupe-des-14.JPG

    Un voyage qui restera très longtemps dans nos mémoires.

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