• Ce 30 décembre 2019, le blog a atteint des sommets de fréquentation : 258 accès dans la journée tous pays confondus pour 359 pages vues...

    Le blog explose !

    Ce qui est intéressant, c'est qu'il est en phase de croissance régulière depuis sa création en 2015.

    Le blog explose !

    Par Google analytics, je peux même connaître les pays qui le consultent : évidemment les pays francophones sont en tête mais je suis lue jusqu'en Australie !

    Le blog explose !

    Me voici récompensée du mal que je me donne...

    Fière la fille !


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  • Les fêtes m'ont empêchée jusqu'à ce jour de poster un billet sur la visite que j'ai faite avec ma soeur Arlette de l'exposition Greco qui se tient en ce moment au Grand Palais.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Est-il besoin de la préciser ? Ce 18 décembre, nous sommes en pleine période de grève des transports sur Paris mais... nous avons réservé ces billets de longue date : dommage donc de les perdre car les musées parisiens ne sont pas en grève et ne remboursent donc pas leurs visiteurs comme l'Opéra de Paris - qui lui, en grève - le fait pour ses spectateurs !

    Nous décidons donc de prendre un bus à la Porte d'Orléans, le 92, jusqu'au pont de l'Alma situé non loin du Grand Palais... Je vous fais un dessin ou ça ira comme ça ?

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Un bon 3/4 d'heure plus tard (les portes du bus mettent un temps fou à se refermer à chaque arrêt vue l'affluence...) nous voici arrivées à bon port.

    Il fait beau : nous pouvons admirer la très récente Cathédrale orthodoxe de Paris située au pied de la Tour Eiffel ou presque, cathédrale dessinée par Jean-Michel Wilmotte dont la construction a fait couler beaucoup d'encre...

    L'exposition Greco au Grand Palais

     Si Poutine tient à avoir son église à Paris, c’est que l’enjeu n’est pas seulement spirituel mais géostratégique : la religion orthodoxe ne se reconnaît pas de pape mais quinze patriarches qui représentent chacun une langue et un pays. Moscou dispute de longue date à Constantinople (actuelle Istanbul) la suprématie religieuse. Une cathédrale en majesté à Paris – « cœur de l’Europe » selon Vladimir Kojine – signerait le grand retour de la Sainte Russie sur la scène internationale.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Prenant la rue Jean Goujon (en souvenir de mon père qui y a fait toute sa carrière chez Rhône-Poulenc...), nous passons devant le Monument commémoratif de l'incendie du Bazar de la Charité (justement sur les petits écrans cette semaine) : celui-ci est fermé, il n'est ouvert que lorsque des messes y sont célébrées. 

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Nous voici maintenant au Grand Palais, prêtes à visiter cette exposition exceptionnelle.

    L'exposition Greco au Grand Palais

     Né en 1541 en Crète, Domenico Theotokopoulos, dit El Greco, fait son premier apprentissage dans la tradition byzantine avant de parfaire sa formation à Venise puis à Rome. C’est cependant en Espagne que son art s’épanouit et s’implante durablement à partir de la décennie 1570. Attiré par les mirifiques promesses du chantier de l’Escorial, l’artiste importe dans la péninsule la couleur du Titien, les audaces du Tintoret et la force plastique de Michel-Ange. Cette éloquente synthèse, originale mais cohérente par rapport à sa trajectoire, donne à Greco, mort quatre ans après Caravage, une place particulière dans l’histoire de la peinture, celle du dernier grand maître de la Renaissance et du premier grand peintre du Siècle d’Or.

    Ce sont les avant-gardes européennes qui, au tournant des XIXe et XXe siècles, redécouvrent Greco, éblouis par son oeuvre à la fois fougueuse et électrique, inscrivant son nom à côté du leur dans le grand livre naissant de la modernité.

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    Greco naît et grandit à Candie, capitale de la Crète, dans une famille de condition modeste. On y parle le grec et le dialecte vénitien : s'y mêlent chrétiens orthodoxes et latins. Dans cette atmosphère cosmopolite, l’école de peinture crétoise compte environ 150 artistes qui peignent des icônes dans une technique et un style traditionnels : à la détrempe (les pigments sont liés avec de la gomme arabique), sur fond d’or, sans représentation de la profondeur ou du modelé.

    De cette période sont conservées quelques œuvres, de petites dimensions, peintes sur bois ou sur toile.

    Sainte Véronique (vers 1580)

    Le tableau était autrefois placé au niveau supérieur d'un retable monumental. En peignant Sainte Véronique portant le voile sur lequel s'est miraculeusement imprimé le visage du Christ lors de la Passion, Greco aborde la question délicate de la représentation de Dieu et de la légitimité de l'art.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Autel portatif, dit Tryptique de Modène

    Tel un oratoire mobile, cet objet de dévotion était destiné à pouvoir accompagner son propriétaire. Sa forme est typiquement crétoise mais les emprunts à la gravure italienne et à la peinture vénitienne témoignent des nouveaux intérêts de Greco. L'oeuvre est le point de départ de sa carrière de peintre de la Renaissance. Certains motifs et détails se retrouvent dans d'autres peintures tout au long de sa vie : la bouche infernale, les figures dansantes, le schéma de l'Annonciation.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Le Christ portant la croix (vers 1570)

    L'exposition Greco au Grand Palais

     Saint Luc, patron des peintres, est représenté ici sous les traits d'un enlumineur (vers 1605)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Greco ne souhaite pas demeurer un peintre d’icônes. Il embarque alors pour Venise en 1567, la destination naturelle de nombreux peintres crétois. Au cours de son séjour vénitien qui dure 2 ou 3 ans, Greco s'essaie au support de toile, adopte des formats plus importants et la technique de la peinture à l’huile. Il s’efforce d’assimiler les techniques et le langage coloriste des grands artistes qui dominent alors le marché de cette cité, Titien, Tintoret, Bassano.

    Dans ce tableau, La mise au tombeau du Christ (1568-1570), il conjugue le sens de la couleur aux inventions de Michel-Ange. Discrètement, il insère dans l'arrière-plan le portrait de son modèle, Titien, reconnaissable à son bonnet.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    A Rome où il se rend ensuite à partir de 1572, il est un étranger, sans appui, maîtrisant imparfaitement la langue italienne et ignorant la technique de la fresque : il n'est pas aisé de s'y faire une place dans une ville aux mains de dynasties d'artistes bien installés...

    Il va alors en Espagne et se déplace entre Madrid et Tolède en quête de mécènes. Luis de Castilla, que Greco a rencontré à Rome, l’assure de son soutien auprès de son père Diego de Castilla, doyen des chanoines de la cathédrale de Tolède. Ce dernier signe deux contrats avec le Greco : un pour Le Partage de la Tunique du Christ pour la cathédrale, l’autre pour huit toiles et quelques sculptures pour l’église du couvent de Santo Domingo el Antiguo.

    Le partage de la tunique du Christ (1579-1580)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Le Christ en croix, entouré de deux donateurs (1595)

    Un tableau de très grand format qui impressionne quand on le voit.

    L'exposition Greco au Grand Palais

     Ambiance dans l'exposition : nous n'avons pas fait la queue mais nous n'étions pas seules.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Portrait du Cardinal Nino de Guevara, grand inquisiteur et archevêque de Séville (vers 1600)

    On y décèle une grande dimension psychologique, mise en évidence par le regard derrière les lunettes et la main crispée sur le bras du fauteuil.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Portrait du frère Hortensio Felix Paravicino (1609-1611)

    Grand intellectuel, Paravicino vouait une grande admiration pour l'art de Greco auquel il dédia plusieurs de ses poèmes.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    La Sainte Face (1579-1584)

    En dehors du visage du Christ miraculeusement imprimé sur le voile de Sainte Véronique, Greco ne fournit que les dessins pour les figures des anges qui furent exécutées par le sculpteur espagnol Juan Bautista Monegro.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'adoration des bergers (vers 1579)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'Annonciation (vers 1576)

    La toile est probablement l'une des dernières peintures du Greco en Italie ou l'une des premières en Espagne. On y retrouve l'influence de Michel-Ange. 

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Greco et atelier : Le partage de la tunique du Christ (1580-1585)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'Assomption de la Vierge (1877-1579)

    Cette toile gigantesque formait la partie principale du maître-autel de l'église de Santo Domingo el Antiguo, l'une des premières réalisations de Greco à son arrivée à Tolède.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre (1597-1599)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    J'adore ce tableau où l'on aperçoit entre les jambes du cheval le paysage de la ville de Tolède. Sans le faire exprès, je l'ai photographié à l'instar des photos que l'on trouve sur le net...

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Superbe, ce Christ en croix (vers 1600)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Greco ne l'aurait-il pas copié-collé sur le Christ avec deux donateurs vu précédemment... ?

    Guillaume Kients, co-commissaire de l'exposition, explique en effet que ce qui rapproche Greco de Cézanne, c’est un questionnement sur l’image, sur la déconstruction de l’image, et aussi un travail sur la série : ce que Cézanne fait avec ses Sainte-Victoire par exemple, où sans cesse il revient sur le motif, Greco c’est pareil : c’est un artiste qui, des siècles plus tôt, revient et revient encore sur le motif.”

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'agonie du Christ au jardin des oliviers (vers 1590)

    Dans la grotte, on voit les apôtres endormis...

    L'exposition Greco au Grand Palais

    et dans le lointain les soldats qui montent la garde...

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Saint François et Frère Léon (vers 1600-1605)

    Frère Léon assiste à l'entretien mystique du saint, ébloui par une torche apparue dans le ciel.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Jeune garçon soufflant sur une braise (1569-1570)

    Si l'on connait généralement Greco pour ses portraits et ses scènes religieuses, il a également traité des sujets plus modestes mais néanmoins prodigieux comme celui figurant un garçon attisant une braise de son souffle. Cette première version annonce clairement le travail de Caravage ou de Ribeira : fort contraste, palette ocre...

    Un portrait finalement assez traditionnel, en buste sur fond noir.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'exposition Greco au Grand Palais

    La fable (vers 1585)

    Le singe symbolise sans doute le vice et l'homme souriant peut représenter la folie. Il est en effet possible que l'oeuvre soit porteuse d'un discours moral à valeur d'avertissement sur l'échauffement des sens et les dangers de "jouer avec le feu".

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Saint Pierre et Saint Paul (1600-1605)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Saint Pierre pénitent (1595-1600)

    Comme Sainte Marie-Madeleine, Saint Pierre est un modèle de repentance. Il s'agit à la fois d'insister sur le pardon chrétien, mais aussi d'inciter à la pénitence à travers la confession des péchés.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Sainte Marie-Madeleine pénitente (vers 1584)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Le Christ sur le chemin du calvaire (vers 1585)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    La Sainte Famille avec sainte Marie-Madeleine (vers 1600)

    Greco traite ici de la Sainte Famille selon une composition complexe combinant différentes formules traitées séparément dans des toiles précédentes. Avec ses rythmes cassés, la sophistication de la construction, plusieurs fois décomposée et recomposée, semble annoncer le cubisme de Picasso.

    Guillaume Kientz, le co-commissaire de l'expostion, explique en effet que "Greco va conditionner une grande partie de ce qu'on va appeler la "période bleue" de Picasso, et va même l'inciter à aller jusqu'au défi qu'il lance à l'image en inventant le cubisme. 

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'exposition Greco au Grand Palais 

    Pieta (1580-1590)

    Très rarement présentée au public, cette Pieta est l'une des plus émouvantes compositions de Greco. Le drame humain et le mystère humain de la scène s'y conjuguent magistralement.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Greco et atelier : Le repas chez Simon (1610-1614)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Le Christ chassant les marchands du Temple (vers 1600)

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Le Christ chassant les marchands du Temple (vers 1575)

    Peint à Rome, ce chef-d'oeuvre de jeunesse est un manifeste artistique.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    Greco y insère le portrait de ses principaux modèles auxquels, fièrement, il entend se mesurer : Titien, Giulio Clovio, Michel-Ange et vraisemblablement Raphaël.

    L'exposition Greco au Grand Palais

    L'Ouverture du cinquième sceau, dit aussi La Vision de Saint Jean (1610-1614)

    J'ai adoré ce tableau qui est très bien mis en valeur, seul sur un panneau : elle clôt d'ailleurs l'exposition.

    Aujourd'hui amputée dans sa partie haute, la toile était destinée à un retable de l'Hôpital de Tavera à Tolède. Restée inachevée à la mort de Greco en 1614, elle ne fut jamais mise en place. Présentée à Paris au début du XXème siècle, elle inspira de nombreux peintres, dont Picasso.

    L'exposition Greco au Grand Palais

     Je ne sais pas pourquoi j'avais en mémoire des couleurs sombres pour Greco... J'ai découvert un peintre de la couleur.

     L'exposition se termine le 10 février 2020...


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  • Hier soir, notre groupe de randonneurs était invité à Générations 13 au vernissage de l'exposition des photos d'Huguette, notre doyenne. Celle-ci ne se contente pas de faire de banales photos, elle leur donne vie ensuite par son coup de crayon, son coup de pinceau ou ses collages : un petit coup de photocopieuse et le tour est joué : je plaisante bien sûr car cela doit lui demander beaucoup de travail, mais...

    C'est son plaisir !

    J'ai beaucoup aimé cette oeuvre, fantastique, qui évoque Goya à travers un poème de Baudelaire (les phares). Le poème est manuscrit en bas à gauche.

    Cauchemar plein de choses inconnues,
    De fœtus qu'on fait cuire au milieu des sabbats,
    De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues,
    Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Celle-ci aussi, intitulée "Mémoire d'arbres" est très intéressante : la forêt de Fontainebleau (c'est une hypothèse) y est transformée en savane africaine, du moins c'est ce que j'y vois !

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Mais ce que j'ai surtout apprécié ce sont les photos accrochées dans le couloir, toutes réalisées à partir de photos de troncs d'arbres. Evidemment, il faut aller les voir sur place pour visualiser leur grand format qui ici est restreint au format de mon blog...

    Si vous cliquez sur la photo néanmoins, elle s'agrandit.

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Regardez comme Huguette tire habilement parti de ces branches tortueuses,

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    pour en faire ressortir des visages animaliers...

    Cliquez sur la photo !

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    La voici, à droite à côté d'Annie, en train de parler de ses techniques et de ses choix.

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Maguy, à droite, randonne aussi avec nous tous les quinze jours : nous sommes une petite trentaine à nous être inscrits à l'atelier "Randonnée 4 l'heure".

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Notre amie Annette, à gauche est toujours de bonne compagnie.

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    C'est Jacqueline, à droite à côté de Francine et de Jacqueline, qui nous guide sur les chemins de l'Ile de France...

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Heureusement que nos randonneurs-hommes (ils sont tout de même deux !) ne sont pas venus... Ils ne seraient pas rentrés dans le cadre !

    Huguette Baillet expose à Générations 13

    Merci Huguette de nous avoir fait découvrir ton talent...

    Et surtout continue à marcher, à te perfectionner en informatique, bref à suivre le slogan de Générations 13...

    Bien vivre ensemble pour mieux vieillir !


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  • Pendant la période d'hiver, Anne-Marie privilégie les visites en intérieur : elle nous a proposé ce vendredi une visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand. Malgré la grève des transports, nous étions une trentaine de courageux à être venus à pied jusqu'à son site des bords de Seine.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Notre guide nous explique qu'il faut attendre le règne de François Ier pour qu'une ordonnance du 28 décembre 1537 enjoigne aux imprimeurs et aux libraires de déposer à la librairie du château de Blois tout livre imprimé mis en vente dans le royaume. L'objectif est d'une part de repérer les ouvrages dignes de mémoire et d'autre part de contrôler la diffusion d'idéologies dissidentes. Cette obligation, appelée dépôt légal, constitue une étape fondamentale pour la Bibliothèque.

    Le dépôt légal s’étend aux livres, périodiques, documents cartographiques, musique notée, documents graphiques et photographiques, mais aussi aux documents sonores, vidéogrammes, documents multimédias, et depuis 2006 aux sites web et aux documents dématérialisés (logiciels, bases de données).

    Rapatriés de Blois, les documents prennent d'abord place rue de Richelieu dans l'ancien palais de Mazarin mais, quand on parle de la BnF (Bibliothèque Nationale de France), c'est de quatre bibliothèques dont il est question aujourd'hui.

    La bibliothèque Richelieu où sont conservés tous les écrits manuscrits, estampes et photographies, Monnaies, médailles et antiques, Arts du spectacle et Musique.

    La bibliothèque de l'Arsenal, ancienne résidence des grands maîtres de l'artillerie, où sont conservés plus d'un million de documents (livres, revues, manuscrits, estampes, cartes et plans, musique...).

    La bibliothèque-musée de l'Opéra qui conserve toutes les archives de l'Opéra.

    La bibliothèque Jean Vilar à Avignon où sont conservés livres et revues en arts du spectacle ainsi que les archives du Festival.

    ► Enfin, la bibliothèque François-Mitterand qui nous intéresse aujourd'hui et qui est composée de deux bibliothèques : une bibliothèque tous publics et une bibliothèque de recherche. Y sont réunies les collections d'imprimés et de périodiques, les collections sonores et audiovisuelles.

    La Très Grande Bibliothèque comme on l'appelait autrefois a été voulue par François Mitterand mais ce n'est pas le seul édifice que le président laissera de ses 14 ans d'exercice à l'Elysée. Grand bâtisseur, il a aussi fait édifier la Pyramide du Louvre, l'Opéra Bastille, la Grande Arche de la Défense, le Monument aux Droits de l'Homme, les colonnes de Buren...

    L'engorgement progressif des magasins issu du renforcement du dépôt légal (loi du 19 mai 1925), le nombre croissant des lecteurs (dû au développement du nombre des étudiants), les problèmes de conservation de plus en plus aigus et l'arrivée des nouvelles technologies ont pour conséquence la nécessité d'une mutation profonde de la Bibliothèque Nationale.

     Le 14 juillet 1988, François Mitterand annonce à la presse lors de son traditionnel entretien dans les jardins de l'Elysée "la construction et l'aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde....(qui) devra couvrir tous les champs de la connaissance, être à la disposition de tous, utiliser les technologies les plus modernes de transmission de données, pouvoir être consultée à distance et entrer en relation avec d'autres bibliothèques européennes." (Yves Mourousi pour TF1 le 14 juillet 1988)

     C'est le projet de l'architecte Dominique Perrault qui est retenu en juillet 1989. Les travaux durent de 1990 à 1995 et la Bibliothèque ouvre au public le 20 décembre 1996.

     La Bibliothèque se présente sous la forme de 4 tours aux parois de verre (avec l'idée de rendre le savoir transparent et accessible à tous) simulant des livres ouverts. Chaque tour porte un nom selon le type de livres qu'elle contient : il y a la Tour des Temps, la Tour des Lois, la Tour des Nombres et la Tour des Lettres.

    Son architecture permet à la bibliothèque d'être un vraie lieu de passage, vivant.

     Bibliotheque-Francois-Mitterand.JPG

    Nous parcourons ensuite les couloirs qui donnent accès aux salles de lecture. Dans l'aménagement des espaces intérieurs, l'architecte joue sur les quatre matériaux élémentaires de la Bibliothèque, l'acier, le béton, le verre et le bois.

     Ici le hall Ouest (qui a son pendant à l'Est) : ses murs sont tapissés de "cottes de maille d'acier" (pour l'isolation phonique) mais le mobilier en bois exotique et la moquette rouge (un code-couleur signifiant qu'il s'agit d'un espace ouvert à tous) réchauffent son aspect volontairement froid qui invite à un recueillement propice à la lecture et à l'étude.

    Hall.jpg

    Puis, nous partons à la découverte des "coulisses" de la bibliothèque non sans passer devant des affiches syndicales qui rappellent l'actualité...

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

     Ici, les rails permettent aux documents d'être véhiculés par l'intermédiaire de nacelles suspendues jusqu'aux salles de lecture : le pilotage se fait par informatique grâce à un réseau couvrant l'ensemble du bâtiment.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Au passage nous voyons que la bibliothèque est une véritable ville dans la ville puisqu'elle a même une "rue" qui en fait le tour, permettant la circulation des véhicules d'une tour à l'autre.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Un ascenseur ultra rapide nous conduit ensuite au 18ème étage de la Tour des Lois, un étage réservé aux réunions ou aux réceptions. Les volets de bois qui ont été installés dès le début de l'ouverture de la bibliothèque pour la protéger des rayons du soleil peuvent ici rester ouverts.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Visite guidée BNF F. Mitterand (4)

    Le guide nous explique que les "colonnes" d'acier que l'on peut voir le long des fenêtres servent à cacher les gaines d'aération du système de refroidissement permettant à la bibliothèque de conserver hiver comme été une température constante de 18°C.

    Ils sont un réemploi de silos défectueux.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    De même, les toiles tendues au plafond sont des voiles de catamaran recyclées.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Ecolo, la bibliothèque !

    Depuis ce belvédère, on jouit de jolis points de vue sur la capitale vers l'Ouest et sur la banlieue vers l'Est.  

    Depuis la tour des Lois, vue sur le jardin de la BnF François Mitterand : aujourd'hui le temps est brouillardeux malheureusement...

    12000 m²plantés de pins provenant de la forêt de Bord en Normandie : je l'ai appris dans une précédente visite mais rassurez-vous, ces pins devaient disparaître car situés sur l'emplacement d'une future carrière.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Une jolie vue sur la Seine et la banlieue

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Des immeubles d'habitation pas désagréables du tout avec leurs terrasses arborées

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    De l'autre côté, vue sur la passerelle Simone de Beauvoir, le POPB et le ministère des Finances

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

     Nous reprenons l'ascenseur pour aller voir encore une fois les coulisses de la bibliothèque : cette fois-ci nous pouvons voir circuler les navettes.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

     A l'intérieur, des dossiers permettent de séparer les documents qui seront livrés à domicile aux lecteurs de la bibliothèque.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Il nous faut maintenant nous rendre à l'étage de la bibliothèque de recherche en prenant cet escalator.

     Escalator.jpg

    Nous n'entrerons pas dans le Saint des Saints, nous contentant de l'apercevoir ici ou là. Il s'agit d'une immense salle de lecture décloisonnée (de 2000 places) qui est réservée aux personnes justifiant d'un projet de recherche.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Notre guide nous montre les systèmes de chauffage et d'éclairage, toujours en métal pour une bonne insonorisation des lieux.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Il nous explique aussi que l'architecte a pensé "livres" en créant dans les couloirs cette décoration de bois - qui doit aussi contribuer à l'isolation phonique - sous forme d'étagères.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    De l'autre côté du couloir, c'est le jardin où l'on voit beaucoup d'arbres haubanés (le ré-enracinement est délicat avec des sujets adultes).

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

      Tout au long de notre visite, nous avons vu ou entraperçu des oeuvres d'art contemporain.

     Créé en 1951, le « 1% » est un dispositif qui consiste à consacrer, à l’occasion de la construction, de la réhabilitation ou de l’extension d’un bâtiment public, un financement représentant un pour cent du coût des travaux à la commande ou à l’acquisition d’une ou de plusieurs œuvres d’art spécialement conçues par des artistes vivants pour être intégrées au bâtiment considéré ou à ses abords.

     Deux d'entre elles sont placées dans les espaces publics comme :

     "Toi et moi" de Louise Bourgeois (sculpture en aluminium poli). La moquette "rouge" se reflète dans l'aluminium en lui donnant de belles couleurs.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    "Water lilies" de Roy Lichtenstein (tapisserie d'Aubusson - 1996)

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Nous rejoignons le haut-de-jardin pour aller voir les fameux Globes de Coronelli offerts à Louis XIV par le Cardinal d'Estrées, ambassadeur de Louis XIV auprès du Saint-Siège.

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    L'un d'eux représente la terre et l'autre le ciel. Les globes ont beaucoup voyagé depuis leur création mais il semble que la BnF soit leur destination finale. Faits d'une armature en bois recouvert d'une toile plâtrée, ils possèdent de petits trous (à droite sur le globe terrestre) permettant au bois de respirer...

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand--Globes-de-Coronelli-.JPG

    Si le globe céleste orné de 2000 étoiles regroupées en 70 constellations (il représente l'état du ciel à la naissance de Louis XIV le 5 septembre 1638) n'a pas posé de problème au souverain, il n'en est pas de même du globe terrestre qui comportait des lacunes : leur fabrication a demandé en effet deux ans de travail à Coronelli mais leur installation sur des supports capables de les soutenir a pris du temps... 

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Notre guide nous a montré un endroit particulièrement croustillant du globe : celui où l'on voit la population indigène s'emparer d'un homme blanc puis le mettre à rôtir sur une broche ! Comme quoi le racisme a non seulement de beaux jours devant lui mais il ne date pas d'hier : l'inconnu fait toujours peur...

    Visite guidée de la Bibliothèque François Mitterand

    Un grand merci à Anne-Marie pour avoir eu l'idée de cette visite guidée fort intéressante.


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  • Ce jeudi 5 décembre, Générations 13 présentait dans ses locaux de la rue Vandrezanne, une exposition des artisans d'art d'Haïti au profit de "l'Association Enfants-Soleil". C'est Marie-Agnès Lahellec, une adhérente de G13, qui en tenait le stand.

    Exposition Enfants-Soleil pour les enfants d'Haïti à Générations 13

    La situation actuelle d’Haïti est dramatique (site : www.enfants-soleil.org). Le blocage du pays est presque total depuis septembre, le peuple haïtien lutte pour que cessent la misère et la corruption. Le pouvoir, les opposants, les gangs rendent ces manifestations de plus en plus violentes (plus de 120 morts depuis le début de l’année). Rackets, pillages, assassinats, incendies des maisons et des commerces, massacres perpétrés par les gangs lourdement armés pour terroriser la population, pénuries de carburant, d’électricité, d’eau potable… les enfants d’Haïti sont des victimes innocentes des forces corrompues qui mènent le pays à la catastrophe. Les écoles sont fermées, les hôpitaux ne peuvent plus soigner les malades, effectuer les accouchements… Les produits de l’agriculture pourrissent dans les campagnes faute de possibilités de transport. Ces enfants ont plus que jamais besoin d’aide. La misère, déjà importante en temps de paix, dans ce pays qui est l’un des plus déshérités du monde (4 millions d’habitants sont en état de stress alimentaire). La distribution des aides aux familles, dans les nombreux quartiers où règne l’anarchie, comporte des risques, mais elle est vitale. Le produit de nos ventes est intégralement dédié à cette aide.

    Sur la page de présentation de l'association Enfants-Soleil, une petite histoire qui en dit long.

    Pierre Rabhi, fondateur du "Mouvement Colibris" (un mouvement écologique) rapporte :

    Cela se passe dans une grande forêt, peuplée d’une faune sauvage. Un jour, un grand incendie se met à ravager les arbres. Tous les animaux se sauvent dans toutes les directions, pour préserver leur vie et se lamentent.
    Un petit oiseau-mouche, le plus petit de la forêt, vole jusqu’à une source, y puise une goutte d’eau, dans son long bec et s’en va la déverser sur les flammes.
    "Que fais-tu, lui disent les autres ? Crois-tu pouvoir à toi tout seul, venir à bout des flammes ? Jamais tu n’y parviendras !"
    "Je sais, répond le colibri. Je sais..."
    "Alors pourquoi te fatigues-tu ?"
    "Je fais seulement ma part, répond l’oiseau."
    Ne vous demandez pas pourquoi, depuis vingt ans, nous faisons vivre, avec beaucoup d’entre vous, cette association pour les enfants d’Haïti.
    Nous faisons notre part...

    Joli, non ?

    Outre les tableaux d'art naïf que j'avais déjà vus exposés l'an dernier à G13 (cliquez ICI pour les voir) et les tissus exotiques, j'y ai découvert un artisanat très particulier, le "boss métal".

    Le travail du métal sculpté et martelé est une tradition haïtienne : il connaît un engouement particulier depuis les années cinquante, période à laquelle est né le boss métal.

    La tôle de vieux bidons d'essence est récupérée et brûlée afin de la débarrasser de tous les résidus de graisse et de peinture puis elle est découpée, ciselée, martelée et façonnée pour réaliser des figures souvent d’inspiration vaudou. Toutes les créations sont entièrement réalisées à la main par des artistes qui travaillent dans des conditions difficiles. La vente et l'exportation de leurs créations les encourage à s'organiser pour améliorer leurs conditions de travail et leur cadre de vie, mais cela leur apporte surtout de la reconnaissance et de l'espoir. Malgré les difficultés matérielles, ces artistes produisent des œuvres de qualité empreintes d'une grande poésie.

    J'ai omis de photographier les oeuvres de boss métal... mais heureusement voici celle que j'ai achetée pour un prix très modique : un arbre de vie qui décore maintenant mon entrée.

    Exposition Enfants-Soleil pour les enfants d'Haïti à Générations 13

    J'ai fait ma "part"... 


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