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Par Tolbiac204 le 4 Août 2015 à 20:14
Trois thèmes pour ce nouveau "Mardis Découvertes" : Forge, Spiritualité et Art
Rendez-vous nous est donné d'abord à Vanvey, un village de seulement 200 habitants situé à une quinzaine de kilomètres à l'est de Châtillon.
C'est Madame Fonquernie, conseillère municipale, qui nous y accueille pour nous faire visiter l'ancienne forge située à 300 mètres en amont du village. Les bâtiments qui servaient d'usine sont tombés en ruine, seules les maisons des ouvriers sont entretenues car elles sont occupées actuellement par une dizaine de familles.
Comme vous pouvez le constater, l'intitulé de la sortie a attiré un public nombreux.
Tout était réuni à Vanvey pour qu'une forge s'y installe très tôt dans l'histoire : le minerai de fer dans le sous-sol, le charbon de bois (la région est boisée) et l'eau (l'Ource traverse le village.)
Les bâtiments actuels datent du début du XIXème siècle.
Chaque famille ouvrière était logée dans une pièce unique possédant une pierre à évier et une cheminée. Quant à l'eau, les gens allaient bien sûr la puiser au puits qui existe toujours dans le jardin.
Madame Fonquernie nous montre la carte de la région avec les deux bras de l'Ource (le bras naturel et le bras canalisé).
Voici le bras canalisé : à sec en cet été caniculaire...
et voici ce qu'il reste des bâtiments de la Forge
Vue sur le village, depuis la forge
Avant de quitter Vanvey, nous reprenons les voitures pour nous rendre sur le site de la visite suivante, une butte qui culmine à un peu plus de 300 mètres et sur laquelle se trouve la chapelle Saint-Phal (c'est le volet "spiritualité" de cette sortie).
La chapelle actuelle n'est autre que le chœur de l'ancienne église paroissiale des villages de Vanvey et de Villiers-le-Duc. Ayant subi les outrages de la révolution, le transept et la nef sont démolis vers 1816 tandis que les deux communes se dotent chacune de leur propre église.
On voit bien sur cette photo le départ des voûtes préexistantes.
Madame Fonquernie nous fait l'historique du lieu : il pourrait s'agir d'un oppidum proto-historique mais, même si une nécropole mérovingienne y est connue depuis longtemps, aucune fouille n'a jamais été entreprise. La christianisation du site remonte sans doute au VIII ou IXème siècles.
Phal (ou Fal ou Faule ou encore Fidolus en latin) est né à Clermont en Auvergne au début du VIème siècle. C'est Aventin, supérieur de l'Abbaye de l'Isle-Aumont et évêque de Troyes, qui le racheta contre douze écus à l'armée de Clovis qui l'avait fait prisonnier. Il le nomma abbé et c'est Phal qui le remplaça à sa mort à la tête du monastère.
Phal eut sans doute une vie exemplaire puisqu'il devint Saint mais rien de précis n'est connu à ce sujet.
L'église était autrefois un lieu de pèlerinage où les fidèles venaient adorer les reliques de Saint-Phal (un morceau d'os du saint dans un reliquaire en forme de bras). Cette relique est maintenant conservée dans l'église principale de Vanvey, à l'abri des curieux.
Une grande foire se tenait aussi chaque année à proximité de l'église le 15 mai : on dit qu'il y eût jusqu'à 20000 personnes dont certains venant de très loin (la Lombardie)...
La chapelle est entourée d'un cimetière.
S'y trouvent, entre autres, les tombes de sept jeunes soldats britanniques décédés en 1942 suite à la chute de leur bombardier.
Mais revenons à notre chapelle : le porche qui la précède a été ajouté au XIXème siècle.
Vue générale de l'intérieur de l'église
Quand la chapelle fût restaurée en 1885, on découvrit une fresque de l'Annonciation qui a été datée du XVème siècle. A gauche, le donateur est agenouillé et lit une prière à la Vierge : il s'agit probablement d'un chanoine car il est vêtu d'une robe noire et d'un surplis blanc. Derrière, son saint patron Saint-Phal. A côté, un ange en dalmatique tient un phylactère où sont inscrits les mots "Ave... gratia plena Dominus tecum", le "Je vous salue Marie" et en dessous un bouquet de lys, emblème de la Vierge. Les lys ont été curieusement noircis lors de la restauration...
Détail : le donateur, son Saint Patron et l'ange
L'ange et la Vierge Marie
A l'issue de cette visite, nous reprenons les voitures pour nous rendre à Prusly-sur-Ource chez Laurence Petit : celle-ci nous accueille pour nous parler de son métier de potière.
Cette maison datant de 1821 porte une pierre près de la porte d'entrée gravée des mots : "Joséphine Mancy, âgée de 17 ans, le 20 août 1838". Elle est répertoriée sur internet sans qu'on sache exactement à quoi cela correspond...
C'est en photographiant les fleurs que je me suis aperçue de son existence !
Autre jolie maison au porche ornementé d'une bignonne
Du haut de ce grenier désaffecté, l'enseigne de Laurence Petit nous souhaite la bienvenue.
Voici son atelier, hérité de son père, menuisier.
Laurence Petit s'est essayée à plusieurs autres métiers d'art avant d'ouvrir son atelier de poterie en 1998 dans son village natal. Elle a ainsi fait de la peinture, de la sculpture, crée des bijoux et s'est même essayée avec succès au tricotage ! C'est au CNIFOP de Saint-Amand-en-Puisaye (dans la Nièvre) qu'elle se forme au métier de céramiste. Une année d'études tout d'abord pour parvenir à maîtriser le tour, puis une autre année pour apprendre à décorer les pièces. Ajoutez à cela deux ans passés à parcourir la France à la rencontre d'autres potiers..., cela lui fait une belle carte de visite !
La voici qui commence sa démonstration devant notre groupe tout ouïe (regardez comme les enfants semblent intéressés). Laurence a en effet la gentillesse de nous expliquer son travail tout en travaillant.
Beaucoup de pédagogie chez cette jeune femme qui, à l'origine, se destinait à être institutrice.
Laurence Petit travaille le grès blanc, soit à la plaque, soit au tour. Après avoir pesé la matière préalablement découpée au "fil à couper le beurre" (environ un kilo pour faire un pichet), elle la pétrit en "tête de bélier" pour l'homogénéiser.
Le travail du tour
La matière posée sur le tour prend tout d'abord la forme d'un "cendrier" avant de se creuser et de s'élancer sous les mains habiles de la potière. Pour ce faire, celle-ci utilise des outils qu'elle a parfois faire faire sur mesure comme l'estèque (un outil en fer destiné à lisser ou redresser une forme). Une bassine d'eau, une éponge, des pinceaux, des grattoirs et même des capuchons de feutres... complètent l'outillage de la potière.
Pendant ce temps sur un coin de l'établi, les enfants mettent la main à la pâte...
Trop tentant !
Laurence Petit fabrique ensuite devant nous une boule... fermée !
Et voilà !
Laurence répare ici une boule qu'un enfant lui a demandé de trouer...
La pose des anses sur les gobelets : un travail très délicat...
Laurence vient de finir de décorer le gobelet : les chouettes sont l'une de ses spécialités (elle exécute également des iris et des coquelicots et fabrique également différents objets sur commande).
Puis viennent les étapes du séchage (15 heures), de la décoration et de l'émaillage avant cuisson au four à 1250 degrés.
Le résultat est splendide, non ?
Un clin d’œil à la région vinicole...
Sympas ces trois visites !
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Par Tolbiac204 le 28 Juillet 2015 à 20:50
Ce mardi, deux visites comme d'habitude au programme des Mardis Découvertes : "l'eau, trésor à préserver" et "la visite du domaine Guilleman"
La première nous fait découvrir la Laigne, une rivière souterraine qui naît d'une résurgence située dans la petite ville de Laignes pour se jeter dans la Seine à Polisy quelques 30 kilomètres en aval.
Le centre ville de Laignes
Sur la place de la Mairie, un bâtiment original : le Café des chiens. Il est dû à Augustin Husson, limonadier né à Laignes (et sculpteur à ses heures), qui transforma un vieil immeuble en café au milieu du XIXème siècle. La municipalité en a fait sa médiathèque.
Sur le mur de la Mairie, une plaque commémore la prise d'otages par les allemands de 10 personnes pendant la dernière guerre, tous rentrés dans leurs famille heureusement, sains et saufs.
La naïade qui évoque la rivière est également due à Augustin Husson.
Tiens : des touristes !
A quelques centaines de mètres de là, la Laigne coule au milieu des champs.
Sans entrave, elle est donc très saine : pas d'algues vertes comme au centre ville mais de la "bonne végétation".
C'est un technicien du Syndicat Intercommunal des Cours d'Eau Châtillonnais (à droite sur la photo), qui nous parle du cours d'eau, de la végétation qui le longe (les frênes, les aulnes et les saules), ainsi que de la faune qui l'habite.
Aujourd'hui le public est nombreux car la température est retombée...
Les enfants sont sages : ils s'occupent pendant le temps de l'exposé qui, à vrai dire, est un peu longuet et manque cruellement de documentation...
et moi, je m'occupe en faisant des photos !
La visite suivante est très intéressante... : il s'agit de la cave du Domaine Guilleman à Marcenay. C'est Fabien Guilleman lui-même, propriétaire-récoltant, qui nous accueille pour nous présenter son métier. Les vignes sont cultivées sur 4 hectares depuis que ses parents les ont plantées dans les années 90 et c'est en 2002 qu'elles commencent à donner suffisamment pour envisager la vinification.
L'exploitation est installée dans une ancienne ferme datant du 19ème siècle.
Les lapins font la joie des enfants...
Voici le pressoir utilisé pour extraire le jus de raisin
Après avoir été débourbé , le jus est transféré dans ces cuves pour y subir la fermentation malolactique (transformation de l'acide malique en acide lactique par l'intermédiaire de bactéries anaérobies appelée bactéries lactiques).
Une fois embouteillé, un dépôt se forme qu'il faut retirer.
C'est à l'aide d'une machine louée par le viticulteur que s'effectue cette opération mais Fabien Guilleman nous montre ici comment on peut le retirer manuellement à l'aide d'un outil qui permet de trancher le goulot.
Le dépôt est piégé par la capsule plastique préalablement logée dans la bouteille au moment de l'embouteillage.
Après ces explications, une dégustation nous est offerte très gentiment.
Nous goûtons le Tradition Brut (composé de 2/3 de Pinot noir et de 1/3 de Chardonnay : 7 euros la bouteille), l'Elégance (mi Chardonnay mi Pinot noir : 7,50 euros la bouteille), et le Prestige (1/3 de Chardonnay 1/3 de Pinot noir et 1/3 de Pinot gris : 9 euros la bouteille).
Personnellement, c'est le moins cher que j'ai préféré !
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Par Tolbiac204 le 21 Juillet 2015 à 23:53
Nous voici à nouveau en Bourgogne depuis le début du mois et en en ce mardi 21 juillet un ciel bleu intense indique encore une fois une journée chaude, pour ne pas dire caniculaire, à l'image de celles que nous avons eues maintenant depuis près de trois semaines.
Aujourd'hui, l'Office de Tourisme de Châtillon entame la série de ses "Mardis Découvertes". Il occupe, depuis que le Musée qui y était installé a déménagé Cours l'Abbé, la maison Philandrier. Cette maison de notable construite au 16e siècle est appelée ainsi en raison de son attribution, vraisemblablement erronée, à l'architecte Guillaume Philandrier, né à Châtillon-sur-Seine en 1505.
Située tout à côté de l'église Saint-Nicolas, elle a de la gueule, non ?
Pour ce premier mardi, deux visites autour de Baigneux-les-Juifs : "Extraction de la pierre" et "Transformation du bois".
Pour l'extraction de la pierre, nous retrouvons Bernard Babouillard, le propriétaire et l'exploitant de la carrière de pierre de Bourgogne située à Semond (à une trentaine de kilomètres au sud de Châtillon).
Nous ne sommes qu'une dizaine à faire cette sortie : la chaleur en a découragé plus d'un...
36 degrés à l'ombre et peut-être même plus au cœur de la pierre !
Mais que regarde donc Philippe ?
Une scie absolument gigantesque !
Ici, les empreintes d'une autre scie dans le sol : jusqu'où pourra-t-on creuser... ?
Toutes ces pierres sont inutilisables : on les dit "moisées".
Regardez...
Un joli quartz s'est insinué dans la pierre de Bourgogne.
L'atelier de découpe des pierres est situé à Chaume-lès-Baigneux (c'est à une quinzaine de kilomètres de la carrière). Bernard Babouillard nous y offre un rafraîchissement qui est le bienvenu, vue la chaleur.
Une sculptrice y a exposé ses œuvres.
Une scie circulaire est en action.
L'ouvrier manipule une ventouse pour déplacer la pierre qui vient d'être découpée.
Un jeu d'enfant pourrait-on croire sauf qu'il ne faut pas faire d'erreur car la pierre pèse 150 kilos...
L'eau qui refroidit la pierre lors de la découpe est recyclée dans ces bassins de décantation.
La boue formée par la poussière de pierre se dépose au fond du bassin et l'eau "propre" retourne dans l'usine, prête à refroidir à nouveau la pierre.
A l'extérieur, encore une grosse scie et du stock de dalles en tout genre.
Mais quel traitement ont subi ces planches de sapin pour être dans cet état... ?
Elles ont tout simplement servi à stocker des dalles qui, forcément, pèsent leur poids ! Celles-ci devront être retaillées avant de pouvoir être vendues.
Pour en savoir plus, voir le reportage de Tiphaine Paquette pour "le Châtillonnais et l'Auxois" en cliquant
Exemples de coloris de dallages d'extérieur en pierre de Bourgogne
L'entreprise de Bernard Babouillard propose de nombreux produits finis : encadrements de fenêtres, escaliers, dallages d'extérieur ou d'intérieur (les dalles sont alors polies à la main), margelles de piscine, fontaines, bancs de jardin, etc...
°°°°°°°°°°
Mais continuons notre promenade en nous rendant à Baigneux-lès-Juifs : le Directeur de la Coopérative de Déshydratation Agricole de la Haute-Seine nous y attend pour un exposé très intéressant. Malheureusement, ma mémoire étant très volatile (eh oui, je suis comme les PC : après une bonne nuit, tout s'envole...), je n'ai pas retenu grand chose !
L'usine tend à se diversifier : à l'origine la déshydratation concernait essentiellement la luzerne pour l'alimentation du bétail (ruminants, chevaux, volailles, lapins). Maintenant, l'usine fabrique également des granulés de bois pour le chauffage des poêles, elle déshydrate également les résidus de moutarde et de pépins de raisin. Cette diversification est nécessaire depuis la crise... Elle implique un esprit de recherche permanent qui confère au personnel de l'usine et aux agriculteurs impliqués dans la Coopérative une forte motivation.
Voici le tableau des commandes
Le Directeur nous montre les installations.
Puis nous faisons le tour des bâtiments.
Une fois la luzerne livrée par le camion, un tracteur la charge sur le tapis roulant qui l'achemine à l'intérieur de l'usine en vue de sa déshydratation.
Les tas de résidus de moutarde attendent d'être traités.
Les sacs de luzerne prêts à être distribués
Les sacs de granulés de bois
A mardi prochain pour de nouvelles découvertes des entreprises du Châtillonnais...
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