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L'épisode précédent (la visite de Tonnerre), c'est ICI.
Nous quittons Tonnerre et son Hôtel-Dieu et roulons dans la campagne en traversant les vignobles de Chablis, petite bourgade à une quinzaine de kilomètres à l'ouest.
Autrefois, la ville était fortifiée et possédait trois portes. La dernière à subsister est la Porte Noël : elle porte ce nom pour honorer la mémoire du maître maçon qui travailla à l'édification des remparts au XVe siècle, Jehan Noël. Les deux tours ont été reconstruites en 1778.
Il est temps de manger, non ? Nous avons déjeuné au restaurant de La Poste, une cuisine simple mais bonne.
La Collégiale Saint-Martin n'est qu'à deux pas d'ici.
Chablis est une petite cité ancienne où l'on trouve de petites ruelles.
Celle-ci débouche sur la Collégiale Saint-Martin dans laquelle nous entrons brièvement.
Fondée au IXe siècle sur un ancien sanctuaire consacré à saint Loup, évêque de Sens, l’église Saint-Martin de Chablis était une possession de Saint-Martin de Tours qui y abrita les reliques du saint pendant les invasions normandes. Elle a été reconstruite au XIIe et au XIIIe siècle en s’inspirant de l’église de Sens. Il y eut un grand incendie en 1678 qui ravagea une grande partie de l’édifice.
Son portail sud, de tradition romane, porte au tympan une croix ornée de deux animaux fantastiques.
Les vantaux portent de rares ferrures en fer d’origine (j'ai appris sur le net que l'on appelle cela aussi des "pentures"), et surtout plus d’une centaine de fers à cheval cloués là par des fidèles invoquant la protection de Martin, saint patron des chevaux et des cavaliers.
Un joli lutrin en forme d'aigle et une chaire très élancée dans une nef lumineuse
Vue sur le buffet d'orgues
L'église possède étonnamment plusieurs tableaux de grands maîtres (Philippe de Champaigne, Bassano, Pierre Mignard). Ce dernier, peintre de l'époque de Louis XIV, est né à Troyes donc dans la région. Le tableau représente la mort de Saint Joseph.
A force de visiter les églises je commence à être savante !
On voit ici, dans le chœur, les trois niveaux de l'église : les grandes arcades en bas, le triforium et les fenêtres hautes pourvues de verrières.
De jolis vitraux
Vitrail de Saint Bernard : un extrait de sa vie par son ami Guillaume de Saint Thierry.
"Le peuple présenta au serviteur de Dieu qui traversait ce bourg (Chablis) un adolescent boiteux. A peine le saint eut-il prié que ce jeune homme, parfaitement droit sur ses jambes, se mit à marcher avec aisance ; et tous les assistants le conduisirent à l'église du bienheureux Martin, en louant magnifiquement le Seigneur qui avait suscité l'esprit de son cher Martin dans Bernard."
Je tourne dans le déambulatoire... Un pléonasme !
Allez, assez pour les églises : intéressons-nous au vin maintenant...
En suivant les petites grappes de raisin cloutées dans la chaussée, on est sûr de ne rien louper des curiosités de la petite cité.
Comme l'entrée du Domaine Laroche, le plus prestigieux domaine de Chablis (90 hectares).
On voit qu'ici il n'y a pas le vin qui coule à flot !
Ce très beau bâtiment s'appelle la Maison de l'Obédiencerie : il s'agit d'un ancien monastère dont une partie des murs date du IXe siècle. Ses caves abritent les plus grands crus du Domain et on peut aussi y voir un pressoir unique du XIIIe siècle.
Ayant autre chose au programme, nous nous sommes contentées d'entrer dans la cour depuis laquelle on a une belle vue sur le chevet de l'église.
Ces maisons en pierre de pays ont beaucoup de charme, n'est-ce pas ?
Pas mal non plus l'entrée de cet autre Domaine dont la famille est dans le vin depuis 1480 !
La construction de cette maison de la rue aux juifs, appelée "La Synagogue de Chablis" remonterait au XVIe siècle ; elle est ornée d'une façade Renaissance et possède des caves du XIIe siècle. Entièrement délabrée, elle a été restaurée en 2006-2008 par son propriétaire, vigneron lui aussi...
C'est aujourd'hui un lieu culturel où de nombreuses expositions artistiques sont programmées.
Après le vin, nous passons à l'eau avec ce joli lavoir qui borde le Serein.
Un sympathique petit café
En continuant de longer le Serein
Cette ruelle qui donne sur la rivière s'appelle "La ruelle à feu" : elle était autrefois utilisée par les habitants faisant la chaîne avec leur pour éteindre les incendies.
Chablis, c'est fini. Et dire que c'était la ville...
Nous reprenons la route en traversant encore une fois des paysages enchanteurs couverts de cultures et de vignes.
Ce tonneau en bord de route nous dit que c'est le vignoble de Chitry.
Voici d'ailleurs le petit village
Nous voici arrivés à Escolives-Sainte-Camille où se trouve le musée Pierre Merlier que l'Office de Tourisme d'Auxerre conseille d'aller visiter.
Il est situé sur les bords du Canal du Nivernais.
Pierre Merlier est un sculpteur très original que nous découvrons avec beaucoup d'intérêt grâce à la visite guidée que nous propose sa femme. Né en 1931 dans l'Yonne, il est décédé en 2017 à Auxerre.
À l'adolescence, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il devient, à Auxerre, l'élève et le praticien du sculpteur auxerrois François Brochet (1925-2001), peintre et sculpteur de six ans son aîné qui lui enseigne la taille directe : lui revient alors la tâche de dégrossir, dans le bois, les silhouettes des futures statues du maître déjà réputé. Là, Pierre Merlier va créer ses premières œuvres et, esprit indépendant, il va très vite prendre son autonomie au grand regret de Brochet. À partir de 1954, il commence à exposer dans divers salons annuels parisiens. Sa première exposition personnelle a lieu à Paris en 1955. Il s'y fait remarquer et reçoit le prix du Salon de la jeune sculpture en 1956 et en 1961 la bourse de la vocation.
Il a créé toute son œuvre entre Auxerre et Escolives en se consacrant essentiellement à la sculpture figurative (en chêne, tilleul, orme ou cerisier). Ses personnages, en bois polychromes, sont singuliers, hors normes ; ce sont parfois des caricatures de personnalités existantes.
Voici quelques exemples de cette "forêt humaine"
Le sculpteur utilise des souches d'arbres et en particulier leurs racines pour travailler le bois et en faire des personnages.
Les pieds sont enchâssés dans une plaque de bois,
puis terminés sur le dessus.
Ici au centre, un hommage au "Baiser" de Gustav Klimt
Caricature de de Gaulle en "Je vous ai compris !"
Entre 2012 et 2017, Pierre Merlier s'est aussi essayé à la peinture en gardant le même style que celui de ses sculptures.
Intéressant, non ?
L'épisode suivant (la visite d'Auxerre), c'est ICI.
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Ce lundi, je quitte la maison pour partir avec Arlette à la découverte d'une partie de la Bourgogne que je ne connais pas encore. J'ai longuement préparé ce petit voyage en réservant les logements, repéré les restaurants et listé tous les lieux dignes d'intérêt.
Nous ne partons donc pas à l'aventure !
Notre première étape est la ville de Tonnerre, à 50 kms à l'ouest de Courcelles. Son surnom de "Petite Venise bourguignonne" lui a été conféré par ses atouts de charme que sont le canal de Bourgogne et la rivière Armançon. Labellisée Petite cité de caractère, la localité qui a vu naître le célèbre chevalier d'Eon, diplomate et espion de Louis XV, est un agréable lieu de promenade.
L'Armançon à Tonnerre
La ville est connue pour la fosse Dionne, une source Vauclusienne située au centre-ville. Celle-ci est d'ailleurs à l'origine de la création de la ville basse au Moyen-Age, les gaulois puis les romains ayant tout d'abord occupé le plateau qui la domine. Dionne vient de "Divona", divinité gauloise des gouffres et des sources. La fosse Dionne est alimentée par les infiltrations des précipitations dans le plateau calcaire avoisinant ainsi que par les pertes d'au moins une rivière.
Pour accéder à la fosse Dionne, il faut descendre des marches. A gauche de la photo est indiqué le niveau de l'eau lors de la crue de 1910.
Un lavoir très élaboré a été aménagé autour de la source au XVIIIe siècle par Louis d'Eon, le père du Chevalier d'Eon alors maire de la ville.
La vasque de la fosse mesure 2,5 mètres de diamètre et à ce jour seuls 300 mètres de galerie ont été explorés.
Trois légendes sont liées à la couleur bleu turquoise de son eau...
On aperçoit depuis le lavoir le clocher de l'église Saint-Pierre qui surplombe la ville.
Pour y monter, il faut prendre un petit sentier en escaliers.
De là, on a une superbe vue sur la fosse et le lavoir.
A l'arrivée, on est récompensé de ses efforts.
Hélas, l'église est toujours fermée le matin. Nous nous contenterons donc d'en admirer la façade de style Renaissance. Bâtie à l'origine au IXe siècle, elle a été quasiment détruite par un incendie en 1556 qui ravagea la ville. Les travaux de restauration tardent et s'étalent de la fin du XVIe siècle au début du XVIIe siècle, expliquant son visage si particulier mêlant Renaissance italienne et style classique.
C'est de l'époque de la restauration de l'église que datent ses vitraux en grisaille (photo internet), extrêmement rares en France.
A défaut de visiter l'église, on peut depuis le parapet admirer le paysage.
De jeunes scouts sont montés ici pour le dessiner.
De ce côté-ci, on plonge sur les toitures en tuiles des maisons et celle de l'Hôtel-Dieu récemment restauré que nous allons bientôt visiter.
De cet autre, c'est l'église Notre-Dame où les pèlerins faisaient halte sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle dès le XIe siècle.
Voici l'entrée actuelle de l'Hôtel-Dieu
Billets d'entrée pris, nous entamons sa visite en passant sous cette jolie voûte qui débouche sur la grande salle.
Sur cette sculpture, une représentation du Jugement dernier
Portrait de Marguerite de Bourgogne (1250-1308), comtesse de Tonnerre et reine de Jérusalem : elle est la fondatrice de l'Hôtel-Dieu. Veuve à 35 ans du frère de Saint-Louis et restée sans descendance, c'était une femme très pieuse et généreuse.
par Jean-Joseph Ansiaux (peinture du 17e siècle)Waaaaoooouuuuh !
La salle des malades servira aussi d'église jusqu'au milieu du XVIIe siècle où elle deviendra aussi un lieu de sépulture : 90 mètres de long et 18 mètres de large, autant du sol au plafond... Fondé par Marguerite de Bourgogne en 1293, ce lieu de soins et de foi destiné aux indigents (auparavant, cet endroit était marécageux et donc propice aux maladies) reste l'hôpital médiéval le plus long d'Europe.
Une voûte en carène de bateau, difficile à chauffer au Moyen-Age...
Tout nouvellement restauré, l'Hôtel-Dieu jouit d'une scénographie lumineuse qui fait changer la voûte de couleur en passant du vert au bleu, au rouge ou à l'orangé.
Au sol, quelques pierres tombales dont les inscriptions sont très bien conservées
En 1295, deux ans seulement avant le début de sa construction, l'Hôtel-Dieu accueille ses premiers malades dans quelques quarante lits.
Sur le sol de la salle des malades a été tracé en 1785 une méridienne associée à un œilleton percé dans une fenêtre. Celui-ci laisse passer le rayon du soleil au zénith, qui se pose sur le sol sous la forme d'un point, plus ou moins allongé suivant la saison. En admettant que le ciel soit clément tous les jours, le trajet du point lumineux sur une année est symbolisé par la courbe en forme de 8 dessinée au sol. Cette courbe représente le midi moyen qui est à 13h44 (heure d'été) à Tonnerre.
Le gnomon de Tonnerre
Nous cheminons le long de la salle des malades munies d'un prospectus nous indiquant tout ce qu'il y a à voir. Tel ce retable en bois garni de colonnes corinthiennes dit de La pêche miraculeuse car il sert d'écrin à une peinture exécutée d'après un carton de Raphaël.
Ce retable a été commandé par la comtesse de Tonnerre Anne de Souvré au XVIIIe siècle (1646-1715). Cette jeune femme mariée à Louvois, ministre de Louis XIV à seulement 15 ans, fut la risée de la cour car Madame de Sévigné rapporta à sa fille dans une lettre qu'elle avait confondu l'expression "être saoule comme une grive" avec "être sourde comme une grive".
Une jolie femme disait-on, mais un peu bébête...
Nous approchons de la chapelle, la raison de ces bancs d'église.
Au sein du grand retable, un tableau représente le martyre de Saint-Paul (il a été pendu par les pieds).
La chapelle accueille le tombeau de Marguerite de Bourgogne dont c'était le souhait d'être inhumée dans l'Hospice de Fontenilles devenu plus tard Hôtel-Dieu.
Le tombeau date de 1826. Inhumée en 1308 au sein du chœur de la salle des malades, il sera vandalisé lors de la révolution, sans pour autant que les restes de Marguerite de Bourgogne ne soient profanés, certainement grâce au souvenir de sa charité. Son tombeau était initialement fait de bronze et de cuivre, représentant la défunte gisante, près de sa tête se trouvaient deux angelots et à ses pieds, une colombe.
Le présent tombeau a été réalisé par Charles-Antoine Bridant. Marguerite est allongée, soutenue par soit l'allégorie de la Charité, soit par sa dame de compagnie, Catherine de Courtenay. Revêtant sa tenue royale fleurdelisée et sa couronne, Marguerite tient dans sa main droite la charte de fondation de l'Hôtel-Dieu, tandis que la main droite de la femme à ses côtés tient son cœur, symbole du don fait par Marguerite aux Tonnerrois.
Je serais tentée de redire Waaaooouuuh !
Passant sur le côté gauche de la chapelle ceinte par des grilles,
Nous découvrons le tombeau de Louvois, l'un des plus célèbres ministres du règne de Louis XIV. Ce tombeau, initialement installé à Saint-Louis-des-Invalides à Paris, déménagea une première fois pour aller au Musée des Monuments français puis fut rapatrié ici par ses descendants. Les restes de François Michel Le Tellier, comte de Tonnerre ayant été auparavant jeté à la Seine lors de la révolution...
Sur un sarcophage de marbre noir, Louvois est à demi couché, accompagné de sa femme, en deux figures en marbre blanc. De chaque côté du monument, deux statues, en bronze, la Force et la Vigilance.
La Force est représentée sous la forme d'une guerrière.
Quant à la vigilance, elle se présente sous la forme d'une jeune femme tenant une lampe à huile dans la main gauche et aux pieds de laquelle se trouve un volatile que je n'ai pas vraiment identifié.
Je ne me lasse pas de ces lumières qui changent en permanence !
Du côté gauche de la chapelle, un porte donne accès à une petite pièce : en 1454, un riche marchand bienfaiteur, Lancelot de Buronfosse, fait don d’une Mise au tombeau, sculptée par Georges et Jean-Michel de la Sonnette. A l’origine l’ensemble était polychrome.
Ici aussi, une scénographie lumineuse et auditive permet au visiteur d'identifier tous les personnages.
La lumière est ainsi mise ici sur la "Bourguignonne" qui porte un vêtement contemporain de l'époque de la sculpture. Elle aurait pris le visage de l'épouse du donateur.
Sept personnages, en dehors du Christ, composent cette mise au tombeau. L'homme situé à la tête du Christ pourrait être Joseph d'Arimathie. Ensuite, de gauche à droite, viennent : la Vierge - dont le voile cache les yeux - et Jean, Marie de Magdala, Marie d'Alphée et Marie Salomé. Aux pieds du Christ, un marchand, peut-être Nicodème.
Un petit tour dans le jardin attenant, taillé de près et depuis lequel on aperçoit sur les hauteurs l'église Saint-Pierre. C'était à l'époque le jardin médicinal de Marguerite de Bourgogne.
Sympa ce petit espace de repos avec chaises et tables...
Marguerite de Bourgogne est ici représentée portant l'Hôtel-Dieu.
Retour à l'intérieur mais cette fois-ci à l'autre extrémité de la salle des malades, celle qui la fait communiquer par un escalier en équerre avec la salle Courtanvaux.
Tout est très bien indiqué dans l'Hôtel-Dieu grâce à des panonceaux en français et en anglais.
Autrement dit, la cuisine-herboristerie
La cuisine est un lieu stratégique par bien des aspects. Sur le plan médical, l'administration de repas complets et réguliers aux patients dénutris durant leur hospitalisation suffisait parfois à assurer leur guérison. Outre les apports gustatifs des aliments, les repas pouvaient également être adaptés pour leurs propriétés thérapeutiques, et varier selon les besoins et régimes des patients.
Sur le plan financier, les archives - et notamment les registres de comptes - renseignent sur l'approvisionnement de l'hôpital, les aliments provenant en grand majorité de l'exploitation du domaine, de ses fermes, rivières, étangs, vergers et potagers. Ainsi l'hôpital était autonome pour se fournir en viandes (mouton, porc, volaille, boeuf et veau, gibier), poissons d'eau douce, légumes et légumineuses, céréales, fruits frais, séchés et à la coque, crèmerie...
De manière exceptionnelle, la cuisine s'approvisionnait en aliments rares, tels que les poissons de mer, frais ou séchés, afin d'assurer une certaine variété des menus. Dans cette pièce est exposé le mobilier utilisé au XIXe siècle.
Au fond, un grand tableau représente Marguerite de Bourgogne en pied.
Nous n'avons pas eu accès à l'étage.
Par contre, nous avons pu voir la Pharmacie, une reconstitution du XIXe siècle.
Depuis la fondation de l'hôpital, les religieuses ont la charge du soin des malades, mais la chimie est au service des soins dès le XIVe siècle dont les archives évoquent la présence d'un "physicien", à la fois médecin et apothicaire, que l'hôpital rétribuait pour ses services. Il faut attendre le XVIe siècle pour que des "chirurgiens-barbiers", des médecins et des chirurgiens, soient salariés de l'établissement pour préparer des "drogues", des onguents...
Peu de temps avant la révolution, alors que la confection des médicaments revient aux apothicaires de la ville, c'est à la demande du médecin qu'une religieuse a la charge de préparer les potions et drogues simples. En plus de cette charge, elle avait un rôle de gestionnaire, d'inventaire de l'apothicairerie et pharmacie, en relation avec l'administration pour compléter les stocks.
Les ingrédients qui rentraient dans la composition des médicaments liquides préparés à l'apothicairerie étaient divers, de la réglisse au miel, sous forme de sirops, d'huiles, de teintures ou de gommes.
Une chambre individuelle : reconstitution de l'époque du Second Empire
Direction la sortie...
Un dernier regard à l'Hôtel-Dieu en passant sous cette voûte pour en voir l'ampleur extérieure
Jolies, ces petites maisons
Le bouquet final : avec les fleurs, on se croirait à Châtillon !
La suite (la visite de Chablis et du musée Pierre Merlier), c'est ICI...
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Aujourd'hui, je suis allée avec Arlette à Poinçon-lès-Larrey, non loin de chez nous, écouter un concert absolument sublime proposé par Patricia Leblanc qui a créé il y a 10 ans le Festival Musical de Laignes.
Au programme, de l'Opéra permettant à Vincent Guérin, Ténor lyrique, et à Solène Laurent, Mezzo-Soprano, de s'exprimer pleinement, mais pas que... Il y avait aussi Patricia Leblanc elle-même au violon naturellement et Corinne Leblanc-Guérin au piano.
Voici l'église Saint-Germain-d'Auxerre de Poinçon.
Elle est juchée en hauteur et domine la vallée de la Seine.
(Photo Cristal de Saint Marc).C'est pour nous l'occasion de la visiter en dehors de l'animation d'été "Un jour, une église".
Dans le chœur, toute une série de statues en calcaire taillé représentent des apôtres.
Au centre, un très joli vitrail coloré entouré d'un décor en grisaille représente le Christ ressuscité sortant de son tombeau : à ses pieds, les soldats romains sont endormis.
Dans le transept Sud, un autel abrite une statue de Saint-Germain-d'Auxerre (ou Germain l’Auxerrois) : le saint est né vers 380 à Appoigny près d'Auxerre dans l'Yonne et mort le 31 juillet 448 à Ravenne en Italie. C'est un fonctionnaire de l'Empire romain et un religieux gaulois de l'Antiquité tardive, devenu 6ème évêque d'Auxerre en 418.
A l'angle du transept, une belle Vierge à l'Enfant et un Christ en croix
Le transept Nord abrite, lui, deux Vierges à l'Enfant.
Vous me direz : "tu étais venue ici pour écouter un concert, non ?"
et vous aurez raison : d'ailleurs le public est là.
Le piano (électronique) est en place dans le chœur : on n'attend plus que les artistes.
Justement, voici Patricia Leblanc au violon et Corinne Leblanc-Guérin au piano qui interprètent le "Menuet de Boccherini".
Je n'ai enregistré que quelques airs mais le concert a duré plus d'une heure, coupé par un petit entracte : un vrai bonheur !
"L'Ave Maria" de Charles Gounod a été admirablement interprété par Solène Laurent, une très jeune mezzo-soprano à l'avenir prometteur. Corinne Leblanc-Guérin l'accompagnait au piano.
Quant à "l'Air du Ténor" de Roméo et Juliette (Charles Gounod), chanté par Vincent Guérin, c'était tout simplement une merveille : quelle puissance chez ce jeune homme très certainement destiné à une carrière internationale. Sa mère, Patricia Leblanc, peut être fière de lui ! Dans la famille Leblanc-Guérin, tout le monde fait de la musique...
A l'entracte, les musiciens se sont prêtés à des photos pour leur public admirateur.
J'ai aussi profité de cet intermède pour faire des photos des statues décorant la nef. Ici, sans contestation, il s'agit de Saint-Pierre puisqu'il tient une grande clé dans la main gauche.
Quant à celle-ci, il s'agit du Christ lui-même portant l'orbe dans sa main. Il reçoit alors le nom de Salvator Mundi (sauveur du monde). En tant qu'insigne royal, la sphère représente la terre, symbole de la domination mondiale du souverain, et la croix affirme sa foi chrétienne.
Celui-ci, tenant un bâton de pèlerin dans la main gauche et un parchemin dans la main droite doit être Saint-Jacques le Majeur.
Il y a foule de saints qui tiennent un livre à la main mais ici le saint tient une massue dans la main gauche : il s'agit peut-être de Saint Jude (Judas Thaddée, l'un des douze apôtres) ?
Pour celle-là, je donne ma langue au chat !
L'entracte fini, le concert a repris.
Avec "Près des remparts de Séville", le fameux duo de l'opéra-comique Carmen en quatre actes de Georges Bizet, Vincent Guérin et Solène Laurent, qui ont l'âge du rôle, nous ont charmé de leurs voix puissantes.
Arlette sort enchantée, tout comme moi, de ce concert.
A refaire l'an prochain !
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Le village de Noiron-sur-Seine est lové dans un site particulièrement préservé,
et son église voisine ce paysage idyllique.
Elle est perchée sur un promontoire et on y accède en montant une pente douce.
La Mairie l'a récemment pourvue d'une élégante rampe en fer forgé pour permettre un accès plus facile à la population âgée ou handicapée.
Depuis son cimetière, on jouit d'une vue superbe sur la vallée. C'est dans cette direction que se trouvait autrefois le château de Noiron aujourd'hui disparu.
C'est une habitante de Noiron, Marielle Lefils, qui est chargée de commenter cette visite guidée proposée par l'association "Un jour, une église". Elle le fera avec beaucoup de professionnalisme et de gentillesse et nous serons cinq à l'écouter religieusement (normal, non, vu le lieu !) dont Jean Millot, l'historien local du châtillonnais dont je connais les écrits et Daniel Bourgeois, l'antiquaire de Laignes, que je ne connaissais pas, tous les deux évidemment très intéressés par le passé et se posant beaucoup de questions, ce qui a rendu la visite particulièrement intéressante.
La voici qui nous ouvre la porte de l'église nouvellement refaite - l'église, elle, est très en souffrance et n'est ouverte que pour ces journées patrimoniales et quelques rares événements.
Les murs du chœur et de la nef, voûtés d'ogive, datent du début du XVIe siècle et proviennent d'une première église fondée au XIIe siècle par l'abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul de Pothières.
L'église est en très mauvais état, en témoignent ces ferrailles qui consolident les arêtes des voûtes.
La clef de voûte avec ses fleurs de lys semble être récente, sans doute du XIXe siècle.
Au sommet de la voûte du transept, l'orifice des cloches surmonte un Christ en croix.
Celui-ci date du début du XVIe siècle.
Le fort état de dégradation de l'église provient sans nul doute d'une source située à l'arrière de l'église et qui imprègne ses murs.
Depuis que la mairie a fait un regard dans le mur, il semble que les dégâts soient un peu moindres.
Dans le transept droit, l'autel est consacré à la Vierge.
On parle de la "Vierge au baldaquin".
On voit qu'elle est tardive car l'enfant Jésus a un très joli minois : elle date en effet de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Hélas, la poussière qu'y s'y est accumulée ne peut être nettoyée au risque d'enlever la dorure...
Le transept gauche montre le triste état de cette église qui ne reçoit pas de subventions pour permettre de la restaurer.
Son autel est consacré à Saint Joseph.
Marielle Lefils nous montre, sur la gauche, un haut-relief du XVe siècle représentant le Christ avec les douze apôtres, Saint Nicolas et Saint Claude. L'ensemble était vraisemblablement fermé par deux volets comme en témoigne la présence de gonds sur les côtés. Le Christ, au centre, est manquant.
Une inscription gravée en haut de l'encadrement indique la date - que j'ai eu du mal à déchiffrer car écrite en chiffres romains de façon non habituelle (1485) - et le nom des donateurs qui sont représentés ici agenouillés au pied de leur saint réciproque.
LAN MIL IIIIC CCCC XX ET V NICHOLAS CHAMON ET CLAUDE SA FEMME ET SES ENFANS AUSY ONT FET FAIRE CEST table IHS
Nicolas Chamon, est ainsi représenté agenouillé au pied de Saint Nicolas.
Tandis que sa femme Claude, l'est au pied de Saint Claude.
Les visages des différents apôtres sont très expressifs.
On voit ici la jeunesse de celui-ci...
et la vieillesse et cet autre.
Cette peinture murale située sur le même mur Nord est du XVe siècle. Il s’agit du miracle de Châtillon-sur-Seine au cours duquel le saint aurait invoqué la Vierge en lui disant « Montre moi que tu es ma mère ». Et celle-ci de faire jaillir un jet de lait de son sein dans la bouche de Saint Bernard...
Vous pouvez Cliquer sur l'image pour l'agrandir et constater le miracle !!!
Cette autre peinture, de la même époque probablement, représente Saint Jacques-le-Majeur, le frère de Jean, apôtre du Christ lui aussi. J'ai cru comprendre qu'on y voit aussi le donateur : peut-être devant (?)
Toujours dans le transept gauche, une Sainte Brigide d'Irlande accompagnée d'une brebis et d'un animal fabuleux (XVIe siècle) : je ne sais pas quels attributs permettent de dire qu'il s'agit bien de cette sainte : peut-être le livre... mais elle n'est pas la seule sainte à en porter un, ou alors le monstre qui l'accompagne (elle avait demandé à Dieu de la rendre laide, elle qui était très belle, pour n'avoir pas de prétendant afin de se consacrer entièrement à lui).
Et une statue de Saint Sébastien (XVIe siècle)
On note la présence de croix de consécration réparties un peu partout dans l'église.
Je ne les ai pas comptées mais elles sont ordinairement au nombre de douze. Elles ont pour but de garder le souvenir de la cérémonie de consécration de l'église par l'évêque.
Nous voici maintenant devant le Maître-Autel garni d'un grand retable en bois doré et peint, de la fin du XVIIe siècle. Il s'agit du retable de l'abbatiale des Cordeliers de Châtillon-sur-Seine.
De chaque côté de l'autel, les deux saints qui ont donné son nom à l'église : Saint Pierre et Saint Paul.
Ici encore, pas de ménage possible hélas...
Quatre bustes-reliquaires se trouvent de part et d'autre de l'autel.
Saint Paul peut-être, représenté par des pieds liés et des oiseaux (?) et Saint Nicolas d'un côté : Saint Nicolas, à droite, est reconnaissable grâce au groupe de trois petits enfants dans une bassine.
Saint Pierre de l'autre
Il est identifié grâce à ses clefs (celles du Paradis) et un coq. Rappelez-vous ce que Jésus lui a dit : "avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois". Je n'ai pas retenu le nom du quatrième saint.
Notre visite guidée tire à sa fin. Nous nous dirigeons à nouveau vers la sortie, c'est-à-dire vers le transept Sud où se trouve un vitrail intéressant.
Il a la particularité d'avoir été modifié au cours des siècles, la partie centrale étant un réemploi d'une fenêtre en grisaille.
Dans la partie basse de la scène représentant la fuite en Egypte, une inscription date la verrière de 1856.
De part et d'autre du Couronnement de la Vierge, deux petits anges jouent de la musique. Il n'y a qu'en visite guidée qu'on peut les voir !
Marielle Lefils a gardé le plus beau pour la fin : il s'agit, à droite de la porte, d'une Vierge à l'Enfant datant du XIVe siècle, superbe.
Quel joli port de tête...
Un petit tour d'église maintenant : nous sommes à l'écoute de notre guide bénévole.
Derrière l'église, un escalier de pierre permet d'accéder au clocher.
Voici le regard de la source, source de nuisance pour l'église...
Nous sommes toujours en pleine nature.
Une visite bien intéressante
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Tous les ans, Générations Mouvement, association à laquelle est affiliée Générations 13, organise un concours photos auquel je participe régulièrement.
Elle récompense les 3 premiers sur quelques 300 participants.
Cette année, le sujet était "Reflets".
Le premier prix a été attribué à cette photo nommée "Au bord de l'eau" que je trouve effectivement très belle.
Le second prix a été donné à celle-ci nommée "Maman et bb chat".
Jolis les minous !
Et le troisième à cette autre qui a pour titre "Cirque de Navacelles".
Les autres 297 photos ne sont pas classées : trop de travail pour le jury !
La mienne s'appelait "Canard au Jardin des Doms d'Avignon". C'est vrai que ce n'était pas vraiment un reflet mais je l'avais trouvée jolie.
Rendez-vous l'année prochaine avec un nouveau sujet...
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