•  Je suis allée au théâtre dimanche après-midi avec Arlette, une proposition de mon amie Madeleine : nous avons vu "La Maison du Loup" de et avec Benoît Solès accompagné d'Amaury de Crayencour et d'Anne Plantey dans une mise en scène de Tristan Petitgirard.

    ☻ La maison du loup de benoit Solès au Théâtre Rive Gauche

    Je savais que la pièce allait parler de la vie de Jack London aussi je me suis documentée avant d'aller la voir sur cet auteur que je ne connaissais que comme étant celui qui avait écrit Croc Blanc.

    Un peu justes tes connaissances, Claire !

    Jack London (1876-1916) est né et décédé en Californie. Sa mère, Flora Wellman, tombe malade suite à son accouchement et, ne pouvant s'occuper de son fils (le père, William Chaney, l'a quittée avant l'accouchement), le confie à une ancienne esclave du nom de Virginia Prentiss qui devient la nourrice de l'enfant et, peu à peu, la figure de la mère pour lui.

    Flora Wellman se remarie en septembre de la même année avec un ancien combattant de la guerre de Sécession, John London, quinze ans plus âgé et veuf d'un premier mariage. Le fils de Flora, John Griffith Chaney, âgé de huit mois, prend alors le nom de London et le prénom de Jack pour le distinguer de son beau-père.

    John London ayant eu sept enfants de son premier mariage, la famille en compte maintenant huit avec Jack...

    Jack London va découvrir les livres à l'âge de 8 ans tout en exerçant toutes sortes de petits boulots pour aider sa famille : ouvrier en usine, débardeur, tondeur de pelouses, nettoyeur de tapis, laveur de vitres, pilleur d'huitres, patrouilleur maritime, matelot, pelleteur de charbon et blanchisseur. Il commence également à cette époque à devenir accro aux tavernes... 

    Il vit parallèlement une vraie vie d'aventurier - s'engageant même comme marin pour partir à la chasse aux phoques ou encore comme chercheur d'or en Alaska - jusqu'en 1897 où il reprend ses études. Il utilisera ces diverses expériences dans ses livres plus tard.

    Après la mort de son père adoptif en 1898, il se lancera sans relâche dans l'écriture jusqu'à devenir l'un des auteurs les plus prolifiques de son époque aux Etats-Unis.

    Il se mariera deux fois, une première fois en 1900 avec Bessie Maddern dont il se séparera en 1904 et une deuxième fois avec Charmian Kittredge en 1905.

    Il décède de maladie à 40 ans en 1916, laissant derrière lui une cinquantaine d'ouvrages dont L'appel de la forêt et "Croc-Blanc.

    A la bonne heure, j'en sais un  peu plus maintenant !

    La pièce que nous avons vue met en scène trois personnages : Jack London et sa femme, Charmian, plus un énigmatique personnage, Ed Morrell, qui se définit comme "repris de justice".

    C'est à un huis-clos que nous convoque Benoît Solès avec pour cadre la superbe maison de 26 pièces que Jack London a pu s'offrir grâce à la vente de ses livres. Bien sûr, nous ne verrons que la véranda de la maison (!) et à l'autre bout de la scène une barque rappelant son passé de marin.

    Charmian, la "partenaire" comme l'appelle Jack London (et réciproquement), a invité Ed Morrell, ce repris de justice - qu'elle croit journaliste - cherchant par tous les moyens à obtenir la grâce d'un codétenu condamné à mort, à venir rencontrer Jack. Celui-ci a des relations haut placées dont il pourrait user, qui sait ? En contrepartie, elle espère qu'il insufflera à Jack l'étincelle créatrice qui lui manque tant, maintenant qu'il s'est embourgeoisé, grisé par le succès qu'ont obtenu ses livres alors qu'il sombre dans l'ennui et l'alcoolisme. Pour faire simple, il n'est plus l'homme qu'elle a connu autrefois...

    Benoît Solès, Amaury de Crayencour et Anne Plantey nous embarquent pour une heure et demie de spectacle, un spectacle dans lequel, assis confortablement dans son fauteuil d'orchestre, on oublie qu'on est dans un théâtre tant les acteurs nous transportent...

    Une interview des deux principaux acteurs

     et la bande-annonce

    Il y avait longtemps que je n'avais pas assisté à une pièce aussi bonne, tant par le texte que par le jeu des acteurs.

    Une pièce qui me donne l'envie de lire Jack London.


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  • Dans le cadre des "Marches de 6 km" qu'organise mon amie Anne à Générations 13, j'ai guidé une promenade dans le XVIIe arrondissement de Paris aboutissant au nouveau Tribunal de Paris où nous avons pu assister à une audience de la 23e chambre correctionnelle.

    Le rendez-vous était donné au métro Place d'Italie. De là, nous avons rejoint la station de métro La Fourche, départ de la balade.

    Depuis l'avenue de Clichy, nous enfilons la rue de la Condamine (de son prénom Charles Marie : explorateur et scientifique français du XVIIIe siècle) et passons devant quelques beaux immeubles en pierre de taille comme celui-ci aux N° 20-22 datant de 1901,

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

     ou cet autre au N°43 de la rue Nollet qui croise la rue de la Condamine.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Un peu plus loin, la rue Truffaut (du nom du propriétaire de la rue) : au N°28, deux charmants pavillons datant de la première moitié du XIXe siècle encadrent une grille en fer forgé et permettent l'entrée à un petit hôtel particulier situé au fond de la cour. Ce fut, dit le net, la demeure des parents de Paul Verlaine entre 1857 et 1859.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Au N°20, une jolie grille en fer forgé à décor de feuillage

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous empruntons ensuite la rue des Dames (ainsi nommée car elle conduisait autrefois à l'abbaye royale Notre-Dame de Montmartre, fondée au XIIe siècle par Louis VI).

    Au N°43, un immeuble très élégant possède un beau balcon en fer forgé.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Dix numéros plus loin, au N°53, un bâtiment en briques et pierre appartient à Enedis. Il s'agit d'une ancienne usine électrique. En 1900, cette société d’éclairage était l’une des six qui alimentait la Capitale.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Tout en haut du bâtiment, un fronton néoclassique, décoré de panneaux de céramique brune, précise la date de construction : "Anno 1890".

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    Les trois premiers niveaux sont bâtis en pierre de taille, mais laissent apparaître une structure métallique.

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    Au sommet des pilastres, des éclairs sculptés symbolisent la puissance électrique.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    La salle des machines était derrière, dans un grand hall de 57 mètres de long, invisible depuis la rue. Puis se trouvait une cheminée de près de 50 mètres de haut, et derrière encore, la salle des chaudières, en sous-sol. L’ensemble était conçu pour "assurer le service de 45.000 lampes à incandescence de 10 bougies", et alimenter les quartiers des Epinettes, de Batignolles, de la Plaine-Monceau, de l'Europe, du Roule, de la Madeleine, des Grandes-Carrières et de la Chaussée-d'Antin.

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    Nous avons maintenant rejoint l'avenue de Clichy où se trouve la Mairie du XVIIe. Une "pelle Starck" en raconte l'histoire.

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    Voici à quoi ressemblait l'ancienne mairie à son inauguration en 1849 en présence du futur Napoléon III. On l'appelait "Le biscuit de Savoie" à cause de son campanile.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    L'ensemble de l'édifice fut détruit en 1952, le campanile menaçant de s'effondrer. Regardez la photo ci-dessous où le campanile s'envole comme un ange !

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Une nouvelle mairie, ultra moderne, vit le jour en 1973.

    Evidemment, ça change... mais il faut vivre avec son temps, non ?

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    La façade de ce bâtiment résolument moderne a été végétalisée grâce à l'adjonction d'immenses bacs à fleurs suspendus.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous avons visité l'intérieur sous le prétexte de toilettes (Anne prévoit toujours des pauses techniques dans les balades qu'elle propose) et nous avons eu raison car il y a là un superbe escalier, oeuvre de l'architecte d'intérieur Raphaël : des marches de marbres pour le côté classique, une rampe en bronze pour le côté novateur et une main-courante recouverte de cuir pour le confort.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Bien en évidence à l'entrée de la mairie, un panneau présente des photos de personnalités ayant habité le XVIIe arrondissement.

    Pour en découvrir la liste, cliquez ICI.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    J'ai pris ces deux photos, côte à côte d'Auguste Bartholdi, l'homme de la statue de la Liberté à New-York, et de Claudine Coster, actrice et épouse de Robert Manuel.

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    Petit souvenir de notre visite à la Mairie

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    Triste actualité...

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    Dans la rue Bridaine que nous avons rejointe (Jacques Bridaine était missionnaire au XVIIIe siècle à l'église Sainte-Marie-des-Batignolles), deux immeubles remarquables.

    Au N°11, celui-ci avec ses bow-windows,

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    Au N°7, cet autre de style Art nouveau.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris 

    L‘arc de la fenêtre en fer à cheval du premier étage possède un décor sculpté, signé « Véraza », qui constitue l’élément le plus remarquable de cette façade.

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    Au bout de la rue, nous prenons la rue Lamandé (du nom d'un architecte français de la fin du XVIIIe siècle) où se trouve au N°15 l'Ecole polonaise. Celle-ci a été créée à Chatillon-sous-Bagneux en 1842. Le 3 avril 1843, fut donné un concert avec la participation de Frédéric Chopin ainsi que des artistes français parmi lesquels la célèbre actrice Rachel. L'argent ainsi récolté fut consacré aux besoins de l'école.

    L'Ecole fut déplacée ici dans le quartier des Batignolles en 1844.

    Les bâtiments de style Louis XIII en brique, pierre et ardoise, sont disposés autour d'une cour fermée par une grille - décorée de l'aigle polonais - encadrée par deux pavillons.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Elle fut fondée pour accueillir les enfants des immigrés polonais suite à l'échec de l'insurrection de 1830 contre le roi de Pologne Nicolas Ier, proche du tsar. Les étudiants et les enseignants de l'école polonaise participèrent plus tard à l’Insurrection de Janvier 1863 contre l'empire russe, à la guerre de 1870-1871 contre la Prusse et à la Commune de Paris. Ces événements ont été commémorés par une plaque placée sur le mur dans la cour de l'école.

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     Dans la cour, un buste de Séverin Gałęzowski (1801-1878), médecin-chirurgien et bienfaiteur de l'école, par Cyprien Godebski, sculpteur franco-polonais.

    J'adore l'enfant, en bronze, qui écrit sur la stèle en polonais : A LA FRANCE HOSPITALIERE.

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    Cliquez ICI pour accéder à un document très détaillé sur l'Ecole polonaise.

     Nous voici maintenant arrivés devant l'église du quartier, Sainte-Marie des Batignolles. La légende dit qu'un ouvrier aurait trouvé, lors des travaux de fondation, une statuette de la Vierge qui a disparu depuis. Plus sûrement, la Duchesse d’Angoulême avait souhaité que la dédicace de la nouvelle église soit faite à sa sainte patronne.

    L'aspect actuel de l'église, qui est construite en ciment armé et est de style néo-classique, date du milieu du XIXe siècle. Elle a la forme d'un temple grec. Son fronton triangulaire est soutenu par quatre colonnes. C'est l'une des rares églises qui ne possède pas de clocher. Elle possède cependant une cloche - Etiennette - dans un petit campanile construit en 1857 à la suite d'un projet de construction de deux clochers qui ne verront pas le jour.

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    L'intérieur n'a rien d'extraordinaire.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    On peut cependant y voir une Assomption de la Vierge de style rococo (artiste anonyme) éclairée par un puits de lumière naturelle.

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    Juste derrière l'église, l'entrée du square des Batignolles

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    A l'origine, un vaste terrain vague servait d'entrepôt aux matériaux de démolition. En 1835, il fut transformé en place publique, la place de la Promenade. Chaque année, le premier dimanche après le 15 août, la fête patronale du village réunissait les Batignollais. Durant quinze jours, forains, acrobates, clowns, théâtres ambulants boutiques et attractions les plus variées s'installaient ici.

    Sous Napoléon III, la capitale se dote de nombreux parcs et jardins à l'image des squares anglais (l'Empereur avait ramené ce goût des jardins d'un voyage en Angleterre). C'est ainsi qu'en 1876 l'ingénieur Jean-Charles Alphand transforme la place en jardin.

    Nous empruntons l'allée centrale du parc, l'allée Barbara, qui rend hommage à l'autrice, compositrice et interprète (1930-1997) qui habitait à proximité.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Le square est agrandi en 1894, et le buste de Léon Dierx, parnassien sacré "Prince des Poètes" en 1898, inauguré en 1930. Le Parnasse est un mouvement qui s'oppose au Romantisme. On connait peut-être mieux Leconte-de-l'Isle ou José-Maria de Hérédia, non ?

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Le parc a été conçu comme un jardin à l'anglaise, légèrement vallonné, avec une grotte, une rivière, une cascade et un lac miniature. Au fond, le kiosque traditionnel des jardins haussmanniens.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Une végétation très exotique y fut plantée à la fois pour émerveiller les sens mais aussi pour montrer la puissance du Second Empire, capable de faire vivre des espèces venant de tous les horizons climatiques.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Tout comme au parc Montsouris, au parc Montceau ou aux Buttes-Chaumont, les espaces aquatiques sont enjambés par des petits ponts munis de rembardes en ciment aux dessins végétaux.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

     

    De La Fourche au Tribunal de Paris (audience de la 23e Chambre correctionnelle) avec Anne

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

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    Coin-coin les Colverts !

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    L'étape suivante est la traversée du Parc Martin Luther-King voisin.

    Le parc rend hommage au pasteur Martin Luther-King (1929-1968), prix Nobel de la Paix en 1964. Il lutta contre la discrimination raciale aux Etats-Unis où la ségrégation était alors légale. Prônant l'action non violente pour obtenir l'égalité des droits civiques, il marqua particulièrement les esprits avec son discours "I have a dream" le 28 août 1963 à Washington.

    L'entrée n'est guère accueillante mais..., ne vous y fiez pas !

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    On aperçoit au loin et au centre de la photo, le nouveau Tribunal de Paris avec ses terrasses végétalisées.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

     Le parc est un terrain de jeux formidable pour les jeunes car il possède de nombreux équipements sportifs.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

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     Le printemps montre le bout de son nez avec ce camélia en fleurs.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Il s'agit d'un quartier résolument moderne : le parc a ouvert en 2007 alors qu'aucun bâtiment n'était encore sorti de terre. Bâti sur une friche ferroviaire de 50 ha, le nouveau quartier de Clichy-Batignolles change rapidement de visage entre 2016 et 2020. On y compte actuellement quelque 7500 habitants.

    Cliquez ICI pour voir le plan du parc et ses aménagements : vous verrez le petit bonhomme le parcourir !

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    C'est grâce à notre amie Anne que nous avons fait cette belle balade.

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    Qui dit friche ferroviaire dit ballast : flore et faune adaptées sont réunies ici pour évoquer la mémoire du rail.

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Sympas ces immeubles bardés de bois dans l'écoquartier...

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Cet ancien bâtiment - qui sert actuellement de toilettes - est celui de l'ancienne forge : il était utilisé au XIXe siècle par les ouvriers de la SNCF comme le maréchal-ferrant etc.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    La passerelle et la forge accueillent maintenant un restaurant "Le Hoba" mais celui-ci est fermé le jeudi.

    Le HO, c’est ce belvédère avec une terrasse extérieure. Au menu de cette grande halle vitrée : un food court organisé autour de chefs·fes engagés·es à vous proposer une cuisine durable et un grand bar pour des rafraîchissements tout aussi frais et consciencieux. 

    En BA : cette ancienne forge du XIXe siècle vous accueille dans une ambiance plus intimiste autour d’une programmation riche qui ira au-delà de l’assiette et investira la cuisine ouverte et le forum d’échange. Et si vous voulez seulement vous rafraîchir, vous serez comme des coqs (et des poules) en pâte dans notre café central.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous arrivons au niveau de la pièce d'eau (alimentée par les eaux de la Seine décantée et filtrée par un système de plusieurs bassins successifs) qu'aucun chemin ne traverse.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Deux moyens pour la franchir : soit on prend la passerelle qui l'enjambe, soit les ascenseurs. C'est cette dernière solution que nous choisirons.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Vue sur le parc depuis la passerelle

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Les voies de chemin de fer de la Petite Ceinture

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    On dirait bien que la pelouse est habitée...

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    En effet, des oies bernaches l'ont colonisée.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Chemin faisant nous arrivons à l'autre extrémité du parc où se trouve une sculpture représentant un grand livre. A l'occasion de sa visite d'Etat en 2014, Sa Majesté la Reine Elizabeth II a souhaité offrir un présent aux parisiens : il s'agit de l'Open Book, une création de Diane Maclean. "

    Symbole de l'amitié entre nos deux nations, cette sculpture est "Un livre ouvert que nous écrivons ensemble".

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    A l'intérieur du livre, un miroir teinté

    n☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Et vu de dos, de jolis reflets apparaissent reflétant, si l'on regarde bien, l'image du Tribunal de Paris.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous voici sortis du parc au niveau du Boulevard Berthier : là, se trouvent trois bâtiments dont les architectures s'affrontent : au premier plan les réserves (décors et costumes) de l'Opéra de Paris et les Ateliers Berthier-Odéon, annexe du célèbre théâtre parisien (anciens entrepôts de décors de l'Opéra de Paris), et au second plan à droite le Tribunal de Paris, œuvre de l'italien Renzo Piano (l'architecte du Centre Pompidou).. 

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Un dernier regard sur le quartier Clichy-Batignolles

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    La traversée des maréchaux se fera sur ce pont.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous empruntons la rue du Bastion, longeant l'immeuble moderne du siège du Crédit Mutuel. Voyez-vous le tribunal se refléter dans la vitre... ?

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Le N°36 de la rue du Bastion : un numéro qui n'a pas été donné au hasard : il s'agit bien sûr de la nouvelle Direction de la Police Judiciaire qui se situe désormais ici depuis son déménagement du N°36 Quai des Orfèvres en septembre 2017.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Evidemment, cela change de son ancien emplacement, sur l'île de la Cité !

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Juste derrière, le Tribunal de Paris a été conçu par Renzo Piano et réalisé par Bouygues.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous passons devant la Maison des Avocats.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    En bonne compagnie pour la pause du midi à la boulangerie du coin

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous voici devant l'entrée du Tribunal composé de quatre blocs dont les terrasses sont arborées (mais fermées au public et même aux avocats : elles sont réservées aux magistrats, prestige oblige...) : il semble nous toiser du haut de ses 38 étages répartis sur une hauteur de 160 mètres.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    L'intérieur du bâtiment, tout de verre vêtu, est un immense espace qui s'étend du sol au plafond sur les six étages desservis par des escaliers roulants. Anne a écrit sur la fiche qu'elle m'a donnée que ce palais de justice se devait d'être beau, spacieux, clair et rassurant pour les justiciables.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Un plafond de verre illumine l'ensemble.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    A l'intérieur, des phrases extraites de la Déclaration universelle des droits de l'homme - 1948 (René Cassin)

    L'article 9

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris 

    L'article 1

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Nous avons pris les escalators pour bien profiter de ce grand espace inondé de lumière.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Article 6 : "Toute personne a le droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable."

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Vue plongeante...

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    Françoise Feugeas, une fidèle des promenades d'Anne, a gentiment proposé d'organiser cet après-midi au tribunal pour nous permettre d'assister à une audience.

    Françoise nous donne d'abord quelques informations sur le nouveau tribunal : il est l'œuvre de Renzo Piano (87 ans à ce jour), a été inauguré en 2019 et a coûté 2,4 milliards d'euros. L'état va devoir payer pendant 27 ans un loyer de 90 millions d'euros par an avant d'en devenir le propriétaire. 700 personnes (?) y travaillent et 4000 personnes s'y croisent chaque jour. Les boxes de garde à vue se trouvent dans les sous-sols : ils remplacent la "souricière" de l'ancien Palais de Justice de la Cité. Il est donc impossible de croiser les détenus dans les couloirs. Il s'y pratique des audiences civiles et pénales. Il y a ici 800 bureaux de magistrats et 1200 bureaux de greffiers...

    Nous choisissons d'assister à une audience pénale dans la 23e chambre correctionnellecelle des comparutions immédiates (petite délinquance).

    Françoise nous montre un schéma de la configuration de la salle N°1.

    De La Fourche au Tribunal de Paris (audience de la 23e Chambre correctionnelle) avec Anne

    Bien sûr tous les téléphones ont été éteints : la photo ci-dessous vient du net.

     Voici la salle dans laquelle nous avons passé presque trois heures.

    ☻ Marches de 6 km avec Générations 13 : de La Fourche au Tribunal de Paris

    La session commence tous les jours autour de 13h30 et se termine après de longues heures de débats souvent tard, une fois que tous les dossiers ont été traités, parfois même après minuit, nous dit Françoise. 

    Le tribunal est composé aujourd'hui de jeunes femmes de moins de 30 ans : une Présidente et ses deux assesseures, une Procureure. Il y avait aussi une greffière qui parcourait la salle en apportant les dossiers concernés et une autre à l'ordinateur pour enregistrer les débats. Quant aux avocats, tous jeunes eux aussi, il y avait un seul homme mais au moins quatre femmes parmi ceux de la Défense tandis que la Partie Civile était assurée par un seul avocat (ce dernier n'a pas eu à intervenir dans la partie de l'audience à laquelle nous avons assisté).

    Les prévenus qui sortent de garde à vue sont amenés dans le box vitré par des policiers et - cela m'a frappée - ils se tiennent les mains dans le dos même s'ils ne sont pas menottés.

    Quant au public, il s'assoit sur les bancs qui, je vous l'assure, font mal aux fesses après plusieurs heures !

    Nous avons vu défiler quant à nous pas mal de prévenus, tous très jeunes (entre 18 et 25 ans), presque tous impliqués dans ce qu'on appelle "les produits" (le cannabis, la cocaïne, l'héroïne et la méthamphétamine), avec parfois un profil psychiatrique, souvent élevés par une mère seule.

    Le cas des deux cousins, eux aussi mêlés à un trafic de drogue, et qui sont solidaires entre eux, m'a particulièrement touchée.

    La Présidente et la Procureure avaient l'air chevronnées, en tout cas pas tendres. Nous n'avons pas eu le courage d'attendre les délibérations ce qui fait qu'on est restés un peu sur notre faim...

    Merci à Anne et à Françoise pour cette journée fort intéressante.

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    Si vous voulez, vous pouvez lire ci-dessous l'article de Emile Benech, journaliste à Ouest-France : il vous donnera une idée de ce qu'est une comparution immédiate et de ce à quoi nous avons assisté.

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    La comparution immédiate est une procédure rapide et de plus en plus utilisée, créée pour désengorger la justice française, en difficulté. À la 23ème chambre, on voit donc passer beaucoup de monde, d’horizons parfois différents, mais souvent ancrés dans la même précarité.

    A 13h30, l’audience doit commencer. L’huissier coordonne les derniers préparatifs avec habilité. Il jongle entre ses dossiers, afin de savoir quel prévenu faire entrer en premier, sachant que tel avocat manque à l’appel, que tel dossier est introuvable, ou que tel prévenu n’a pas encore effectué son enquête de personnalité. Il se passe encore 30 minutes d’attente avant que le tribunal entre. Le tribunal, c’est trois juges : un président, dans le cas présent une présidente, et deux assesseurs. Lorsque ces derniers arrivent, l’huissier lance un tonitruant « Levez-vous, le tribunal ! » Le tribunal s’installe, la salle s’assied. La présidente explique brièvement la séance d’aujourd’hui. Elle sera chargée, puisqu’il s’agit d’entendre quinze prévenus en cinq heures. Vingt minutes seraient donc allouées par prévenu en moyenne.

    Le palais a beau avoir changé, s’être agrandi, être plus moderne, son principe reste inchangé. Dans la salle d’audience 2.05 du tribunal de grande instance de Paris (TGI) séjourne la 23ème chambre correctionnelle. Celle des comparutions immédiates, la procédure la plus rapide du système correctionnel français. Elle consiste à faire juger un prévenu directement après sa garde à vue, sur décision du procureur. Le délit, puisque la 23ème chambre ne s’occupe ni des crimes ni des contraventions, doit être puni d’au moins 2 ans de prison, ou six mois s’il s’agit d’un flagrant délit. Ces audiences, se passant autrefois sur l’île de la Cité, dans le palais de justice historique, ont déménagé et se déroulent aujourd’hui dans la super structure judiciaire finie l’année dernière. Cette dernière, haute de 160 mètres, trois fois plus grande que le palais de justice, doit représenter la justice de demain. L’effet visuel est assuré par les grands espaces et la blancheur du palais, où les boiseries et les plafonniers ont laissé place aux escalators et aux grands espaces aseptisés. Entrer dans la salle 2.05, c’est aussi voir la modernisation de l’architecture judiciaire. L’espace est resserré, le tribunal a quitté sa posture dominatrice, et a été- un peu- abaissé. Les prévenus paraissent dans un box vitré, mais, à la suite d’un mouvement des avocats, ouvert. Pour que la défense puisse s’adresser à ses clients sans barrière. L’un des avocats commis d’office s’en réjouit brièvement, un gain « d’humanité » selon lui. La procureure, en face de lui, semble grincer des dents.

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    La salle d’audience 2.05 du TGI de Paris : la vitre qui le clôture a été retirée suite à un mouvement de grève des avocats.

    Lorsqu’on assiste à une audience d’une chambre correctionnelle comme la chambre des comparutions immédiates, on s’attend à avoir en face de nous des délinquants, des vrais. Et il y en a. Mr Bouazar (Tous les noms ont été changés) semble en faire partie, d’ailleurs. Il est soupçonné de violence sur quatre policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Il aurait agressé ces policiers, puis, enfin maitrisé, les aurait menacés de mort en criant : « je suis Daech ». A l’audience, Mr. Bouazar est agité, il demande la parole, puis ne la souhaite plus. Son avocate lève les yeux, et demande contre l’avis du prévenu une expertise psychiatrique. Celle-ci sera retenue, avec un renvoi afin de permettre aux présumées victimes d’assister à la comparution. Sur les onze prévenus de cette audience, seuls trois étaient pourtant soupçonnés de délits violents.

    Durant les coupures, brèves mais récurrentes, Me Richman, avocat pénaliste, raconte. Lui, qui a un cabinet qui marche plutôt bien, continue à venir pour s’occuper de commissions d’office parce qu’il juge ça nécessaire. Il a « de la bouteille », et s’en sert ici. Plus jeune, il n’arrivait pas forcément à trouver de bonne stratégie de défense pour ses clients. Aujourd’hui, il pense que son travail est plus d’apprendre à son client à dire la vérité.

    Idir, lui, a 19 ans. La police l’arrête dans une voiture le voyant pianoter sur un téléphone portable. Le jeune homme a l’air tendu, s’en suit une fouille, et l’on découvre sur lui 15 grammes de cocaïne. Il explique avoir été forcé de ramener la drogue d’un point à un autre après avoir commis une erreur. A-t-il le profil d’un dealer ? Pas vraiment, selon l’avis- fait assez rare pour être énoncé- et du procureur et de la défense. Il vit chez ses parents, bien intégré, a un casier vierge et suit un BTS d’informatique à l’université Paris 2. Mais cela ne suffira pas à convaincre le tribunal. Après délibération, le verdict tombe, Idir purgera une peine d’un an de prison.

    On fait surtout face, lors de cette audience, à une précarité installée. Nombre de ceux qui vont être entendus aujourd’hui sont sans domicile fixe. Le premier, c’est Kristian. Ce polonais de 23 ans, qui a besoin d’un interprète, est ici pour le vol d’un fût de bière au Carrefour et pour avoir, sous l’effet de l’alcool tenté d’allumer un feu dans sa cellule. Kristian a du mal à s’exprimer, mais il explique avoir des problèmes psychologiques suite à ses dernières années passées dans la rue. Il a essayé de se jeter d’un pont l’année dernière. Après délibération, le tribunal décidera d’une peine de 8 mois de prison.

    Au fur et à mesure des auditions, on sent des tensions s’installer. Le manque de temps, puisque les dossiers s’enchainent, mais pas assez vite, et que l’audience prend beaucoup de retard. L’émotion des auditeurs, qui parfois apparentés aux prévenus, et qui lâchent des exclamations ou des pleurs lors des rendus de délibérés. La sévérité du parquet, aussi, qui demande exclusivement des peines de prisons fermes avec mandat de dépôt immédiat, ce qui agace les avocats des prévenus. Ces derniers ne font rien pour s’en cacher, et les échanges avec la procureure vibrent de plus en plus. Le tout rend l’ambiance chargée, électrique.

    D’autres prévenus ayant des problèmes financiers sont présents. Ici, nous avons Mr. Zoubir et Mr. Amrani. Le premier, 70 ans et le second, 57, sont soupçonnés d’avoir cambriolé 4 hôtels entre le 4 et le 24 décembre. Mr Zoubir, cheveux blancs, chemise noir et pull kaki explique qu’il touche 460 euros par mois. Ce sont ses enfants qui l’aident à finir le mois. Il croise alors le regard de sa fille, présente dans la salle, et les deux éclatent en sanglot. Mr Amrani prend la parole à la fin de son audience. Sa voix est tremblante, son avocate dit à voix basse ne pas comprendre comment la présidente de la séance peut le mettre dans cet état. Il exprime ses regrets et sa honte. Verdict : 1an d’emprisonnement ferme.

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    Graphique rassemblant les grands chiffres des comparutions immédiates, réalisé par L'Observatoire International des Prisons

    Il est maintenant vingt heures, l’audience, a pris une heure et demi de retard. La salle s’est progressivement vidée, il ne reste guère que cinq six personnes dans les bancs des auditeurs libres, diminuant par extension la tension. Mais la fatigue, elle, se ressent. Et pour la procureure, qui n’a que peu de repos, et pour les avocats, qui alternent à tour de rôle leur présence. Et, bien sûr, pour le tribunal, qui appelle, qui interroge, et qui, au final, juge.

    Christophe et Samir, tous deux sans domicile fixe, ont essayé de dérober le portefeuille d’un septuagénaire. Ça n’était pas leur première fois. L’un est présent sur le territoire de manière illégale. Tous deux, s’ils gardent une posture droite, ont la voix tremblante. Ils reconnaissent les faits, et prennent respectivement 1an d’emprisonnement ferme.

    Si l’on fait le bilan de cette journée : des quinze prévenus initiaux, quatre ont demandé, et obtenu, un report de leur audience. Les onze autres seront entendus. Trois d’entre eux avec une caractérisation de violence, un pour trafic de stupéfiants, les sept autres pour vol. cinq étaient sans domicile fixe. Tous, sauf le prévenu inculpé pour trafic de stupéfiants, étaient dans un état de précarité, c’est-à-dire, selon la définition du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans « l’absence d’une ou plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. ». Ils vivaient tous (à l’exclusion du prévenu spécifié précédemment) sous le seuil de pauvreté. Ils ont tous été jugés coupables, et ont tous été condamnés à une peine de prison ferme.


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  • Ce mardi après-midi, la pluie s'est invitée à la balade que nous proposait Michel Duffau dans le cadre des "Petites promenades dans Paris" de mon association, Générations 13.

    Nous sommes une dizaine à nous être inscrits à cette visite de l'intérieur de trois églises parisiennes situées au centre de la capitale dans le quartier latin : Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont.

    Michel nous a donné rendez-vous à la station Cluny-La Sorbonne. Il nous emmène tout d'abord rue de la Huchette qui tire son nom d'une enseigne attestée de la fin du XIIIe siècle "La Huchette d'or".

     Connaissez-vous la chanson d'Yves Simon intitulée "Rue de la Huchette" ? Elle date de 1973 et rend bien l'ambiance qui régnait dans ce lieu autrefois...

    Dans le rue de la Huchette deux hauts lieux de la vie nocturne parisienne :

    Le théâtre de la Huchette a été créé en 1948 : c'est ici que depuis plus de 65 ans deux pièces d'Eugène Ionesco, "La Leçon" et "La Cantatrice chauve", sont jouées chaque soir, comptant à ce jour plus de 20 000 représentations, une longévité unique dans l'histoire mondiale du théâtre. Ces deux pièces détiennent le record du monde du spectacle joué sans interruption dans un même lieu.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Le Caveau de la Huchette, créé également en 1948, est un  club de Jazz installé dans une cave dans lequel tous les grands musiciens du genre se sont produits : Lionel Hampton, Count Basie, Art Blakey, Memphis Slim, Bill Colleman, Rhoda Scott, Claude Luter, Claude Bolling etc.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Une photo que j'ai empruntée à Monick...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Au N°14 de ladite rue, à l’angle de la rue du Chat-qui-Pêche, un médaillon plaqué sur la façade est orné d’un Y, rébus pour "lies-grègues", lacets de fixation entre culottes et hauts-de-chausse vendus par les merciers.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Autrefois, on appelait en effet les hauts-de-chausses (vêtement masculin qui allait de la ceinture aux genoux) des "grègues" ou "grèques", à cause de la ressemblance avec les courtes et larges culottes des Grecs. Le nœud de ruban vendu par les merciers pour l’attacher au pourpoint (vêtement masculin du haut du corps porté par les hommes au Moyen-Age), se nommait lie-grèques, d'où le jeu de mots, un peu tiré par les cheveux, mais qui fonctionne !

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Si les enseignes et leur signification vous intéressent, vous pouvez cliquer ICI pour lire l'article très intéressant fait par Danièle Sallenave de l'Académie française sur le sujet.

    Nous rejoignons ensuite l'église Saint-Séverin dont nous visiterons l'intérieur assez rapidement, le but de Michel étant surtout de nous emmener voir l'ancien cimetière attenant. L'église Saint-Séverin présente en effet la particularité, exceptionnelle à Paris, d'avoir conservé quasiment intact l'emplacement de son cimetière et de son charnier.

    L'église tire son nom de l'ermite Séverin qui, au VIe siècle, avait l'habitude de prier dans un petit oratoire rudimentaire. Après sa mort, une basilique (d'abord une chapelle) est érigée sur les lieux.

    Détruite par les Vikings lors du siège de Paris (885-887), l'église est reconstruite au XIIIe siècle en ce qui concerne le clocher et les trois premières travées de la nef et dans la seconde moitié du XVe siècle pour le reste (photo ci-dessous).

    Par chance, la Révolution ne l'endommagera pas.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Michel nous montre, au niveau des chapelles latérales, les vitraux contemporains de Jean Bazaine (1904-2001) posés en 1970, une commande du curé de la paroisse, qui représentent les sept sacrements. Pour info, la voûte de la station de métro Cluny-La Sorbonne a également été décorée par Jean Bazaine (il s'agit alors de mosaïques).

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    L'église est réputée pour son chœur entouré de la forêt de colonnes du double déambulatoire (XVe siècle). Au centre, une superbe colonne torsadée éclairée par une lumière artificielle. En arrière-plan, les vitraux de Jean Bazaine illuminent le déambulatoire.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    On  parle ici parfois de la "palmeraie" de Saint-Séverin.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Michel nous emmène ensuite voir le jardin adjacent situé au sud de l'église entre les rues Saint-Jacques, de la Parcheminerie et des Prêtres-Saint-Séverin.

    Construites à la fin du XIVe siècle, trois galeries voutées d’ogives entouraient le cimetière à la manière d’un cloître. Au centre étaient des fosses communes où l'on enterrait les petites gens. Les galeries voûtées d'ogives ceinturant cet espace étaient réservées aux plus aisés. Vers 1763, environ 250 personnes étaient inhumées chaque année dans le cimetière.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Jusqu'au début du XXe siècle, les galeries étaient surmontées de deux étages de logements réservés aux prêtres (ici, une photo prise en 1907).

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Nous rejoignons ensuite l'église Saint-Julien-le-Pauvre voisine dans laquelle nous trouvons un abri contre la pluie qui ne cesse de tomber...

    Tout comme Saint-Séverin, elle ne possède pas de transept. Il s'agit en fait d'une église de confession orthodoxe dans laquelle les fidèles sont séparés du clergé par une iconostase. L'iconostase est une cloison porteuse d'icônes héritière de la balustrade en bois ou en pierre qui, dès le IVe siècle au moins, séparait le sanctuaire de la nef. Elle est ici éclairée par des lampes.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Deux portes donnent accès au prêtre qui officie derrière.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Les icônes sont un symbole que l’on vénère - et non des idoles - à l’inverse de l’adoration qui est due à Dieu seul.

    A gauche de l'iconostase, une icône représente Saint-Julien-l'Hospitalier, Patron des bateliers, des voyageurs et des aubergistes.

    D'après sa légende que je simplifie ici, Julien était un noble chasseur à qui un cerf aurait prédit qu'il tuerait ses père et mère. Après avoir fui son pays pour éviter ce crime, il les aurait tués par erreur ; en expiation, il aurait fondé un hôpital dans un lieu retiré où il se fit passeur (d'où le sens de cette icône). 

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    De l'autre côté, une icône représente une Vierge à l'Enfant.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Un joli chapiteau sculpté

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    A la sortie de l'église, un objet en cuivre très élégant sert à conserver le pain bénit que les fidèles emportent chez eux à la table du foyer familial, un rite perdu dans la religion catholique mais qui perdure ici.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    L'église était assez sombre, je n'ai pas vraiment distingué son cabochon mais il est très fin.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    A la sortie, un peu de soleil enfin !

    Michel nous montre différentes photos d'iconostases en France et dans le monde. Sur cette page, la cathédrale russe orthodoxe de Nice.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Une merveille d'architecture édifiée par le tsar Alexandre II en souvenir de l'endroit, proche, où son fils le tsarévitch Nicolas mourut d'une méningite.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    En voici l'iconostase

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Paris et sa banlieue possèdent, outre Saint-Julien-le-Pauvre, de nombreuses églises orthodoxes. La Cathédrale Alexandre Nevsky, située rue Daru, en est une : en voici l'iconostase.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Il y a aussi la récente Cathédrale de la Sainte-Trinité, voisinant la tour Eiffel, aux bulbes dorés, une commande de Bertrand Delanoë alors maire de Paris, édifiée par l'architecte Jean-Michel Wilmotte dont voici l'iconostase.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    J'aime beaucoup celle de l'église orthodoxe russe Saint-Nicolas de Toulouse.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    J'arrête là avec les églises orthodoxes qui sont également pléthore de par le monde, en Russie, en Roumanie, en Bulgarie, en Grèce, en Albanie, en Turquie, en Pologne...

    Non loin de là, rue Galande, le club de jazz "Aux Trois Mailletz" est installé dans des caves médiévales authentiques du XIIIe siècle. Il a accueilli lui aussi tous les grands du Jazz. Le club des Trois Mailletz a aussi permis à des chanteurs et des poètes de se produire alors qu'on les refusait ailleurs. Ainsi, Léo Ferré, Catherine Sauvage, Jean-Roger Caussimon, Nina Simone y ont-ils donné plusieurs spectacles. Il a aussi vu les débuts de Zaz et de Dany Brillant.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Très élégant ce portail : Michel nous dit que Claude Nougaro a habité ici les cinq dernières années de sa vie en compagnie de son épouse, Hélène Nougaro.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13 

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Nous voici arrivés en vue de Notre-Dame dont les échafaudages de la flèche viennent d'être retirés partiellement (300 tonnes tout de même...).

    Au premier plan, dans le square Viviani, le plus vieil arbre de Paris, un robinier faux-acacia, est désormais muni d'une béquille en béton : il faut dire que, envoyé sous la forme d’une graine depuis l’Amérique (région des Appalaches - sud des Etats-Unis) à Jean Robin (1550-1629), herboriste d’Henri IV, il réside à ce jour à Paris depuis quelque 423 ans !

    Son nom latin est "Robinia" : il a été adopté par Linné, un herboriste du XVIIe siècle en hommage à Jean Robin qui l'avait planté en 1601

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Le printemps pointe le bout de son nez au square Viviani (homme d'état français ayant signé l'ordre de mobilisation générale le 1er août 1914). 

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13 

    Au centre, une fontaine de bronze moderne du sculpteur Georges Jeanclos (1995) remplace maintenant l'ancienne fontaine Wallace. J'avoue que je ne l'avais jamais remarquée et pourtant elle ne manque pas d'originalité. Le sculpteur, d'origine juive, a été marqué par le passé de sa famille pendant la deuxième guerre. Il sculpte ici des enfants se prenant dans les bras, comme acte d'amour en réaction à l'holocauste.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Un dernier regard vers Notre-Dame

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

    Il y a la queue devant la librairie "Shakespeare and Company" située rue de la Bûcherie : elle porte ce nom depuis 1964, date du 400e anniversaire de William Shakespeare, même si elle a été créée bien avant la guerre et sert à la fois de librairie et de bibliothèque spécialisée dans la littérature anglophone. Depuis 2015, un café y a été adjoint avec une vue imprenable sur Notre-Dame : ce dernier sert principalement des plats végétariens, avec des options vegan et sans-gluten.

    La librairie est également devenue un asile pour les écrivains-voyageurs qui souhaitent y rester quelques nuits. En contrepartie, il leur faut respecter certaines conditions comme lire un livre par jour, aider deux heures à la boutique, et rédiger une page autobiographique en y joignant une photographie.

    ☻ Visite des églises Saint-Séverin, Saint-Julien-le-Pauvre et Saint-Etienne-du-Mont avec G13

     Nous remontons ensuite la rue des Carmes jusqu'au Panthéon. Michel nous signale au passage au N°8 un magasin de magie "Mayette Magie Moderne". J'ai cru comprendre que comme Obélix il était tombé dedans quand il était petit...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Un peu plus loin, nous passons devant l'église Saint-Ephrem-le-Syriaque, dont le portail est copié sur celui de l'église romaine Saint-André du Quirinal à Rome (une œuvre du Bernin).

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Nous voici arrivés sur la place dominant la montagne Sainte-Geneviève. Devant nous l'église Saint-Etienne-du-Mont et la tour Clovis, dernier vestige de l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Une rue a en effet été percée au XIXe siècle entraînant la démolition de l'abbaye (qui tombait plus ou moins en ruines) et la tour Clovis fait maintenant partie intégrante du Lycée Henri IV. Remplaçant un édifice du XIIIe siècle, elle est construite à partir de la fin du XVe siècle, et sert de paroisse aux habitants du quartier. Après avoir été brièvement transformée en temple de la Piété filiale sous la Révolution, elle est rendue à ses fonctions d'église paroissiale en 1801 et n'a pas changé d'affectation depuis.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    A l'intérieur, nous sommes éblouis par la magnificence du lieu, le regard se portant tout naturellement vers le chœur où subsiste un magnifique Jubé (1530-1540). Un jubé est une clôture séparant la nef du choeur, un peu comme le fait l'iconostase dans les églises orthodoxes.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Il s'agit du seul jubé subsistant dans les églises de Paris : il conjugue une structure gothique avec une ornementation Renaissance.

    Il faillit bien être détruit car le Concile de Trente (1542-1563) eut à cœur de faire disparaître cette barrière pour réunir la communauté lors des offices mais l'unanimité n'était pas faite, d'autant plus qu'une perte substantielle de revenus était à craindre. En effet, des particuliers louaient des emplacements sur la tribune du jubé, ce qui rapportait 60 à 80 livres par an à la fabrique de l'église.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Michel nous signale que le jubé de Notre-Dame a été détruit au cours des siècles (en 1548-1550 et en 1789) pour être remplacé, à la demande de Louis XIV par une grille en fer forgé. Lors des fouilles récentes qui ont été effectuées après l'incendie de la cathédrale, les archéologues en ont trouvé des fragments. Le temps étant compté, tout a été recouvert...

    La chaire à prêcher est du maître-menuisier Germain Pillon (1651).

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    La cuve à prêcher est soutenue par un Samson, très costaud évidemment,

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13 

    et très expressif.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Dans la partie sud de l'église un vitrail représente les deux églises avant le percement de la rue Clovis. 

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

     

    La procession de la châsse (1882)

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Et justement, juste à côté se trouve la châsse, en cuivre, de Sainte Geneviève, vide de ses reliques depuis la Révolution.

    La Patronne de Paris (et des gendarmes !) naquit à Nanterre vers 420, issue d'une riche famille aristocratique gallo-romaine. A quinze ans, elle consacra sa vie au Seigneur et s'installa dans Paris dès l'âge de 20 ans. En 451, elle réconforta le peuple effrayé par la menace que faisait peser Attila sur toute la vallée de la Seine. En 465, elle sauva aussi les parisiens de la famine en allant, par la Seine, chercher des vivres jusqu'en Champagne alors que Paris était assiégée par Childéric Ier. Dans sa vieillesse, elle noua des liens d'amitié avec le roi Clovis et la reine Clothilde, raison pour laquelle elle fut inhumée dans l'abbaye voisine, actuel Lycée Henri IV.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Voisine de la châsse de Sainte-Geneviève une très jolie chapelle de style gothique flamboyant : l'église est tellement riche qu'il faudrait plusieurs jours pour la visiter par le menu...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Nous faisons le tour du déambulatoire...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

     éclairé de ce côté-ci par des verrières datant du XVIe siècle.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Toute l'église est cernée par une coursive ornée d'élégants balcons.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Michel nous entraîne ensuite du côté de la chapelle des Catéchismes construite en 1857 par Victor Baltard. Cette chapelle était réservée à l'enseignement de la religion aux enfants sous l'impulsion de Louis-Philippe.

    Je n'étais jamais venue jusqu'ici...

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Lui faisant face, la galerie des Charniers (un petit cimetière se trouvait ici autrefois) où se trouve une très belle collection de vitraux peints à l'émail de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe. Mutilés et dispersés à la Révolution, ils furent à nouveau réunis en 1834 : il n'en reste plus que 12 sur les 22 initiaux.

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Le miracle des Billettes à gauche : La seule réalité attestée serait qu’une personne juive, inculpée de profanation d'hostie, a bien été jugée à Paris en 1290. 

    et l'arche de Noé à droite

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

     Le serpent d'airain (L'histoire raconte l'un des nombreux moments où les Israélites ont douté de Dieu et où Moïse s'est adressé à lui pour les sauver.)

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Le Christ lavant les pieds des apôtres (à gauche)

    ☻ Promenade dans le quartier latin avec Générations 13

    Je m'arrête là avec les vitraux car je ne suis pas très experte en religion...

    Un grand merci à Michel pour cette visite fort agréable.


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  • Je zappe souvent le soir, après le film, sur les différentes chaînes que nous offre la télévision et souvent je m'arrête sur Public Sénat qui diffuse de très bonnes émissions. C'était le cas hier soir avec un documentaire fort bien fait, classé dans la catégorie "Société", et intitulé "La guerre des moutons".

    On y apprend comment un berger, François Cervonney, éleveur de moutons de pré salé dans la baie du Mont Saint-Michel, vit en permanence avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis quinze ans, l'association Manche Nature (qui par ailleurs n'est pas critiquable) lui demandant de démanteler sa bergerie (construite en bois en 2009, sans permis de construire il est vrai mais par ailleurs invisible depuis le Mont Saint-Michel puisque basse et entourée d'arbres).

    Tout est une question de loi : en l'occurrence, il s'agit de la loi littoral, votée en 1986, qui définit la zone inconstructible dans les 100 mètres du rivage de la mer.

     Cliquez ICI pour visionner le documentaire sur Public Sénat (durée 52 minutes). Vous verrez, c'est passionnant.

    Je suis d'accord : François Cervonney n'a pas respecté la loi (même s'il était soutenu par des élus locaux) MAIS ne peut-on faire exception en lui accordant de garder sa bergerie qui protège ses moutons du froid de l'hiver et les empêche ainsi de mourir, surtout qu'elle sert à nourrir la population locale alors qu'on critique l'importation de la viande depuis la Nouvelle-Zélande... ?

    Moi, je trouve qui SI !

     Une association s'est constituée pour épauler le berger : elle s'appelle "Bergerie à défendre". Cliquez ICI pour aller sur son site Facebook.

    Merci à Public Sénat pour cet excellent reportage.


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  • Hier soir j'ai regardé Public-Sénat, une chaîne toujours intéressante qui alterne avec LCP (La Chaîne Parlementaire) et le sujet en était l'Holodomor (la grande famine qui fit 4 millions de morts sur 32 millions d'habitants en Ukraine en 1932-1933 sous l'époque communiste dirigée par Staline).

    Il s'agissait de l'émission "Sens Public" présentée par Thomas Hugues. Plusieurs invités ont participé aux discussions qui m'ont bien intéressée.

    Cliquez ICI pour écouter l'émission.


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