• Je viens de lire un roman historique (vous savez que j'adore l'histoire) très intéressant et bien documenté, Le roi qui voulait voir la mer de Gérard de Cortanze. Ces mots sur le bandeau jaune, c'est bien sûr Gérard de Cortanze qui les a inventés mais... il se pourrait que Louis XVI les ait prononcés.

     Juin 1786 : Le roi Louis XVI décide d’aller à Cherbourg - malgré l’opposition de ses conseillers - constater l'avancement des travaux du port destinés à protéger la cote normande des incursions de l'Angleterre. Il s’embarque donc, en compagnie d'une escorte assez restreinte et sans tout le cérémonial que lui impose la couronne dans un grand périple à travers la Normandie, terre de légendes et de sorcières.

    La visite de Louis XVI à Cherbourg - Louis-Philippe Crépin (1817).

    ☻ J'ai aimé... "Le roi qui voulait voir la mer" de Gérard de Cortanze

    Alors que le roi découvre la misère d'une partie de la population mais aussi l'attachement des paysans à sa personne, les nobles qui l’accompagnent ne cessent de le critiquer, cherchant à l'isoler pour conserver leurs privilèges.

    Quand enfin il verra la mer, ce sera pour lui un enchantement.

    On fait ici la connaissance d’un louis XVI inconnu, intime, ayant une culture solide, parlant l'anglais et lisant plusieurs langues, étonnant les marins eux-mêmes par sa grande connaissance des cartes marines, de la mer et des marins, plus à l’aise avec eux qu’avec son entourage qui cherche constamment à le prendre en défaut : un roi qui se voudrait proche de son peuple et qui  comprendra au retour à Versailles qu’il doit réformer son pays.

    Sa grande connaissance des cartes marines amène celui-ci à préparer lui-même l'expédition de La Pérouse autour du monde, une expédition dont ce dernier ne reviendra pas.

    Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse - Nicolas André Monsiau (1817)

    Il s'agit bien d'un roman

    En effet, l’auteur nous fait pénétrer dans les pensées du roi et dans ses rêves, annonciateurs du sang versé quelques années plus tard, pensées qu’il a nécessairement dû imaginer.

    J’ai aimé ce roman historique qui nous fait découvrir la personnalité d'un roi méconnu, souvent réduit à sa passion pour la serrurerie, à sa fuite à Varennes et à sa fin sur l’échafaud en 1793. Je ne me souviens pas d’avoir jamais entendu souvent évoquer ses qualités, ses compétences, ses ambitions ou ses réalisations.

    L'interview de Gérard de Cortanze

    Gérard de Cortanze est né à Paris en 1948. Il est l'auteur de nombreux romans et éditeur chez Albin Michel.

    Il a à son actif de très nombreuses publications dans des domaines très divers comme l’art ou l’histoire, dont Les enfants s'ennuient le dimanche (Hachette, 1985), Antonio Saura, l’exil biographique (La Différence, 1990), Une chambre à Turin (Editions du Rocher, 2001), De Gaulle en maillot de bain ( Plon, 2007), Frida Kahlo : La Beauté terrible ( Albin Michel, 2011), Pierre Benoit : Le Romancier paradoxal (Albin Michel, 2012, Prix Pierre Benoit 2013 de l’Académie française), Femme qui court, Violette Morris la scandaleuse (Albin Michel, 2019, Prix Historia du roman).

    Je pense que je vais continuer à lire cet auteur, très facile d'accès.


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  • Je suis à nouveau allée au cinéma (eh oui, il faut que je rentabilise ma carte !) et n'ai pas été déçue par le film que j'avais choisi d'aller voir.

    "Inchallah, un fils" de Amjad Al Rasheed a été réalisé par un jeune cinéaste jordanien dont c'est le premier long métrage et que je découvre avec bonheur. Le film va représenter la Jordanie aux Oscars 2024. J'attends impatiemment les résultats...

    ☻ Un film fort sur la condition féminine en Jordanie actuelle

    Nawal, 30 ans, et son mari ont une fille et essaient d'avoir un deuxième enfant. Un matin, Nawal se réveille veuve. À ce chagrin brutal s’ajoute bientôt une injustice légale : mère d’une adorable petite fille, Noura, la jeune femme se voit réclamer une partie de son modeste héritage par sa belle-famille au motif qu’elle n’a pas de fils. Nawal a beau faire valoir ce qui ressemblerait à des droits, elle a participé au paiement du crédit de l'appartement, elle travaille (elle est infirmière mais sans contrat de travail...), elle a apporté des biens et de l'argent en dot au moment du mariage, rien n'y fait. D'ailleurs, aucun document officiel ne confirme ses affirmations. Les lois et Dieu, tellement commode à invoquer quand cela arrange les hommes, sont inflexibles.

    Découvert à la Semaine de la critique de Cannes, ce premier film brosse un tableau révolté de la condition féminine en Jordanie.

    La bande-annonce

    J'ai adoré !


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  • Je fouille souvent sur le net et tombe aujourd'hui sur l'excellente émission du dimanche soir de la chaine Arte : Karambolage.

    Cette fois-ci, elle décortique l'expression "Parler français comme une vache espagnole" de la langue française.

    Voyez plutôt...

    Intéressant !


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  • Cette semaine je suis allée au cinéma aux "Sept Parnassiens" voir "La zone d'intérêt" de Jonathan Glazer (Grand Prix du Festival de Cannes 2023) dans lequel joue Sandra Hüller, l'actrice récompensée dernièrement aux César 2024 pour son rôle dans "Anatomie d'une chute".

    ☻J'ai vu au cinéma "La zone d'intérêt" de Jonathan Glazer

    Je n'y suis pas allée spécialement pour Sandra Hüller (qui joue la femme de Höss) car je n'avais encore vu aucun des films dans lesquels elle joue mais bien pour le sujet du film, la vie ordinaire de Rudolph Höss et de sa famille tout près du camp d'Auschwitz dont il était le commandant. Après la visite de ce camp l'été dernier lors de notre visite de la Pologne, il me semblait essentiel d'aller voir ce film qui se passe de l'autre côté du mur, un film dans lequel aucune image ne filtre de ce qui se passe derrière. Seule la bande son et les bruits de fond, effrayants, permettent de l'imaginer.

    Quand je parle de vie ordinaire, il s'agit de la vie quotidienne, domestique d'un chef du parti nazi (il s'est inscrit au parti en 1922) avec les avantages que cela implique.

    Rudolph Höss (Christian Friedel) occupe avec sa famille une villa cossue avec un très grand jardin, une piscine et des domestiques (ce sont de jeunes polonaises internées qui jouissent, si on peut dire, d'un traitement de faveur en travaillant pour les Höss). Hedwig Höss, sa femme, est d'ailleurs très fière de montrer à sa mère, lors d'un séjour chez eux, son jardin qu'elle a elle-même aménagé en y réservant une place pour des serres. Ne travaillant plus elle-même puisqu'elle élève leurs quatre enfants (la mère de famille idéale pour le parti nazi ; avant la guerre elle était femme de ménage chez une famille juive aisée), on peut comprendre par là qu'elle est fière de la réussite de son mari sans qu'elle cherche à savoir exactement ce pourquoi il est payé aussi confortablement. Et puis, il y a les coups de téléphone que celui-ci reçoit dans le cadre de son "travail" qui l'amènent même un jour à devoir quitter ce petit paradis, ce qu'Hedwig n'acceptera pas...

    La critique des journalistes de Télérama

     

    Au Masque et la Plume, les journalistes sont partagés entre ceux qui trouvent intéressant de montrer la vie ordinaire d'un nazi haut-gradé et ceux qui pensent qu'il est indispensable de montrer les choses au lieu de les cacher. Moi, j'ai trouvé le film justement très intéressant car tout à fait original.

    La vie familiale de Rudolph Höss (Wikipédia)

    De 1940 à 1943, Höss mène à Auschwitz, avec sa famille, une vie normale, dans une certaine aisance. À sa table, on sert des mets raffinés, des vins fins, des cigares et du café. Il y dispose d'une maison de dix pièces, sans compter les salles de bain et les cuisines, et de deux domestiques, des internées en raison de leur appartenance aux Témoins de Jéhovah. Passionné de chevaux, il dispose d'écuries privées, mieux aménagées que les baraques des détenus, où sont abrités de superbes demi-sang provenant du Schleswig-Holstein. Ses relations avec son épouse paraissent sans problème et il semble avoir été heureux en ménage au cours des quatre années passées à Auschwitz ; tout au plus déclare-t-il à Gustave Gilbert, qu'après avoir révélé à son épouse la nature exacte de ses activités, ils n'ont plus que rarement de « désirs charnels ». Au grand chagrin de sa femme, bonne cuisinière et qui n'a jamais été membre du parti nazi, il ne prête que peu d'attention à la nourriture. L'éducation des cinq enfants du couple repose essentiellement sur l'épouse de Höss. Il n'y a, pour lui, pas de contradiction fondamentale entre sa fonction à Auschwitz et le bonheur familial. Il vit cette période en se sentant épuisé par le travail, frustré par des demi-succès, par l'épuisement, par l'incompétence du personnel et par les ennuis du service.

    Un moment très fort de cinéma


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  • Aujourd'hui, nous sommes allés passer la journée à Troyes.

    Après un petit restau fort sympa dans lequel nous nous sommes délectés d'une cuisse de canard confite, nous voici en plein cœur du Bouchon de Champagne : c'est ainsi qu'on nomme le centre de Troyes du fait de sa forme et de sa localisation.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Notre intention est de visiter la Cité du Vitrail, qui a été rénovée en 2022 et qui est installée dans l'ancien hôtel-Dieu de la ville. L'Hôtel-Dieu-le-Comte est ainsi nommé car il a été fondé - en 1157 - par une donation d'Henri Ier dit le Libéral, Comte de Champagne.

    Administré par les religieuses de l'ordre de Saint-Augustin, il aura pour vocation d'accueillir, selon les siècles, les pauvres, les malades, les indigents, les femmes en couche, ou même les nouveau-nés abandonnés.

    En voici l'entrée principale : la grille monumentale en fer forgé et doré, posée en 1760 assied le caractère prestigieux de l’édifice.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    L'entrée du public se fait par cet autre portail.

     ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Nous commençons par la visite de l'apothicairerie voisine qui a été aménagée au début du XVIIIe siècle et qui, restée en l'état, offre un très beau témoignage de la pharmacopée d'antan. Les religieuses et les apothicaires y entraient pour prendre les ingrédients nécessaires à la fabrication des remèdes qu'ils préparaient dans le laboratoire contigu pour les malades de l'hôpital.

    L'apothicairerie de Troyes est l'une des plus belles de France. Elle comporte deux salles, la salle de stockage (ci-dessous) et la salle de préparation.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Dans la première, un grand escalier sur roulettes permet d'accéder aux boîtes peintes - ou silènes - qui servaient à conserver les "simples", c'est à dire les plantes médicinales.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Des panonceaux donnent toutes les explications nécessaires.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Cette collection de 319 boîtes est unique en France.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    L’Apothicairerie compte également des pots en faïence rustique (pour la plupart de Nevers) du XVIIIe siècle, sobrement décorés de guirlandes de feuillages et de fleurs bleues, comportant chevrettes, pots-canons, piluliers ou bouteilles.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Ce grand vase en étain date du XVIIe siècle : il pouvait contenir soit de l'eau utilisée pour les besoins du laboratoire soit de l'eau thériacale (composée de sirop, de miel, de vin, de pulpes végétales, y compris de la chair de vipère). Le tout, bien mélangé, donnait un liquide qui servait de panacée pour tout soigner.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    La Thériaque, remède universel

    La formule en aurait été mise au point par le médecin de l'empereur Néron, Andromaque l'ancien, vers 60 ap J.-C. Réputée soigner tous les maux, son utilisation perdure jusqu'à la Révolution française. Elle se compose de plus de 70 ingrédients dont une large dose de chair de vipère et d'opium.

    Gravure sur bois datant de 1505 représentant la préparation de la thériaque

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Cette pièce, voisine de la précédente, était le laboratoire (il n'en reste aucun mobilier). Dans cet espace d'une soixantaine de m² des remèdes étaient encore préparés jusqu’en 1961. Il accueille aujourd’hui une présentation renouvelée sur le travail de l'apothicaire et un nouvel espace de médiation « Apothicaires en herbe ».

     ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Les remèdes des apothicaires proviennent des trois règnes :

    ► Le règne végétal produit les "simples" comme l'angélique l'aubépine, l'opium ou encore la rose de Provins,

    ► Le règne animal produit le cachalot, la corne de cert, la cire d'abeille, l'urine de chameau ou même la poudre de crâne humain.

    ► Le règne minéral utilise l'or ou les pierres précieuses.

    On voit dans cette vitrine, derrière les pots en faïence, un dessin du laboratoire d'antan qui était équipé de fourneaux et dont la cheminée était munie d'un tournebroche.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    On y voit aussi une maquette d'une apothicairerie du XIXème siècle, réalisée par un collectionneur de la première moitié du XXème siècle.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     Tout ceci n'a rien à voir avec le but premier de notre visite bien sûr : on attaque maintenant l'essentiel du sujet avec 5 étages de vitraux à visiter, en commençant par le haut (il est possible, soit de monter par l'escalier ci-dessous, soit de prendre l'ascenseur).

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     Nous voici donc sous les combles et pouvons admirer la belle charpente en bois.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    A l'entrée, des vitraux anciens (vers 1524) : ils représentent une crucifixion entre deux donateurs, représentés agenouillés devant leur prie-Dieu les mains jointes en prière selon les codes en vigueur au XVIe siècle. Le couple commanda ces vitraux pour l'oratoire privé de leur hôtel particulier situé au centre de Troyes, l'Hôtel Juvénal des Ursins.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Un document d'archives rare

    Voici un contrat du marché signé entre les peintres verriers troyens et le clergé de Sens. Les moindres détails sont précisés : le prix et les échéances de paiement, le choix et la provenance des matériaux, les délais accordés ou encore le choix d'autres intervenants comme le peintre du "patron".

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Au verso, des vitraux modernes : ce sont des détails (fac-simile) de ceux de la chapelle Sainte-Catherine située sur le flanc sud de la cathédrale de Strasbourg. Ils ont tout récemment été commandés à l'artiste vitrailliste Véronique Ellena.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Une image du "vitrail du Millénaire" (XIVe et XXIe siècles) in situ : cela me donne bien envie d'aller à Strasbourg...

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Ici un exemple de décoration à base de verre coloré : très joli, je trouve.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Les outils du peintre sur vitrail

    Les pinceaux

    ► Le "petit bois" (bâtonnet de bois permettant de faire entrer la lumière dans le dessin en enlevant partiellement la grisaille avant cuisson),

    ► Le putois (brosse ronde à poils durs avec une extrémité plate donnant un aspect granuleux au vitrail),

    ► Le trainard (en poils très longs de martre ou de "petit-gris" (écureuil) : pour exécuter des lignes très fines à l'aide d'un apuie-main),

    ► Le blaireau (pour faire des dégradés de couleurs).

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Les pigments

    ► La grisaille (existant depuis le Ve siècle : elle est composée essentiellement d'oxydes de fer),

    ► Le jaune d'argent (apparu autour de 1300 : poudre d'argent pur mélangée à de l'œuf battu),

    ► Les émaux (apparus au XVe siècle, ils se développent surtout au XVIIe : poudre de verre coloré mélangé à de l'eau ou à de l'essence, la couleur variant selon l'oxyde métallique).

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Au fond, un atelier a été reconstitué et un film tourne en boucle expliquant les différentes étapes de la fabrication des vitraux. 

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    On peut voir aussi dans cette salle comment les verriers parviennent à réparer des vitraux endommagés : ceux-ci sont ceux de la cathédrale de Sens.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Nous trouvons également des informations sur le sens de certains gestes comme ici celui de cette jeune femme levant les deux mains vers le ciel, paumes ouverte, doigts joints qui marque un signe de prière. On parle d'un orant, je crois ?

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Ceci n'est bien sûr qu'un aperçu de tout ce que nous avons admiré au 5e étage, étage que nous quittons maintenant en empruntant l'escalier en bois décoré dans sa partie centrale de bouteilles en verre coloré.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes 

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Juste pour la beauté...

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Autre petit bijou, ce vitrail daté de 1621 et d'une taille très modeste : la scène rapporte la visite d'Henri IV à Troyes en 1595. Celui-ci y reçoit un cœur d'or à la Maison de la Ville, symbole de l'attachement de la ville à son roi.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     La foule est massée devant l'Hôtel de Ville, paré pour l'occasion d'une tribune de bois. A gauche, on reconnaît la fameuse "Belle Croix", réalisée en métal doré par le sculpteur Nicolas Halins et aujourd'hui disparue. Cette sculpture avait la réputation de faire des miracles. Elle fut la première œuvre d'art troyenne à être détruite en 1792 par les révolutionnaires. Cette scène, peinte à la façon d'une miniature, illustre les effets virtuoses permis par la technique de l'émail. Posés sur la face externe du verre, des rehauts de lavis apportent de subtils effets de profondeur.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Au XIXe siècle, les vitraux reviennent à la mode.

    Une vraie mise en scène pour celui-ci datant de 1874, une œuvre de Henri de Faucigny-Lucinge qui devait probablement orner le cabinet d'un collectionneur.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     Ce buveur attablé reprend les codes de la peinture de genre hollandaise : le sujet populaire, le rictus légèrement sarcastique, le vêtement, le travail de peinture en camaïeu de bruns... Le modèle de la flûte de champagne est même imité des verres hollandais du XVIIe siècle.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Les rois mages suivant l'étoile (1845) - Louis Germain Vincent-Larcher 

    Avec ce vitrail, Vincent-Larcher met en place sa démarche de restaurateur. Il le présente en 1845 devant une commission chargée d'évaluer les compétences de celui à qui l'on confiera la restauration des vitraux de la cathédrale de Troyes. Adoptant une démarche "archéologique", il copie le plus fidèlement possible l'original médiéval et met au point une "patine". Cette couche peinte sur toute la surface opacifie le verre pour le rendre proche des vitaux anciens. Malgré des critiques formulées sur le style et les couleurs, le peintre se voit confier le chantier.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Changement d'étage...

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    La Galerie des vitraux

    Cette ancienne salle de malades a conservé ses volumes d’origine et bénéficie d’un éclairage naturel abondant. Elle accueille des vitraux de provenances et datations diverses, présentés en une déambulation esthétique et offerts à la contemplation du visiteur.

    Pas de panonceaux dans cette salle mais un petit guide à prendre à l'accueil pour s'y repérer...

    Arbre de Jessé - Eglise Saint-Pierre-ès-Liens - Laines-aux-Bois (1510-1520)
    Restauré en 1957 par Jean-Jacques Gruber (Nancy)

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    La vitesse - Jacques Simon (1928)

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Quel contraste entre ces deux vitraux et pourtant la technique est la même !

    A gauche, une œuvre de Kehinde Wiley intitulée "Lamentation". Je pense qu'il s'agit d'une sorte de "Vierge à l'Enfant", non ? Grâce à l'artiste afro-américain l'homme noir n'est plus invisible dans l'art et il est même replacé au cœur de l'histoire. 

    A droite, Les Rois Mages (1380-1390) - Peintre-verrier : Hermann de Munster
    (Vitraux de l'église Sainte-Ségolène de Metz)

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes 

    Coloquintes et nymphéas (1905) - Jacques Gruber

    En 1905, Jacques Gruber est au sommet de sa réputation de maître-verrier. Il a mis au point des techniques et un vocabulaire artistiques qui lui sont propres et qui font le succès de ses créations.

    Ce vitrail, commandé pour la résidence de Paul Luc à Nancy était intégré à une cloison ouverte dans le salon de l'habitation. Les nymphéas de la partie basse se retrouvent sur plusieurs autres verrières conservées en collections privées ou publiques. Les coloquintes de la partie haute en revanche, suivent un dessin original.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Joli, non ?

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Paravent Grande Canopée (2014) - Jean-Paul Agosti
    (verre gravé à l'acide et émaux - prêt de l'artiste)

    Jean-Paul Agosti puise son inspiration dans la nature, les arbres, les jardins, qu'il observe, photographie et dont il transcrit dans son œuvre peinte les jeux de lumière et les couleurs subtiles.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes 

    Changement d'étage : je ne m'en lasse pas...

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Le premier, c'est l'étage de l'exposition temporaire des œuvres de Francis Chigot, maître-verrier à Limoges (1879-1960) en collaboration étroite avec le peintre cartonnier Léon Jouhaux. Nous voici là en plein Art nouveau : un monde de lumières qui donne de l'importance aux figures féminines et à la nature.

    Jusqu'au tournant de la deuxième guerre mondiale, le fonctionnement de l'atelier est assurée par une production courante, bien que luxueuse, destinée à orner les riches demeures. Le vitrail gagne plafond et cages d'escalier, baies et portes, vérandas et jardins d'hiver.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Voici le vitrail qui fait l'affiche de l'exposition : L'émaillerie limousine (1908). 

    Il s'agit d'une allégorie de l'Email sous la forme d'une jeune femme décorant un vase. Derrière elle se devine la rivière de la Vienne et la ville de Limoges, dominée par sa cathédrale.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Le chêne au bord de l'eau (1914)

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     

    Les baigneuses (avant 1920)

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     

    Perroquet (vers 1920)
    Ce vitrail devait orner une demeure privée.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     

    Berger et ses moutons (?)

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     

    Nous voici à nouveau au rez-de-chaussée : la visite de la Cité du Vitrail se continue par celle de la Chapelle de l'ancien Hôtel-Dieu.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     Dans la Sacristie, deux statues

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    L'une représente un Christ aux liens, iconographie répandue en Champagne au XVIe siècle. Celle-ci, copiée sur une statue ancienne et réduite à une échelle plus petite, date de 1860. La Vierge à l'Enfant, elle, provient sans doute de la grande campagne de décoration et d'ameublement de la Chapelle entre 1864 et 1868.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Dans les bras de sa mère, l'Enfant Jésus porte la sphère représentant l'entièreté du monde et une rose, symbole de son sacrifice à venir.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    La Chapelle a conservé son décor peint et son ameublement des années 1860. La messe y était célébrée quotidiennement pour les religieuses et les malades 

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes 

    Un vitrail datant de 1866 représente la fondation de l’Hôtel-Dieu par Henri Ier le Libéral. 

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes 

    De chaque côté de la baie vitrée, des sculptures en trompe-l'œil 

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

     

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    L’oculus de la chapelle accueille depuis septembre 2021 une création de l’artiste peintre, Fabienne Verdier, de renommée internationale, exécuté avec la Manufacture Vincent-Petit (Troyes).

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Cette œuvre abstraite en grisaille et jaune d’argent rend hommage aux techniques du vitrail au XVIsiècle dans l’Aube et entre en résonance avec les grisailles peintes en trompe-l’œil sur les murs de la chapelle. Il s'agit d'un don de l'artiste à la Cité du Vitrail.

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Un joli plafond...

    ☻ La visite de la Cité du Vitrail à Troyes

    Une belle visite !

    A renouveler peut-être, qui sait avec Louis une prochaine année : les expositions tournent en permanence.


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