• Le cinéma à 4.50 euros le mardi chez Gaumont, c'est avec la carte bleue ! et j'en profite souvent.

    Cette fois-ci, je suis allée visionner un vrai chef-d'oeuvre : la vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minnelli. Le film date de 1956 mais c'est dans une version restaurée que je le découvre au Fauvettes, seule ou presque (nous étions quatre dans une salle de 94 places...).

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Un petit rappel de la vie du peintre...

    Vincent Van Gogh est issu d'une famille bourgeoise néerlandaise au sein de laquelle le père est Pasteur. C'est sans doute d'ailleurs influencé par ce dernier que Vincent, après un échec dans le monde de l'art en tant que marchand, s'engage à 25 ans dans une congrégation religieuse afin d'aider les plus démunis. Il est rapidement mis à l'épreuve quand il est envoyé en Belgique dans le Borinage, une région extrêmement misérable où hommes, femmes et enfants travaillent à la mine. Prêchant la bonne parole mais loin des préoccupations de ses ouailles, il comprend vite qu'il lui faut partager leur quotidien misérable pour les conquérir. C'est ainsi qu'il descend dans la mine, se dépouille de son mobilier au profit des pauvres et se prive de nourriture, ce qui fatalement lui fait perdre la santé.

    Usine de coke au Borinage - 1880

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Mineurs dans la neige - 1880

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Femmes de mineurs portant du charbon - 1882

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    C'est son frère Théo, le soutient de toujours, qui va le ramener aux Pays-Bas où il va se consacrer à ses deux passions : le dessin et la peinture.

    Durant cette période, Vincent réalise de nombreux portraits de paysans de la région. A travers ses dessins, il étudie l’expression des visages et le corps humain. Cette série d’études lui permet de réaliser sa première œuvre majeure les mangeurs de pomme de terre (1888).

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Pour peindre les gens, Van Gogh n'hésite pas à braver les intempéries parfois, pour être au plus près de son sujet.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Paysanne bêchant - 1885

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    De retour dans la maison familiale, Vincent tombe amoureux de sa cousine Kee qui est veuve - il lui exprime le désir de fonder un foyer - mais celle-ci l'éconduit. Il rencontre ensuite une jeune blanchisseuse, Sien, qui se prostitue parfois : elle sera son modèle mais aussi sa compagne.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Ils vont vivre ensemble un certain temps (avec le bébé de Sien) jusqu'à ce que celle-ci décide de mettre fin à leur vie commune, Vincent dépensant tout l'argent du ménage en peinture...

    Sien Hoornik - 1882 

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

     Après avoir goûté à la couleur à La Haye et connu à Paris où il habite chez son frère Théo d'autres artistes peintres comme Seurat, Degas, Pissaro, Guillaumin, Toulouse-Lautrec...,

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    il décide de partir en Provence : c'est à Arles qu'il élit domicile.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Cerisiers en fleurs - 1888

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Enthousiasmé par la lumière du midi, il fait rapidement venir son ami Paul Gauguin et les deux amis se donnent alors entièrement à la peinture.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Van Gogh peint par tous les temps et même la nuit...

    Dans le film, les toiles sont saisies par la caméra, souvent en gros plan, avant ou après la scène réelle qu'ils représentent.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Nuit étoilée au dessus du Rhône - 1888 

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Mais leurs vues divergent et au cours d'une querelle particulièrement houleuse, à la sortie de ce café, Van Gogh se tranche l'oreille droite...

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    On le retrouvera en sang sur son lit.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    C'est le début d'une grave maladie : conscient de son état, il demande à être interné. Depuis sa chambre à l'asile du monastère Saint-Paul de Mausole, il peint un deuxième tableau de nuit étoilée (1889).

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Puis il quitte la Provence pour aller vivre à Auvers-sur-Oise chez le Dr Gachet.

    Alors qu'il peint le "champ de blé aux corbeaux", il continue à se sentir seul et se suicide.

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    Le film s'articule en trois grandes parties : l'échec pastoral et sentimental en Hollande puis les années de formation à La Haye et à Paris et enfin la révélation du midi avec le séjour de Gauguin à Arles et le suicide.

    Le film frappe par son authenticité et son souci de réalisme. Nul tableau n'est montré dans la première partie. Van Gogh dessine seulement parfois. Puis, petit à petit, le spectateur est invité à entrer dans la peinture à l'aide de tableaux authentiques loués par le cinéaste aux plus grands musées du monde.

    Allez, une petite bande annonce en prime ! Désolée pour la VO...

    J'ai beaucoup aimé le film et l'interprétation de Kirk Douglas. J'avais cantonné, sûrement à tort, cet acteur dans des films d'action et me suis aperçue qu'il pouvait jouer tout autre chose avec beaucoup de justesse ! Quant à Anthony Quinn, c'est un Paul Gauguin plus vrai que nature...


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  • Dernièrement nous sommes allés au cinéma (Les Fauvettes, à côté de chez nous : un cinéma récemment ré-ouvert qui passe des films anciens après les avoir restaurés). C'est le cas de ce film "Les moissons du ciel" de Terrence Malick qui date de 1978 dans lequel les vedettes, Richard Gere, Sam Shepard et Brooke Adams, n'en sont qu'à leurs débuts.

    La musique est d'Ennio Morricone, mon chouchou...

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    Synopsis

    Bill (Richard Gere) est ouvrier dans une fonderie à Chicago ainsi qu'Abby (Brooke Adams), sa petite amie. Suite à une altercation avec un contremaître, ils s'enfuient de la ville en emmenant avec eux Linda, la jeune soeur de Bill. Tous trois arrivent au Texas par un train bondé de gens à la recherche d'un emploi saisonnier : c'est l'été, l'époque des moissons. Chuck (Sam Shepard), le riche propriétaire terrien chez qui ils travaillent, remarque bientôt la beauté d'Abby, que Bill, pour simplifier les choses, fait passer pour sa soeur. Bill apprend par hasard que Chuck, atteint d'une grave maladie, n'a plus qu'un an à vivre. Attiré par l'appât du gain, il pousse alors Abby à répondre à ses avances. Un mariage a bientôt lieu pour sceller leur union. Toutefois, avec le temps, Abby finit par s'attacher à son étrange personnalité, au grand désespoir de Bill...

    Les bas-fonds de Chicago...

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    Le film se passe au début du XIXème siècle, de la mécanisation et du travail à la chaîne.

    La scène du train donne le ton du film : il ne faut pas craindre ici la promiscuité.

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    Le film est un hymne à la nature : celle-ci est filmée dans ses moindres détails

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    comme ici lors de l'invasion des terres par une colonie de sauterelles.

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    Après une dure journée, un peu de repos pour Bill et Abby

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    Chuck, lui, surveille les moissons depuis sa maison : une véritable maison de Maître...

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    ou encore depuis son canapé...

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    La rencontre entre Chuck et Abby

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    Nous avons vu "Les moissons du ciel" : épatant !

    La bande-annonce pour vous donner envie d'aller le voir ou d'acheter le DVD !

     Nous avons adoré.


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  • Le film de Leena Yadav, une cinéaste indienne née en 1971, dépeint la misogynie et les violences sexuelles qui ont cours dans un village rural imaginaire de l'Etat du Gujarat, au nord-ouest de l’Inde.

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    Il apparaît comme une évidence qu'il a été écrit par une femme, même si c'est un homme qui a produit le film (un espoir peut-être pour l'avenir des femmes dans le pays... ?). Le scénario lui a été inspiré par des témoignages qu'elle a recueillis lors d'un séjour dans cette région alors qu'elle y faisait un reportage sur la sexualité.

    Quatre jeunes femmes en sont les héroïnes.

    Il y a Rani, veuve à quinze ans, qui a élevé seule et avec bien du mal son fils alcoolique, Gulab, cachée dans ses voiles noirs,

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    Lajjo, battue par un mari lui aussi alcoolique (l'alcoolisme est un fléau dans les campagnes) qui lui reproche d’être stérile,

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    Bijli, qui a cru trouver une forme d’émancipation dans la danse (de la prostitution déguisée) 

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    et Janiki, mariée de force selon la tradition... Celle-ci avouera à sa belle-mère qu'elle s'est elle-même coupée les cheveux pour échapper à ce mariage.

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    Au début du film, on assiste à un conseil de village : il est essentiellement tenu par les hommes mais on ne trouve sur le net aucune photo des hommes... Sûrement un choix de la réalisatrice qui présente ces derniers comme de véritables brutes, buvant, violant, frappant.

    Les trois amies se retrouvent le soir tombé pour comploter contre le mari de Lajjo...

    Comment ! La stérilité ne serait pas le seul apanage des femmes ?

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    Rani et Lajjo se consolent mutuellement : la main pour soigner mais aussi la main pour caresser..., une chose que leurs maris sont incapables de leur donner.

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    Le Happy End : un parti pris de la réalisatrice

    La saison des femmes, un film "de" et "avec des femmes"

    La bande annonce pour vous inciter à aller le voir

    La réalisatrice attend maintenant l'épreuve de la sortie du film en Inde.

    Va-t-il être censuré... ?

    L'accueil qu'il a reçu en occident sera-t-il une aide ? 

    Ne le manquez pas, l'image est très belle même si c'est un film violent : on en ressort très secoué mais le film en vaut la peine et puis l'humour omniprésent dont ces femmes font preuve entre elles permet d'alléger le ton.


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  • Un film intéressant au Centre Wallonie-Bruxelles ce lundi soir : l'histoire d'une adolescente en quête d'identité qui s'adresse à un détective privé pour partir à la recherche de son père biologique.

    Tous les chats sont gris de Savina Dellicour

    Dorothy a 16 ans et vit avec ses parents et sa petite soeur, de 8 ans plus jeune qu'elle. Le père est gynécologue, la mère dirige une agence immobilière : des bruxellois bien-pensants.

    Paul, le détective privé, est célibataire malgré ses 40 ans passés et il est surtout anticonformiste. Christine, la mère de Dorothy, a eu une liaison avec lui avant de se marier : tous deux pensent que celle-ci est leur fille mais les aléas de la vie ont fait que Paul ne la connait pas. Depuis quelques années, il la regarde grandir, à distance, car Christine en refaisant sa vie a désiré faire place nette du passé.

    Tout va basculer pour l'adolescente et pour le quadragénaire quand leurs chemins vont se croiser...

    Paul est joué par l'excellent Bouli Lanners, acteur et réalisateur belge né en 1965.

    Tous les chats sont gris de Savina Dellicour

    Quant à Dorothy, c'est un premier rôle pour la jeune Manon Capelle qui a obtenu le Prix du meilleur espoir féminin aux Magritte 2016.

    Tous les chats sont gris de Savina Dellicour

    Anne Coesens est Christine, une mère qui parait dure : une façade qu'elle se donne de peur de perdre pied devant la quête de vérité de sa fille, une vérité qui la fait souffrir.

    Tous les chats sont gris de Savina Dellicour

    Même si, on l'apprendra en fin de film, Paul n'est finalement pas le père biologique de Dorothy, il se noue entre eux une vraie complicité qui sera salvatrice pour la jeune fille.

    Un film touchant et tout en finesse

     


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  •  Nous avons vu deux films très distrayants dernièrement ayant pour point commun le Salon de l'Agriculture, un sujet d'actualité tous les ans au mois de mars...

    Le premier est "La vache" de Mohamed Hamidi avec Jamel Debbouze et Lambert Wilson - pour ce qui est des acteurs que tout le monde connaît bien - ET un acteur français d'origine algérienne kabyle qui ne tardera pas à le devenir, Fatsah Bouyahmed.

    Celui-ci a été formé à Aubervilliers par la Compagnie de théâtre Etincelles au métier de comédien : il a joué au théâtre classique (diverses pièces dont "Les précieuses ridicules") mais a aussi fait du théâtre de rue, au cinéma (plusieurs films dont "Né quelque part" également de Mohamed Hamidi) et à la télévision (en particulier dans "Le Marrakech du rire" de Jamel Debbouze).

    Il vient d'être distingué pour son interprétation dans le film "La vache" au festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez par le Prix Michel Galabru.

    Une révélation pour moi

    Fatsah Bouyahmed incarne dans le film un paysan algérien, Fatah, qui va à la rencontre de la France avec sa vache, Jacqueline, (une Tarine : autrement dit une vache Tarentaise) qu'il rêve depuis des années de présenter au Salon de l'Agriculture.

    Fatah traverse ainsi la méditerranée et se rend à Marseille (sous la pression de sa femme) chez son beau-frère (joué par Jamel Debbouze). Celui-ci y vit avec femme et enfants mais... n'en n'a pas informé la famille restée au bled car il n'arrive pas à assumer d'avoir épousé une française...

    Quant à Lambert Wilson, le rôle d'aristocrate ruiné et dépressif lui va comme un gant. Il rencontre Fatah alors que Jacqueline s'est embourbée sur ses terres et il va, à plusieurs reprises, tirer son maître d'un mauvais pas tout en tissant avec lui des liens d'amitié : une rencontre plutôt inattendue...

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    A une époque où les gens ont plutôt tendance à se déchirer, voire à se tirer dessus à boulet de canon, c'est un film qui raccommode tout le monde grâce à la naïveté et à la bonhomie de son héros. Le film a, en outre, la grande qualité d'être très touchant. J'ai versé plus d'une larme...

    Un vrai moment de bonheur !

     

    Le deuxième film que nous avons vu se passe aussi, comme je vous l'ai annoncé, au Salon de l'Agriculture. Son titre : Saint-Amour, ses metteurs en scène : Benoît Delépine et Gustave Kervern.

    Son acteur "star" n'est autre que Gérard Depardieu... On peut critiquer celui-ci sur son physique (c'est un peu facile) ou sur ses idées politiques..., mais on ne peut nier que c'est, à mon sens, le meilleur acteur français de sa génération, capable de jouer tous les rôles depuis le petit malfrat des Valseuses jusqu'à Cyrano de Bergerac.

    C'est mon point de vue et je l'assume !

    Il est accompagné par l'excellent Benoît Poelvoorde, une référence également en matière de cinéma.

    Celui-ci dans le film c'est Bruno, le fils de Jean (Gérard Depardieu) : tous les deux sont agriculteurs. Tandis que Jean est au Salon pour présenter son taureau, Nabuchodonosor, Bruno fait la route des vins avec un copain sans sortir du salon... Jean, qui voudrait bien passer le relais de la ferme à son fils, comprend que depuis la mort de sa femme la communication ne passe plus entre lui et son fils : il recrute alors un chauffeur de taxi pour faire la vraie France des vins.

    Le troisième larron, c'est donc Mike, le chauffeur de taxi, pas vraiment franc du collier (joué par Vincent Lacoste : je ne le connaissais pas mais j'ai bien aimé son côté "pince-sans-rire").

    Ce road-movie qui va à la rencontre des vins du Beaujolais au Bordelais, va également à la recherche de la femme dont les trois larrons sont privés.

    Jean dont on comprend assez tard qu'il a perdu sa femme (même s'il a conservé son portable ce qui lui permet de l'appeler régulièrement pour entendre le son de sa voix... : "Allo ma douce ?"), Bruno parce qu'il essuie toujours des échecs de ce côté là en temps que "bouseux", et Mike qui se sent bien seul depuis qu'il a quitté sa dernière petite amie (devenue à posteriori tétraplégique).

    La femme, chacun va la trouver en la personne d'une mystérieuse amazone (jouée par Céline Sallette) rencontrée au hasard d'un chemin et qui va héberger les trois compères dans son gîte (constitué de cabanes dans les arbres...).

     Un film émouvant et généreux : nous avons bien aimé.

     


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